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Les livres du moment #185 – jeudi 12 octobre 2023
Quelles sont les recommandations des lecteurs cette semaine ? 

 

Article publié le 12/10/2023 par Nicolas Hecht, Pierre Krause et Mathilde Sautou


Connaissez-vous les pages de recommandations par genre sur Babelio ? Chaque jour, l'équipe du site trie et sélectionne les livres les plus appréciés des Babelionautes pour vous faire découvrir des parutions récentes, agrémentées d'une critique de lecteur. Et chaque semaine nous vous proposons désormais de retrouver une liste de dix ouvrages, soit un par catégorie, afin de suivre l'actualité littéraire au plus près.

 

 

 

Jeune adulte : Sandrine Beau, Théa te hait
Alice, 64 pages, 11 €

 

 

C’est l’histoire d’une vengeance que conte Sandrine Beau dans ce roman estampillé « Jeune Adultes ». Théa attend son père qui, d’une minute à l’autre, va sortir de son travail. Théa a en effet une vengeance particulière à mener contre son géniteur qui lui a fait vivre un véritable enfer à ses côtés. C’est un récit d’une cinquantaine de pages aussi percutant qu’inspirant.

Un livre terriblement efficace pour LudivineBon : « Voilà ce que j’appelle un roman coup de poing ! Sandrine Beau écrit d’un souffle ce récit d’une intensité rare. Il se lit d’une seule traite. C’est cinglant, percutant, nécessaire. La violence décrite par l’autrice n’est que la traduction du mal sourd dont la narratrice a souffert en silence pendant tant d’années : inceste, violences sexuelles, menaces et maltraitance. [...] Je trouve courageux d’écrire un récit aussi court sur un sujet aussi douloureux. C’est concis, sans concession, sans misérabilisme et très sincère. Bravo ! »

 

 

 

 

Imaginaire : Christophe Siébert, Volna
Mü, 192 pages, 19 €

 

 

Mertvecgorod n'en a pas fini avec vous. Avec ce quatrième roman situé dans sa république post-soviétique imaginaire, Christophe Siébert poursuit son exploration de sa ville-capitale, cette fois après le black-out de 2030. La République est désormais occupée, les puissants et leurs nervis toujours plus violents, les citoyens plus que jamais privés de liberté, et tout ce beau monde est camé jusqu'à l'os. Dans ce marasme de béton, chacun essaye de survivre comme il peut. Dont Catherina, une employée sans histoire qui trouve un jour un robot-singe en bas de chez elle. Problème : le capucin est équipé d'une carte SIM qui pourrait menacer jusqu'aux hommes politiques les plus puissants. Une chasse à l'homme aussi rythmée que trash s'engage alors, avec des rebondissements en série jusqu'à la toute fin du livre. Un nouveau chapitre bien relevé et orienté vers l'action, dans un ensemble dont chaque tome peut se lire séparément, et dans l'ordre qu'on veut.

antoninsabot a beaucoup aimé le ton, l'humanisme noir de Christophe Siébert, qui nous revient en grande forme : « Je vous dirais simplement que voilà un bouquin qui sort de l’ordinaire, résolument punk, du côté des moins que rien, des tox, des prolos qui en chient, et qu’en littérature, c’est pas si souvent, en fait, qu’on est à ce point de ce côté de ceux qui sont dans la merde. Ça vaut le coup de plisser parfois les yeux. »
 

 

 

 

Roman d’amour : Virginie Sarah-Lou, Et si le poisson rouge grimpait aux arbres ?
Ramsay, 320 pages, 18 €

 

 

Estelle n’a pas sa langue dans sa poche. Elle devrait parfois, puisque cela lui joue des tours. Au point qu'elle se retrouve licenciée, pour cause d’un franc-parler trop tranchant. Il faut savoir vivre en société, et à ce qu’on lui dit, elle n’est pas faite pour cela. Du tout. Quinquagénaire désabusée, qui joue de son cynisme et de son humour très particulier, la rencontrer, c’est faire une expérience qui peut vous déstabiliser. Margot, son ancienne directrice des ressources humaines, veut tout de même laisser une chance à cette personnalité hors-norme, convaincue de sa capacité à s’adapter. Devenue employée à la mairie de Largenac, c’est une nouvelle aventure qui débute pour Estelle, où elle doit apprendre à mieux communiquer, obligée de faire avec toutes les rencontres rocambolesques suscitées par son nouveau travail. Serait-ce finalement là sa chance ?

