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3.87/5 (sur 29 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Cardiff , 1943
Biographie :

Écrivain et cinéaste, Iain Sinclair est né en 1943 à Cardiff. Après des études littéraires au Trinity College de Dublin et de cinéma à Londres, il s’installe dans le quartier populaire de Hackney, dans l’Est londonien. Il s’attelle alors à l’écriture d’une œuvre multiforme pour dire un territoire, Londres. Depuis trente ans, Sinclair arpente inlassablement la ville. En marchant, il relève les métamorphoses – et les agressions subies – d’un paysage urbain, et établit des connexions invisibles.

Site : www.iainsinclair.org.uk

Source : http://www.inculte.fr/Iain-Sinclair
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Le vendredi 5 octobre 2018, la librairie Charybde (129 rue de Charenton 75012 Paris - www.charybde.fr ) avait la joie d'accueillir Iain Sinclair à l'occasion de la publication de son "Quitter Londres" chez Inculte Dernière Marge, dans une traduction de Maxime Berrée. La traduction simultanée le soir même était assurée par Jérôme Schmidt.

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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Il y a toujours quelque chose de réconfortant lorsqu'on n'appartient pas à un endroit, lorsqu'on est le seul à ne pas boire au festival de musique celtique de Ballycastle, ou le seul non-Ibère courant devant les taureaux de Pampelune qui n'a pas lu Hemingway : vous êtes dégagé de toute responsabilité. Vous n'êtes pas obligés de vous amuser. Ne faire qu'un avec l'esprit des lieux ne fait pas partie du contrat. Vous n'avez pas à vomir, à vous battre, à chanter, à danser, démolir votre voiture ou vous divertir de quelque façon que ce soit. Et c'est très libérateur.
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Je dois l'admettre : je développais une obsession malsaine pour la M25, l'autoroute orbitale de Londres. Le triste opercule qui agit comme un prophylactique entre chauffeurs et paysage. Cette sinistre ceinture, inaugurée par Margaret Thatcher le 29 octobre 1986, était-elle la véritable clôture gardant le périmètre ? Ce saut-de-loup conceptuel délimitait-il la frontière de ce qu'on appelle Londres ? Où était-ce un garrot financé par le ministère des Transports et l'Agence des autoroutes afin d'étrangler le souffle vital de la métropole ?
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Le van blanc agirait comme un ouvre-boîtes déchiquetant la surface du globe, laissant s'échapper ses spectres chtoniens.
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Thatcher, qui n’a jamais saisi le concept de « tenue décontractée », son éventail allant de la raideur fixée à l’éther méthylique comprimé (avec un avertissement sur la bombe aérosol déconseillant l’abus de solvants) à la rigidité taillée à même le basalte funéraire, s’était laissée convaincre par des stylistes consultants qu’elle devait traiter cet engagement comme une émission télé en extérieur, comme une conversation au paddock de Cheltenham, sans tout le tralala d’Ascot. Un costume, guindé (comme la cathédrale de Westminster), un genre d’imperméable beige.
Automne. Pas de chapeau. Sur le pied de guerre : aussi mal embouchée qu’un mufti. Véhémente, acharnée sur l’adversaire. Cromwell dopé aux hormones, féroce, elle manie sa petite faux, envoie paître l’ennemi invisible, rôdeurs embusqués, éco-bandits, ornithologues amateurs, grippe-sous, vils traîtres de la cinquième colonne libérale, incontinents, défaitistes congénitaux. « Je ne supporte pas ceux qui pleurent et qui critiquent alors qu’ils devraient féliciter la Grande-Bretagne pour cette réalisation formidable et battre le tambour à travers le monde. » Réjouissez-vous. Le pas de deux militaro-industriel. Vieille rengaine. Mme Thatcher poursuit par une évocation dithyrambique de « l’effet Sainsbury », qui introduit le virus américain des centres commerciaux, de l’aménagement consumériste, de la déchetterie marchande.
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L'écrivain tel qu'en lui-même : un crâne cliquetant sur son squelette d'os.
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La mémoire est napperon de dentelle, elle a plus de trous que de substance.
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Automne. Pas de chapeau. Sur le pied de guerre : aussi mal embouchée qu'un mufti. Véhémente, acharnée sur l'adversaire. Cromwell dopé aux hormones, féroce, elle manie sa petite faux, envoie paître l'ennemi invisible, rôdeurs embusqués, éco-bandits, ornithologues amateurs, grippe-sous, vils traîtres de la cinquième colonne libérale, incontinents, défaitistes congénitaux. « Je ne supporte pas ceux qui pleurent et qui critiquent alors qu'ils devraient féliciter la Grande-Bretagne pour cette réalisation formidable et battre le tambour à travers le monde ». Réjouissez-vous. Le pas de deux militaro-industriel. Vieille rengaine. Mme Thatcher poursuit par une évocation dithyrambique de « l’effet Sainsbury », qui introduit le virus américain des centres commerciaux, de l’aménagement consumériste, de la déchetterie marchande.
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Chez Charterhouse Aquatics, les visiteurs du dimanche après-midi sont silencieux, aussi disciplinés que dans un musée. Les enfants tirent en silence sur leur laisse. Tous les adultes en nuances de noir. Les employés techno-geeks portent des tee-shirts à slogan, tapent sur les touches de leur clavier ou ajustent des lumières, semblant vouloir vous dissuader de les approcher. La muzak numérique, répétitive et lancinante, est juste assez forte pour éclipser le fracas des trains : pulsations sérielles créatrices d’ambiance, laquelle sinon serait trop mélancolique pour inciter à sortir la carte de crédit.
