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sur 1695 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
♬ Voilà, c'est fini ♬
Ça y est, j'ai enfin terminé ce roman !
Si l'on m'avait dit qu'un jour je refermerais un livre de Zola en poussant un soupir de soulagement, je ne l'aurais pas cru.
C'est pourtant ce qui vient de m'arriver.
Jusqu'ici, j'ai toujours tourné la dernière page ravie, transportée, admirative de cet écrivain de génie, mais aussi un peu triste comme à chaque fois que je quitte un ouvrage prenant.
Après le ventre de Paris, j'ai poussé un soupir de satisfaction, ayant apprécié par les cinq sens toute la palette des victuailles que Zola nous y décrit.
Après La conquête de Plassans, j'ai poussé un soupir d'admiration devant le talent de l'auteur qui a créé un personnage diabolique et monté un incroyable scénario.
Mais ici, je suis soulagée !
Je suis soulagée d'en avoir fini parce que cette lecture, loin de m'avoir enthousiasmée comme l'ont fait tous les autres volumes des Rougon-Macquart que j'ai déjà lus, m'a globalement ennuyée.
Alors, oui, on reconnaît dans ce roman le style de Zola, mais...
Le thème était alléchant, mais...
Ce livre avait a priori tout pour me plaire, mais... il ne m'a pas convaincue.
Pourquoi donc ?
Tout d'abord, il y a les descriptions.
J'aime les descriptions, particulièrement dans Zola. Dans le ventre de Paris, je les ai trouvées époustouflantes. J'en ai savouré chaque phrase, chaque mot. À travers elles, l'auteur nous fait sentir, toucher, entendre, voir et même goûter toute la vie du quartier des Halles ; c'est la fête des cinq sens !
Mais ici, quand l'auteur dépeint un à un les arbres et les fleurs, le lecteur a droit à des pages et des pages qui semblent tout droit sorties du catalogue Vilmorin.
♫ Pour faire un arbre, mon Dieu que c'est long ! ♫ a chanté Hugues Aufray, et là, j'ai envie de dire : "Pour décrire un arbre, mon Dieu que c'est long !"
Trop, c'est trop. Quel ennui !
Et puis, il y a l'histoire et les personnages.
Le Paradou, sorte d'éden que le prêtre Serge Mouret découvre, va chambouler sa vie. Ce lieu paradisiaque va faire tourner la tête de l'ecclésiastique et causer sa perte. D'autant qu'il le visite en compagnie de la séduisante Albine...
Cela aurait pu être passionnant.
Le hic, c'est que je n'ai pas accroché, et que j'ai même trouvé de nombreux passages assez mièvres.
Après un début de roman que j'ai apprécié, des personnages qui me plaisent (La Teuse, particulièrement réussie), je me suis ennuyée à mourir dans ce Paradou. Il a beau être habité par d'innombrables plantes, sa traversée a été pour moi une véritable traversée du désert. J'ai donc tourné les pages sans grand plaisir, ayant hâte d'en sortir.
Dans la dernière partie du livre, mon intérêt a été, heureusement, un peu relancé.
J'ai même fini par y retrouver le Zola que j'aime. Ouf !
Conclusion ?
Dans ma lecture du cycle des Rougon-Macquart, je dirais que ce cinquième volume constitue un accident de parcours.
Je pardonne bien volontiers à Zola pour qui j'ai les yeux de Chimène, et vais poursuivre mon chemin avec lui... pourvu qu'il ne cherche pas à nouveau à m'emmener au Paradou.
Et maintenant, place à Son Excellence Eugène Rougon !
Mais avant cela, je vous offre un petit bout de Paradou pour que vous puissiez vous faire une idée. Ce n'est qu'un tout petit bout... à vous d'imaginer cela sur des pages et des pages...
"Le couple enjambait les obstacles, continuait sa marche heureuse entre les deux haies de verdure. À droite, montaient les fraxinelles légères, les centranthus retombant en neige immaculée, les cynoglosses grisâtres ayant une goutte de rosée dans chacune des coupes minuscules de leurs fleurs. À gauche, c'était une longue rue d'ancolies, toutes les variétés de l'ancolie, les blanches, les roses pâles, les violettes sombres, ces dernières presque noires, d'une tristesse de deuil, laissant pendre d'un bouquet de hautes tiges leurs pétales plissés et gaufrés comme un crêpe. Et plus loin, à mesure qu'ils avançaient, les haies changeaient, alignaient les bâtons fleuris de pieds-d'alouettes énormes, perdus dans la frisure des feuilles, laissaient passer les gueules ouvertes des mufliers fauves, haussaient le feuillage grêle des schizanthus, plein d'un papillonnage de fleurs aux ailes de soufre tachées de laque tendre. Des campanules couraient, lançant leurs cloches bleues à toute volée, jusqu'au haut de grands asphodèles, dont la tige d'or leur servait de clocher. Dans un coin, un fenouil géant ressemblait à une dame de fine guipure renversant son ombrelle de satin vert d'eau. Puis, brusquement, le couple se trouvait au fond d'une impasse ; il ne pouvait plus avancer, un tas de fleurs bouchait le sentier, un jaillissement de plantes tel, qu'il mettait là comme une meule à panache triomphal. En bas, des acanthes bâtissaient un socle, d'où s'élançaient des benoîtes écarlates, des rhodantes dont les pétales secs avaient des cassures de papier peint, des clarkias aux grandes croix blanches, ouvragées, semblables aux croix d'un ordre barbare. Plus haut, s'épanouissaient les viscarias roses, les leptosiphons jaunes, les colinsias blancs, les lagurus plantant parmi les couleurs vives leurs pompons de cendre verte. Plus haut encore, des digitales rouges, les lupins bleus s'élevaient en colonnettes minces, suspendaient une rotonde byzantine, peinturlurée violemment de pourpre et d'azur ; tandis que, tout en haut, un ricin colossal, aux feuilles sanguines, semblait élargir un dôme de cuivre bruni."
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Si les éditions First avaient existé au XIXème siècle, elles auraient sans doute missionné Emile Zola pour écrire "L'allégorie pour les Nuls"...