Selon olympeee, voici une lecture haute en couleur : « Virginie donne vie à des personnages cabossés par la vie. Elle arrive à nous faire passer du rire aux larmes en quelques pages et c'est ce que j'aime avec cette autrice. [...] Un roman sur la résilience et sur les rencontres qui chamboulent l'existence à jamais. Une bulle de douceur et d'humour qui fait un bien fou. »

 

 

 

 

Non-fiction : Mo Malo, La Mélancolie de l'ours polaire
Paulsen, 336 pages, 21 €

 

 

Si on retrouve d'habitude Mo Malo au rayon polars, avec sa série de 6 livres se déroulant au Groenland (dont Qaanaaq et Nuuk, très appréciés sur Babelio), il fait avec La Mélancolie de l'ours polaire une incursion du côté des récits. L'occasion d'en apprendre plus sur les Inuits du Groenland, et particulièrement leur regard sur la chasse à l'ours polaire. Une aventure humaine, un périple sur les terres groenlandaises à découvrir à travers les yeux de l'auteur.

Une lecture éclairante pour Martypopy : « Ce livre nous fait voyager dans ce pays très rude, Mo Malo nous fait découvrir ce peuple Inuit avec ses traditions, ses valeurs et surtout ce que représente pour eux la chasse à l'ours polaire, un moyen de survie. Il abordera aussi le problème du réchauffement climatique menace de plus en plus grande pour ce pays, ses habitants et les animaux qui y vivent. »

 

 

 

Littérature française : Elise Goldberg, Tout le monde n'a pas la chance d'aimer la carpe farcie
Verdier, 160 pages, 18 €



Vous mettre l’eau à la bouche, voilà peut-être l’une des principales qualités de ce récit dans lequel il est question de cuisine ashkénaze et du destin compliqué d’une famille venue de Pologne à un moment pour le moins tourmenté de l’Histoire. Parler du destin tragique d’une famille ou d’un peuple à travers le raffinement de sa cuisine : c’est la recette réussie de ce premier roman.

Aifelle s’est régalée : « Quel régal cette lecture, et pas seulement parce qu'on y parle de cuisine. Le grand-père de la narratrice meurt, lui laissant un frigo qui sera prétexte à remonter le temps et à évoquer sa famille et de nombreux moments conviviaux. J'aime ce genre de récit où se côtoient l'humour, la légèreté, la tendresse, mais aussi la mélancolie et le drame. Lorsque l'on est issu de branches maternelle et paternelle juives de Pologne, les tragédies ne manquent pas. Le récit d'Elise Goldberg est ponctué de courts extraits émanant d'un groupe Facebook et c'est souvent drôle, décalé, incongru. Impossible de résumer tout ce qui est abordé dans ce livre, c'est foisonnant, vif et touchant. Un premier roman et un coup de cœur pour moi. »
 

 

 

 

Littérature étrangère : Anni Kytömäki, Gorge d'or
Rue de l'Echiquier, traduit du finnois par Anne Colin du Terrail, 640 pages, 29,50 €

 

 

Adeptes du nature writing, vous tenez peut-être là votre prochaine lecture. On suit dans Gorge d'or le destin de la famille Stenfors, alors que le début du XXe siècle se voit traversé d'évènements bientôt historiques, inquiétants et dangereux. Nous sommes en Finlande, là où la forêt est reine. Si le père Stenfors ne voit son domaine forestier que comme un moyen de gagner toujours plus d'argent, la mère d'Erik Stenfors entretient une relation profonde à la beauté de la nature, un lien presque mystique. Devenu naturaliste, et bientôt père de Malla, Erik va tenter de traverser ces temps troublés sans trop de dommages, toujours aussi près de la nature et sans renoncer à ses convictions.

Une fresque familiale onirique et réaliste qui a déjà beaucoup plu à la presse et aux lecteurs, parmi lesquels steph_bookin : « Ce récit, ample, généreux, sensible m'a complètement conquise. C'est une histoire au long cours, qui traverse les générations, les vicissitudes de la vie de chacun des personnages auxquels on s’attache férocement. Une fois la dernière page tournée, ne demeurent que la beauté de ces forêts... »

 

 

 

 

Polar & thriller : Gérard Coquet, La Triade irlandaise , tome 1 : Aughrus Point
M+, 412 pages, 21,90 €

 


Si l’on a beaucoup parlé du Connemara ces derniers mois à travers une polémique musicale et politique, c’est à travers ses clans et sa violence que Gérard Coquet nous fait redécouvrir cette pourtant sublime région d’Irlande. Sa côte et ses lacs sont magnifiques mais son histoire est jonchée de cadavres. Ciara McMurphy y a grandi avant de quitter cette terre. Elle y replonge en tant que policière confrontée à la violence du passé, qui ressurgit encore par exemple lorsque Liam Walsh, un unioniste, est retrouvé mort. Est-ce un simple fait divers ? Ou l’annonce d’un massacre ?

