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EAN : 9782874265402
96 pages
Alice (07/09/2023)
4.38/5   28 notes
Résumé :
Cachée derrière un arbre, Théa attend. Dans quelques minutes, son père va sortir par la porte, là, en face d’elle, et elle va agir. Parce qu’aucun enfant ne devrait vivre ce qu’il lui a fait subir.
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Voilà un livre qu'il faudrait trouver dans tous les C.D.I. ! Ce court récit (une cinquantaine de pages) qui raconte un drame tout en filigrane atteint l'objectif de faire bondir le lecteur. Ce qui est raconté, plus exactement suggéré, c'est un bref moment qui trouve sa raison d'être dans des souvenirs abominables et traumatiques, esquissés par la narratrice.

« Quand il arrivera, avec sa clope au bec, elle sortira le fusil de son sac. Elle écartera les jambes pour assurer sa stabilité. Elle fermera un oeil pour ajuster son tir. Et elle appuiera sur la détente.
Aujourd'hui, Théa va faire ce truc- là. » le récit s'ouvre sur Théa, cachée derrière un arbre, qui attend que son père sorte de son travail. Elle est déterminée : à 17h elle l'abattra. Les pages qui suivent remontent l'histoire de cette famille dysfonctionnelle dans laquelle la violence paternelle régit le quotidien.

« de toute façon, c'est impossible de parler de ces choses-là. Elle aurait honte, elle se sentirait encore plus sale. Coupable de sa pauvre et horrible petite vie. Elle ne veut pas de ça. Et puis, on ne croit pas les enfants. Alors, elle rit plus fort encore. » Et puis une scène, suggérée en une phrase, « Treize ans seulement et le ventre déchiré. » annonce l'insupportable inceste. le silence qui l'englobe. La peur qui devient une compagne de malheur…

Au final, alors qu'on sait qu'un enfant sur dix a été, est ou sera victime de violence sexuelle, ces quelques pages fictionnelles permettent de mettre des mots sur cette horrible réalité. Il faut partager ce livre, le faire lire, faire savoir qu'il existe. La liste des numéros d'urgence pour la France, la Belgique et le Canada le justifie.
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Le viol est un sujet que Sandrine Beau a déjà abordé dans "Le jour où je suis mort, et les suivants".
Ici, il est question de violences morales, physiques et d'inceste. Mieux vaut être prévenu car ce texte, bien que court (57 pages), est - forcément - percutant.

Sans verser dans l'explicatif ni le tire-larme, l'auteure nous glisse dans les pensées de Théa. Elle s'est enfuie de chez elle, est en train de reconstruire sa vie, mais son enfance traumatisante ressurgit à l'improviste et crée des "absences" dont elle peine à se débarrasser. Jusqu'au jour où elle passe devant un centre de loisir et prend une décision qui va changer sa vie.

Ces sujets lourds sont particulièrement intéressants à traiter en littérature jeunesse. Parce qu'on a beau lire des chiffres, voir des documentaires, la fiction reste le meilleur moyen de comprendre. Se sentir isolée, avoir l'impression qu'on ne sera pas écoutée, croire que ça va s'arranger. Il est difficile de comprendre pourquoi les personnes maltraitées restent dans leur foyer, jusqu'à ce que l'on enfile leurs baskets le temps d'un roman. Et les chiffres prennent tout leur sens en s'incarnant, ne serait-ce que dans un personnage de fiction.
Un roman nécessaire, merci aux éditions Alice de m'avoir permis de le découvrir !
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Rien ne me rend plus admirative qu'une auteure qui arrive en une cinquantaine de pages à nous faire passer par toute une palette d'émotions. C'est ce que j'ai vécu en lisant Théa te hait. Ce court roman intense dont la quatrième de couverture nous résume parfaitement le contenu. Sandrine Beau réussi a aborder des thèmes aussi difficiles que l'inceste, le viol ou encore les violences familiales. C'est l'histoire de la jeune Théa qui a quitté le foyer familial en laissant derrière elle sa petite soeur et sa mère sous emprise. Il s'agissait pour elle de sauver sa peau et de fuir son père. Aussi quand elle apprend qu'il travaille auprès d'enfants, elle décide de passer à la vitesse supérieure car « aucun enfant ne devrait vivre ce qu'il lui a fait subir ». le texte est lapidaire, les mots sont justes, tranchants ou blessants, ils sont la réalité de Théa. Un très beau texte qui nous offre un personnage féminin fort et déterminé. C'est bien écrit, pas un mot de trop. On ne sombre pas dans le pathos, au contraire ici la victime n'est pas brisée, elle possède en elle cette force incroyable qui lui permet de faire ce qui lui semble être juste pour elle. Une vraie battante, qui lutte au jour le jour pour construire sa vie, résiliente et indomptable. Une voix vibrante pour tous ces enfants, adolescents qui ont un jour dû vivre ces violences au sein même de leur famille. La parole se libère de plus en plus et les traumatismes engendrés peuvent enfin se dirent. Il n'en demeure pas moins que ce sujet reste glaçant car le nombre des victimes s'allonge toujours plus et leur prise en charge n'est malheureusement pas à la hauteur des besoins. Bonne lecture.
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Une fois de plus, Sandrine Beau présente un roman aussi saisissant que ses autres livres telles que "La porte de la salle de bain", "Le jour où je suis mort", ainsi que d'autres comme "Un simple soupçon", qui traitent avec justesse des violences subies par les enfants, notamment les violences sexuelles.