Longtemps j'ai pensé que je préférerais me faire couper les deux bras plutôt que prononcer un verdict négatif sur un aussi grand écrivain que Zola mais le fait est que je dois pourtant m'y résoudre car comment donner une opinion favorable quand il m'a fallu plus de deux mois pour arriver laborieusement au bout de cette lecture que je viens d'achever sans pouvoir m'empêcher de pousser un très grand soupir de soulagement ?

Ce tome 5 des Rougon-Macquart est-il l'exception qui confirmerait la règle ? Faut-il fatalement une épine dans le bouquet de cette grande oeuvre littéraire ? Je ne pourrais me prononcer qu'après l'avoir lue en totalité. le style n'est pas remis en cause ; la plume est toujours aussi belle, aussi efficace, aussi poétique et envoûtante mais l'ennui s'est immiscé entre la narration et moi, m'engluant totalement. Avec une grande couardise, j'ai à plusieurs reprises délaissé le roman pour me vautrer avec d'autres, délicieusement, réconfortée à l'idée de sortir du Paradou, le jardin fantastique qui sert de décor à toute l'oeuvre. La sensation d'enfermement que j'ai ressentie à être ainsi cloîtrée avec Serge et Albine derrière les hautes murailles ceignant ce parc immense et sauvage m'a presque effrayée quand je n'étais pas irritée par les trop longues descriptions des végétaux devenus étouffants. D'avoir voulu trop en faire, trop en dire, Zola y a perdu sa capacité à me persuader, à me transporter. Je suis restée incrédule devant les évènements qui émaillent le récit ; dubitative devant le spectacle des sentiments unissant les deux principaux protagonistes. Pourtant, tout ne commençait pas si mal...

**** SPOILER ****
Le récit s'articule en trois livres.
Une très belle et juste introduction à la foi dans tout son mystère, une approche traitée avec beaucoup de subtilité, d'intensité et de respect pour nous faire toucher du doigt la beauté d'une spiritualité vécue de l'intérieur, par Serge, curé de paroisse.
Vient ensuite toute la partie consacrée à la relation (quasiment sortie de nulle part) entre Serge et Albine, cette enfant sauvage de 16 ans, poussée telle l'herbe folle, ignorante des lois qui régissent la société et connaissant pour tout horizon l'étendue quasi infinie du Paradou, ce parc mystique qui va prendre très vite le visage d'un Eden terrestre. Un jardin de paradis qui sous la plume exacerbée (et exacerbante) de l'auteur va devenir l'allégorie non déguisée du péché originel, quand Serge devient Adam et Albine l'Eve qui mène au péché. D'abord insouciants et innocents, ils vont, sous la poussée de la Nature et de leur chair, enfreindre l'interdit, le célibat du prêtre catholique et ils vont "se savoir nus", connaître la honte, la brûlure du péché, l'illusion du bonheur et la fuite de l'espérance.
Enfin, pour achever l'oeuvre (et le lecteur), Serge sera chassé du Paradou comme Adam fut chassé de l'Eden. Il devra se mettre en quête du Salut, trouver la force de décider de son sort et de celui d'Albine, plonger dans les méandres de son esprit jusqu'à frôler la folie et boire le calice jusqu'à la lie...

