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3.32/5 (sur 38 notes)

Nationalité : Canada
Biographie :

Christian Mistral est un écrivain et poète québécois né à Montréal en 1964 et mort en novembre 2020.

C'est la parution de son roman "Vamp" qui l'a fait connaître en 1988. Il a été également parolier, notamment pour les chanteurs Dan Bigras, Isabelle Boulay et Luce Dufault.

Prix littéraires:

* 1988 - Finaliste du Prix du Gouverneur général, Vamp
* 1991 - Lauréat du Prix Hautvoix, Vautour
* 1992 - Nomination au Prix Félix, catégorie Auteur-compositeur
* 1997 - Récipiendaire du trophée SOCAN, Soirs de scotch
* 1999 - Récipiendaire du trophée SOCAN, La lune


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L'écrivain Christian Mistral remet en question l'héritage laissé par une émission québécoise des années 80 dédiées aux jeunes enfants de cette époque. Un bien sombre constat, qui relate les difficultés qu'éprouvent ces jeunes à poursuivre leurs études, sinon, à sortir des universités sans savoir ni lire ni écrire.


Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Nous n'étions pas Dieu, cela ne nous intéressait pas, mais nous Lui ressemblions assez pour le mettre au défi, s'Il existait quelque part dans ce salon. Rien ne nous était plus défendu, nous nous étions insolemment arrogé tous les privilèges et tous les droits, et c'était là un fait si bien accompli que plus rien ne nous procurait de véritable plaisir, une excitation organique. Nous, nous n'enviions pas le sort de Dieu; le pauvre faisait le plus plat métier du monde et s'emmerdait à mourir. D'ailleurs, Il était sûrement déjà mort depuis longtemps, depuis que la première de ses créatures avait éprouvé ce feu entre les cuisses à faire le mal et croquer le fruit défendu, s'élevant aussitôt au-dessus de son créateur. En toute logique, en toute humanité, le coup avait dû être mortel. On avait évacué Dieu de nos vies comme un vieux parent gâteux qu'on enterre et oublie à l'hospice parce qu'il mouille son lit et fait peur aux enfants et vous empêche de sortir les fins de semaine et radote et pue comme un vieux chien malade. Au musée, Dieu, avec les deux guerres mondiales, les ceintures fléchées, l'exaltation collective, les Iroquois, la solidarité, la charité, le LSD, le zen, la Poune, le pape et ses suppôts, John Wayne, Jules Verne, Picasso, Bach, la crise d'Octobre et tout ce foutu bataclan qui avait en son temps soulevé des masses et des clameurs. Vive la propriété individuelle de la matière et de l'esprit, la corruption joyeuse, vive la jouissance indivise, la chevalerie sans coeur et sans reproche, le refus du mariage, le principe moteur du plaisir, l'égoïsme économiquement constructif et poli, vive l'imagination, vive le beau dans le laid, la vie dans la mort et le salut dans la damnation, vive le vin, vive le lit et l'art! Au cimetière Madame Bovary, au foutoir François d'Assise! Tous à la curée, le coeur ivre et la cuisse légère, abandonnons les barricades et ruons-nous sur les décombres fumants de notre héritage, éclatons-nous dans l'apocalyptique sauterie au milieu des colonnes vacillantes d'un empire, couvrons de nos chants le bruit d'enfer d'une civilisation qui s'écroule dans la poussière et l'indifférence, soûlons-nous la gueule et baisons comme des païens dans les fleurs de ruines, célébrons l'agonie d'une société en train de mourir! Après nous le déluge. La suave et bandante Amérique est hystérectomisée, ses trompes de Fallope trempent dans le formol, ses ovaires marinent dans le vinaigre, sa matrice accouche de monstres, la californication n'a plus ni cause ni conséquence, la gestation des grands dégâts macère dans le jus amniotique, on se nourrit d'embryons de cataclysmes, on mesmérise, on sodomise, on camisole, on se parque comme un troupeau dément mais docile dans des asiles aseptisés, on se suicide, on se trucide, on s'entregénocide, on s'idolâtre, on se divorce, on s'aime et se déchire, on kidnappe nos propres enfants, on met le feu aux ruelles, aux poubelles, aux trente-six misères du pauvre! La suave et bandante Amérique tourne et tourne sur elle-même, pourrit au soleil, grouille de mouches à viande, et on s'enlace et se prélasse dans l'huile à moteur, on propage l'herpès, on acquiert et on s'échange nos petits syndromes d'immuno-déficience, on transmet le bourbier, on outrage la majorité morale, on engraisse nos psychoses, on jongle avec les catharsis, on viole, on découpe en rondelles, on rompt le noyau de l'atome, on se dope à l'odeur fauve des pertes génitales de l'Amérique étourdie de violence qui écarte ses cuisses obèses d'un océan à l'autre. Couloirs suintants, nappes d'eau stagnantes, brumes glauques, donjons roses, on engendre un continent magique où l'on tient nos fêtes nocturnes sous l'empire psychotrope de nos lois brutales et jalouses, car on légifère sur la déraison banale, absous d'avance du crime d'orgueil en l'absence de juges pour nous en punir, entre nous et l'échec n'existant que l'extrême, on traîne notre bohème de mégalopole au sein dénaturé de l'Amérique ombrageuse qui se laisse aimer mais n'aime pas. Que pourrait-il y avoir après ça? D'autres jeunes et d'autres fous qui se moqueront de nous et chieront sur nos cheveux blancs. On aura eu notre tour. On n'aura pas changé l'âme humaine, on n'aura pas changé le monde.
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J'avais toujours fait ce dont j'avais envie et rien d'autre. Ça mettait les gens en rogne. C'est qu'ils me voyaient de si loin, à travers leur grille, devinant en moi l'étoffe d'un grand plaideur ou d'un tribun populaire ou d'un financier plein aux as ou d'un n'importe quoi au sommet de leur échelle sciée à la base, et croyant dur comme fer que je raterais ma vie si je refusais d'en gravir les barreaux. Tous les misérables qui comme moi commencent au bas de l'échelle voient bien qu'on en a saboté les pieds et qu'elle ne supportera jamais leur poids jusqu'au sommet. Certains l'oublient ou choisissent de ne plus y penser, jusqu'à ce qu'à l'heure du bilan, l'ange justicier de la mémoire leur remette le nez dedans avant de les précipiter dans la chute.
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