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Citations de Connaissance des arts (406)


Entretien avec Juliette Singer

Qu'est-ce qui fait que la capitale conserve son dynamisle pendant la première Guerre mondiale ?

Il y a un sursaut dans les situations extrêmes, un besoin d'échapper au désespoir, à l'horreur, à la mort.La force vitale de l'art resurgit d'autant plus vivement.À Paris, la plupart des hommes sont mobilisés, mais certains, blessés, reviennent du front.Ainsi de Blaise Cendrars, Guillaume Apollinaire, Georges Braque, Amedeo Modigliani voulait s'engager mais il est retoqué pour des raisons de santé. Qu'ils l'aient choisi ou non, nombre d'artistes sont présents. Il y a un esprit d'entraide, de débrouille au milieu d'un Paris bombardé.
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( Entretien avec Juliette Singer)

Ce Paris des années 1905-1925 est très cosmopolite. Dans quelle mesure ce brassage de nationalités et de cultures est-il vecteur de modernité ?

Dans les cités d'artistes que sont le Bateau-Lavoir à Montmartre et La Ruche à Montparnasse, il y a beaucoup de solidarité entre les communautés une grande mixité sociale. Les cafés, les cabarets, les restaurants sont des lieux d'échange et d'émulation. La Ruche accueille des artistes dans la misère.Située à proximité des abattours de Vaugirard, la cité est insalubre mais les étrangers y trouvent un lieu de travail et de collectivités. Il y a un théâtre, une salle avec un modèle pour que tous les artistes puissent travailler ensemble.Tout cela crée une énergie. Sans en faire un tableau idyllique, Paris est une ville ouverte, y compris pendant la guerre.La ségrégation n'existe pas comme aux États-unis.
Quand Joséphine Baker s'y installe en 1925, elle est émerveillée de voir qu'un serveur blanc accepte de la servir à la terrasse d'un café sur les Champs- Élysées.
(...)
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Dans ses portraits, Kokoshka dévoile les souffrances et les troubles de ses modèles à une époque où les certitudes sont profondément ébranlées par les guerres, mais aussi par la psychanalyse ou la doctrine darwinienne. Il fait résolument le choix de la figuration contre l'abstraction.

Guitemie Maldonado
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Pamphlets politiques

Les ténèbres qui s'abattent progressivement sur l'Europe au cours des années 1930 métamorphosent le peintre errant en émigré politique: en 1934, il rejoint la Tchécoslovaquie voisine. L'expansionnisme nazi en Europe centrale obligera cependant Kokoshka à se réfugier à Londres dès 1938.
Ce sentiment de menace conduit l'artiste à user de la peinture comme d'un " instrument de guerre", selon la formule de Picasso.


( p.54)
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Le Peintre et sa poupée

De 1912 à 1914, le peintre vécut une folle passion avec Alma Malher, veuve du compositeur Gustav Malher.Traumatisé par la guerre et leur séparation, il fait réaliser quelques années plus tard une poupée grandeur nature à l'effigie de la jeune femme.

Guillaume Morel


( p.39(
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Portraits urbains

Artiste européen s'il en est, Oskar Kokoshka oppose au repli sur les valeurs nationales, qui prévaut durant l'entre-deux guerres, l'ouverture au monde; rescapé du conflit mondial, il s'attache désormais à révéler en peinture son éblouissement devant ce patrimoine commun qui a échappé à la destruction.Pris d'une frénésie de voyages, il renoue presque physiquement avec le vieux continent en se jouant des frontières. Au désastre de la Première Guerre mondiale, il substitue sa relation singulière à l'espace, avec l'idée que représenter le monde contribue à le pacifier.
À Dresde, à Londres, aussi bien qu'à Marseille, le peintre privilégie des sites qui associent systématiquement l'eau- La Tamise, l' Elbe ou la Méditerranée- au ciel, et l'histoire à la nature.Tels de véritables portraits urbains, ces paysages identifient toute ville à un être vivant à part entière.


