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Critiques de Jean Christophe Gapdy (48)
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Vineta

Le problème avec les bons romans, c'est que ça se lit trop vite...

Mais c'est tout de même mieux dans ce sens.



2080, un réseau de maisons closes pour VIP est démantelé. Le fils d'une des prostituées est confié à son père, un ponte de La spatiale, une sorte de NASA et d'armée du futur. Futur proche donc, on se retrouve sur Terre à suivre les pas d'un ado qui va découvrir l'espace. Une mise en bouche pleine de saveurs. Le temps de faire connaissance et hop, direction Neptune pour une mission double casquette scientifique et espionnage et à devoir éduquer une IA pour en faire une IA dotée d'empathie et capable de discerner les biais humains. A partir de là, à l'occasion d'une sortie dans le système solaire, va arriver l'impossible...



L'auteur nous emmène dans un coin de l'espace où le temps fluctue, se contracte, se replie, se dilue. Un temps qui a des conséquences matériels et parfois biologiques. Un temps ennemi, un temps quasi anarchiste. Il arrive à nous faire comprendre la peur que ressentent les protagonistes face à ce temps impalpable et muable.



J'ai beaucoup aimé, allez, ne soyons pas avare de superlatif, j'ai adoré cette lecture qui m'a dépaysé et surtout qui se joue du lecteur : on pense être dans un space opera classique mais l'auteur nous révèle bien des surprises pour épicer le tout, bref, c'est loin d'être linéaire. Je n'en dévoile pas plus pour ne pas déflorer l'aventure. L'auteur lie plusieurs intrigues et cela permet de surprendre le lecteur. Juste un bémol sur les personnages un peu inconsistant, mais cela est dû au fait d'en avoir beaucoup. L'un des points forts est l'intelligence artificielle qui y est développé. En outre, il y en a plusieurs avec des niveaux de développement et d'intelligence différents.



Autre point fort, l'auteur arrive à faire de ce roman, dont l'univers est une série, un parfait one shot alors que le background général est assez ahurissant. Qui plus est, c'est fait de manière légère, je n'ai pas eu l'impression de lire des résumés assommants.



Pour finir, le tout est préfacé par un autre de mes auteurs chouchous : Arnauld Pontier.
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FreakShow

Sous une couverture moche, se cachent quelques pépites, et quelques horreurs aussi, il faut bien être raccord...



J'ai acheté ce livre sur la base d'un seul auteur au sommaire, Jean Christophe Gapdy, et je ne pense pas que j'aurai sauté le pas au vu de la thématique : les arts forains, même si l'imaginaire a donné quelques très beaux textes jusque la moitié du siècle dernier, puis vient le lent déclin.

Cette anthologie s'ouvre sur la préface de Frédéric Czilinder qui a choisi les nouvelles qui explorent chacun à sa manière l'univers du nomadisme et/ou du cirque. Loin d'être un simple hommage, les auteurs et autrices se sont emparés du sujet en explorant les différentes facettes et en lui amenant sa dose de modernité.





Le Sabbat - Sofee L. Grey

Où l'on suit des forains vers leur future destination.

Les textes poétiques ne sont pas ma tasse de thé, ce qui laisse augurer un départ un peu foireux. Et pourtant.

Ici, pas de roulottes sur les routes, mais une vieille péniche sur un canal, parfois achalandée par des gadjos. Dans un univers fantastique, l'autrice parvient à poser l'ambiance étouffante et oppressante, et nous dévoile un léger pan de la manière de vivre de jadis de ce peuple nomade. Quelques semaines après lecture, j'ai encore sa petite musique qui me trotte dans la tête.

Le Sabbat pose l'ambiance de cette anthologie de manière forte. Une réussite.





Aubeline dans la fosse aux monstres - Pierre Stolze

Un groupe d'enfants va sortir de son quotidien suite à l'annonce de l'arrivée d'une fête foraine.

Nous avons le droit aux freaks, qui vont se révéler différent de ce quoi on pourrait s'attendre, tout comme l'histoire qui prend les chemins de traverse avec la fraîcheur et la bizarrerie de cette bande de gosses. Nous sommes dans de la SF qui rappelle les textes anciens, avec des clins d'oeil à van Vogt, Théodore Sturgeon et Charles Grandison Finney, tout en restant moderne avec la thématique actuelle autour des animaux de cirque.

Une ode à la liberté pour tous les marginaux, réels ou imaginaires.





Des insultes, des coups… - Patrick Eris

Un père, un fils, une différence et un cirque de monstres.

Une histoire un peu trop classique peut-être, mais emplie d'humanité et d'amour paternel. Malgré sa brièveté, l'auteur arrive à nous immerger dans la relation père-fils sans être démonstratif. Et à nous montrer les sentiments derrière.



Le Cirque des maudits - Frédéric Livyns

Alors qu'un cirque arrive dans un village, une étrange roulotte un peu à part va intriguer un jeune garçon.

Un texte sur l'absence et sur la représentation que l'on a des forains, jetant les malédictions. Même si je n'ai pas vu venir la chute, cela reste un peu trop sage et classique à mon goût.



Les Loges du savoir - Élie Darco

Une planète éloignée, de drôles de bestioles et un vaisseau spatial.

Dès les premières phrases, j'ai su que ce n'était pas pour moi. J'ai eu beaucoup de mal avec le style d'écriture qui manque cruellement de musicalité, rendant la lecture difficile. J'en ai lu la moitié sans y déceler d'originalité, mais y percevant un côté vieillot.



Une nouvelle poupée - Linné Lharsson

Un jeune pick pocket, élevé seul par sa mère depuis que le père n'est pas revenu de sa dernière ballade se voir offrir une place pour assister à un cirque.

Voilà une fable cruelle autour des représentations que l'on a des forains et de leurs mauvais tours. L'auteur retranscrit bien l'ambiance. Sans trop connaître Stephen King, je pense que ce texte aurait pu plaire au maître.



Le Dernier tour de piste - Alexandre Ratel

Des extra-terrestres, un dompteur de morts vivants et un cadavre embarrassant .

Soit un pitch improbable qui laisse augurer du pire...

Qui n'est pas atteint, mais d'une courte longueur. J'ai trouvé le tout un peu brouillon et les zombies et l'humour sont à manier avec prudence. Seule la chute misanthrope sauve le texte, et cette citation : "Notre ami zombie se sentait léger et prêt à dévorer le monde."