Éprouvante, voilà ce que fut ma lecture. Je n'en sors pas tout à fait indemne. Comme Serge, j'ai été profondément remuée par ses transports de prêtre, cherchant à démêler la foi du fanatisme et cherchant la voie à suivre. Une chose est sûre, je suis désormais acharnée contre la botanique et je n'ose plus poser les yeux sur un jardin de peur de le voir s'animer en écho des descriptions d'Emile Zola !


Challenge ABC 2012 - 2013
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La faute de l'abbé Mouret, commence là où s'arrête La Conquête de Plassans. Ou du moins, est-ce là la volonté affichée par Zola. Il suffit de lire les premières pages pour comprendre de quoi il va en retourner : voici un roman long, descriptif bien peu passionnant. Dans le genre du roman feuilleton, nous avons droit à bel exemple "d'écriture au kilomètre" sans réelle inspiration.

Il faut reconnaitre que le style de l'écrivain est beau, tour à tour contemplatif, mystique, champêtre ou de nature à exprimer le doute. Indéniablement il est difficile de ne pas être sensible à cette prouesse littéraire... sauf que le style ne fait tout. Les première et deuxième parties accordent des moments intéressants, ou des épisodes et personnages que l'on suit avec plaisir. Ainsi la Teuse, qui est un nouvel exemple de serviteur tyran, Désirée en grande enfant emplie de contradictions et le discret, Docteur Pascal. Les passages consacrés à l'Église n'ont rien à voir avec ce qu'à écrit précédemment Zola, dommage. Dans cette ambiance, il n'y a qu'un mariage (haut en couleurs) et la confrontation entre Église et Amour qui attirent l'attention.

A l'image de la seconde partie, le roman est long, trop introverti. La narration omnisciente est d'un ennui incroyable. Pour ne rien arranger, du début à la fin, le lecteur sait à quoi s'attendre. le titre en donne une idée, les premières pages (et tout le reste) le confirme. le roman est typique du Romantisme dans le sens où tous les ingrédients sont réunis : le jardin, les ruines, la nature, deux êtres chastes, l'amour beau idéalisé et contrarié, la douleur... Sauf que d'autres romans de la période sont bien meilleurs.

Les bonnes idées ne manquent pas : les villageois consanguins, leur mode vie, quelques personnalités bien campées... le changement d'air (ni Plassans, ni Paris), est tout aussi bienvenu qu'un nombre plutôt important de personnages attachants (Vincent, Catherine, le philosophe, le frère Archangias, Bambuse...) mais tout cela n'est pas exploité.

Autant être prévenu avant d'entamer cette lecture : les amateurs du Romantisme vont probablement être séduits. Les réfractaires feront mieux de passager leur chemin... ou de s'accrocher à leur livre, car le risque de le voir s'échapper de leurs mains est bien grand !
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Euh... Un Ovni dans ma découverte chronologique de la saga des Rougon-Macquart. Si les quatre premiers tomes avaient montré une recherche fouillée dans l'âme humaine, ici on est davantage dans le jardinage à outrance !
Je m'explique : l'abbé Mouret, dans sa campagne, est un petit curé bien tranquille, jusqu'au jour de ses premiers émois... Et qui va le soigner ? Une sauvageonne, habitante d'un parc luxuriant. Bon, honnêtement, on aurait compris l'allégorie exubérance de la nature / désir sexuel en beaucoup moins de pages que cela ! Car là, c'est quand même longuet ! Luxuriante, cette nature plonge le petit abbé dans les affres du désir sexuel. Mais la foi est plus forte... Oui mais, la femme, la responsable de la faute, oui, elle, dans tout ça ????
Bref, un roman aux allures d'exercice naturaliste, beaucoup moins nuancé et social que les précédents, et du coup décevant à mes yeux.
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La Faute de l'abbé Mouret est le cinquième volume de la saga Les Rougon-Macquart d'Emile Zola.

