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France loisirs (01/01/1900)
3.43/5   190 notes
Résumé :
Nouvelle moins connue et plus courte qu’Amok ou Lettre d’une inconnue, La Ruelle au clair de lune traite du même thème : le caractère irrésistible de la passion, passion transformée en folie.

Ici encore nous avons droit à une narration de la part du « fou » en question, narration mêlée aux propres impressions de celui qui reçoit cette histoire, le «je.»

La nouvelle prend place dans un cadre pour le moins populaire : les bas-fonds et les... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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sur 190 notes
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Zweig reste pour moi un des auteurs qui transcrit à merveille les émotions et sentiments humains, qu'ils soient passionnels ou non, mais surtout lorsqu'ils sont passionnels !

Ici, cette courte nouvelle m'a emmenée dans un univers glauque où je n'avais pas forcément envie d'aller, assister à un désastre affectif au détour d'un ruelle, mais je n'en apprécie pas moins le style. Passion quand tu nous tiens !
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Quand , dans les ruelles sombres d'un port , il déambule tel un vieux loup de mer , il ignore quelle misère il va fouler .
Un tourment plus puissant encore que la tempête qui l'a secoué sur le bateau qui le menait en France , et , qui , bien sûr , l'a empêché de regagner son pays chéri par le train de nuit .
" Je sentais toujours sous mes pieds le glissement et le balancement du navire ; le sol me semblait remuer comme une poitrine qui respire , et la rue avait l'air de vouloir s'élever jusqu'au ciel ."

Tout à la contemplation de ces chemins de débauches où la beuverie , la lubricité mais la détresse aussi , habitent tous les quartiers , son coeur s'emballe .
Quelques paroles d'une ronde allemande s'envolent d'un lieu étrange ; elles lui rappellent son pays natal qui lui manque tellement .

Il s'approche , tout haletant , et si content de découvrir cette maison qui pique sa curiosité , quand il frôle soudainement une ombre collée à la vitre ; elle s'enfuit très vite , apeurée .
" Un homme me dévisagea fixement avec les yeux grands ouverts , il murmura une sorte d'excuse , et il disparut dans la pénombre de la rue "

Est-il un confrère de la lune , un de ces cocus qui se cachent et épient leur concubine ?
Notre inconnu doit-il s'en méfier quand il entre et voit le tableau d'une matrone qui houspille une jolie fille , pendant qu'une autre , au mauvais français s'approche de lui ?
Quel jeu joue ce drôle de zozo qui rentre et sort du bistro , les mots pleins d'amour et de regrets face à la prostituée qui l'invective avec hargne et mépris ?
" Mais , monsieur , c'était seulement parce que je l'aimais ... son orgueil faisait plaisir , et pourtant je voulais toujours la briser . "

Ces paroles hantent l'Allemand qui est dégouté et mal à l'aise à la fois .
Il sent qu'une tragédie se prépare ; peut-il l'éviter ou préfère-t-il fuir ?

Quand les mots précis , colorés , imagés et si variés , s'harmonisent avec autant de poésie , il est difficile d'accepter autant de désarroi , de tristesse ; on aimerait pouvoir intervenir dans la nouvelle et raisonner les personnages .

Stefan Zweig avait -il une personnalité si complexe d'aimer et de détester , en même temps , les femmes fières et arrogantes au point de les punir dans ses écrits ?
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Une des moins bonnes nouvelles de Stefan Zweig à mes yeux. L'écriture est toujours aussi sublime et recherchée mais l'histoire ne m'a pas transportée comme a pu le faire Lettre d'une inconnue du même auteur. J'ai tout de même pris du plaisir à lire cette nouvelle, on y retrouve bien le style de l'auteur qui nous entraîne dans les profondeurs de cette ruelle et ses mystères. L'histoire est trop simple à mon humble avis, elle aurait pu être bien mieux exploitée quand on connaît le talent psychologique de l'auteur. La fin est déroutante quoique attendue à un moment. l est ici question d'amour, de passion mais aussi de domination et de pouvoir, ou comment l'argent peut octroyer un sentiment de domination sur l'autre.
Si ce n'est pas la meilleure nouvelle de l'auteur autrichien, cette dernière se lit bien.
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Je poursuis ma découverte des écrits de Stefan Zweig avec la lecture de cette courte nouvelle au titre si doux et romantique : «La ruelle au clair de lune».

