Pour les tous petits enfants dans l'apprentissage des premiers mots avec des illustrations sympathiques d'où ressortent tendresse, bienveillance, respect.
J'apprécie la page récapitulative avec "William" et le choix d'égalité pour la lettre Z!
Un format très pratique à tenir et partager.
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Des illustrations rigolotes, au trait fin, aux couleurs vives et aux quelques collages de matières (tissus ou papiers). Les mises en situations des mots choisis sont drôles et cocasses.
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Mon enfant de 18 mois adore !
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Édité en partenariat avec Amnesty international.
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Une très belle histoire pudique, naïve et pourtant puissante.
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Ils quittent l'Afrique parce qu'ils « pensent que l'Europe est un bon endroit pour vivre » et surtout parce qu'ils n'ont rien à perdre : « Cinq ou six ans de voyage, c'est toujours mieux que de pourrir ici. Peut-être que tu vas mourir avant le bout de ta route, mais si tu restes ici, tu seras mort bien plus tôt. Tu ne sais jamais ce que te réserve le voyage. Mais tu peux être sûr de ce qui t'attend si tu ne pars pas : rien. » Alpha est de ceux-là. Il vend sa modeste ébénisterie, quitte Abidjan pour rejoindre Paris où l'ont précédé sa femme et son fils, dont il est sans nouvelles. Beaucoup de chemins pour y aller, peu pour y arriver. La route est longue - des semaines, des mois, des années - et dangereuse : passeurs malhonnêtes ou corrompus, barrages militaires, camps, maladies, faim et soif, petits boulots manuels pour survivre. Si on a échappé au zèle des autorités maghrébines, si on n'a pas péri lors d'une traversée sur une frêle embarcation surchargée, il faudra encore beaucoup de chance pour ne pas être refoulé et renvoyé à la case départ.
Avec des mots et des dessins sobres, presque enfantins, Bessora et Barroux retracent le parcours d'un aspirant à l'immigration. L'album est émouvant et révoltant, bien sûr. La question de l'accueil des populations étrangères n'est pas simple et ne se tranche pas avec des oui/non. Mais quand même, lorsqu'on apprend que le grand-père d'Alpha a été mobilisé en 1939 pour défendre la patrie, on peut s'indigner et se dire naïvement que la France a la mémoire courte et manque de gratitude...
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Alpha, c'est d'abord une rencontre entre Bessora et Barroux. Elle lui parle de son projet et il le met en images. Après On les aura, le deuxième roman graphique de Baroux.
Une vraie réussite.
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Lui, c'est Alpha. Alpha Coulibaly, qui veut dire "sans pirogue". Ivoirien et ébéniste. Il rêve d'aller habiter en Europe. Mais, il n'a pas pu obtenir de visa. Le consulat demandait des tonnes de papiers. Même si son grand-père a fait la guerre pour la France, ça ne semble pas compter. Alors, sa femme et son fils, eux, sont partis pour Paris, du côté de la Gare du Nord. Sans visa mais avec beaucoup d'argent. Sa belle-soeur a un salon de coiffure là-bas. Cela fait déjà un moment qu'il n'a pas eu de leurs nouvelles. Le téléphone coûte cher. C'est décidé, Alpha va les rejoindre. Il a plein de projets pour sa famille. Sans visa, il n'a pas d'autre choix que de payer encore très cher. Il doit aussi rembourser ses quelques dettes. Il vend alors son ébénisterie. Il prépare le voyage. Direction: Gare du Nord. Première étape: Gao, au Mali...
Alpha rêve de rejoindre Paris. Evidemment, beaucoup d'autres comme lui empruntent le même chemin. Ainsi, l'on suivra pendant plus de 8000 kms cet homme pour un périple pour le moins incroyable. A ses côtés, le jeune Antoine qui rêve de jouer au FC Barcelone ou encore la fragile Abebi. Ce road-trip met en lumière ces étrangers qui veulent construire une vie là où tout leur semble possible. Parce que c'est forcément mieux que l'endroit où ils vivent et qu'il leur semble ne pas avoir d'autre choix que de fuir leur pays. Alpha Coulibaly, en voix-off, nous offre un récit poignant et touchant où se mêlent espoir et illusion. Le dessin presque enfantin de Barroux va à l'essentiel. Pas toujours élégant mais original.
Malheureusement toujours d'actualité...
Alpha et tant d'autres comme lui...
