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3.18/5 (sur 10 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 25/12/1882
Mort(e) à : Nîmes , le 19/09/1971
Biographie :

Raymond Escholier est un journaliste, romancier et critique d'art français.

La multiplicité des dons, la diversité des aptitudes de Raymond (de son vrai nom Raymond-Antoine-Marie-Emmanuel Escolier) lui permirent d'assumer de nombreuses fonctions de haut niveau: conservateur du Petit Palais, conseiller culturel, directeur de cabinet d'Aristide Briand, directeur de collection, journaliste, historien de l'art et de la littérature, romancier et essayiste. Son nom reste attaché à la Maison de Victor Hugo et de Hauteville-House puis au Petit Palais dont il fut, après la première guerre mondiale l'infatigable animateur.

Prix Femina en 1921 pour Cantegril

Source : Site personnel
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Bibliographie de Raymond Escholier   (20)Voir plus

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Video et interviews (2) Voir plusAjouter une vidéo

EN FRANCAIS DANS LE TEXTE : EMISSION DU 14 MAI 1959
- 1°) LOUIS PAUWELS présente l'émission - film : cathédrale d'Auxerre - MARIE NOEL en sort - salue son frère dans la rue - embrasse RAYMOND ESCHOLIER, son biographe - chez elle, MARIE NOEL raconte la visite que lui a faite le général De GAULLE - raconte quelques souvenirs d'enfance - MARIE NOEL dans la rue avec des enfants - MADELEINE ROBINSON dit un poème de MARIE NOEL (sur la mort de son...
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Mais bien plus qu’à l’Espagne, c’est au Maroc que Delacroix devra de découvrir un aspect inconnu de la femme, celle de l’Orient, dont il gardera toujours la nostalgie.

Ce sens du mystère, dont, après Léonard et Rembrandt, Delacroix fut si magnifiquement doué, voici qu’il s’affine au contact du monde arabe, héritier de traditions millénaires, dépositaire de rites vénérables et secrets. Tant de belles filles nues qui défilèrent sur la table à modèle semblaient avoir aboli en lui toute curiosité charnelle ; mais voici qu’apparaît cet être inattendu et redoutable, la mystérieuse femme d’Orient, cette captive aux yeux de gazelle élargis par le Khôl, si murée, si cachée, si voilée, si obsédante. Celle-là n’achèvera jamais de le tenter. …, la mystérieuse femme d’Islam ne cessera plus d’apparaître sur ses toiles, dans l’ombre désirée du harem.
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Juliette se montre, - non sans motifs, il est vrai,- de plus en plus jalouse, tantôt de Judith Gautier, tantôt de Sarah Bernhardt, tantôt de Jane Essler, tantôt de Nina de Gallias, tantôt de Blanche.
Car, malgré tous ses serments, Hugo, nous l’avons vu, s’est trouvé dans l’impossibilité physique et morale de rompre avec Blanche. Cela, sans doute, Juliette alors n’en sait rien ; mais, devant l’assaut des femmes du monde, des comédiennes, des bas-bleus, et, il faut le dire, des caméristes au service de Mme Charles Hugo, la malheureuse perd pied et se répand en reproches véhéments. Sans doute s’agit-il d’amours ancillaires, et peut-être même de Blanche, dans cette tendre exhortation : A une Immortelle, datée du 7 juillet 1874 :