De passage dans une ville portuaire, le narrateur est un voyageur qui doit attendre son train jusqu'au lendemain. Il décide le soir de se balader dans les ruelles de cette cité dont on ignore d'ailleurs le nom. Attiré par un chant originaire de son pays, il pénètre dans une espèce de troquet à la réputation douteuse. Il devient alors le témoin d'un échange déroutant mais aussi assez violent entre un homme et une femme. Sorti précipitamment de cet endroit étouffant, le narrateur croisera de nouveau l'homme qui lui racontera son histoire...

J'associe le titre à la description que fera le narrateur de cette cité avec, dans un premier temps ses quartiers touristiques et populaires, puis ses ruelles plus sombres et mystérieuses. Les deux faces d'une même pièce... L'aspect doux et romantique que m'inspire ce titre s'arrête là définitivement car c'est bien encore le récit tragique d'un amour perdu, gâché qui est narré ici.

Comment les humiliations de l'un peuvent pousser l'autre au mépris, à la haine et jusqu'à s'avilir soi-même ? Comment l'argent - et oui, encore et toujours l'argent - peut nuire et pourrir une relation quand la passion est pervertie par la volonté de domination ?

Une histoire bien sombre et triste, où la passion est ponctuée d'humiliation, de mépris, de désillusion et aussi de désespoir. Une histoire tragique en somme, encore une fois racontée avec simplicité et justesse par Stefan Zweig et en seulement quelques pages...
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Confession d'un homme à un autre qui a assisté à une scène de mépris de la part d'une prostituée dans un bar. Trop court, moins profond que les deux autres lues juste avant sur le même thème : confidence sur amour fou.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Je sentais toujours plus fortement la tension qu'il y avait entre nous. Ce silence strident et plein de cris intérieurs, c'était comme une corde de violon tendue à se briser ; enfin, sa parole, d'abord hésitante de terreur, le déchira.
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Je n'avais plus conscience de cette ville ni de cette ruelle ; ni de son nom ni du mien ; je sentais seulement que j'étais ici un étranger, merveilleusement perdu dans l'inconnu, qu'il n'y avait en moi aucune intention, aucune mission ni aucune relation avec cet entourage, et cependant, je sentais toute cette vie obscure autour de moi, avec autant de plénitude que le sang qui coulait sous mon propre épiderme ; j'éprouvais seulement ce sentiment que rien de ce qui se passait là n'était fait pour moi, et que cependant, tout m'appartenait, ce béatifique sentiment de vivre la vie la plus profonde et la plus vraie au milieu de choses étrangères, ce sentiment qui fait partie des sources les plus vivaces de mon être intérieur et qui, dans l'inconnu, me saisit toujours comme une volupté.
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Ces rues sont les mêmes à Hambourg qu'à Colombo et à la Havane ; elles sont les mêmes partout, comme le sont aussi les grandes avenues du luxe, car les sommets ou les bas-fonds de la vie ont partout la même forme ; ces rues inciviles, émouvantes par ce qu'elles révèlent et attirantes par ce qu'elles cachent, sont les derniers restes fantastiques d'un monde aux sens déréglés, où les instincts se déchaînent encore brusquement et sans frein, une forêt sombre de passions, un hallier plein de bêtes sauvages. Le rêve peut s'y donner carrière.
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J'aspirai avec avidité l'air tiède et pourtant vif, le sentiment d'effroi se dissipa pour laisser place au grand étonnement que m'inspirait la multiplicité des destins humains, et je sentis de nouveau - sensation qui peut me rendre heureux jusqu'aux larmes - que le destin est toujours la à attendre, derrière chaque fenêtre, que chaque porte s'ouvre sur une expérience, que la diversité de ce monde est omniprésente et que même le recoin le plus sordide est grouillant de vies déjà formées comme la pourriture grouille de l'éclat fébrile des cafards.
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J'aimais ces ruelles des villes étrangères , ce marché impur de touts les passions , cet entassement clandestin de toutes les séductions pour les matelots qui , excédés de leurs nuits solitaires sur les mers lointaines et périlleuses , entrent ici pour une nuit , satisfaire dans une heure la sensualité multiple de leurs rêves .
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Videos de Stefan Zweig (66) Voir plusAjouter une vidéo
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Stefan Zweig, auteur à succès, se voulait citoyen d'un monde qu'unifiait une communauté de culture et de civilisation. Il n'a pas survécu à l'effondrement de ce «monde d'hier» qu'incarnait la Vienne impériale de sa jeunesse.
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