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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Quelle popote, ce Pot-Bouille! Ce n'est pas ma tambouille préférée, ce frichti-là !
Une vraie soupe à la grimace, un gargouillou de potins et de commérages…

Avant Georges Perec, Zola avait expérimenté une bonne idée, pourtant: explorer un quartier parisien et sa population, non plus par une expansion latérale mais par une expansion verticale: celle d'un immeuble de la rue de Choiseul- un immeuble hausmannien dernier cri à l'époque- eau et gaz à tous les étages et domesticité au 5ème...et, lâché entre tous ces étages fourmillants d'intrigues aux fumets plus ou moins ragoûtants, un électron libre : le jeune Octave Mouret, le chéri de ces dames, -oui, le futur « patron » du Bonheur des dames- en quête de succès féminins …qui pourraient assurer le sien!

Le beau Gégé de mon enfance- l'irremplacé Gérard Philipe - a eu beau prêter ses traits et sa voix charmeuse à Octave Mouret, ce personnage reste pour moi le prototype du jeune- cadre- commercial- dynamique qui vendrait sa mère, et sa soeur en prime, pour un contrat juteux !!

Pour en revenir à Perec, Pot-Bouille ce serait "Parvenir, Mode d'emploi", en quelque sorte.

Certes, il y a une certaine jubilation à suivre intrigues, coucheries et scandales par le trou de la serrure ou par les échanges animés et bruyants des "bonnes" dans la caisse de résonance de la cour intérieure ..mais on se sent vite un peu voyeur, et le grand Zola, à mon sens, n'est pas à l'aise dans ces petitesses-là : il en deviendrait même mesquin.

Le forgeur de mythes chausse les charentaises de la concierge, le visionnaire porte les lorgnons de la pipelette !

Je dois tout de même avouer que je n'ai pas relu Pot-Bouille depuis longtemps, mais c'est un des rares Zola pour lequel je n'ai aucune appétence…

Triste tortore, glauque graillon, croûte cradingue, clabotante clape, bourrative bouftance, pitoyable picotin, révulsive ragougnasse… (j'exagère, bien sûr, mais je n'allais pas vous laisser sans quelques synonymes de ce pot-bouille des familles !)
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Dans la Conquête de Plassans, en 1874, Emile Zola écrivait : « La vie entière, c'est fait pour pleurer et pour se mettre en colère ».
Dans Pot-Bouille, huit ans plus tard, Emile Zola avance à nouveau : « On en a pour la vie à pleurer comme des veaux ».


Plèbe ou bourgeoisie, les misères sont de même nature : seul leur degré d'importance varie, occasionnant des répercussions politiques et sociales d'autant plus accrues qu'elles mettent en jeu des personnes de pouvoir. Emile Zola raconte les petites orgies quotidiennes que s'amuse à organiser la classe bourgeoise pour combler le désoeuvrement. La chair est triste et la morale est forte. L'adultère est vécu dans la culpabilité et le péché, réduite à être la source de tous les maux de l'humanité. de là, à lire les cris de terreur d'un Emile Zola qui chercherait lui-même à esquiver la tentation, on aurait vite fait de classer Pot-Bouille dans les oeuvres-confesses d'un écrivain pécheur sinon par acte, au moins dans la virtualité.


Agaçant comme les protestations d'une vierge effarouchée, hypocrite et sans surprise, Pot-Bouille déshonore les précédents volumes de la série des Rougon-Macquart. A condition d'avoir lu les précédents actes d'Emile Zola, on comprendra que ce Pot-Bouille n'est pas aussi radical qu'il voudrait bien nous le faire croire. Après lecture, on croirait presque que la faute la plus condamnable n'est pas le libertinage mais le désoeuvrement d'un lectorat condamné à lire les tristes et ennuyeux adultères des autres.
Lien : http://colimasson.blogspot.f..
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Lu dans le cadre du Challenge XIXème siècle, Pot-Bouille permet à Zola de faire à la bourgeoisie ce qu'il a fait au monde ouvrier dans L'Assommoir : fustiger avec une certaine verve les excès les plus fréquents.

Dans son ensemble, il faut reconnaître que le roman se laisse assez bien lire, mais à condition d'accepter de devoir composer avec des familles vues dans leur plus stricte intimité. L'hypocrisie est omniprésente : elle prend le plus souvent la forme de la religion (réduite ici à une sorte de réseau), à la sexualité et aux affaires d'argent. Chaque famille possède ici un cadavre (sinon plusieurs) laissé dans un placard au su de tous. Bien entendu, Zola s'amuse à tourner tout cela au ridicule.

Plusieurs scènes flirtent ici avec la pornographie et les affaires intimes tiennent une très grand place : c'est sans doute la raison pour laquelle l'on tient à arriver jusqu'à la dernière page. Les personnages sont nombreux, variés et suscitent tout un ensemble de sentiments contradictoires allant de la pitié au dégoût.