Quoi ! vous, gloire, auréole, éblouissement, grâce,
Vous qui ne passez pas, vous craignez ce qui passe ?
Comment ! vous, la beauté céleste, vous craignez,
Déesse, la beauté d’en bas ! Vous qui régnez,
Vous redoutez l’éclat éphémère de celles
Qu’avril jette et qui sont comme ses étincelles,
Qui, comme la verveine et la sauge et le thym,
Naissent dans la lueur fuyante du matin,
Embaument, un moment, les prés et les charmilles,
Et qui durent autant que l’aube, étant ses filles !
Vous, jalouse ! de quoi ? vous, troublée et pourquoi ?
Le jour sans nuit, c’est vous ; l’amour sans fin, c’est toi.
Qui peut-elle envier, celle que tout envie ?
Qui donc détrônerait du trône de ma vie
La beauté ? qui pourrait saisir ce diamant,
Vénus, et l’arracher du fond du firmament ?
Sois calme, en ton azur. Que t’importe, à toi, flamme,
Clarté, splendeur, toujours présente comme une âme,
A toi l’enchantement de l’abîme vermeil,
Faite pour le baiser éternel du soleil,
Qu’un rayon en passant sur une fleur se pose ?
L’étoile au fond des cieux n’a pas peur de la rose.

Mais, si l’étoile avait peur de la rose, et il y avait tellement de roses sous les pas du vieil homme, toujours jeune de cœur et dont l’exigeante virilité, loin de diminuer, semblait augmenter avec les années !
Dans tout nouvel amour, il y a beaucoup de curiosité ; et à cet égard la vieille « maîtresse… d’école », comme il l’appelait non sans cruauté, n’avait plus rien à lui apprendre. Tandis qu’en vérité, chacune de ces roses, parfois très vulgaires, lui apportait un parfum nouveau, des motifs imprévus d’exaltation lyrique…
« vestigia flammae », de ces « disjecta membra », souvenirs émouvants d’un instant de volupté, combien en trouve-t-on sur ces feuillets épars, deux vers, trois vers, parfois un seul alexandrin, souvent d’une beauté magnifique, recueillis dans Océan, dans Tas de pierres, dans Pierres, combien d’autres encore inédits !... Et cela, seul pour qui a le sens de la beauté poétique, suffirait à tout justifier. La rose… L’auteur des Misérables y pense, après une rencontre avec quelque Fantine :

Elle est…
Comme la rose à qui l’aube à peine avait lui,
Qui se sent, pauvre fleur, pour le plaisir d’autrui,
Arracher à la vie, à sa tige, à sa feuille,
Et verse son parfum sur la main qui la cueille.

Mais c’est surtout dans La Légende des Siècles, «le Groupe des Idylles », tout imprégné de Blanche, où la rose triomphe chez Hugo, pour le moins autant que chez Ronsard, dont, au reste, il n’a garde d’oublier l’amour que celui-ci ne cessa de porter à la plus belle des fleurs :

Et je rends grâce à Dieu, car il fit plusieurs Eves,
Une aux longs cheveux d’or, une autre au sein bruni,
Une gaie, une tendre, et, quand il eut fini,
Ce Dieu, qui crée au fond toujours les mêmes choses,
Avec ce qui restait des femmes, fit les roses.

Que l’étoile eût peur de la rose, Juliette n’en fait point mystère : « Sois sûr, mon grand bien-aimé, qu’il n’y a pas de petites infidélités, pas plus au ciel que sur la terre, et que la pauvre étoile, amoureuse du soleil, souffre autant d’un rayon qui, en passant, sur une fleur se pose, que la pauvre âme d’ici-bas souffre du regard de l’homme qu’elle adore, arrêté sur une autre femme, fût-ce une passante des rues… »

« La plaie vive de la femme… »
Le mal est sans ressource, et jamais Juliette ne s’est montrée et ne se montrera si clairvoyante que dans sa lettre du 28 juillet 1874, lettre où elle prononce quelques mots très graves – et très vrais : « Tu souffres de la plaie vive de la femme qui va s’agrandissant toujours, parce que tu n’as pas le courage de la cautériser une fois pour toutes… » « Facile à dire », dut penser Olympio. Mais Juliette n’est point sotte et elle-même a pris les devants : « Mais que faire à cela ? Le remède, s’il y en avait un, serait pour ta généreuse et galante nature pire que le mal. Tu as besoin d’obliger tous ceux qui s’adressent à toi et tu aimes le marivaudage, quel qu’il soit, même de raccroc… » En fait, elle-même l’a compris, situation sans issue.