Samudaripen - Sandrine Scardigli

Une tranche de vie de la petite Perla dans les années 40.

La poésie du texte est contrebalancée par l'horreur qui sourd entre les lignes. Souvent camp d'extermination riment avec juifs, en oubliant que d'autres populations ont subi les foudres des nazis, dont les gens du voyage. Une belle et triste histoire.



Le dernier train-fantôme - Jean Rébillat

Une jeune fille et un jeune garçon passent la soirée dans une fête foraine. Le garçon espère conclure durant la soirée. Mais un tour dans le train fantôme va tout chambouler.

Pas trop compris l'un des tenants de l'histoire avec une histoire de Guetteur extra terrestre. L'autre tenant est plus convenu. Cela se lit tout seul, mais une relecture du texte n'aurait pas été du luxe.



Les forains de Walpurgis - Jean Christophe Gapdy

Nous voici contés une mésaventure arrivée à un jeune ado lors de la nuit de Walpurgis.

On se croirait presque dans un conte, avec ce jeune lycanthrope métis dont l'extraordinaire et horrible nuit vont le hanter.

C'est dans ce texte que l'attraction-répulsion de la fête foraine et de ses us et coutume se fait le plus ressentir avec ce côté intemporel des attractions, les rites et croyances sur les gens du voyage.

Jamais je n'aurai cru qu'une nouvelle avec un "loup-garou" et une fête foraine puisse fonctionner, l'auteur me prouve le contraire avec brio.
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La reine du Diable Rouge

Vous adorez les polars avec leurs enquêtes policières retorses et machiavéliques, mais ce qui vous fait vibrer, c'est le bon vieux space opera avec vaisseaux, IA et pirates de l'espace. Jean Christophe Gapdy a pensé à vous en alliant les deux.



Pour les fanatiques du ballon rond, méfiez vous, La reine du Diable Rouge n'est nullement le récit de la visite de la reine Mathilde dans les vestiaires de l'équipe de Belgique de football pour les féliciter de leur troisième place lors de la dernière coupe du monde.



Thomas est un gosse de riche, et comme tout bon élite qui se respecte, il a un précepteur, Gerulf, pour prendre soin de lui et de son éducation. Son père est à la tête d'une entreprise interplanétaire dans les technologies de communication. Et ce qui devait arriver arriva : Thomas est kidnappé. Le bon précepteur se lance à la poursuite de son kidnappeur qui va l'emmener de la Terre à la Lune et sur Mars. Ou plutôt, de Terre à Lune en passant par Mars : "Du fait de l’occupation de Mars et de Vénus, le vocabulaire humain a évolué et la planète originelle est nommée Terre et non plus « La Terre ». De même, la Lune a perdu son article pour devenir Lune."



Classique ? Non, car tout ceci se passe dans l'univers de SysSol (développé pleinement dans pour un autre de ses romans, Les gueules des vers), où le système solaire a été colonisé. Les technologies ont fait un bon en avant, les IA, androïdes et humains sont, presque, devenus égaux. Ce monde futuriste n'est pas là que pour le décorum, c'est un des éléments de l'histoire. Sans certaines technologies, impossible de résoudre l'enquête. En outre, le précepteur Gerulf a un atout de taille, c'est un androïde à l'IA sur-développée.



En filigrane, l'intrigue tortueuse permet de nous interroger sur les ressemblances entre IA et humains :



"Une IA ne se mesure pas à l’aune de sa conception, mais bien de son évolution. Pas plus qu’on ne peut connaître un humain en n’étudiant que sa petite enfance. Il serait sans doute intéressant qu’un jour quelqu’un se penche sur l’évolution psychoquantique des IA. "



Autre pistes de réflexions, les données et leur sauvegarde dans un monde numérique. le nettoyage des données sur les réseaux, la fameuse e-réputation qui permet de se refaire une santé à peu de frais. Ici les margoulins s'en servent pour effacer les traces de projet à la légalité douteuse. De quoi réécrire l'histoire à son intérêt.



J'ai beaucoup aimé la transposition SF du polar noir des années 50-60.

Cependant, un bémol, assez subjectif, est lié au genre et aux codes du polar. Moi j'aime les romans où l'auteur donne tous les éléments dans son récit pour découvrir le malfrat, bref, les enquêtes à la pépé, à la Poirot. Ici, nous sommes plus dans la veine rebondissements, retournements de situations. Mais l'auteur le fait avec brio, nous amenant chaque fois vers une résolution qui s'avère fausse et trompeuse. Et lorsque l'on pense enfin découvrir un oubli d'un élément de l'intrique, celui ci se trouve comblé quelques paragraphes plus loin. Des touches d'humour émaillent le récit pour une lecture distrayante sans aucun temps mort.



C'est bourré de références, certaines révélées, d'autres plus obscures dont chacun trouvera les données en fonction de sa culture personnelle. J'y ai pour ma part trouver une relation avec le cycle Les Futurs Mystères de Paris d'un certain Roland C. Wagner, avec son détective aidé par une IA quantique. Et comme pour ce dernier, d'autres aventures risquent de paraitre si le succès est au rendez vous.



Un roman qui allie les codes du polar et du space opera pour nous offrir un moment de lecture distrayant, à la gouaille joyeuse et intelligente.



Critique réalisé dans le cadre d'un Service de Presse.
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Les ajusteurs, tome 2 : Les régulateurs

Trois époques, trois histoires, pour trois fois plus de plaisir de lecture ?



Nous sommes en 5300, les monades urbaines sont de la roupie de sansonnet car le monde ressemble à une ville. Injuste bien entendue. La majorité vit dans la fange, la minorité dans l'allégresse. Rien de nouveau en ce bas monde. Mais une légende dit que quelques personnes œuvraient pour plus de justice sociale. Ce cycle avait commencé avec Les ajusteurs, une sorte de Robin des bois. Place ici aux régulateurs, leurs gardes du corps.