Cette autrice que j'affectionne particulièrement offre des récits poignants, essentiels et informatifs, accessibles aussi bien aux jeunes qu'aux adultes.

C'est donc avec un vif intérêt que j'ai plongé dans son dernier ouvrage, un court roman jeunesse qui, à l'image de ces autres livres m'a profondément touchée et se révèle tout aussi prenant, dénonçant les abus sexuels, la maltraitance, les violences conjugales, ainsi que les situations de domination et d'emprise.

En seulement 96 pages, l'autrice parvient avec sensibilité et réalisme à immerger le lecteur dans l'histoire de Théa, une jeune femme ayant enduré ces violences tout au long de sa jeunesse.

À l'âge de 18 ans, elle parvient à s'échapper et tente de reconstruire sa vie, jusqu'au jour où elle croise son père, son bourreau, dans la rue… C'est alors qu'elle se rend compte qu'il ne reste qu'une seule solution pour empêcher qu'il ne fasse plus jamais de mal à quiconque.

Cet ouvrage mérite d'être mis en lumière dans les CDI, les médiathèques, ainsi que dans les librairies, offrant ainsi à tous la possibilité de le découvrir. S'il peut aider ne serait-ce qu'un seul enfant, ce sera déjà une victoire !

Je remercie Sandrine Beau pour son engagement sans faille dans la lutte contre toutes les formes de violences envers les enfants.

La littérature se révèle ici comme un moyen puissant et essentiel pour sensibiliser et agir.

A partir de 12 ans.

Lien : https://www.instagram.com/cl..
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Je crois que ce n'est jamais arrivé mais je voudrais pouvoir mettre 6 étoiles à ce livre. Ce roman est tout simplement impossible à lâcher. L'écriture est juste et l'histoire captivante. le personnage de Théa nous embarque immédiatement et comme il est impensable de ne pas être touché par son récit il nous arrive même d'avoir le souffle coupé face à son destin. A lire et à partager avec le plus grand nombre !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Quand il arrivera, avec sa clope au bec, elle sortira le fusil de son sac. Elle écartera les jambes pour assurer sa stabilité. Elle fermera un œil pour ajuster son tir. Et elle appuiera sur la détente.
Aujourd'hui, Théa va faire ce truc- là.
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-Tu peux me parler, tu sais. Je peux tout entendre.
Théa s'était sentie glacée. Elle avait tiré sur ses manches un peu plus fort, pour cacher ses bras en entier.
Je suis un petit soldat. Je me débrouille toute seule.
Il ne faut rien dire. Elle le sait. Il n'a même pas eu à menacer. De toute façon, c'est impossible de parler de ces choses-là. Elle aurait honte, elle se sentirait encore plus sale. Coupable de sa pauvre et horrible petite vie. Elle ne veut pas de ça. Et puis, on ne croit pas les enfants. Alors, elle rit plus fort encore.
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