(p.50)
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Les Laissés-pour-compte

La Vérité sobre

Il faut attendre 1940 pour voir s'amorcer un grand tournant dans sa pratique, tournant inauguré par sa rencontre avec le réalisateur et photographe Sam Brody.À son contact, Alice Neel prend toute la mesure de l'esthétique des photographes ayant travaillé à partir de 1937 sous l'égide de la Farm Security Administration
( FSA) afin d'enregistrer les mutations sociales des États-Unis .Berenice Abbott, Helen Levitt, Dorothea Lange et surtout Walker Evans, tous captent un monde similaire à celui que connaît la peintre, mais ancré dans le Grand Ouest, en prenant pour sujet les fermiers ruinés.


( p.29)
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Viva la Mujer !

Le féminisme d'Alice Neel est comme un air qu'elle a toujours respiré et qu'elle a investi.(...)
Pourtant, elle apparait ambivalente face aux mouvements militants. " Je crois à la libération des femmes mais certaines femmes à mon avis sont trop agressives : je ne pense pas que l'on réglera quoi que soit en haïssant les hommes." Sa vision est plus politique. Quand on lui demande, en 1979, si cela l'agace d'être qualifiée d'artiste femme,elle répond : " Mais je suis une artiste femme- comment pourrait-il en être autrement ? Seulement j'ai eu l'intelligence de m'en moquer complètement. Mais j'en ai souffert parce que ça a été plus dur d'exposer et d'être prise au sérieux. Ça reste un monde d'hommes."
C'est l'injustice qui la révolte. " Toute discrimination est stupide.Noir, Blanc,homme, femme, riche, pauvre.(...) Il faudrait abandonner les " a priori " pour décider de la valeur de quelqu'un et nous devrions tous griffer, mordre et déchirer d'égal à égal (...)L'histoire doit être réécrite. Viva la mujer "n note-t-elle en 1970, comme un manifeste.

(p.58)
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L'Art comme acte politique

(...)Comme le résume la commissaire de l'exposition Angela Lampe: " Alice Neel ne fait pas un art engagé mais peint avec engagement le monde qui l'entoure".D'une certaine façon, toutes ses peintures sont politiques, dans la mesure où elles se placent systématiquement du côté des déshérités et des marginaux. Mais cette implication peut prendre un tour plus explicite avec, d'un côté, les toiles documentant petits et grands événements et, de l'autre, des portraits de figures liées à la lutte politique et syndicale.
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L'Art comme acte politique

Au XXIe siècle, Alice Neel pourrait être décrite comme une indignée. Indignée par la misère, les inégalités, les discriminations ou encore la violence d'État. Et à mesure qu'elle en découvre l'ampleur, ce sentiment se fortifie et l'entraîne dans l'orbite du parti communiste.On ne comprendrait rien à la vie et à l'art de Neel en occultant ou en minorant ses opinions politiques, à tous égards déterminantes.
Sa prise de conscience remonte certainement à son séjour à la Havane, où elle part en 1924." Il y avait des gens qui étaient extrêmement riches et les plus pauvres étaient beaucoup plus pauvres que tous ceux que j'avais vus auparavant ", se souvenait l'artiste.


( p.33)
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Les Combats d'Alice Neel

Dans les années 1960, elle s'est prononcée contre la guerre au Vietnam.Elle demandait la liberté pour tout le monde, avec en arrière plan une méfiance envers le système capitaliste.Une de ses paroles, que nous mettons en exergue dans l'exposition, le résume bien : " En politique comme dans la vie, j'ai toujours aimé les perdants, les outsiders. Cette odeur de succès, je ne l'aimais pas."

( p.11)
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Les Laissés-pour-compte

Dans un pays en crise

Dans les années 1930, ses expérimentations se heurtent à la dure réalité d'une société bouleversée par la Grande Dépression.Neel intègre le parti communiste. Quoi de plus naturel ? Le pays est en crise, détruit par un capitalisme qui n'a que faire de son prolétariat. Sa vie de bohème, miséreuse, peuplée de drames parmi lesquels la mort de sa première fille, des séparations et des tentatives de suicide, la place sur un pied d'égalité avec les laissés-pour-compte du rêve américain. Mais elle demeure militante et artiste.Cruel dilemme qu'elle cherche à synthétiser.