C'est l'occasion d'un changement de décor : après quatre premiers romans qui se déroulaient à part égale entre Paris et Plassans (deux dans la capitale, deux dans la ville de province imaginée par Zola), nous sommes maintenant à la campagne, non loin de Plassans toutefois.

Nous retrouvons Serge, le fils des époux Mouret dont nous avons suivi les aventures avec l'abbé Faujas dans La conquête de Plassans. L'adolescent discret et posé est désormais prêtre, il a choisi de servir l'Eglise devant un petit village isolé

Sur la forme, la structure du roman évolue par rapport au début de la saga : là où les premiers romans étaient composés de 5 ou 6 longs chapitres, celui-ci compte 50 courts chapitres répartis en trois grandes parties. L'effet est moins intimidant, et m'apparaissait moins indigeste au premier abord.

Évidemment, s'agissant d'un roman dont le personnage principal est un prêtre, la religion est au coeur du récit. Mais là où elle était présentée comme un outil politique à travers le personnage de l'abbé Faujas dans La conquête de Plassans, elle apparaît sous une forme plus « pure », plus spirituelle avec la figure de l'abbé Mouret. N'étant pas moi-même très sensible au fait religieux, j'avoue de pas m'être appesanti sur les passages, pourtant nombreux, portant sur la foi de Serge Mouret. Je suis sans doute passé à côté d'une part importante – essentielle ? – du livre.

Après une première partie plutôt champêtre et plutôt sympathique à suivre, la deuxième partie quasi-mystique m'a profondément ennuyé. Je pense qu'il m'a manqué des références à la religion catholique pour comprendre le sens de cette partie. J'ai ensuite décroché, ne parcourant la troisième partie que rapidement.

Je le dis sans honte : je suis passé à côté de ce livre. Je suis incapable d'en évaluer la qualité, tant il m'a semblé ne pas être écrit pour moi. C'est donc une déception pour moi, et c'est évidemment le roman des Rougon-Macquart qui m'a le moins plu parmi les cinq premiers. Je me doutais que parmi les 20 romans de la saga, tous ne pourraient pas me plaire autant. J'espère en tout cas avoir atteint le niveau le plus bas avec celui-ci.

Bien sûr, cela ne va pas me décourager, je compte bien poursuivre ma lecture des Rougon-Macquart avec le sixième volume : Son Excellence Eugène Rougon.
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Catholique d'éducation mais impie devenue depuis, je n'avais jamais lu La Faute de l'Abbé Mouret, craignant de voir remonter un insupportable ennui. L'honnêteté me pousse aussi à dire que si faute il y avait, plaisir il promettait.

Hélas, foin des curés! Que de temps il leur faut pour fauter! Cela n'en finit pas, va-t-il, ne va-t-il pas...

Quand enfin, enfin... et tout ça pour quoi? Pour RETOMBER dans les bras de l'Église pendant que son frère Octave batifole avec Denise dans les grands magasins.

L'on comprendra que je n'aie plus la foi.
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Je continue lentement mais sûrement mon projet de lire l'ensemble des livres de Zola. Je vous avoue que j'ai trouvé celui-ci médiocre et pénible à lire.
L'auteur m'a noyé, coulé, étouffé, étranglé dans des descriptions sans fin de jardins, de fleurs, de plantes, d'arbres, de fruits etc. J'ai cru que je ne sortirai jamais vivante de ce livre, notamment la seconde partie qui est la plus fastidieuse.
Pourtant, le but de l'auteur est intéressant puisqu'il dénonce le voeu de célibat des prêtres, un état qui les entraîne dans divers excès : l'abbé Mouret voue un culte mystique qui frise l'obsession à la Vierge Marie tandis que le frère Archangias déchaîne son trop-plein d'énergie dans une jalousie maladive ainsi qu'une haine exacerbée envers les femmes et les enfants.
Les personnages ne sont pas nombreux mais ils ne sont pas non plus attachants : Serge est faible, fragile, indécis et facilement manipulable. Albine, décrite comme une petite sauvageonne, manque de personnalité malgré sa douceur ; Désirée, que nous avons croisé dans le précédent roman, reste la jeune femme simple d'esprit. A mes yeux, seule la Teuse est le personnage le mieux construit : une vieille jalouse et cupide qui dirige avec une main de fer la cure.
Le style d'écriture est riche, soutenue et comme je l'ai dit plus haut, rempli de descriptions qui m'ont profondément ennuyé.
En quelques mots, je suis soulagée d'avoir terminé cet ouvrage complexe et ardu.
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
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Sur les vingt « épisodes » de la série des "Rougon-Macquart », j'en ai déjà lu quatorze. Au début des années 70, j'avais en effet acquis progressivement une édition intégrale de l'oeuvre de Zola, reliée cuir et agrémentée de dessins de TIM.
Aussi, dès que je suis contrainte d'attendre un délai entre la fin de lecture d'un ouvrage et l'arrivée d'un suivant, je poursuis la lecture de Zola.

