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Citations sur Le détour (54)

Que le lecteur ne s'impatiente pas trop si je raconte à coups de "un jour", "une fois", mais je n'ai aucune idée de l'écoulement du temps pendant toute cette période. (p. 132)
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Personne n’est plus cruel et insensible qu’un homme qui se croit normal.
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Dans tous ces hauts et ces bas, il y a au moins une chose que je me suis épargnée, et j’en remercie le ciel comme d’une grâce obtenue : je ne me suis jamais acheté une bonne conscience sociale avec la menue monnaie d’une étiquette idéologique, comme autrefois quand on achetait des indulgences pour aller au paradis à bon marché.
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On croirait vivre dans un film muet car tout le monde s’agite, gesticule et personne ne parle. On entend seulement le bourdonnement sourd d’un projecteur.
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Je me répétais obsessionnellement "tout cela n'est pas normal", mais j'avais une sensation glaçante qui par moment m'ôtait tout espoir de m'en sortir : la société du K-Lager ne faisait que porter au paroxysme la sélection du monde extérieur, elle n'était pas une réalité autre, mais seulement une exaspération inouïe de l'ordre extérieur. [...]
Une constante se frayait un chemin dans ma tête : à Dachau comme à Francfort, des riches, des puissants, il n'y en avait pas.
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— Au diable la littérature ! lui ai-je répondu, je veux savoir qui je suis, qui se niche dans ma peau. Depuis un demi-siècle que ça dure, tu comprends ?
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Espérons au moins que cette aventure t’aura appris que chacun doit suivre sans détour son chemin.
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Pendant les années fascistes de ma jeunesse, j’avais forgé une formule : vivre avec le courage du diable car Lucifer, lui seul, avait risqué le tout pour le tout. Petit à petit, j’avais affiné mon principe : prendre des risques était loin de suffire il fallait aussi se battre avec raison, pour un but juste et généreux, et mon expérience m’avait appris que le bien était toujours gagnant. Si, au premier abord, le mal avait du succès, c’était à cause des valeurs positives qui le rendaient efficace : sa charge de plaisir de vivre, son intelligence du monde, son absence de préjugés, sa hardiesse. Si, apparemment, le bien était opprimé, c’était à cause de sa torpeur, de son sentimentalisme, de son ignorance de la réalité. Il n’avait donc pas à pousser les hauts cris, après, quand il se décidait enfin, mais trop tard, à ouvrir les yeux : il avait manqué d’énergie, il n’avait pas été vraiment du bien mais seulement de la passivité.
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En vérité, je me suis un peu échauffée au début. J'étais découragée par la nature humaine, par l'incroyable rapidité avec laquelle un cerveau pensant ( à commencer par le mien) s'adapte aux situations les plus invivables. Par la suite, j'ai compris qu'il n'y avait pas de quoi s'abattre si dans ces corps affaiblis s'éteignait également l'esprit. La lumière de la raison se concentrait tout entière sur son propre souffle vital. La faiblesse du corps engourdissait le cerveau. Il ne restait à l'organisme que l'énergie de tirer encore un mois, encore un jour, une heure. (p. 344)
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J’avais la même sensation qu’en Allemagne : on faisait beaucoup de tapage après la Libération, mais en fin de compte on conservait intact tout le vieux système des hiérarchies sociales. On brandissait des croisades idéologiques pour mieux dissimuler tout ce qui n’avait pas changé. Je comprenais bien qu’une guerre ne suffise pas pour saper les préjugés, mais je ne comprenais pas qu’elle ne suffise pas non plus pour saper une structure sociale alors que celle-ci porte déjà en elle les facteurs de sa propre désagrégation.
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