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"Bessora est une écrivain née à Bruxelles, d'un père diplomate gabonais et d'une mère suissesse. Petite-fille d’un confiseur suisse, elle grandit en Europe, aux États-Unis et en Afrique.
Après avoir rêvé d'être hôtesse de l’air, Bessora fait l'école des Hautes études commerciales à Lausanne (Suisse), puis l'université Paris IX Dauphine à Paris."
Donc une dame très riche fille de gens très riches fait des études à 20 000 euros par an. Elle décide qu'elle sera finalement une artiste, comme les bourgeoises du 18ème siècle qui tenait des jolis salons littéraires, et qui parfois se laissaient éclairer par un gentil philosophe des lumières sur la condition des pauvres.
Le pauvre du 21ème siècle pour un parisien, c'est le migrant. Donc bis répétita on fait une BD convenu de quelqu'un qui a surement regardé un bon reportage, on fait parler un ivoirien comme un français (je serai extrêmement surpris que cette dame ait été en Coté d'Ivoire, ou autrement que dans une ambassade), et c'est parti pour transcrire un reportage en Bd en le romançant un tantinet.
Un ouvrage qui, si il ne tombe pas dans un oubli mérité, sera certainement considéré comme raciste dans quelques décennies.
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Un très beau récit sur le parcours d'un migrant nommé "Alpha". Il souhaite retrouver sa belle soeur qui tient un salon de coiffure près de la Gare du Nord, il a déjà envoyé sa femme et son fils vers le Mali, il n'a aucune nouvelle d'eux. L'album commence par une vision floue de l'Europe, de la France, un mirage en quelque sorte. Alpha vend tout ce qu'il a, il part comme un aventurier, il ignore ce qu'il va affronter, mais il a décidé. Pourtant, ébéniste, il possédait son échoppe, pas grand chose mais il avait un toit. ABIDJAN - Gare du Nord, son périple interminable est décrit pudiquement, ses rencontres aussi. Tous ces gens seuls avec un unique but, balloté entre les bras de passeurs sans scrupules. Cet ouvrage reflète une réalité dure et cruelle, racontée simplement. Je n'ai pas pu le lâcher avant la fin.
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Impossible de rester insensible devant ce récit d’un migrant. Tout est raconté, et montré avec une telle sobriété.
Le récit lui-même, écrit en lettres capitales-scriptes, relève d’une naïveté étudiée qui éloigne le pathos comme le réquisitoire ; c’est le ton de l’inacceptable auquel il faut se résigner.
On vit des épisodes qu’on ne peut imaginer parce qu’on refuse de les voir : trajets en guimbardes, mensonges et escroqueries, naufrages, espoirs insensés et longues attentes.
Parcours du migrant.
« Quand on sort du consulat, on comprend que la France aime moins la Côte d’Ivoire que la Côte d’Ivoire n’aime la France, mais comme la Côte d’Ivoire n’aime pas beaucoup les Ivoiriens non plus, alors les Ivoiriens fuient vers l’Europe. »
Les jeunes femmes ? « soit elles s’occupent des enfants, soit elles s’occupent des maris. Abebi a pris les maris c’était mieux payé. »
Concision et constat, secs comme des bilans de naufrages ou des titres hélas familiers dans les journaux.
Et le menu quotidien de chaque étape :
« Maintenant il paraît que le Maroc n’est plus qu’à deux jours de marche. Alors tu marches, tu marches, tu marches, tu as soif, mal au dos, mal aux jambes, mal aux reins, mal partout. »
Les dessins de Barroux vont à l’essentiel, dans le même esprit : un visage, un corps, une vague la nuit, une silhouette qui attend.
Une nuit de veille, des bidons d’eau abandonnés parce que vides…
chaque objet a de la présence, chaque visage, de l’expression. Le trait épais cerne les éléments hostiles, la couleur, rare, accentue le drame et le rend inexorable comme un destin.
Les pages ne sont pas numérotées, inutile d’organiser le chaos et l’imprévisible pourtant vécus comme imminents.
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Les lectures trouvent parfois un écho troublant dans l'actualité récente.
Voici l'histoire d'Alpha Coulibaly. Alpha est ivoirien. Sa femme, Patience, et son fils, Badian, sont partis il y a six mois de cela pour la Gare du Nord à Paris, où la soeur de Patience tient un salon de coiffure.