J'avais beaucoup apprécié le premier livre, noir mais non dénué d'espérances et j'avais hâte de retrouver cet univers. Trois histoires qui vont nous emmener dans les traces d'une autre organisation secrète aux buts indéfinis. La première aventure nous conte deux jeunes filles tentant de voler des médicaments chez un médecin. Malheureusement pour elles, ce vol finira en fiasco et sera le prélude à d'autres rebondissements. Un épisode qui se lit d'une traite dans une course effrénée. La fin reste ouverte mais nul doute que les autres épisodes réservent leur lot de surprises. J'ai beaucoup aimé cette mise en bouche, dès la première aventure, je suis conquis : un petit thriller noir avec plein de rebondissements et d'actions avec des soupçons de réflexions autour des minorités et de la différence. La seconde aventure m'a laissé dubitatif, l'ambiance est moins SF à mon sens, plus fantasy et plus linéaire. Mais le texte qui clôt l'ensemble m'a replongé dans la SF que j'aime avec même un BDO, avec un ascenseur spatial !



Le tout est bien noir avec la manipulation génétique devenant de la manipulation politique. On fabrique de la main d'oeuvre, on teste et on fabrique un groupe humain discriminé. L'organisation est toujours obscure, on ne sait si elle est là pour la bonne cause et surtout quelle cause elle défend ? L'auteur nous donne des pistes, nous leurre dans ce fix up vitaminé où les personnages et l'histoire ne font qu'un. Cependant, l'auteur laisse planer quelques lueurs d'espoir dans cet avenir bien morose et injuste, l'utopie est au bout de la noirceur.



Plus qu'à attendre le fin du cycle ce qui me laissera le temps d'ajuster mes hypothèses sur la conclusion.
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Inhumaine contrebande

Peut on faire du pulp en 2020 comme en 1960 ?

Jean Christophe Gapdy, nous montre que le pulp actuel peut ranger sans problème les héros virils au placard et nous offrir des héroïnes cosmopolites et LBGT !



Deux femmes et une jeune ado, soit deux contrebandières et demi, sont en audition devant leur avocat. Elles demandent réparations pour la destruction de leur vaisseau. Pourquoi comment, elles nous font le récit des péripéties qui les ont emmenées au tribunal.



Inhumaine contrebande est un fix up pulp dont le titre résume parfaitement le sujet : les progrès technologiques ne sont pas forcément des progrès humains, loin de là. Il se trouvera toujours une personne pour exploiter à son compte son prochain, qu'il soit clone, cyborg ou humain, ou pour tenter de détourner la technologie pour arriver à ses fins. Bref, le futur ne sera pas forcément tout rose et l'égalité restera encore longtemps un vain mot.

Cependant, quelques personnes, comme nos contrebandières, et malgré leur job pas très légal, gardent une certaine éthique. Asservir son prochain, d'autant si ce sont des gosses, très peu pour elles. L'auteur a eu la bonne idée de nous offrir des personnages atypiques pour renforcer son propos. Déjà, nous avons affaires à des femmes, dont la couleur blanche n'est pas dans leurs gènes et dont deux sont amantes (mais pas de guimauve, ouf !)



Cerise sur le gâteau, l'auteur nous emballe le tout dans des péripéties parfois bien pulpées (que j'ai moins aimées), parfois plus introspectives (que j'ai appréciées). C'est l'aventure qui prime, l'asservissement étant la toile de fond. Bref, de quoi réfléchir tout en se divertissant.

Le seul véritable bémol pour moi est la brièveté de l'ensemble, j'aurais bien aimé quelques pages supplémentaires, d'autant que le final nous montre des personnages à la psychologie plus affirmée.

Mais gageons que nous retrouverons nos héroïnes dans d'autres démêlées...



Un mot sur la couverture dont j'avoue ne pas être un grand fan, et c’est un euphémisme. Je trouve pour ma part qu'elle fait très jeunesse alors que le contenu pourrait plaire à un public adulte. Je suis d'autant plus étonné car l'illustrateur sait nous pondre de très belles illustrations, la preuve sur le site de l'auteur avec quelques portraits des protagonistes ou sur le portfolio du roman Sous la lumière d'Hélios de Dominique Lémuri.
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1 et 1 font 11

Lorsque l'on fait une bêtise, il faut la réparer...

Que l'on soit humain ou alien !



Mais pourquoi un photoreporter est il convoqué par des représentants des 4 plus grandes armées au monde ? Pourquoi la Chine ne fait elle pas partie de ces puissances ? Pourquoi la France a stoppé ses essais nucléaires à Mururoa ?



Nous suivons ici les pas d'un homme qui semble assez étrange. Les raisons nous en sont données peu à peu et nous découvrons un monde uchronique. Deux époques nous sont contées, la seconde guerre mondiale et la résistance dans la campagne du Vercors, et la fin des années 60 avec sa guerre froide.

Rare sont les textes de science fiction qui ont pour thème le sujet de la réparation et l'auteur joue sur le concept de diverses manières.

J'ai beaucoup aimé cette variation autour de la rencontre du troisième type, des enlèvements, des secrets d'états et une atmosphère uchronique. Pas de surenchère, le point de vue est centré sur l'humain et il nous interroge sur comment réparer les erreurs du passé.

J'ai passé un très bon moment de lecture, avec le twist final qui permet de relativiser l'ensemble du récit. Seul regret, j'aurai aimé que le voyage dure plus longtemps.



Il s'agit d'un texte épuisé, revu et augmenté (13% de contenu supplémentaire, soyons précis) pour l'occasion de sa réédition.

2€ sans DRM, si vous ne connaissez pas l'auteur, c'est le moment où jamais.
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Strange Crazy Tales of Pulpe

Les nostalgiques du pulp vont retrouver la recette originale.

Tandis que les nouveaux consommateurs vont découvrir une formule vieillotte.

Mais si on secoue bien, l'oranginalité se fait jour...



C'est quoi le Pulp ? Si on écarte les magazines des années 40-50, reste pour moi de la littérature populaire, avec du très mauvais et du très bon, balançant dans les genres de l'imaginaire. Ce qui est vrai ici. Pas de mensonges sur la came que l'on va y trouver. Seul bémol pour moi, publier du Pulp en 2020 est synonyme de se réapproprier ce style de publications et de le transcender ou du moins le moderniser. Ce que je n'ai malheureusement pas toujours ressenti lors de ma lecture. Mais peut-être aussi était-ce la demande de l'anthologiste, retrouver le bon goût de jadis ?



