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Critique de Arimbo



Ah, voilà un livre que j'emmènerai bien sur une île déserte, une île aux trésors littéraires!

Quel bonheur de trouver dans ce livre emprunté à ma Médiathèque la majorité des nouvelles de ce génial Stefan Zweig, retrouver celles que j'ai lues depuis ma jeunesse, La confusion des sentiments, Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, Amok, L'amour d'Erika Ewald, La ruelle au clair de lune, etc.., et bien sûr, son dernier récit, Les joueurs d'échecs, magnifique et poignant.
Mais surtout de découvrir toutes celles que je n'avais pas lues, et c'est aller d'émerveillement en émerveillement.

Chaque nouvelle, que ce livre proposait en 2013 dans une nouvelle traduction, est précédé d'une courte préface très bien faite et très instructive.
Le classement est chronologique, ce qui permet au lecteur d'apprécier l'évolution de la narration chez Zweig.

Quelle formidable diversité de tous ces textes, certains ayant pour cadre l'Europe contemporaine de l'auteur, d'autres se passant à d'autres époques.
Mais surtout, cette acuité psychologique de Zweig, la façon dont il se livre à une exploration en profondeur des sentiments et des tourments humains, et toujours cette empathie formidable pour les êtres, pour les victimes, même si les situations vécues sont souvent cruelles. Et cette capacité d'analyser les pulsions inconscientes des êtres, qui était tant appréciée de Freud dont il était un proche ami.
Et puis, cette façon de créer des atmosphères, de décrire en quelques mots un décor, souvent au diapason des sentiments des personnages.

Je ne peux pas commenter toutes ces nouvelles qui sont toutes absolument admirables, toutes des merveilles, chacune mérite un commentaire détaillé, mais simplement citer les thèmes principaux qu'elles abordent, même si ce classement comporte une part d'arbitraire et ne rend pas compte de l'extraordinaire richesse et complexité des oeuvres:
Les êtres en perdition, notamment dans Une jeunesse gâchée, La Croix, Histoire d'une déchéance, Naufrage d'un coeur, Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, Leporella;
Les victimes de la vie, dans Deux solitudes, le bouquiniste Mendel, Les joueurs d'échecs;
L'amour avec tous ses désordres, ses tourments, sa folie, ses échecs comme dans Amok, Histoire au crépuscule, La ruelle au clair de Lune, L'amour d'Erika Ewald, La peur, L'étoile au-dessus de la forêt, La femme et le paysage, La confusion des sentiments;
Le thème de la judéité, ou du sort des juifs, dans La marche, Dans la neige, Les miracles de la vie, le chandelier enterré;
Celui de la guerre, ou plutôt du refus de la guerre, dans La contrainte, L'histoire de la troisième colombe.
Celui de la « révélation » qui change le cours de la vie, dans Nuit fantastique, Histoire au crépuscule, Les miracles de la vie.

Au fil des années, l'écriture de Zweig devient de plus en plus riche, plus raffinée, plus complexe, mais toujours au service de l'exploration des âmes, d'une émouvante compassion pour les humbles et les victimes.

En conclusion, un indispensable.
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