Il n'y a en revanche pas vraiment d'intrigue. le personnage d'Octave Mouret permet de faire le lien avec les Rougon-Macquart mais également d'annoncer le roman suivant : Au bonheur des dames. le protagoniste (qui au demeurant n'est pas si présent que cela et laisse assez souvent la place à d'autres) suscite des réactions ambivalentes.

Tout le monde ne trouvera toutefois pas son bonheur ici. le texte (plus de 400 pages en poche) est long et donne parfois l'impression de tourner en rond. L'omniscience de la narration moraliste n'est pas non plus facile à accepter tout au long de ce récit. Si l'histoire nous réserve de petits rebondissements, ceux-ci ne parviennent toutefois pas à ôter l'impression d'avoir affaire à une sorte de compilation de vices et de cancans.

Bot-Bouille n'appartient pas à la liste des ouvrages les plus connus de Zola, il n'en reste pas une bonne surprise, malgré quelques longueurs. Ce constat est franchement agréable après la lecture quelque peu indigeste de Nana.
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J'ai bien aimé ce roman, mais ce n'est cependant pas mon Zola préféré. L'auteur s'intéresse ici aux moeurs, aux tromperies et cachotteries des bourgeois d'un immeuble parisien. Par rapport aux autres tomes des Rougon-Macquart, on a donc une impression de huis-clos. Zola a ainsi moins d'occasion d'exercer son talent des descriptions de la ville ou de la nature, or j'aime beaucoup lire ce genre de passages d'habitude.
Les personnages sont nombreux, j'ai parfois eu du mal à ne pas les confondre et à les identifier tous clairement. Cependant Zola dépeint une fois de plus avec talent les vices de l'humanité, en tête desquels le mensonge et l'infidélité, même si je crois que je préfère les romans avec une résonance plus sociale, moins centrés sur des intrigues amoureuses. Néanmoins, il semblait indispensable que l'auteur s'attaque dans un des tomes aux bourgeois qui blâment leurs domestiques, et cachent derrière leurs portes des moeurs tout aussi décadentes. Je vais donc poursuivre mon exploration des Rougon-Macquart, certaine de n'être jamais totalement déçue.
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Un bon opus des Rougon-Macquart, qui m'a en tout cas bien plus intéressé que les deux précédents.

En suivant l'installation et les deux premières années d'Octave Mouret à Paris, Émile Zola nous dévoile les coulisses, ou plutôt l'arrière-cuisine, des appartements d'un petit immeuble parisien, avec ces gens « bien comme il faut » en apparence mais qui cachent tous des secrets, des mesquineries, des jalousies, des adultères, etc.

C'est le roman de l'hypocrisie sur les moeurs, sur le mensonge des apparences qui ne trompent finalement personne.

J'ai bien aimé, même si le récit devient long et répétitif vers la fin. La suite dans le prochain roman, Au Bonheur des Dames, toujours aux côtés d'Octave Mouret.
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Après avoir lu l'Assomoir ou Zola dépeint le milieu ouvrier j'ai choisi Pot Bouille ou c'est le monde des bourgeois qui est raconté. On suit la vie des habitants d'un immeuble ou vient d'arriver un jeune homme qui travaillera au Bonheur des Dames. le thème principal est l'argent, il en faut pour se marier, pour se pavaner en sorties, pour entretenir des maîtresses etc... On y voit aussi la vie des domestiques qui habitent en haut de l'immeuble, dans des petites chambres et qui aiment parler des potins sur leurs maîtres. Zola n'épargne pas les bourgeois dans ce livre; La scène ou un personnage se refugie dans un appartement car elle a été surprise par son mari en compagnie d'un autre homme, les locataires de cet appartement lui font comprendre qu'ils ne peuvent pas la garder chez eux car ce n'est pas convenant alors que l'homme y habite avec sa femme et sa maîtresse ! Ou une autre scène ou un personnage essaye de se suicider, le curé arrive et dit aux domestiques que c'est de leur faute car ils ne savent pas se tenir, alors que le bourgeois a tenté de se suicider car sa maitresse l' a quitté et qu'il en a rien à faire de ses domestiques. Par contre, le dernier chapître avec la scène de l'accouchement a été difficile à lire. J'aime beaucoup la plume de Zola et je vais continuer à lire d'autres livres de cet auteur
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Pot-Bouille. Un mot qui ressemble à un crachat, à une insulte.