( p.27)
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L'Art comme acte politique

(...)
L'âge et le succès venant, Alice Neel reste attachée à ses convictions communistes. Ainsi en 1981, à l initiative de Bonosky, elle bénéficie d'une exposition monographique à Moscou, une première pour une artiste américaine. L'occasion pour elle de réaffirmer ses positions :
" Reagan a dit que le gouvernement ne devait rien à personne. En Union soviétique, vous recevez des soins médicaux gratuitement- tout est gratuit.Là-bas, le gouvernement vous doit tout. "
La réalité était sans doute un peu plus nuancée, mais le marxisme a constitué un puissant révélateur des inégalités ravageant la société américaine, auxquelles la peinture de Neel n' a cessé de se confronter.


( p.43)
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Heurtée par la misère et l'injustice, ayant elle-même connu la précarité, Alice Neel met son art au service des déshérités. formée à l'école du réalisme social, elle s'en distingue par une approche éminemment individuelle de ses sujets, leur redonnant toute leur dignité.

Damien Sausset


(p. 23)
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Les Combats de Sarah

Pacifiste, féministe, humaniste, farouchement opposée à la peine de mort et fervente défenseure de la cause animale, Sarah Bernhardt assumera ainsi avec la même soif d'indépendance le choix de ses rôles ( pour lesquels elle n'hésite pas à se travestir en homme), de ses amours (...) et de ses amitiés ( de Robert de Montesquiou à Louise Michel, l'ancienne communarde).Femme libre et engagée, elle apparaît, à bien des égards, comme l'incarnation parfaite de la " self made woman"

( p.16)
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" Jouer, peindre, sculpter" - Guillaume Morel

Dans " Ma double vie", Sarah Bernhardt évoque sa passion naissante pour la sculpture au début des années 1870, alors que ses rôles à l'Odéon ne lui donnent pas entière satisfaction.
" C'est alors que je pris un atelier pour faire de la sculpture. Ne pouvant dépenser au théâtre mes forces intelligentes et mon désir de créer, je les mis au service d'un autre art.Et je me mis à travailler la sculpture avec une ardeur folle.Je fis vite de grands progrès. Le théâtre m'était devenu indifférent (...) "
( p.43)
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«  La mer est là, magnifique, imposante et superbe , avec ses bruits obstinés .
Rumeur impérieuse et terrible , elle tient des propos étranges .
Les voix d’un infini sont devant vous.
Rien de la vie humaine » …
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Comment je me vois.
1936

Ce que j'appelle une œuvre d'art? Une oeuvre d'art n'est pas un objet de valeur au sens où l'entend la Bourse , mais la timide tentative d'un homme pour imiter ce dont une jeune fille du peuple est capable: la magie de donner vie à partir de rien.C'est pourquoi seuls les femmes et les artistes respectent la vie, tandis que la partie de la société qui refuse aux femmes le droit de cité en même temps que le droit de vote et, à l'artiste, le droit d'exister, tandis donc que la " société ", pour la nommer d'un terme superficiel et général, a intérêt au mépris de la vie, à l'écrasement de l'humanité et, directement ou indirectement à la guerre.

( p.64)
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Peintre, mais aussi poète, écrivain, essayiste et dramaturge, Oskar Kokoschka (1886-1980) est associé aux mouvements artistiques et intellectuels de la Vienne du début du XXe siècle et à ses contemporains Gustav Klimt et Egon Schiele. Ses premières productions constituent un choc pour le public et la critique qui le qualifient d' "Oberwidling", le plus sauvage d'entre tous. Cependant, la richesse de son parcours personnel et artistique excède ce contexte viennois et nous permet de traverser à ses cotés le XXe siècle européen et ses bouleversements, sans jamais renier ses qualités premières.
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Boldini, une rétrospective- Entretien avec Servane Dargnies-de Vitry. Propos recueillis pat Jerôme Coignard

Quel Boldini présentez- vous au Petit Palais ?

C'est une rétrospective,qui parcourt l'ensemble de sa production et embrasse des styles très divers. On y découvre bien sûr les portraits qui ont fait sa gloire et son succès, mais aussi les petits portraits du début de sa carrière, les scènes de genre dans le goût du XVIIIe siècle, les scènes parisiennes et quelques paysages réalisés en plein air. On y voit également des natures mortes, des vues de son atelier, toute une production intime qu'il ne montrait pas.Il peint pour lui-même des études de mouvement, délire sur des fragments de corps féminins dans des œuvres très modernes et personnelles. Il peint aussi des vues de Versailles ou de Venise dans le goût décadent.

( p.9)
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