Mishima à propos du livre Après le banquet
Paul Louis MIGNON interview
Gaston RENONDEAU, traducteur du livre "Après le banquet",, puis l'auteur, MISHIMA.
Fleurs de cerisier
Qui ne connaissez le printemps
Que depuis cette année,
Puissiez-vous ne jamais apprendre
Qu'un jour vous devrez tomber.
Le bruit de la cascade
Depuis bien longtemps
S'est tu,
Mais sa célébrité s"est perpétuée.
Et l'on parle toujours d'elle.
Fujiwara no Kintô
Parce qu'en pensant à lui
Je m'étais endormie
Sans doute il m'apparut.
Si j'avais su que c'était un rêve
Je ne me serais certes pas réveillée.
Ono no Komachi - milieu du IXème siècle
Ces vagues des glycines
Que j’ai plantées dans mon jardin,
Pour en faire un souvenir de vous
Quand j’aurai par trop de nostalgie,
Voici qu’elles sont maintenant en fleur
Yamada no Akahito
La blanche rosée
N'a qu'une couleur :
Comment
Teint-elle de mille nuances
Les feuilles d'automne ?
Fujiwara no Toshiyuki (mort en 907)
p. 129
Notre corps est une poussière
Qui sans demeure fixe
S'en va dans le vent.
Quelle direction prendra-t-il ?
Il ne paraît pas le savoir.
Pleine lune brillante,
On croirait voir des fleurs :
C'est un champs de cotonniers !
BASHÔ
.
.
.
Sur la mort de la princesse Asuka
(Kakinomoto no Hitomaro)
Sur la rivière Asuka,
au nom qui évoque un oiseau en vol,
à un gué de l’amont
on a posé des pierres pour passer.
A un gué de l’aval
on a jeté des rondins de bois.
Les belles algues
qui ondulent
au passage des pierres
repoussent si on les coupe.
Les algues de rivière,
qui croissent dru
au pont de bois,
repoussent après s’être desséchées.
Oh ! Pourquoi,
ma princesse,
pourquoi oubliez-vous
au matin,
et désertez-vous
au soir le palais
de l’époux parfait,
sur qui vous vous appuyiez,
comme une algue ondulante
quand vous étiez debout,
comme une souple algue de rivière
quand vous étiez étendue à son côté ? (…)
Vous n'êtes pas de celles
Que j'aimerais en passant
Ainsi que passent les blancs nuages
Chaque matin, chaque jour
Sur les monts empourprés par l'automne.
Prince Atsumi (milieu du huitième siècle)
Faiblement,
parmi les nuages de fleurs
des cerisiers de montagne,
Je l’ai entrevue
Et je suis amoureux d’elle
(Ki no Tsurayuki, mort en 945)