Jusqu'ici, et j'ignore pourquoi, j'avais soigneusement évité celui-ci, imaginant sans trop de peine la trame de son intrigue. Mais je me suis fait une raison.
Clairement, celui-ci n'est sans doute pas le meilleur de la saga de cette famille du second Empire et de son développement dans le monde moderne. Ici, l'on traite de la foi, du rôle de l'Eglise catholique, du désir charnel, du fanatisme, du péché et de la folie.

Il faut s'imaginer le scandale de cette parution en 1875 dans une France encore meurtrie mais toujours attachée à sa croyance majoritaire.
Un village povençal isolé baigné de soleil, des paysans pauvres, un jeune prêtre exalté, mystique depuis sa prime jeunesse et vouant un culte passionné à la Vierge Marie, sans doute atteint d'une forme de folie héréditaire, celle de la branche Rougon … et qui succombe aux tourments de la chair …

Aujourd'hui, ce roman nous paraît bien « daté » … et j'avoue avoir parcouru bon nombre de ses pages à la va-vite. En particulier ses descriptions minutieuses - style catalogue de vendeur de graines - du jardin d'Eden – Lou Paradou – où le curé des Artauds est soigné après une violente crise nerveuse. Il a été confié par son oncle, le bon Docteur Pascal, à la garde du philosophe athée Jeanbernat et surtout de sa nièce Albine qui a poussé toute seule - mais avec le secours des livres de l'immense bibliothèque - dans ce jardin luxuriant.

Le style est cependant étincelant, mais on a l'impression que l'écrivain « en fait des tonnes » dans son évocation d'Adam et Eve chassés du Paradis.

Ce qui devait arriver arriva : on devine la suite. Serge Mouret a 26 ans. Il est le fils de Marthe et François Mouret et le frère d'Octave – le bonheur des dames – et a pris en charge sa soeur Désirée, solide jeune femme dédiée aux soins des animaux, simple d'esprit.

Finalement, c'est le seul personnage doué d'un semblant de raison dans cette histoire, qui a suscité naturellement d'acerbes critiques dès sa parution, comme un brûlot violemment hostile à toute forme de foi en Dieu et qui se termine très mal.

Une sorte de provocation de la part de l'auteur, qui publie là son cinquième roman ?
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Le personnage du prêtre catholique a fourni à la littérature quelques figures inoubliables : pensons à Stendhal, à Huysmans, à Bernanos, par exemple. Avec Zola, il ne faut pas s'attendre à un personnage de prêtre bien convaincant : l'auteur, prisonnier de ses certitudes scientistes, n'a aucune idée de la dimension spirituelle d'un homme, a fortiori d'un personnage romanesque. Il fabrique un abbé Mouret avec les matériaux idéologiques dont il dispose, sans jamais essayer de sortir un peu de ses a-priori et de s'intéresser à son sujet pour lui-même ; et le roman, malgré quelques pages heureuses, est un pamphlet anticatholique ridicule, très en-dessous de ce qu'un Anatole France, un Voltaire ou d'autres, ont pu écrire.
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Un roman inhabituel de Zola. le Livre II bien que comportant de très jolies descriptions m'a paru cependant trop long et trop irréaliste dans toutes les descriptions de la nature...
Contrairement aux 4 premiers romans des Rougon-Marcquart, celui-ci m'a paru à part, et m'a beaucoup moins plu.
Malgré tout, le thème abordé à savoir le célibat des prêtes est intéressant.
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