Que de fois celle-ci a-t-elle écrit à son vieil amant : « Je déserte le combat dans lequel je n’ai plus que le ridicule pour arme, mais j’accepte le sacrifice héroïque qui te donnera le bonheur… » Très beau, mais… ce sacrifice, elle ne l’a jamais accepté. Vieillie avant l’âge, incapable depuis bien longtemps d’inspirer le désir et de donner le plaisir, Juliette ne peut admettre l’idée qu’Olympio sent encore, dès que Ruth apparaît, se dresser en lui toute la virilité de Booz… Et, à cet égard, la lettre du 18 avril 1878 atteste la douloureuse inintelligence d’un tel conflit : « Tu m’épargnes trop soigneusement la peine d’envoyer celles (les réponses) que tu fais aux femmes de ton choix et de tes relations. Témoin celle que tu as écrite à Mlle Jane Essler en catimini ; pourquoi ? that is the question, qu’on peut traduire uniformément dans toutes les langues par cette réponse : parce que l’homme est toujours à l’état permanent d’infidélité soit rétrospectivement, soit au présent, soit en pensée, soit en paroles, et en action…

En fait, avec les années, l’humeur jalouse de Juliette, loin de se calmer, s’était encore aigrie, si bien qu’au début d’août 1878, elle ne craignit pas de briser ce cœur qu’elle adorait, en menaçant de fuir à jamais son vieil amant.

A la longue, cette jeune femme (Blanche Lanvin) que le vieil Hugo avait tant désirée et tant aimée, jugeant la partie perdue, se lassa d’attendre. Sa disparition fut complète.
Juliette cependant luttait en vain contre le flot toujours accru des intrigantes et contre le mal atroce qui la rongeait.
Toute l’année 1879, qui, en mars, vit disparaître Léonie d’Aunet, la pauvre Juliette ne cessera d’être torturée par la jalousie. Blanche éloignée, que Hugo dut pourtant revoir, le 13 juin, il y a encore Judith Gautier, et combien d’autres !... Léonie de Vitrac, par exemple.

A cet égard, il est permis de croire que si l’on eût laissé à ce grand homme qui l’aimait la jeune Blanche qui l’adorait, la dignité de ses dernières années eût été mieux sauvegardée !
Car, c’est un fait, le 5 avril 1885, quelques semaines avant de succomber, Olympio goûtait encore le plaisir de vivre dans les bras de l’Éve éternelle. Y eut-il synchronisme entre cette singulière ténacité sexuelle (son carnet commencé le 1er janvier 1885, atteste que, durant ces premiers mois, Hugo, connut huit fois la volupté) et la permanence de son génie créateur ?

Le génie consiste-t-il dans l’abandon à la vie instinctive ou, au contraire, dans l’effort accompli pour refouler ou « sublimer celle-ci ? Or, nous savons que chez Hugo, cette lutte pathétique n’a cessé d’exister à tous les âges.

Dieu est dans le baiser,..
Amour ! Abîme ! Extase ! Ombre de Dieu sur l’homme !
Bonheur géant qui fait les autres plaisirs nains,
Hymen des sens virils et des sens féminins,
Sollicitation effrénée à la vie,
Palpitation sainte et jamais assouvie
De deux âmes mêlant sous leurs baisers deux corps !