Côté positif, la magnifique couverture de Christophe Huet, avec son côté vieilli et un rosé que je n'aurai oser imaginer et qui magnifié l'ensemble. Cerise sur le gâteau, cette anthologie comporte quelques illustrations intérieures de belles factures (Maniak, Cham, Stef W et Christophe Huet), rappelant les couvertures de ces pulps d'antan. En point d'orgue, ce faux bon de commande permettant d'acquérir des objets divers et variés, très second degré. Ou à l'humour parfois hard, ma préférée.



Côté texte, c'est l'anthologiste, Southeast Jones, qui remporte de très loin la palme du meilleur texte. Je ne peux que vous conseiller de lire cet auteur qui n'est jamais aussi bon que lorsqu'il pond des récits à l'atmosphère mélancolique et légèrement sombre.

Je ne peux aussi que t'encourager à aller trainer sur leur site voir leurs autres livres, dont une bonne partie est téléchargeable gratuitement. L'antho Mort(s) est de très bonne qualité.



Rapide tour d'horizon des différents textes :



Opération Nectar, de Nicolas Pagès



Une chasseuse de primes s'envole vers un astéroïde en compagnie d'un militaire burné qui n'est pas insensible à ses charmes. Objectif de sa mission ?

Voilà une nouvelle pulpée, ou plutôt stuprée : c'est rempli de sexe et de stupre. La seule chose que je n'ai pu voir venir est la chute, le reste étant un texte assez bateau qui ne fait renverser les rôles hommes femmes. J'en attendais un plus de l'auteur.



L’appendice à l’air vont les S’morrrrrr, de Herr Mad Doktor



Une réunion diplomatique galactique doit statuer sur le sort des S’morrrrr, une race exubérante et invasive.

Un texte marrant, dans la veine pulp comme il se doit mais dont j'aurai aimé une chute différente.

Rare sont les textes sur les peuples nomades, gens du voyage, Rroms et autres, c'est ce qui me restera en mémoire.



Le destin des Nornes, de Denis Labbé



De nos jours, un militaire se retrouve au valhalla...

Un texte qui associe légendes nordiques et musique métal. Ne connaissant ni les unes, ni l'autre, je suis passé à côté.



Pour un baiser, de Nicholas et Séverine Maire



Un aventurier atterrit sur une planète censée être désertique depuis longtemps...

J'ai bien aimé ce texte à l'ambiance old school mais calme et sereine. On découvre la particularité de ce monde étrange peu à peu pour finir dans une sorte d'utopie biaisée.



Le cimetière des innocentes, de Jean-Pierre Favard



On débute par une scène sacrificielle pour ensuite dévier sur une enquête menée par deux olibrius.

Un petit air anar se dégage de l'ensemble et l'humour permet de passer un bon moment de lecture, en dépit des incohérences.



Tempête stellaire, de Jean Christophe Gapdy



Espace, un duo de pilotes est appelé à la rescousse suite à une embuscade faite par des pirates.

Toujours dans l'univers de SysDol, le pilote bourru et la jeune fille apprentie vont aller de péripéties en péripéties. Connaissant (et appréciant) nombre des écrits de l'auteur, je reste ici sur ma faim, seul le petit twist vers le final a éveillé mon intérêt.



Djinn Djihad, de Bruno Pochesci



Texte qui s'ouvre sur un avertissement de l'auteur : comme certains textes sont en hébreux et arabe, ils risquent de ne pas d'afficher selon la liseuse. En tout cas, chez moi, ça merde... Liseuse raciste ?

Pourquoi ne pas avoir mis ces passages en image ? L'epub n'étant pas encore sortie, gageons que le problème sera réglé d'ici là.



Mais revenons en au texte : Les Maures envahissent le monde et sont aux portes du Vatican dont le seul occupant est le pape.

Une pochade - une pochesci ? - anar donc antireligieuse qui en fait des tonnes sur l'envahisseur musulman. J'ai bien aimé la "petite" machine bras droit de l'islam radical. Le twist final m'a surpris agréablement. Pas inoubliable mais cela m'a fait me marrer et c'est suffisant pour moi. A déconseiller cependant à Gilles Dumay...



Les souveraines de Bal-Shima, de Henri Bé



Un explorateur s'en va chercher sur une planète des fleurs hallucinogènes, il découvre alors une société traditionnelle.

Un texte plus introspectif, autour de l'addiction et de ce qui peut en coûter. J'aurais aimé une fin un peu plus brute de décoffrage mais j'ai bien aimé ce glissement progressif du village oublié vers une utopie. Beau rebrousse poil.



Les orphelins de l’hôpital Saint-Jude, de Gwen Geddes



Nouvelle fantastique, deux couples se réfugient dans un hôpital psy lors d'une nuit d'orage. Ce qui devait arriver arrive ...

Une écriture qui retranscrit l'ambiance oppressante du lieu. Juste un bémol, le texte aurait mérité quelques pages supplémentaires pour augmenter le réalisme qui en prend un coup lors des évènements dramatiques dont les réactions des personnages semblent particulièrement bancales.





Léviathan, de Yoann PS Anderson



Les combats font rage entre l'humanité et une race alien. Les hommes pensent remporter une victoire décisive en abattant un des vaisseaux. Mais ...

Une histoire classique avec un peu d'horreur cosmique, qui se lit très bien mais dont la chute aurait pu être plus marquante.



Zombie love, de Frédéric Lyvins



Un homme est en deuil depuis le décès de sa femme et de son enfant. Il va chaque soir se recueillir sur leurs tombes.

C'est fluide, voir un peu trop, j'aurai aimé être plus surpris. En outre, je connais l'auteur par ouïe dire et son nom se résume souvent à qualité mais horreur bien horrifique, je suis donc déçu dans mes attentes.



Droit dans le mur, de Jean-Marc De Vos



Un homme entend des voix en provenance d'un des murs de sa maison.

Voilà une bonne blague, certes un peu longue pour la raconter lors d'un repas familial, dommage.

Sur un départ con, le reste l'est tout autant mais on a plaisir à vouloir connaître le twist final. Qui arrive à surprendre.

Con et drôle, what else ?



Nous n’irons pas dans les étoiles, de Southeast Jones



Rien que le titre donne vie de lire cette nouvelle qui m'a fait penser par son ton mélancolique à la nouvelle Comment c'est là-haut ? de Edmond Hamilton .

Un scientifique doit annoncer à ses collègues une triste nouvelle : nous n'irons pas dans les étoiles.

A la manière d'un journal, nous allons être peu à peu éclairer. L'auteur arrive à nous faire poser des questions et se rapproche de RC Wilson et de sa disparition des étoiles, rien que ça !

