Geneviève Haroche - Louise de Vilmorin : une vie de bohème
Les objets dont on s’entoure font régner autour d’eux une atmosphère de paix et d’harmonie avec cet air particulier que dégagent les belles choses.
Tout ce qu’il y a de meilleur dans l’homme, c’est ce qui lui reste de l’enfant.
Il y a de la bonne humeur dans tout objet merveilleux.
Très jeune, elle a appris la douce ébriété que lui procure la séduction.
On peut être bon sans être doux, on peut avoir de la douceur dans l' intimité ou le commerce de la vie et n'avoir pas un bon caractère ; cette douceur est souvent une dissimulation en ce qu' il entre de la fausseté ; il vaut bien mieux pour la sûreté de la vie un caractère brusque et franc qui doit établir la confiance, seul lien intime de l'amitié (citation de Louise Elisabeth Vigée Le Brun, Souvenirs, Paris, Fournier, 1835-1837, reproduite dans le livre)
Inspiré par cette anecdote, Louise écrit en mai 1945: " Il y a de la bonne humeur dans tout objet merveilleux." Avec une attention extrême, elle devine les affinités qui s'exercent entre les objets et les goûts de ses amis. Elle en fait une philosophie:" Les objets dont on s'entoure font régner autour d'eux une atmosphère de paix et d'harmonie avec cet air particulier que dégagent les belles choses."
Vous auriez beau dénigrer mes tableaux, tout le mal que vous pourriez en dire serait inférieur à celui que j'en pense.
J'ai tant vu, tant couru, que le juif errant n'est qu'une momie stagnante à côté de moi.
A la fois élogieux et moqueur, Bonaparte aurait dit à Henriette Campan ; "Si jamais je fais une république de femmes, je vous en nomme Premier consul."
Louise-Elisabeth a appris que le couple royal a perdu son fils aîné le 4 juin, quelques jours auparavant, sans pouvoir lui témoigner sa sympathie. Les députés ont demandé au roi de paraître. Plongé dans la douleur, Louis XVI aurait murmuré : "N'ont-ils jamais été pères ?"Le roi et la reine ont été bons pour elle. Ell a refusé pour elle-même les honneurs auxquels elle estimait ne pas avoir droit. Que sait-elle alors de la situation du pays ?Elle ne connaît que le monde des artisans dont elle est issue, et le cercle des artistes qui dépendent de leurs commanditaires. De la réalité des campagnes, elle n'a vu que les environs de Colombes ou de Neuilly, où les paysans mangent à peu près à leur faim, même s'ils ont à se plaindre du comportement des chasseurs sur leurs terres. Ne doit-elle pas sa réussite à sa tâche quotidienne ? Du labeur récompensé par les misères profondes, elle ignore presque tout. Que penser en cette circonstance ? Même les gens de bon sens semblent perdre la raison.