Fulcanelli

" La plus forte impression de notre prime jeunesse, — nous avions sept ans, — celle dont nous gardons encore un souvenir vivace, fut l'émotion que provoqua, en notre âme d'enfant, la vue d'une cathédrale gothique."



N'est-ce pas aussi beau que du Proust ?

Et voilà bien la prouesse de cet ouvrage, allier la beauté de la langue et du style à la valeur des observations et des "révélations" livrées par l'adepte. Certains ont voulu ne voir dans l'auteur de cette somme alchimique qu'un ingénieur, d'autres un peintre ou un ésotériste connu, c'est oublier la qualité de ce texte envoutant même si l'on ne s'intéresse que très peu à l'alchimie.

Tout n'est surtout pas à considérer ici au premier degré, ni même parfois au second tant une image, une sculpture peuvent cacher bien des concepts ou des secrets encore gardés.

L'alchimiste, tel le coucou a su faire son nid de celui des autres et les observations faites à Paris, Amiens ou Bourges valent surtout par la subtilité de ce qu'elles véhiculent plutôt que par leurs véracités artistiques ou historiques.

Un ouvrage profondément original qui vaut donc beaucoup plus que la sulfureuse réputation qui lui est attachée.

Qu'est-ce donc qu'une demeure dite "philosophale" ?

Pour Fulcanelli, le toujours mystérieux adepte du grand Art, il s'agit d'un lieux, monument ou maison particulière qui renferme des représentations codifiées du processus alchimique sous forme de gravures, fresques, sculptures ou de tout autre support propre à sceller un secret de manière imagée.

Ainsi du manoir de la Salamandre à Lisieux, de la maison d'Adam et Ève au Mans, de la cheminée de Coulonge sur l'Autize, ou du château De Dampierre sur Boutonne.

Prenons ce dernier où sur une galerie extérieure figurent en caissons d'étranges rébus sculptés, Fulcanelli va insidieusement tenter d'en décrypter la signification. Est-ce à dire que ces caissons furent réellement le fait d'alchimistes ? Difficile de le savoir, il est probable qu'ils ne sont que des emblèmes dont étaient très friands les seigneurs de la Renaissance. Mais peu importe, ils sont habilement détournés par nos futés alchimistes pour servir leur cause !

Voilà en quoi consiste cet ouvrage étonnant et d'une lecture agréable car bien illustrée sur une langue fluide et élégante.

Fulcanelli, auteur présumé, intrigue, captive, attire! Prétendument le plus grand alchimiste du XXème siècle - mais a-t-il réellement existé tel que lui-même?- Fulcanelli aurait réalisé le Grand Oeuvre (transmutation physique du plomb en or, mais plus fondamentalement, découverte de sa propre réalité d'être humain dans le cosmos).

Ses disciplines -autoproclamés?- Eugène Canseliet en tête, soupçonné par certains d'être lui-même le Maître, ont parcimonieusement distillé quelques informations le concernant, dans l'exacte mesure nécessaire à rendre son existence encore plus intangible.



Le Mystère des cathédrales, l'ouvrage littéraire majeur de Fulcanelli avec les Demeures Philosophales, prétend décrypter l'art architectural gothique et ses représentations gravées dans la pierre en tant que langage explicitant le Grand Oeuvre.

Je ne doute pas qu'il puisse susciter un très grand intérêt chez ceux que la quête alchimiste taraude -le mot est choisi à dessein- car l'ouvrage est manifestement sérieux, très bien documenté, magnifiquement réalisé et illustré par l'éditeur Jean-jacques Pauvert et soigneusement écrit.



Mais une progression significative -je ne parle pas d'acquis de connaissances de salon- dans la pénétration de cet ésotérisme semble devoir se mériter par des efforts, une abnégation et une adhésion au fond infiniment supérieurs à ce que j'étais personnellement prêt à y investir, mes convictions profondes étant tournées ailleurs.

De ce fait, le plaisir et l'apport de cette lecture demeurèrent pour moi très limités ce qui ne préjuge en rien de la qualité intrinsèque de l'ouvrage.

Une analyse étincelante de cet inconnu qu'est Fulcanelli dont la connaissance du monde de l’hermétisme est insondable. Plusieurs niveaux de lecture bien entendu se trouvent dans cet ouvrage remarquable du maître de Canseliet ou l'on en apprend autant sur l'architecture médiévale que sur le Grand oeuvre.

Première édition parue en 1926. Très intéressant au point de vue de la symbolique, ce livre grave, sans être austère, demeure un des sommets de la littérature ésotérique du XXe siècle. Quoique dense et érudit, l'auteur a su reconstituer tout un univers à la fois historique (médiéval) et transhistorique (traditionnel) qui demeure un modèle de recherche.
Lien : https://books.google.fr/book..

Fabuleusement incontournable pour tout cherchant !

Flâneries hermétiques et ésotériques sur fond d'explications de l'Alchimie au travers des indices architecturaux laissés par les disciples et autres adeptes.

Une analyse étonnante de l'architecture qui, si elle reste parfois peu convaincante, à le mérite de remettre en cause nombre de dogmes et de porter à réflexion.

Une façon "romanesque" d'appréhender l'histoire de l'art plutôt sympathique à défaut d'être conventionnelle.