Seul envie après lecture, qu'un roman sorte pour approfondir le contexte et l'ambiance. Voilà le plus beau texte de cette anthologie, et de loin.
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Gynoïdes

Résilience chez les androïdes



Il s'agit ici d'un prequel/spin of à Un cerveau d'yttrium, on y explore une expérience menée par l'une des protagonistes du roman, la professeure Maller.

Une entrée en matière un peu sanglante (surtout lorsque tu déjeunes) : un massacre lors d'un congrès. Peu de temps après, une personne se présente à la police et s'accuse de l'attentat. Problème : il s'agit d'un androïde et dit venir du futur !!!

Et me voilà de suite ferré.



Une novella un peu dure de par ces thématiques (harcèlement, viol, traumatisme) le tout dans un univers avec des relations homme-machine, des IA, des coeurs quantiques et même une organisation résistante. Les androïdes peuvent-ils éprouver des sentiments ? Et dès lors peuvent-ils surmonter leurs traumas ? Cela pourrait faire beaucoup de thèmes dans un si court texte, mais l'auteur arrive à faire prendre la sauce. Je ne peux malheureusement pas trop dévoiler de ce qui s'y passe, mais c'est tout simplement excellent.



Seul bémol, la dernière partie qui tombe comme un cheveu sur la soupe, semblant ouvrir vers un livre qui n'existe pas.

J'ai pris contact avec l'auteur pour connaître le fin de mot de l'histoire. Et le coupable est la covid-19 ! Un cerveau d'yttrium aurait dû sortir beaucoup plus tôt et en ce jour, nous aurions dû connaître le tome 3 des enquêteurs Gerulf & Gerulf dont l'allusion est faite dans cette novella.

Donc je vous conseille d'acheter Gynoïdes car c'est super, mais de vous arrêter avant la troisième partie que vous lirez dans quelques mois.
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Un cerveau d'yttrium

Un techno thriller malin, prenant et questionnant : comment faire société ?



Suite des aventures (après La reine du Diable rouge) de nos deux enquêteurs un peu particuliers : ce sont en fait des androïdes autonomes. Cette fois, un commanditaire inconnu les lance sur terre à la recherche d'un jeune et de son robot disparu.



Polar et SF font en grande majorité un bon mélange, ce qui est le cas ici. Une enquête retorse qui va nous emmener à travers le système solaire et faire découvrir ce monde futuriste dont la particularité est l'existence de clones, robot, androïdes et cyborg. Et c'est surtout ici que le roman tire son épingle du jeu en nous parlant du comment de ce vivre ensemble. Comment s'intègrent ces minorités au sein de la société alors que leurs droits ne sont pas toujours reconnus ? Les androïdes ne sont pas ici une transposition homme machine, ils pensent - "compulsent" dans le texte - différemment, de même pour leurs agissements. Cependant, les avancées technologiques rendent certains capables d'un ersatz de sentiments. On se retrouve vraiment dans la tête d'un androïde. Cerise sur le gâteau, cela permet de nous interroger sur notre société aujourd'hui. En outre, cela reste fort compréhensible, je pense, par un lecteur qui découvrirait le genre.

L'enquête est de bonne tenue, se complexifiant au fur et à mesure du récit. Les références au polar noir des années 50-60 donnent une atmosphère bienvenue, remplie de clins d'oeil.

Au final, j'ai dévoré ce roman d'une traite et j'ai encore plus aimé que le premier tome.



Trois bémols cependant, qui ne gâchent en rien le plaisir de lecture :



- J'ai remarqué que les dernières publications de l'auteur avaient une propension à être envahies de notes de bas de page. Dans le cas présent, 71 pour 283 pages ! C'est beaucoup trop, surtout que certaines auraient clairement pu ne pas y être.



- Deuxième bémol, il faut avoir lu la première enquête pour lire celle-ci, alors qu'à mon sens, de petites modifications dans l'histoire auraient pu en faire une enquête autonome. Mais bon, le premier étant très bien aussi, pourquoi s'en priver ?



- Troisième et dernier bémol, le plus regrettable, du fait de l'éditeur. Je me retrouve dès lors dans une situation un peu bancale, ayant reçu ce roman en service de presse.

Pulp-factory étant un micro éditeur, je veux bien passer sur le fait qu'il n'y a pas de version numérique, même si je trouve cela regrettable. Le souci est que l'achat via CB n'est pas possible sur le site de l'éditeur. Et les deux moyens de paiement sont le virement et le chèque. Pour ce dernier, les jeunes ne savent pas ce que c'est ou ne savent pas le remplir, d'autant qu'il faudra acheter des enveloppes et un timbre et trouver où déposer le tout ! Pour le virement, protection bancaire oblige, il faut créer le compte de virement et attendre 2-3 jours pour qu'il soit validé et procéder enfin au paiement. Bref, à part les vieux à la retraite, une bonne partie des lecteurs potentiels auront déjà jeté l'éponge et acheté un autre roman d'un autre éditeur... Ce que je trouve dommageable pour l'éditeur et surtout pour les auteurs. Cette mésaventure m'est arrivée moi-même avec un roman du catalogue que je voulais lire et dont j'ai abandonné devant la complexité de la commande.

L'éditeur fait des efforts pour se faire connaître sur le web en organisant des discord avec les auteurs régulièrement, mais ne va pas au bout de la démarche en proposant la CB...
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Les murailles du temps

Trop hautes pour moi ces murailles, j'ai eu du mal à les franchir...



Troisième tome du cycle SysSol (Les gueules des vers - L'enfer des vers), l'auteur a eu la bonne idée de faire qu'il ne soit pas nécessaire d'avoir lu les précédents et ça c'est cool.



Nous sommes dans un monde où la découverte de trous de vers, les gueules de vers, permet de voyager dans l'espace et aussi le temps. Mais ce n'est que le début de cette connaissance et les recherches pratiques tentent de faire avancer la science, parfois en en payant le prix fort.

Nous suivons les pas d'un d'un groupe de personnes esclaves d'un vaisseau suite à l'attaque de leur planète. Un jeu du chat et de la souris va commencer entre eux avec pour paysage ces fameuses gueules de vers.



