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4.21/5 (sur 19 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Elsa Mari est journaliste santé au Parisien (service société).

https://twitter.com/elsa_m_mari
https://fr.linkedin.com/in/elsa-mari-b9871947

Source : editions-jclattes.fr
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
En s'uniformisant selon les mêmes codes, avec les mêmes techniques, on aboutit à des clones. On ne ressemble plus à soi, mais à un autre et même à tous les autres.
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Si les femmes ont toujours été soumises à des normes inatteignables avec la publicité, la presse féminine ou le culte des régimes, le matraquage de cet idéal sur les réseaux sociaux démultiplie ce sentiment douloureux de ne jamais être à la hauteur et d'échouer. Pour le psychanalyste Michaël Stora, ils créent une « dysmorphophobie sociérale ». On passe son temps à se comparer, s'inspecter, se prendre en photo, essayer des filtres, scruter le moindre défaut jusqu'à l'obsession.
Au cours de notre enquête, nous avons constaté à quel point la souffrance des jeunes, traînant un corps fardeau, était profonde. Au congrès Aime, à Paris, la docteure Catherine de Goursac rappelait, mi-juin 2022, que « 67% des femmes adultes et 78% des jeunes n'aiment pas leur apparence ». Dans la plupart des cas, les patients ne s'arrêtent pas à une retouche, mais après les lèvres, viennent les seins, le nez, le ventre. Une addiction que la plupart, clairvoyants, reconnaissent aisément. La chirurgie la provoque puisque c'est une toute-puissance que l'on pense exercer sur soi-même, laissant croire que le bénéfice est total. Ainsi, en s'uniformisant selon les mêmes codes, avec les mêmes techniques, on aboutit à des clones. On ne ressemble plus à soi, mais à un autre et même à tous les autres.
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La spécialité est-elle une dérive en soi? Ses opposants diront qu'elle contrevient à l'article R. 4127-41 du code de déontologie médicale qui précise qu'« aucune intervention mutilante ne peut être pratiquée sans motif médical très sérieux, et sauf urgence ou imposibilité, sans information de l'intéressé et sans son consentement ». Ses défenseurs affirment, au contraire, que cette spécialité répond en tout point à la définition de l'OMS qui considère la santé comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité ». Une chose est sûre, leur intérêt est loin d'être seulement médical. Au fil de notre enquête, certains sont arrivés à nos rendez-vous dans des voitures à plus de 50 000 euros, nous ont reçues dans d'immenses cabinets aux allures de galerie d'art. Les tables sont en marbre, les escaliers, tapissés de velours, le sol, du parquet chevron. Le docteur Frédéric Sarfati, dont la fenêre donne sur le jardin des Tuileries, I'assume sans ambages : « On fait du business ! [...]
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Mais les instances veulent endiguer cette grande fuite des médecins. Seule discipline reconnue, celle de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique. Le docteur Boyer explique : « Que des spécialistes en charge de réparer une cloison nasale ou une fente labiale soient amenés à faire de l'esthérique paraît logique, d'autant que la frontière est souvent mince entre les deux. Mais est-ce que la priorité est de former un médecin dix ans, aux frais du contribuable, pour quil puisse faire des injections dans les lèvres? Est-ce indispensable à nos concitoyens? C'est au législateur d'en décider. Actuellement, C'est non. La médecine esthétique n'existe pas en France. »
Ainsi, ceux qui l exercent sont souvent d'anciens généralistes ou urgentistes reconvertis. Certains se forment à un diplôme à la faculté délivrant une compétence qui, faute d'être reconnue, ne peut figurer sur leur plaque. D'autres, pensant la C'est tâche facile, s'entraînent sur leur entourage. l'anarchie totale!