L'argent économisé par Alpha à l'époque n'avait pas suffit pour son voyage et il doit encore 12 000 euros pour payer le voyage de Patience et Badian. Il n'a plus de nouvelles depuis, les communications coûtent trop cher.
Plus rien ne retient désormais Alpha. Il n'a rien ou presque. Aucune perspective. Et il veut revoir sa femme et son fils.
Alors Alpha met son ébénisterie et sa maison en gage, rassemble le peu d'argent qu'il a pu mettre de côté, et se met en route pour la Gare du Nord.
Évidemment, pas légalement. Ce serait tellement simple. 1500 euros et 6 heures d'avion. Mais Alpha ne pourrait jamais remplir les conditions pour obtenir un visa en bonne et due forme. Il a pourtant essayé. Son Grand-Père était français, soldat des troupes coloniales pendant la Seconde Guerre.
Ce qui l'attend est un trajet de plus de 6000 kilomètres. C'est grand l'Afrique. Un voyage qui va durer 18 mois et lui coûter plusieurs fois le prix d'un billet d'avion. Quelle sinistre ironie !
Car il faut bien payer les intermédiaires, passeurs de misère, douaniers et autres escrocs qui demandent des sommes délirantes pour leurs "services", évidemment sans garantie de résultat, ou simplement pour fermer les yeux et laisser passer.
Mais en cours de route, à peine arrivé à Gao au Mali, l'argent d'Alpha s'épuise. Alors le voilà contraint à devenir passeur lui-même afin de réunir les sommes nécessaires pour payer son propre voyage.
Et voilà Alpha en charge d'une équipée folle au volant d'un van Volkswagen chargé de dix personnes avec, parmi elles, Adebi, la seule femme de l'équipée qui finance son voyage en se prostituant, Antoine, qui rêve de jouer au FC Barcelone, Augustin, le benjamin de l'équipée avec à peine 7 ans, envoyé par sa soeur qui ne peut plus subvenir à ses besoins après l'arrestation de leur mère. Tous n'arriverons pas à destination.
Les aléas de la route, les gardes-frontières, les camps de transit...le voyage semble interminable.
En plus, entre l'Afrique et l'Europe, il y a la mer voire l'océan pour rejoindre les Canaries. Alpha aimerait bien l'éviter. Son nom signifie "sans pirogue". Un mauvais présage. Il devra finalement se résigner.
Bessora nous livre un récit poignant servi par le trait épuré, un brin grossier des dessins de Barroux, sombres, utilisant très peu de couleurs qui renforcent le propos de cette tristement banale histoire de dénuement, de désespoir et de courage.
De quoi nous faire réfléchir sur notre humanité et les défis auxquels elle doit faire face.
Lu dans le cadre de Masse Critique. Merci à Babelio et aux éditions Gallimard.
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D'où viennent les hommes et les femmes que nous côtoyons dans nos villes, ombres silencieuses et affairées vivant sous le seuil de pauvreté en toute discrétion? Que sait-on d'eux, de leurs espoirs, de leurs rêves, de leur douleur, de leurs souvenirs, du chemin parcouru depuis leur ville ou leur village?
L'écriture sert à comprendre le chaos. Le chaos de ces vies brisées, éparpillées, broyées par le désespoir, la misère, une existence absurde et sans avenir.
Dans ce récit très sobre raconté par un homme déterminé à partir car "cinq ou six ans de voyage, c'est toujours mieux que de pourrir ici", on saisit peu à peu le sens de ce départ vers l'inconnu.
Car tout est préférable aux rues poussiéreuses et aux baraques de parpaing d'Abidjan, aux dettes, à une boutique sans clients.
Nous suivons le long périple de cet homme du Sud, ses rencontres, ses angoisses, son désir de retrouver sa femme et son enfant, et d'atteindre enfin son but: la Gare du Nord!
Avec beaucoup de talent, les deux auteurs parlent d'une même voix, les planches comme le texte nous donnent le sentiment d'être plongés dans cet univers privé de couleurs, où les émotions sont un luxe, où seul compte de survivre encore un jour, encore un mois, et d'avancer sur la piste, vers un ailleurs toujours plus lointain.
Une très belle réussite sur un sujet qui divise mais qui nous fait partager le sort de ces damnés de la terre qui sont des milliers à risquer leur vie pour se sentir encore vivants, pour avoir prise sur leur destin.
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