JC Gapdy est un auteur que je suis depuis quelques années, souvent avec de grands frissons de lecture a la clef. Malheureusement, ce n'est pas le cas cette fois. Pourquoi ? Les raisons en sont diverses et variées alors que tous les ingrédients que j'apprécie sont présents.



Déjà des aliens et des hommes, j'aime quand on confronte l'altérité dans le récit, mais ici, cela va beaucoup trop vite à mon goût, tout est trop simple, rapide. Grâce au fameux Deus ex machina, ici une IA quasi omnisciente qui va permettre un dialogue interespèce quasi naturel. Ce n'était pas l'objet du livre mais cela me fait toujours un peu sortir de ma lecture (Même problème dans A dos de crocodile de Greg Egan)

Seconde raison, mon attachement aux personnages qui manquent pour moi d'épaisseur et deviennent dès lors interchangeables. L'impression d'avoir des persos légèrement young adult même si le récit ne l'est pas.



Dans cette série, ce qui m'interpelle, c'est les trous de vers et la particularité de créer des univers parallèles. J'ai envie d'en apprendre davantage là-dessus, les théories scientifiques, et le jeu que créée l'auteur dessus. Mais il a préféré prendre un axe aventure, des rebondissements, des retournements de situations...

C'est dommage, car il y a de très bonnes choses dedans, comme ce twist au début qui nous place dans une situation d'altérité. Il y a aussi cette fameuse muraille, un assemblage infernal de ces gueules de vers, leurs descriptions sont magnifiques et dévoilent leurs monstruosités. L'auteur joue aussi avec des genres différents, une société matriarcale, une façon de faire famille autre, mais ne va pas assez loin à mon goût.



Donc de très bons ingrédients, mais un dosage inapproprié pour mes papilles...
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Le fil du rasoir

Il s'agit ici d'un texte indépendant dans l'univers d'Inhumaine contrebande. Vous pouvez vous l'offrir pour 4€ en version papier, mais à ce prix, c'est agrafage, pas de format broché (ni de version numérique !?). Mais si vous dépensez votre fric pour quelques livres (50€) chez Armada, il vous sera offert gracieusement.



Nos deux contrebandières doivent se rendre sur Japet récupérer des minerais, déposer de l'équipement, ainsi que de la main d'oeuvre, qui va se révéler très particulière : il s'agit d'H-robots, des robots humains.



Encore ici c'est l'aventure qui prime avec ce fond éthique marqué. L'auteur arrive à nous montrer toute l'horreur de la situation de ces robots humains, perdant leur humanité pour payer leurs dettes et faire ainsi vivre leurs familles. Peut-être la mission que j'ai préférée, j'ai eu l'impression de regarder un film.



Vendu comme du pulp, le lecteur en a pour son argent. Et profite en plus d'interrogations sur les dérives possibles des avancées technologiques.
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Les mondes de Quirinus

Deux ans, deux ans que je voulais lire ce roman et une certaine déconvenue après l'avoir lu.

Pourquoi ? Principalement car je pensais lire un autre livre et pour quelques diverses broutilles...



Nous sommes en 2102, Mars a été sommairement colonisé mais la biosphère rappelle chaque jour aux hommes que Mars n'est pas la Terre. Cependant, les grandes nations ont leur dôme. Une scientifique invente cependant une plante qui pourrait ouvrir la porte à la terraformation. Un nouvel eldorado pour certains jeunes aux capacités intellectuelles développées et la possibilité de créer leur utopie sur Mars.



Roman choral, nous sommes ici dans un thriller SF. Ça se lit tout seul, on a envie de connaître le fin mot de l'histoire et malgré les 600 pages au compteur, les pages se tournent très vite. Les enjeux financiers sont énormes et vont attiser les guerres entre puissants de ce monde et l'utopie se révélait difficile à atteindre. Pleins de rebondissements, les trois parties ont chacune leurs enjeux en plus du fil directeur. Alors il est où le loup ?



Par rapport au résumé, je m'attendais à me retrouver devant un roman autour de la terraformation, une trilogie Kim Stanley Robinson-like. D'autant que les sujets technologiques sont bien abordés mais trop vite survolés. En outre, j'ai trouvé les délais (une dizaine d'années) pour le développement technologique bien peu réaliste renforcé par ce découpage par courte période qui élude parfois alors que j'aurais voulu plus de détails. La dernière page tournée, le pourquoi de cette émergence soudaine des Hauts Potentiels Intellectuels ne trouvent pas de réponses, alors que cette thématique aurait été très intéressante à développer car originale. La fin du livre avec ses annexes apportent un plus sur l'univers, en détaillant les problématiques sociétales, mais cela arrive bien trop tard et aurait dû à mon sens être intégré dans le récit.

Écrit à 4 mains, les différences de style se font tout de même ressentir, l'un étant adepte des phrases courtes, l'autre aimant les phrases à rallonges...



Dernière "broutille" qui m'a sûrement fait sortir de l'univers, les nombreuses coquilles et absence de mots, une relecture n'aurait pas été du luxe, l'éditeur n'a clairement pas fait son travail.

J'ai signalé à l'auteur les nombreux bugs que j'ai rencontré, l'édition epub a été corrigée rapidement. Malheureusement, il semblerait que la version papier ne soit pas exempt de ces erreurs, je vous conseille donc fortement de lire ce roman en version électronique.



Tout cela mis bout à bout font que je suis passé à côté de l'histoire, de mon fait en ayant voulu y voir un livre qu'il n'était pas, et aussi du fait de l'éditeur.

Reste cependant un bon thriller martien, sortant des sentiers battus.
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1 et 1 font 11

Pourquoi la France a t'elle arrêté ses essais nucléaires durant un an à Mururoa ?

Dans cet univers uchronique, la réponse est OVNI.



Des nazis, des extraterrestres et une uchronie. Sur une thématique usée jusque la corde (mais qui a la saveur de la madeleine), les enlèvements extraterrestres, l'auteur tire son épingle du jeu.

Déjà, il nous pont un personnage auquel on croit, bien réel, un photo-reporter de guerre dont l'histoire nous est dévoilée peu à peu.

Ensuite, sa légère uchronie permet de créer un univers au service de l'histoire - mais qui a malheureusement un potentiel trop peu exploité. Les deux époques, 1944 et 1969, sont bien articulés et permettent de donner de l'épaisseur et de la crédibilité.

Et le twist final qui permet de relativiser tout le récit.



