Entrevista con Jennifer Clement por el libro "Ladydi" (2014/08).
Ne sois pas trop prudente. On n'est que de la poussière d'étoiles, tu sais.
(...) Je crois au coup de foudre, à l'amour au premier regard. Alors fais bien attention à ce que tu regardes.
Si tu dois te cacher un jour, fais- le tout près, a dit ma mère. Personne ne pensera que tu te caches là où on pourrait te voir.
Un inconnu est un ami à qui vous n'avez pas encore parlé, disait-elle.
Je regardais toujours les mains des femmes pour voir si elles étaient mariées. Ma mère disait qu'une bague c'était comme un passeport ou un permis de conduire pour l'amour.
Ils buvaient de la bière et tiraient dans l'eau, encore et encore, au cas où il y aurait des alligators.
Je savais qu'il y avait des milliers de balles dans le lit de la rivière. Certaines s'étaient même échouées sur la rive, mélangées au gravier.
(...). Depuis la Mercury, on entendait le bruit des armes qui ouvraient le feu sur l'eau.
- Les voilà qui recommencent, disait ma mère. Ils assassinent la rivière.
Ma mère trouvait que Rose ne devrait pas porter son pistolet sur le devant de son chemisier.
- C'est comme mettre une bougie devant des rideaux ou faire sécher des vêtements sur une cuisinière, disait-elle. Tôt ou tard, quelque chose va prendre feu.
Une fois que tu as une arme, c'est comme si tu avais trente-huit de fièvre tout le temps.
Et tu sais , il n'y a pas de femmes divorcées dans ma ville. Il n'y a que des veuves. Du coup, les hommes savent qu'ils ont intérêt à bien se tenir.
Un jour, un savant sera capable d'entendre tout ce que disent les plantes. Tu verras, un jour on saura ce que ressentent les arbres quand on les élague. Ce jour va arriver bientôt. Ce sera un vrai choc pour le monde entier.