Des panneaux tapissés d’écrans plats. Un concept généreux, qui dégénère en action piscicole muette. Les publicités au ralenti, son coupé, vantent des produits parfaits pour la méditation. « Composés d’acrylique et non de verre… L’acrylique a un taux de transparence de 93 %, ce qui en fait le matériau connu le plus adapté. » Finis, les reflets verdâtres. les laborantins de l’unité de médecine vétérinaire de Hambourg ont conduit des tests sur les concentrations d’oxygène afin de prouver qu’il n’est nul besoin d’une grande surface d’eau pour optimiser l’échange d’oxygène. En d’autres termes, les vieux aquariums des restaurants chinois, de même que les bocaux à poissons rouges des locataires pauvres expulsés de Loughton, sont désormais aussi obsolètes que les ordinateurs personnels antédiluviens qui faisaient la taille et le poids des coffres-forts des prêteurs sur gages de Bethnal Green. Ils sont tellement obsolètes, à vrai dire, qu’ils ne tarderont pas à faire leur apparition dans les vitrines des boutiques vintage de Broadway Market et sur les stands des revendeurs de néo-vieilleries – lesquels prolifèrent sous les arcades du métro près de London Fields, anticipant le sentimentalisme des nouveaux habitants aux vélos fuselés parqués sur des balcons étriqués. Les vieilles cartes des salles de classe, avec du rouge partout. Les machines à écrire portatives détraquées. Les faux rouillées de la paysannerie mise au rencart. Tous les vestiges des mondes disparus, les trésors ramenés sur la plage par la marée. Tout ce que renie Charterhouse Aquatics.
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Après près d’un quart de siècle de négligence fertile, la rénovation urbaine reprit : les ziggurats façon Legoland, les tours dévoratrices de lumière, les appeaux à investisseurs. Et l’ouverture du London Overground. La liaison directe vers Liverpool Street et la City n’était plus possible par Broadgate Circus. Désormais, les employés de la City et les habitants de Hackney voulant prendre le métro à Liverpool Street devaient changer à Shoreditch et faire un détour par Spitalfields. Chaque arrêt, chaque supermarché Tesco, chaque station-service, chaque distributeur d’argent avait son mendiant résident, avec chien et coupelle.
À défaut de marcher au-dessus de la ville – je laissais ces aventures à une nouvelle génération d’infiltrés prêts à prendre des risques -, je pouvais marcher à l’ombre du London Overground, faire tout le circuit, le « dernier segment » ayant été achevé le 9 décembre 2012. J’imaginais sans mal les garages, les fermes piscicoles, les boulangeries, les cafés douillets, les réparateurs de vélos et les planques de malfrats formant un collier autour de Londres. Si la M25 incarnait la géographie de l’ère Thatcher, un paysage d’hôpitaux abandonnés puis transformés en résidences haut de gamme coupées du passé, alors cette nouvelle ligne de train, qui n’avait rien de neuf et n’était qu’un outil pour doper l’immobilier, ressemblait au territoire à arpenter à notre triste époque.
Le jour où je pris l’Overground pour rentrer de New Cross Gate à Haggerston, après mon pèlerinage avorté à Canterbury, j’eus la vague idée de ce que mon nouveau projet impliquait. Il fallait arpenter, en une seule journée, la voie surélevée qui renouvelait accidentellement la cartographie de Londres. Je ne voyais pas comment faire autrement. Pour y arriver. Et réussir à persuader le réalisateur et artiste Andrew Kötting de m’accompagner. Comme comparse, informateur et partenaire de l’absurde. Un ours chamanique tout juste revenu de son refuge des Pyrénées, qui portait un masque d’humain peu convaincant.
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Piquée par l’homme du banc – comment il était arrivé là, comment il survivait -, ma curiosité innocente m’avait une fois de plus entraîné dans une histoire de détective constituée uniquement de débuts, de photos arbitraires étalées sur le bureau de mon père, de poursuites mal ficelées à travers les parcs et les ruelles d’East London. Tout cela me rappelait la vision de « l’ange de l’histoire » chère à Walter Benjamin. Jean-Luc Godard en parlait dans une interview de 1978. « Ses yeux sont écarquillés, sa bouche ouverte, ses ailes déployées… Son visage est tourné vers le passé. Là où nous apparaît une chaîne d’événements, il ne voit, lui, qu’une seule et unique catastrophe, qui sans cesse amoncelle ruines sur ruines et les précipite à ses pieds. » L’ange cinématographique de Godard est chargé de réveiller les morts et de témoigner avant que la tempête nous entraîne dans un avenir incompréhensible. « Cette tempête est ce que nous appelons le progrès. »
Sans aucune raison, je pensais à mon ange comme à une femme. Et je l’associais aux guerrières ailées sur leur piédestal en face du Royal London Hospital, à Whitechapel. C’était, je suppose, un autre lien avec Gemma McCluskie.
Dans l’état qui se manifeste quand des projets prennent forme et dictent leurs termes, au gré de l’excitation des coïncidences et des découvertes, des coups de fil inattendus, des e-mails d’inconnus, j’avais du mal à trouver le sommeil. Les rues devenaient un rêve de substitution. Mes insomnies préliminaires étaient d’aimables fugues qui me permettaient d’explorer la nuit tout en échappant aux combats de rue des renards et des chats. La confrontation aux premières lueurs trompeuses d’un jour nouveau pouvait être vue comme une préparation aux marches nocturnes que je prévoyais, où je me priverais de sommeil pendant des heures afin de parvenir à cette dissociation de la sensibilité grâce à laquelle Londres, halluciné, lèverait enfin le voile sur les mystères qui m’occupaient depuis cinquante ans.
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