Je me suis laissé emporter très facilement dans cette aventure d'enlèvement qui, par rapport à nombre de textes, m'a semblé très plausible. L'auteur va à l'essentiel et on a hâte de découvrir le fin mot de l'histoire.



Le texte est disponible gratuitement, il suffit d'en faire la demande à l'auteur via son site : https://jc.gapdy.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=28
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Les ajusteurs

Plutôt que de chialer sur le malheur du monde, pourquoi ne pas le changer ?



An 5200, ce qui veut dire que nous avons passé le cap du changement climatique. Enfin, pas tout le monde, certains profitent de la vision du soleil, mais la majorité croupissent sous le smog et dans la puanteur. Les inégalités demeurent puissance dix, les zones de non droit sont la règle.

Comme toujours, Il y a bien 2-3 illuminés qui pensent et veulent changer le monde. Or ces 2-3 se sont organisés et ont les moyens de le faire, du moins à leur niveau, des sortes de Robins des bois des temps modernes.

Voilà pour l'ambiance générale qui sert d'intrigue a ce whodunit du futur.

Arrivé là, tu te dis que cela a été lu de nombreuses fois et tu n'auras pas tort. Reste alors le plaisir de lecture et là, c'est jackpot. L'auteur arrive à nous poser des intrigues retorses en peu de page, à nous dessiner ce monde en creux, loin du didactisme. Des personnages atypiques, loin de la norme établie, qui font partie intégrante des histoires. Le plaisir avant tout. Une fois lu les trois missions suicide, on se dit déjà.



Un monde noir mais nous sommes ici dans le solarpunk et le hopepunk. Cependant, nous n'y trouvons pas de bienveillance sirupeuse, le changement oui, mais sans grandiloquence, à niveau purement humain. Avec la fameuse question : faire le bien permet il de faire le mal ? A toi de te faire ton avis devant cette interrogation dont le livre qui n'apporte pas de réelle solution. Chacun voit midi à sa porte... Une once d'espoir dans ce monde cyberpunk.



Il s'agit d'un cycle de trois livres pouvant se lire de manière indépendante qui présenteront chacun des personnages de cette organisation de justice sociale.

Publié gratuitement en numérique il y a un an, du moins les deux premiers épisodes (mes avis ici : 1 et 2), un éditeur a trouvé que cela valait le coup que le livre paraisse en librairie. Désormais, tu devras payé pour lire ce roman fix-up . Mais tout cela est de ta faute, je t'avais prévenu de la qualité alors tu ne peux t'en prendre qu'à toi même...



Un petit mot sur la couverture dont je suis loin d'être friand, je trouve que les couvertures maison de l'auteur avait plus de gueule et reflétaient plus le contenu.

Avis réalisé dans le cadre d'un service de presse.
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Les Gueules des Vers

Gueule du temps et Vers de l'espace s'affrontent dans un voyage sidéral et sidérant, avec les humains comme spectateurs.



Voilà un livre qui débute très mal : vous savez que si à la fin vous appréciez l'histoire, il vous sera impossible de le chroniquer et d'en donner l'envie comme le fait Franck Selsis dans la préface.

Ne reste qu'à espérer que le voyage se passe mal...

Ce que les premières pages confirment : l'histoire d'un gosse de riche qui s’acoquine avec un pauvre ado, tout en essayant de berner sa nounou de garde du corps. Et, triste coup du sort, le malheur s'abat sur eux via des pirates de l'espace. Bref, lu, relu et re-relu. Problème, tout ça tient en 20 pages et il en reste 360. Mais quel reste ! 380 pages bien tassés dévorées en trois jours.



Le space opera, c'est le fameux Sense of Wonder, le "merveilleux vertige" comme le dit Franck Selsis (Selsys - SysSol) dans sa préface, celui qui vous emporte dans l'histoire pour vous laisser pantelant lors de la dernière page tournée. Toute la quincaillerie du space opera est présente : IA, Vaisseaux spatiaux, Lutte de pouvoir, Espace intergalactique, Concepts physiques et forcément, un soupçon de pirates de l'espace. Nous sommes dans la hard SF, compréhensible, mais l'auteur ne s'y attarde pas trop, préférant nous perdre dans les méandres tortueuses de ces gueules de vers. Ici, il n'est pas question de singularité technologique, mais bien de singularité physique. Qui sont ces vers aux propriétés inconcevables ? Face à ce mystère, Dick Hanson va devoir se démultiplier pour tenter de comprendre l'énigme de sa vie. Ajouter à cela une trame temporelle facétieuse, et vous avez une intrigue qui ne cesse de prendre de l'épaisseur, des personnages dont la psychologie s'affine au fil des pages, une dualité au gré du périple. Mention spéciale au personnage de Colorado, à l’intelligence hors du commun. L'auteur joue avec le lecteur, entre les sauts en arrière, dans le futur et cela fonctionne à merveille. Bref, cela débute par une histoire linéaire pour s'étoffer peu à peu et devenir très complexe. Si vous aimez le space opera et désespérez du peu de talent francophone dans ce genre, jetez vous dans la gueule de ce roman.



Moi pour qui les voyages dans l'espace laisse souvent froid, j'ai attrapé quelques suées lors de ce voyage, grâce surtout à cette trame temporelle fourbe et la duplicité des personnages. Je ne dévoile pas plus les tenants de l'histoire, préférant vous laisser la surprise de la découverte.

Dans le dernier tiers, quelques petits défauts : certaines hypothèses sur les gueules de vers sont discutées entre les protagonistes, dont l'une plus probable, mais cette dernière sera tut au lecteur. Donc nous voguons dans l'expectative et ce mystère agace plus qu'il ne happe. Certaines choses restent assez peu développées, comme l'histoire des androïdes ou la géopolitique. Cela donne de l'épaisseur à l'univers mais frustre par son côté léger. D'autres tomes à venir qui viendront peut être ou pas combler les trous. De petits bémols qui ne remettent pas en question la qualité de l'ensemble.



380 pages bien denses, compléter par une petite préface qui donne envie de plonger dans ce roman sans en déflorer l'intrigue, un lexique et une petite chronologie, voilà le genre de petit plus que j'aime découvrir, surtout en grand format.

