Aminata Traoré : "L''Afrique a besoin de coopération, pas d'envoi de troupes".
L'ancienne ministre de la culture du Mali présente à la conférence mondiale pour la paix et le progrès organisée par le PCF le 1er juin, a répondu aux questions de l'humanite.fr.
Les potions du FMI et de la Banque mondiale ne sont pas seulement amères, elles sont souvent mortelles
S’il est vrai que le descendant du colon ne peut pas répondre des actes de ce dernier, les Africain(ne)s qui regardent vers la France ne doivent pas davantage payer par tant d’humiliations pour l’échec d’un modèle de développement dont ils ne sont nullement responsables. Ce ne sont pas leurs parents qui ont fait de la culture cotonnière, par exemple, le mode privilégié d’intégration du Mali er d’autres pays africains dans le marché mondial, avec les conséquences que nous savons. Ce ne sont pas eux non plus qui ont pensé et qui se sont infligés les réformes néolibérales qui ont entraîné le chômage endémique, le bas niveau des revenus et les risques de conflit armé.
L’un des principaux défis qui devraient interpeller le président Sarkozy, puisqu’il tient tant à dire la vérité aux Français et aux Africains, serait d’accepter le principe d’un débat ouvert et franc quant aux dimensions macroéconomiques et géostratégiques des relations franco-africaines, dont ni lui ni Brice Hortefeux ne disent mot.
Le monde entier a pris acte de la gifle que le président français a infligée au continent noir le 26 juillet 2007, à Dakar, à travers un discours « historique », selon son conseiller Henri Guaino. Ce discours me sert de fil conducteur dans mon projet de déconstruction de la pensée dominante à propos des causes de l'émigration africaine, le cheval de bataille de Nicolas Sarkozy. Celui-ci a visité de nombreux autres pays après son passage à Dakar, mais nulle part ailleurs il ne s'est montré aussi arrogant et condescendant. En Russie, face à Poutine, le président a du mettre beaucoup d'eau dans son vin concernant la Tchétchénie et d'autres sujets qui fâchent. En visite sur les terres africaines et méditerranéennes de la Libye et du Maroc, il savait qu'il n'avait pas de leçons à donner. Mais, en compagnie du président sénégalais, Abdoulaye Wade, en soufflant le chaud et le froid, il nous a signifié sans sourciller que notre problème était que nous n'étions « pas assez rentrés dans l'Histoire. »
C'est probablement pour cette raison que les lois successives sur l’immigration qu'il a fait voter par l'Assemblée nationale française privilégient le tri et l'expulsion, avec un traitement particulièrement violent quand il s'agit des Africains.
La violence politique et institutionnelle bafoue notre souveraineté et ravage nos territoires, la violence symbolique s’attaque quant à elle à notre mémoire et à notre imaginaire
"Dans un contexte comme le nôtre, où tout est à faire, écrire et agir procèdent du même besoin vital de résister et d'ésister"
je vous avoue que j'ai un doute sur la provenance de cette citation, il est certain qu'elle vient d'Aminata Traoré mais est-elle bien présente dans "le viol de l'imaginaire" ? Je n'ai plus le livre pour vérifier ^^
Je plaidais pour le retour à soi, à la fois pour soi et pour un meilleur être au monde. Je cherchais à démêler les liens de l’écheveau en vue de les tisser à nouveau et de redonner ainsi un sens à notre existence.
aujourd'hui fondée sur la compétition et le profit, la mondialisation revêtira un visage véritablement humain le jour où chacun pourra dire "je" en pensant "nous"
L’Afrique n’a certainement pas toujours eu droit aux dirigeants qu’elle méritait, MAIS elle n’a pas non plus connu que des dirigeants malhonnêtes, incompétents et corrompues.
Le fait que l’ensemble des états africains soient aujourd’hui confrontés à des difficultés semblables et que celles-ci persistent (…) en dit long sur l’importance et l’impact des facteurs externes dans le sabotage des économies et des démocraties. »
(Par l’occident, on s’entend, qui est responsable en fait)
Ceux qui sont partis (de l’Afrique) savent entretenir l’illusion que tout va pour le mieux à l’étranger en soignant leur propre image (…) car nombreux, trop nombreux sont ceux et celles qui ne trouvent pas leur place au Nord.
Ils vont grossir le lot des subalternes de la mondialisation qui ramassent les déchets, nettoient les toilettes, assument toutes ces taches dont les locaux de là-bas ne veulent pas et qui ajoutent au mépris culturel et au racisme.