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Elle s'en veut d'avoir cédé à tant d'impulsivité. « Mais voilà... Avant d'être influenceuse, je suis influencée. » Aujourd'hui, dans le miroir, elle voit une « pétasse en sous-vêtements, ronde devant et ronde derrière ». Sa famille lui dit que ce n'est pas elle. Elle se sent prisonnière de cette enveloppe de bimbo. « Je l'ai pour la vie.. » Dans cet entre-deux où l'on n'est plus fillette et pas encore femme, des milliers d'ados complexées lui confient leurs désirs de bistouri qu'elles n'osent partager avec leur mère. Luna met en garde « ses petites soeurs » des réseaux sociaux. « Je n'ai pas envie qu'elles se retrouvent avec un corps hypersexualisé comme moi et qu'elles le regrettent. C'est celui que j'avais décidé d'avoir à 18 ans pour faire plaisir aux hommes et dont je ne veux plus à 26 ans. » Corps étranger, corps cobaye.
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Rien qu'en 2019, le petit écran français a diffusé 2057 heures de téléréalité contre 784 en 2010. Ces dernières années, les audiences varient de 200 000 à 900 000 téléspectateurs entre 17 et 21 heures, juste après le lycée.
Entre les émissions, les histoires se poursuivent sur les réseaux sociaux, dans les stories des uns et des autres. Ils livrent leur intimité, alimentant un feuilleton quotidien. Les téléspectateurs deviennent des abonnés, avides de tout connaitre. Nabilla Vergara a atteint les 8 millions sur Instagram, Jessica Thivenin les 6 millions quand Emmanuel Macron, le président de la République, stagne à 3 millions. Sur Instagram, on peut voir les statistiques d'un public de plus en plus jeune.
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Il y a le grand complexe, celui qui rend fou, détruit, exige d'être rayé de la carte ; et la seconde catégorie, la chirurgie de confort, le désir brut de s'améliorer. La rature et la retouche. La renaissance et le soulagement.
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Il ne s’agit plus d’une mode mais d’une affaire de santé mentale, plus d’une campagne publicitaire mais d’un lavage de cerveau, plus d’un simple commerce, mais d’un business organisé.
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Ce livre n'est pas contre la chirurgie esthétique. Il est évident qu'une opération, mûrement réfléchie, peur permettre de s'accepter lorsquon souffre d'une disgrâce, d'un complexe profond. Nous parlerons très peu de son autre versant, la chirurgie réparatrice qui s'occupe des malformations, de la reconstruction d'un sein après un cancer, du recollemnent des oreilles, frontière définie par l'Assurance maladie. Ce n'est pas notre sujet.
Notre enquête dénonce un autre monde : celui de la banalisation, de l'industrialisation de la chirurgie esthétique et d'un système qui pousse les jeunes à se modifier, s'altérer, s'artificialiser. Un monde qui finit par leur faire croire que le corps est une image, la singularité, un défaut, et leur apparence, haissable. Il ne s'agit plus d'une mode mais d'une affaire de santé men tale, plus d'une campagne publicitaire mais d'un lavage de cerveau, plus d'un simple commerce mais d'un business organisé. De la même manière que les mannequins doivent s'effacer derrière un vêtement et se transformer en cintre, les jeunes doivent effacer leurs défauts pour devenir une photo.
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Qui suis-je vraiment? Ce reflet dans la glace est-il encore le mien? La modification peut entraîner un sentiment de dépersonnalisation, une crise profonde. Il faut pouvoir reconnaitre du jour au lendemain ce nouveau visage. « Ces essayages identitaires ne sont pas anodins », prévient la sociologue Anne Gotman. Voilà pourquoi il faut bien y réfléchir, surtout lorsqu'un complexe est fabriqué, de toutes pièces, par les réseaux sociaux, cet esthétisme tyrannique qui aboutit, avec les filtres, à une stan- dardisation des visages.
Aujourd'hui, la demande en médecine et chirurgie est uniformisée. Jamais dans un cabinet ou une clinique nous n'avons vu un patient demander des petits seins, un grand nez ou des lèvres fines. L'idéal est commun, universel. C'est un rêve partagé. Le plus grand danger est celui d'une jeunesse sosie, une société dans laquelle on ne se différencie plus, où les visages deviennent interchangeables et où les silhouettes pulpeuses sont légion. Ce qu'on appelle déjà la « kardashianisation » des corps, en référence à Kim Kardashian, la plus puissante influenceuse.
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