AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les Rougon-Macquart, tome 17 : La Bête humaine (187)

« Mon petit serpent, dit Séverine d’une voie involontaire de rêve, croyant qu’il regardait la bague et éprouvant l’impérieux besoin de parler. C’est à la Croix-de-Maufras qu’il m’en a fait cadeau, pour mes seize ans ».
Roubaud leva la tête, surpris.
« Qui donc ? le président ? »
Lorsque les yeux de son mari s’étaient posés sur les siens, elle avait eu une brusque secousse de réveil. Elle sentit un petit froid glacer ses joues. Elle voulut répondre et ne trouva rien, étranglée par la sorte de paralysie qui la prenait.
« Mais, continua-t-il, tu m’as toujours dit que c’était ta mère qui te l’avait laissée, cette bague ».
Encore une seconde, elle pouvait rattraper la phrase, lâchée dans un oubli de tout. Il aurait suffi de rire, de jouer l’étourdie. Mais elle s’entêta, ne se possédant plus, inconsciente.
« Jamais, mon chéri, je ne t’ai dit que ma mère m’avait laissé cette bague ».
Du coup, Roubaud la dévisagea, pâlissant lui aussi.
« Comment ? tu m’as jamais dit ça ? Tu me l’as dit vingt fois ! » (…)
Commenter  J’apprécie          20
Ils se possédèrent, retrouvant l’amour au fond de la mort, dans la même volupté douloureuse des bêtes qui s’éventrent pendant le rut.
Commenter  J’apprécie          20
Il y avait l’âme, le mystère de la fabrication, ce quelque chose que le hasard du martelage ajoute au métal, que le tour de main de l’ouvrier monteur donne aux pièces : la personnalité de la machine, la vie .
Commenter  J’apprécie          20
Et ce qui le retenait, hanté, c’était le masque d’abominable terreur que prenait, dans la mort, cette face de femme jolie, douce, si docile. Les cheveux noirs s’étaient dressés, un casque d’horreur, sombre comme la nuit. Les yeux de pervenche, élargis démesurément, questionnaient encore, éperdus, terrifiés du mystère. Pourquoi, pourquoi l’avait-il assassinée ? Et elle venait d’être broyée, emportée dans la fatalité du meurtre, en inconsciente que la vie avait roulée de la boue dans le sang, tendre et innocente quand même, sans qu’elle eût jamais compris.

Chapitre XI
Commenter  J’apprécie          20
Dans sa petite chambre de la rue Cardinet, d’où l’on voyait le Dépôt des Batignolles, auquel appartenait sa machine, que d’heures il se souvenait d’avoir passées, toutes ses heures libres, enfermé comme un moine au fond de sa cellule, usant la révolte de ses désirs à force de sommeil, dormant sur le ventre !

Chapitre II
Commenter  J’apprécie          20
Cette fille, cette fille qu’il avait voulu tuer ! Cela revenait en lui, aigu, affreux, comme si les ciseaux eussent pénétré dans sa propre chair. Aucun raisonnement ne l’apaisait : il avait voulu la tuer, il la tuerait, si elle était encore là, dégrafée, la gorge nue. Il se rappelait bien, il était âgé de seize ans à peine, la première fois, lorsque le mal l’avait pris, un soir qu’il jouait avec une gamine, la fillette d’une parente, sa cadette de deux ans ; elle était tombée, il avait vu ses jambes, et il s’était rué. L’année suivante, il se souvenait d’avoir aiguisé un couteau pour l’enfoncer dans le cou d’une autre, une petite blonde, qu’il voyait chaque matin passer devant sa porte. Celle-ci avait un cou très gras, très rose, où il choisissait déjà la place, un signe brun, sous l’oreille. Puis, c’en étaient d’autres, d’autres encore, un défilé de cauchemar, toutes celles qu’il avait effleurées de son désir brusque de meurtre, les femmes coudoyées dans la rue, les femmes qu’une rencontre faisait ses voisines, une surtout, une nouvelle mariée, assise près de lui au théâtre, qui riait très fort, et qu’il avait dû fuir, au milieu d’un acte, pour ne pas l’éventrer. Puisqu’il ne les connaissait pas, quelle fureur pouvait-il avoir contre elles ? car, chaque fois, c’était comme une soudaine crise de rage aveugle, une soif toujours renaissante de venger des offenses très anciennes, dont il aurait perdu l’exacte mémoire. Cela venait-il donc de si loin, du mal que les femmes avaient fait à sa race, de la rancune amassée de mâle en mâle, depuis la première tromperie au fond des cavernes ?

Chapitre II
Commenter  J’apprécie          20
“ Vilain, vilain, tais-toi !... Tu sais bien que je t'aime. ” Une telle sincérité sortait de toute sa personne, il la sentait restée si candide, si droite, qu'il la serra éperdument dans ses bras.
Commenter  J’apprécie          21
Mais les bêtes sauvages restent des bêtes sauvages, et on aura beau inventer des mécaniques meilleures encore, il y aura quand même des bêtes sauvages dessous.
Commenter  J’apprécie          20
« Pourquoi l’épargner ? Aucune circonstance, absolument aucune, ne plaidait en sa faveur. Tout le condamnait puisque, en réponse à chaque question, l’intérêt des autres était qu’il mourût. Hésiter serait imbécile et lâche. » (p. 310)
Commenter  J’apprécie          20
« Posséder, tuer, cela s’équivalait-il, dans le fond sombre de la bête humaine ? » (p. 208)
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (14278) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les personnages des Rougon Macquart

    Dans l'assommoir, quelle est l'infirmité qui touche Gervaise dès la naissance

    Elle est alcoolique
    Elle boîte
    Elle est myope
    Elle est dépensière

    7 questions
    593 lecteurs ont répondu
    Thème : Émile ZolaCréer un quiz sur ce livre

    {* *}