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Citations sur Madeleine Férat (159)

Au bout d’un an de mariage, Marguerite devint enceinte. Sa grossesse fut douloureuse. Quelques jours avant la crise, le médecin prit Férat à part et lui dit qu’il n’était pas sans inquiétude. (...)
Le moment terrible vint enfin, les craintes du médecin se réalisèrent. Marguerite mourut en donnant le jour à une fille.

Chapitre II
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Il n’avait jamais aimé ; lorsqu’il cherchait dans ses souvenirs, il trouvait, comme unique tendresse de sa vie, la tendresse sacrée que sa mère lui avait autrefois inspirée pour une sainte Vierge blanche qui souriait mystérieusement sous ses voiles, au fond d’une chapelle de son village. Il crut retrouver cette sainte Vierge dans Marguerite ; c’était le même sourire discret, la même tranquillité sainte, la même bonté attendrie.

Chapitre II
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Quand il la posséda, il l’aima avec une dévotion de fanatique. Elle fut sa fille, sa sœur, son épouse. Il adorait en elle sa pâleur, son air maladif, toutes ses délicatesses de jeune femme souffrantée qu’il n’osait toucher de ses mains durcies. Il n’avait jamais aimé ; lorsqu’il cherchait dans ses souvenirs, il trouvait, comme unique tendresse de sa vie, la tendresse sacrée que sa mère lui avait autrefois inspirée pour une sainte Vierge blanche qui souriait mystérieusement sous ses voiles, au fond d’une chapelle de son village. Il crut retrouver cette sainte Vierge dans Marguerite ; c’était le même sourire discret, la même tranquillité sainte, la même bonté attendrie. Dès les premières heures, il avait fait de sa femme une idole et une reine ; elle gouvernait au logis, y mettait un parfum d’élégance et de bien-être, changeait la froide maison bourgeoise que l’ancien ouvrier avait fait construire, en une retraite close et sentant bon, toute tiède d’amour. Pendant près d’un an, Férat s’occupa à peine de ses ateliers ; il fut tout à ce bonheur exquis et nouveau pour lui, d’avoir un être frêle à aimer. Ce qui le charmait et le touchait parfois jusqu’aux larmes, c’était la reconnaissance que lui témoignait Marguerite. Chacun de ses regards le remerciait de la félicité et de la richesse qu’il lui avait données. Elle restait humble dans sa souveraineté ; elle adorait son mari comme un maître, comme un bienfaiteur, en femme qui ne sait de quelle tendresse assez profonde payer sa dette de bonheur. Elle s’était mariée sans regarder le visage hâlé de Férat, sans réfléchir à ses quarante ans, poussée simplement par une amitié presque filiale. Elle avait deviné que cet homme était bon. « Je t’aime, disait-elle souvent à son mari, parce que tu es fort et que tu ne dédaignes pas ma faiblesse ; je t’aime parce que je n’étais rien et que tu as fait de moi ta femme. « Et Férat, en entendant ces mots murmurés d’une voix humble et caressante, la prenait sur sa poitrine, avec des élans ineffables de cœur.

Chapitre II
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Sous la rudesse de sa voix et de ses gestes, Férat était d'une douceur d'enfant. Il n'aurait pas écrasé une mouche. Toutes les tendresses de sa nature dormaient en lui, étouffées par sa vie de labeur, lorsqu'il rencontra une orpheline, une pauvre fille qui vivait avec une vieille parente. Marguerite était si pâle, si frêle qu'on lui eût donné seize ans à peine ; elle avait une de ces figures douces et soumise qui touchent les hommes forts. Férat fut attiré et ému par cette enfant qui souriait d'un air craintif, avec une humilité de servante dévouée. Il avait toujours vécu au milieu d'ouvriers grossiers, il ignorait les charmes de la faiblesse, et se mit à aimer les mains fines et le visage enfantin de Marguerite. Il l'épousa brusquement, et l'emporta chez lui comme une petite fille, dans ses bras.

Chapitre II
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C'était un frisson universel, ce frisson voluptueux des champs dont un orage a abattu la poussière. Et ce frisson qui courait dans la nuit noire, prenait aux ténèbres leur charme mystérieux et pénétrant.
Une moitié du ciel, d'une sérénité exquise, était étoilée ; l'autre moitié se trouvait encore couverte d'un rideau sombre de nuages qui se retiraient lentement. Les deux jeunes gens, assis côte à côte sur le tronc d'arbre, ne pouvaient distinguer leur visage ; ils s'apercevaient vaguement, dans l'ombre épaisse qu'un bosquet de grands arbres jetait sur eux. Ils restèrent là quelques minutes sans parler. Ils entendaient leurs pensées. Ils n'avaient que faire de les dire à hautes voix.

Chapitre I
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Elle l'entraîna vivement vers l'allée bordée de palissades qui conduit sur le plateau. Là, elle quitta son bras, se mit à courir comme un jeune chien pris de folie joyeuse. toute sa puérilité se réveillait en elle, elle redevenait petite fille dans l'ombre fraîche, dans le silence frissonnant des arbres. Ses sourires éclairaient sa face entière et mettaient des transparences lumineuses dans es yeux gris ; les grâces enfantines de ses joues et de ses lèvres adoucissaient les lignes dures de son front. (...)

Chapitre I
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C'était une grande et belle fille, dont les membres souples et forts annonçaient une rare énergie. Le visage était caractéristique. Le haut avait une solidité, presque une dureté masculine ; la peau se tendait fortement sur le front ; les temps, le nez et les pommettes accusaient les rondeurs de la charpente osseuse, donnant à la figure le froid et la fermeté d'un marbre ; dans ce masque sévère, les yeux s'ouvraient, larges, d'un vert grisâtre et mat, qu'un sourire éclairait par moments de lueurs profondes. (...)
Cette étrange physionomie était faite en effet d'austérité et de puérilité.

Chapitre I
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« Il leur suffisait de vivre seuls, face à face, et de se donner le calme de leur présence. » (p. 143)
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« Lorsque Madeleine s’était oubliée dans les bras de Jacques, sa chair vierge avait pris l’empreinte ineffaçable du jeune homme. […] On eût dit que Jacques, en la serrant sur sa poitrine, la moulait à son image. » (p. 216 & 217)
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