Citations de Cicéron (310)
Que faire ? de quel côté diriger mes efforts ? A toutes mes attaques on oppose, comme un mur d'airain, le titre de grand général. Je connais ce lieu commun ; je vois la carrière qui s'ouvre à l'éloquence d'Hortensius. Il vous peindra les périls de la guerre et les malheurs de la république ; il parlera de la disette des bons généraux ; puis, implorant votre clémence, que dis-je ? réclamant votre justice, il vous conjurera de ne pas souffrir qu'un tel général soit sacrifié à des Siciliens, et de ne pas vouloir que de si beaux lauriers soient flétris par des allégations d'avarice.
Juges, il est honteux peut-être de trembler au moment où j'ouvre la bouche pour défendre le plus courageux des hommes; peut-être, lorsque Milon, oubliant son propre danger, ne s'occupe que du salut de la patrie, je devrais rougir de ne pouvoir apporter à sa cause une fermeté d'âme égale à la sienne; mais, je l'avoue, cet appareil nouveau d'un tribunal extraordinaire effraye mes regards : de quelque côté qu'ils se portent, ils ne retrouvent ni l'ancien usage du forum, ni la forme accoutumée de nos jugements.
Ce qui se meut toujours est éternel ; en revanche, ce qui donne le mouvement à autre chose en étant soi-même mis en mouvement de l’extérieur doit nécessairement cesser de vivre lorsque cesse son propre mouvement. Il en résulte que seul ce qui se meut soi-même ne cesse jamais de se mouvoir, parce qu’il ne se fait jamais défaut à lui-même. Bien plus : à l’égard de tout ce qui est mû, il est source, il est le principe de ce mouvement. Or un principe n’a pas d’origine : toutes choses en effet proviennent d’un principe ; mais le principe lui-même ne peut naître de nulle autre chose, car s’il naissait d’autre chose, ce ne serait pas un principe. N’ayant jamais pris naissance, il ne connaîtra jamais la mort non plus, car un principe détruit ne renaîtra jamais lui-même d’un autre, pas plus qu’il n’en fera sortir un autre de lui-même, tant il est nécessaire que toutes choses dérivent d’un principe. On doit conclure de cela que le principe du mouvement tient à l’être qui se meut soi-même, et que cet être ne peut ni naître ni mourir, ou alors, nécessairement, le ciel entier s’écroulerait et toute la nature s’arrêterait sans pouvoir jamais retrouver une force sous l’impulsion de laquelle reprendre son premier mouvement.
[...] l’âme humaine est raisonnable, elle est tournée vers le ciel, et ce que Scipion a su faire, au cours d’un voyage de rêve – remonter vers les cieux en comprenant leur admirable harmonie – chacun peut le faire, et par le même chemin qui consiste à comprendre l’ordre du monde et le destin des âmes, en s’aidant peut-être de la musique des sphères, s’il est vrai que, selon le rite funèbre, les chants et la musique accompagnent les défunts justement pour les aider dans leur ascension, en leur faisant trouver, par leur harmonie, le chemin de la Voie lactée.
Le pythagorisme [...] est une doctrine divine, dont l’essentiel ne tient pas aux mathématiques qui la mobilisent, mais à l’immense, à l’infini réseau de correspondances qui déploie ces rapports partout dans le réel en y insufflant une réconciliatrice harmonie, bref le génie du pythagorisme c’est la généralisation du symbolisme, la magie des correspondances. [...] Tout est rythme et proportion, tout est plein d’âme.
c'est un ami très-tendre qui écrit sur l'amitié à son ami.
Pourrions-nous laisser sans punition et sans vengeance cet outrage et cet affront faits au nom romain ?
Ainsi va le monde ; il en est des caractères comme des vins, qui ne s'aigrissent pas tous en vieillissant.
Ni les cheveux blancs ni les rides ne donnent tout à coup de la considération à un homme c'est une vie entière honorablement écoulée qui peut seule recueillir sur son déclin ce doux fruit de la vénération publique.
Est-ce que s'il lui avait été donné de vivre cent ans, sa vieillesse lui serait à charge ? Sans doute il ne pourrait plus courir, ni sauter, ni lancer le javelot, ni manier le glaive ; mais il penserait, il prévoirait, il conseillerait ; et si ce n'était là le propre de la vieillesse, nos ancêtres n'auraient pas donné au conseil suprême de l'État le nom de sénat.
Oui, il avait appris à parler devant les autres mais fort peu à s'entretenir avec lui-même.
L'attente des plaisirs espérés est liée à la mémoire des plaisirs qui ont été perçus.
Sapienti : La science sans Dieu est hautaine. Les philosophes anciens s'appellent entre eux « sages » avec emphase; pleins de dédain pour la masse, le vulgaire. Il fallait l'exemple de Jésus-Christ pour décider les hommes instruits à communiquer leur science au plus humble.
L'histoire , ce témoin des siècles , cette lumière de vérité ,cette vie de la mémoire ,cette maîtresse de la vie
Si nous suivons la nature comme guide, jamais nous ne ferons fausse route.
Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu'il vous faut.
La mort devient facile à supporter, quand on peu se consoler, en ses derniers instants, par le souvenir d'une belle vie.
L'envie est un sentiment de malaise éprouvé devant le bonheur d'autrui.
La pitié est un sentiment de malaise éprouvé devant le malheur d'autrui.
Il nous reste à parler de la quatrième source de l'honnête, qui comprend le respect de soi-même et des autres, et ces dons heureux qui sont comme l'ornement de la vie, je veux dire la tempérance, la modération, et en général ce qui apaise les troubles de l'âme et fait que l'on garde en tout la mesure.