Lena Andersson -
Ester ou la passion pure .
Lena Andersson vous présente son ouvrage "
Ester ou la passion pure" publié aux éditions Autrement. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/andersson-lena-ester-passion-pure-9782746738263.html Notes de Musique : © Erik Satie - Gymnopedie n°3 www.mollat.com Retrouvez la librairie Mollat sur les réseaux sociaux : https://www.facebook.com/Librairie.mo... https://twitter.com/LibrairieMollat http://www.dailymotion.com/user/Libra... https://vimeo.com/mollat https://instagram.com/librairie_mollat/ https://www.pinterest.com/librairiemo... http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ https://soundcloud.com/librairie-mollat http://blogs.mollat.com/
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Ce qu'il fallait à tout prix éviter, c'était de s'exposer à l'angoisse en envoyant un SMS qui resterait sans réponse. L'angoisse de la réponse qui n'arrive pas est une chose que les inventeurs des SMS et des mails n'avaient certainement pas imaginée.
Ou peut-être étaient-ils dépourvus de ce genre d'empathie.
Lorsqu'on aime et que l'on sait l'amour réciproque, le corps est léger.
Mais si l'on doute de cette réciprocité, un kilo en pèse trois. Un amour naissant, c'est comme danser sur le fil du rasoir.
Il arrive qu'un kilo ne retrouve plus jamais son véritable poids, ce qui insuffle une bonne dose de doute aux timorés, aux sages et aux prudents.
Et à ceux qui n'ont pas l'extraordinaire aptitude d'Ester à espérer.
Le plus curieux chez Hugo Rask était son irrépressible besoin d'être aimé du public, un besoin qui surpassait son goût pour la provocation. Il s'en trouvait forcément écartelé, supportant mal cet amour quand il signifiait également suivisme, lâcheté, et indifférence envers des réalités brutales auxquelles aucune époque n'a le courage de se confronter tandis que les siècles suivants les discernent toujours avec une embarrassante clairvoyance et un sourire indulgent pour l'aveuglement du passé.
Et puis un beau jour, le bruissement des feuilles changea de tonalité, l'air se chargea d'une dureté oubliée. C'était l'automne qui tâtait le terrain. L’exubérance de l'été allait enfin faire place à la saison de la discipline et du retrait, celle où les gens bien dans leur peau rentrent de leur résidence estivale, où les solitaires se sentent moins seul.
Parfois, l'espace de quelques minutes, elle avait l'impression de jouir de la vie et d'être une personne autonome. Le reste du temps, elle ne faisait qu'exister et le savait.