Il date de 1876, ce cri douloureux entre tous : « Ce qu’on appelle passion, volupté, libertinage, débauche, n’est pas autre chose qu’une violence que nous fait la vie… »

Et cette fois, encore, on pense à l’inexorable tentation des Fleurs du Mal… Ébauche sublime, d’ailleurs, comme le sont tant d’ébauches :

Heureux qui, possédant la chimère éternelle,
Livre au monstre divin un cœur ensanglanté,
Et savoure, pour mieux s’anéantir en elle,
L’extase de la mort et de la volupté,
Dans l’éclair d’un baiser qui vaut l’éternité.
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Nous sommes loin aussi du Delacroix misogyne, dépeint par Baudelaire, et que dément la lecture du Journal et de la Correspondance ...
...
Nous allons voir, preuves en main, combien Baudelaire s'égarait. Delacroix eut un cœur de chair, une âme tendre et frémissante, délicieusement ouverte à l'amitié féminine et à l'amour. Seulement, cet esprit fier et délicat avait le goût du mystère ; volontiers mystificateur et toujours diplomate. C'est pourquoi le grand secret de sa vie a échappé si longtemps à ses biographes.
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…Lélia envoie un billet à Sainte-Beuve ; Sainte-Beuve à qui elle a demandé ce que c’était que l’amour et qui lui a répondu : « Ce sont des larmes ; vous pleurez, vous aimez. »
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Ecoutons Delacroix stigmatiser le machinisme et dénoncer les idées funestes qui menacent la France, en marche vers l’abîme :

… « O indignes philanthropes ! O philosophes sans cœur et sans imagination ! Vous croyez que l’homme est une machine, comme vos machines ; vous le dégradez de ses droits les plus sacrés sous prétexte de l’arracher à des travaux que vous affectez de regarder comme vils, et qui sont la loi de son être, non pas seulement celle qui lui impose de créer lui-même ses ressources conte le besoin, mais celle qui l’élève en même temps à ses propres yeux et emploie d’une manière presque sacrée les courts moments qui lui sont accordés. O faiseurs de feuilletons, écrivassiers, faiseurs de projets ! A lieu de transformer le genre humain en un vil troupeau, laissez-lui son véritable héritage, l’attachement, le dévouement au sol ! … Ils quittent déjà, à qui mieux mieux et sur le plus faible espoir, le travail des champs ; ils se précipitent dans les villes, pour n’y trouver que des déceptions ; ils achèvent d’y pervertir les sentiments de dignité que donne l’amour du travail, et plus vos machines les nourriront, plus ils se dégraderont ! »
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Devant ces immenses murailles neigeuses, devant cette forteresse de l'infini, devant ces bastions quadrangulaires et fabuleux où l'épée de Roland a fait brèche, devant ce triomphe du vertical, du pyramidal, comme on oublie vite toute littérature, comme les pauvres humains rapetissés, oppressés, anéantis, se sentent réduits à leur juste mesure.
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« Il n’est pas de situation, si heureuse qu’elle paraisse, qui ne repose sur des bases fragiles et, à coup sûr, il n’en est pas qui soit durable.
..
A la campagne comme à la ville, les réflexions trop profondes ne valent rien. Lire, se promener, voir ses amis et penser à eux, voilà la recette »
E. Delacroix
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Il est des nœuds secrets, il est des sympathies... qui forcent le respect et commandent le silence. Il m'eût été loisible de déchiffrer l'énigme de l'amoureuse amitié que se témoignèrent pendant plus de trente ans Eugène Delacroix et la baronne de Forget. Je ne l'ai point voulu. J'aime qu'à l'heure mélancolique et pensive où Delacroix s'apprête à lutter avec l'Ange, un peu de mystère plane sur la vie de son cœur.
....
Que les contemporains de Delacroix, qu'un Baudelaire, qu'un Théophile Silvestre, se soient trompés sur ce point, rien de plus naturel. Baudelaire et Silvestre ne furent jamais ses intimes. S'ils ont admirablement défini l'artiste, ils n'ont guère vu de l'homme que ce qu'il voulait bien leur laisser voir.
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Par une coïncidence singulière, dont sa fille, Mme de Forget, est justement fière, M. de Lavallette était parent, à un degré assez rapproché, des familles Berryer et Delacroix, d'où sont issues ces deux gloires si pures, l'illustre orateur et le peinte de génie.
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« On n’est maître que quand on met aux choses la patience qu’elles comportent ». E. Delacroix
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