Un plaisir de lecture pour MarieLaureS : « Gérard Coquet nous fait découvrir le Connemara, une région située dans l’ouest de l’Irlande, sur fond de conflit entre catholiques et protestants, mêlé de mythologie celtique et de magie noire. Le lieutenant Ciara McMurphy, "garda" de Galway, va devoir retourner sur ses terres natales. [...] Aughrus Point est un thriller addictif, assorti à de merveilleuses descriptions des paysages de l’Irlande où l'eau et la tourbe jouent les premiers rôles. »

 

 

 

 

BD : Étienne Davodeau, Loire
Futuropolis, 104 pages, 20 €


 
C’est une invitation étrange, à laquelle Louis a du mal à résister. Alors qu’il était sans nouvelle de son amie et ancienne amante Agathe, cette dernière lui propose subitement de passer quelques jours auprès d’elle et du fleuve dont on dit qu’il est le plus long de France. Serait-ce aussi le plus beau ? Louis aura l’occasion de le vérifier en acceptant de passer du temps sur sa rive. Le lecteur aussi, par la même occasion.

Des dessins qui sont autant d’enchantements pour Pavi33 : « Plusieurs cases sont de pures merveilles artistiques : la couverture ne nous ment pas. Et l'histoire... eh bien justement ne pas en dire trop. Elle est fine, elle interroge, elle n'est pas dénuée d'humour, et pour couronner le tout c'est assez poétique. Une histoire insolite avec en son cœur les relations qu'on entretient avec son passé. Entre autres. Un grand coup de cœur. »


 

 

 

Manga : Fukuro Izumi (scénario) et Ryouji Minagawa (illustrations), Kaioh Dante, tome 1
Vega Dupuis, traduit du japonais par Satoko Fujimoto, 208 pages, 8,35 €


Virée en plein XIXe siècle, où l’on met le cap vers le Grand Nord au cœur d’une lutte entre Britanniques et Français pour planter le drapeau sur ces terres glacées. Deux jeunes gens se retrouvent dans cette course navale, pour des raisons obscures. Dante, du côté des Britanniques, et Napoli, du côté des Français, ont un point commun : ils possèdent chacun un livre aux pouvoirs remarquables. Magiques ? C’est donc aux quatre coins des points cardinaux qu’ils se lancent dans une course rocambolesque, entre embruns marins et vents d’aventure. Que cherchent-ils véritablement ?


LesDemoisellesdeChatillon a été conquise par cet univers : « Graphiquement, c'est magnifique. Les personnages sont très expressifs, les décors sont superbes. On est à deux doigts d'enfiler une petite laine pendant qu'on suit les personnages sur la banquise. Ce n'est pas dépourvu de violence [...]. L'ambiance XIXe siècle est parfaitement rendue. Un manga totalement à part, très intrigant ; même si ce premier tome est introductif, il lance bien l'action. »


 

 

 

Jeunesse : Nastasia Rugani (texte) et Marc Boutavant (illustrations), La Fin de Velvet
L'École des Loisirs, 64 pages, 7,50 €

 

 

Lima dort dans sa chambre, quand soudain, sa grande sœur Velvet la tire du sommeil. Ça n’est pas normal, c’est trop étrange : Velvet n’est pas à la maison, elle est à l'hôpital… C’est l’heure d’une promenade nocturne, là où l’imaginaire prend place, à l’écoute de la magie de la Lune, vers la fin d’un voyage. La fin de Velvet, puisque tout a une fin. Entre rêves, peurs et lucidité, enveloppés par la tendresse de l’amour de deux sœurs, on apprend à faire le deuil au gré de ces pages tout en nuances, teintées de délicate mélancolie.

Pour hashtagceline, cet album est bouleversant : « Il y a vraiment un jeu sur les mots, sur les sens, sur les émotions qui font de ce texte un GRAND texte. Le sujet n'est évidemment pas facile à porter mais l'histoire est assez bien imagée pour offrir une part de rêve malgré la douleur qui s'y cache. Il est important de parler de la mort et de la maladie et ce livre le fait avec tact et délicatesse, avec lucidité tout en laissant une grande place à l'imaginaire. »

 

 

 

 

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