Dans ce tome des Rougon-Macquart, qui occupe une position centrale puisqu'il est le dixième, nous découvrons un personnage déjà évoqué dans plusieurs volumes précédents : Octave Mouret, second fils du Mouret de la Conquête de Plassans, et frère du Serge de la Faute de l'Abbé Mouret. Mais autant ce dernier était passionné – même torturé -, autant Octave va se révéler être un jeune homme léger – avec les femmes – et peu intéressant. Ainsi, après s'être fait remballé dans ses ardeurs animales, déclare t-il : "Il se dit que celle-là non plus n'avait pas l'air d'aimer ça. Alors que demandait-elle ? Et pourquoi tombait-elle aux bras du monde ? Décidément les femmes étaient bien drôles" …

C'est donc cet énergumène que nous accompagnons dans sa découverte de la maison qui l'hébergea à son arrivée à Paris, rue de Choiseul, les beaux quartiers. Là, c'est l'occasion pour Zola de nous décrire, sur 400 pages, les faits et gestes de cette tranquille maison bourgeoise, mais tranquille en apparence seulement … Il voulait : "Montrer la bourgeoisie à nu, après avoir montré le peuple [dans l'Assommoir], et la montrer plus abominable, elle qui se dit l'ordre et l'honnêteté".

En effet, des maîtres aux domestiques, les mêmes traits de caractère se retrouvent : bassesse, tromperie, ragots, secrets. "Si dans le peuple, le milieu et l'éducation jettent les filles à la prostitution, le milieu et l'éducation, dans la bourgeoisie, les jettent à l'adultère" écrit-il dans Le Figaro en 1881.

Et il est vrai que la dépravation me semble plus profonde chez des gens pour qui un baiser non autorisé à une jeune fille était un symbole de honte et de décadence, alors qu'à l'arrière cour, ces mêmes bourgeois couchent avec les domestiques souillons.

Aucun personnage, à une faible exception près, n'échappe à l'oeil aiguisé et tranchant de l'écrivain, qui se dépeint d'ailleurs lui-même en bourgeois habitant cette maison, et écrivant sur ses habitants … Une mise en abyme intéressante dans la mesure où elle place Zola au coeur de ces habitudes bourgeoises, comme s'il insistait sur le fait que même s'il critique, il fait partie de la même classe …

Ces mêmes bourgeois qui condamnent George Sand et tant d'autres alors que Zola lui-même s'en réclamait .. (égratignant Balzac au passage : "ça ressemble trop à la vie.")

Ce n'est donc pas étonnant si, à sa parution, le roman a été vivement critiqué. Je retiens ce mot d'un critique de l'époque affirmant – en substance : "eh bien voilà, vous avez soutenu Monsieur Zola, vous êtes responsables de cette oeuvre méprisable et mauvaise …". Pour ma part, je comprends fort bien les réticences. Les personnages mis en scène dans ce roman s'adonne aux plus bas instincts de l'homme, sans distinction de sexe ou de condition : les coucheries s'accumulent, racontées dans les termes les plus vifs. Tout se mélange en une bouillie infâme qui m'a fait refermé le livre avec un sentiment de mal-être et l'idée que l'homme ne peut pas être mauvais à ce point, et entièrement …

Un Zola qui fut donc une petite déception car pour cette fois, je ne suis pas d'accord avec ses analyses …
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Pot-Bouille, c'est l'histoire de la maison de la rue Choiseul, avec ses plaisirs et ses malheurs. On découvre une galerie de personnage, qui ne cherchent soit qu'à prospérer et gagner des places dans la hiérarchie sociale, soit qu'à garder leur place très convoitée. Pour cela, ils vont user de tous les moyens qu'ils ont, surtout en essayant de marier leurs enfants avec des personnes dignes d'intérêt. Chacun est une commère voulant tout savoir sur la vie de l'immeuble.

C'est un livre sympathique, mais pas aussi bien que les grands romans de Zola
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50 années après la première lecture, je rouvre quelques Zola. Je parlais à propos de Nana du manque d'intérêt de l'auteur pour ses personnages. Mais ici nous avons affaire à une collectivité (l'immeuble de bourgeois, la crasse sous l'apparence cossue, le petit peuple des bonnes). Là Zola répond présent: pour représenter une collectivité, il est le champion. N'espérez pas vous identifier à qui que ce soit dans cette masse, ni privilégier tel ou tel personnage: aucun n'en vaut la peine, nous ne connaissons pas et ne voudrions pas connaitre qui que ce soit qui ressemble à l'un ou à l'autre. (Encore que ...)
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Jacques Brel aurait résumé ce roman de Zola avec sa chanson: les bourgeois c'est comme les cochons, plus ca devient vieux plus ca devient bête les bourgeois c'est comme les cochons plus ca devient vieux plus ca devient con.

Plus sérieusement, Pot-bouille tape allegrement sur les bourgeois dans un roman qui relate toute l'hypocrisie de cette classe sociale a son époque. Ce n'est pas mon titre préféré dans la suite des Rougon-Macquart mais je me suis quand même amusé avec cette lecture.
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