Dernier avertissement, à lire ce livre, vous risquez d'être happé par une de ces gueules et en ressortir ahuri quelques heures plus tard.
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Inhumaine contrebande

JC Gapdy fait d'ordinaire dans le complexe. Ou, disons, dans le "déjanté contrôlé" (je pense à son diptyque : "Les Gueules des vers" et "L'Enfer des vers", parus chez Rivière Blanche - le second tome étant particulièrement réussi). Mais il sait aussi faire dans le simple (comme avec "La Reine du diable rouge", paru chez Pulp Factory ou nombre de ses nouvelles).

Petite parenthèse, il est dommage qu'Armada n'inclue pas la bibliographie de son auteur dans cet opus...

Mais bref : cette "Inhumaine contrebande" (et la nouvelle accessoire, "Le Fil du rasoir" qui se déroule dans le même univers, que je n'ai pas pu m'empêcher de me procurer) est un petit régal.

L'idée est-elle neuve ? Non. Il s'agit d'une suite de missions menées tambour battant par un couple de guerrières, assistées d'une étrange gamine (n'en disons pas plus pour ne pas spoiler). Et cette "familiarité" est un atout, car, à la lecture de ces aventures, nous ne pouvons empêcher notre imaginaire de faire appel à ses souvenirs SFF, pour appeler à la rescousse toute une floppée d'autres d'héroïnes guerrières d'hier et d'aujourd'hui (que je ne ne citerai pas, de peur d'en oublier !).

L'atmosphère qui se dégage ainsi de la lecture de ce roman fonctionne à merveille. Les images s'imposent d'elles-mêmes. Et, nostalgie et talent du conteur obligent, la dernière page à peine refermée, on en redemande !
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Kei Arcadia, tome 1 : L'ombre du Kaizoku

Tout bon space opera qui se respecte doit, parait-il, comporter des capes et des épées. Cahier des charges rempli ici : on retrouve des pirates, mais aussi une cape d'invisibilité ! Mais est-ce suffisant ?



Pas pour moi.

Et c'est "enfin" un texte de Jean-Christophe Gapdy que je n'ai pas apprécié, alors que ces histoires m'ont toujours transporté. Bref, l'auteur est faillible, donc humain !

Pourquoi n'ai je pas frétiller de la queue ? Parce que c'est nul !

Tu trouves cela lapidaire et insuffisant comme raison, alors c'est parti.



Nous sommes ici dans le bon space opera avec de la pulp à l'intérieur. Tous les marqueurs sont présents : vaisseaux, pirates, abordage et autres fusils de l'espace. Mais ce n'est pas du tout le genre que j'aime.

Il y a aussi une autre raison, un simple terme qui parsème le texte, un "pitaine" qui m'hérissait les oreilles et à chaque fois me faisait sortir de l'ambiance.

Et soyons honnête, si je te dis que c'est nul, c'est surtout car il n'y ai fait aucune référence à un certain K-9 ou chien de l'espace. Ego quand tu nous tiens...



Mais faut-il jeter le bébé avec l'eau du bain ? Pas forcément.

Si tu aimes le pulp et que tu peux faire abstraction des 5 pitaines du texte, je pense que tu peux apprécier.

Déjà il y a un univers , celui de syssol, contraction de notre système solaire dans un futur éloigné où l'humanité a essaimé, et où la technologie permet de voyager sans problème. Clones, Cyborgs et androïdes font désormais partie du quotidien et sont parfois même reconnu comme humains.

L'auteur y a ajouté un côté moderne que je ne peux pas trop vous dévoiler sous peine de spoil éhonté. Disons qu'une certaine interrogation éthique et sociale est présente.

Pulp oblige, l'esprit feuilleton est présent. La première aventure trouve bien entendu sa résolution mais laisse des zones d'ombre qui trouverons leur résolution dans les futurs épisodes.

Et si tu es fan d'Albator et consort, plonge dans Kei Arcadia, truffée de références diverses et variées.



Et dernière raison de tester : c'est gratuit : Il s'agit d'un hommage au Galion des étoiles, un site web SF participatif. Cependant, pas besoin de fréquenter ce clan avide de vieux rhum pour s'y plonger : il s'agit surtout de clins d'œil qui n'empêchent nullement la compréhension.

Chaque épisode est mis en ligne gratuitement, l'un des seuls impératifs et de laisser un commentaire sur le texte afin de débloquer la suite de l'histoire.



La nouvelle est disponible en téléchargement libre au format epub, pdf et awz3.

https://jc.gapdy.fr/index.php/livres-parutions/kei-arcadia-une-aventure-du-galion-des-etoiles/episode-1-l-ombre-du-kaizoku



Et la page dédiée au texte sur le site du Galion des étoiles afin de laisser un commentaire :

https://www.legaliondesetoiles.com/Kei-Arcadia-Episode-1-L-Ombre-du-Kaizoku_a4130.html
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L'enfer des vers

Les vers, c'est d'enfer !



Il y a un an et demi, je faisais la connaissance avec le premier roman d'un jeune auteur, Jean Christophe Gapdy et ses gueules des vers, un premier tome plein d'ambition avec une trame temporelle fourbe due à des trous de vers. L'enfer des vers vient clore ce diptyque.

Le premier tome étant bien dense en événements et en personnages, la bonne surprise vient d'un résumé complet d'une dizaine de pages. Ouf !



L'histoire en deux mots : un trou de ver est découvert dans notre système solaire permettant d'explorer d'autres univers (d'autres parties de notre univers ?). Mais problème, une fois passée cette gueule, en revenir est problématique, il peut se passer des années avant de voir un vaisseau réapparaitre. En outre, il semblerait que ceux qui en reviennent ne soient pas tout à fait les mêmes, saloperie d'univers multiples ! Nous voilà donc avec des versions différentes des mêmes personnages.

Pour nous simplifier la tâche, les persos sont nommés de manière différente, les chapitres indiquent la période et l'univers, mais l'auteur reste un tantinet taquin, ce qui fait le sel du récit.



Alors que le premier tome jouait avec les paradoxes temporels, nous voici plus en face d‘univers multiples et ses conséquences. L'auteur nous interroge aussi sur ce qu'est l'identité à travers les humains dupliqués, mais aussi des clones ou des androïdes. Le parallèle entre la construction de l'identité humaine/clone/androïde est bien amenée et permet de s'interroger sur la construction de la personnalité. Cette problématique est très bien menée, d'autant que personne ne sait si il est l'original ou la copie. Ajouter à cela un temps distordu, nos protagonistes auront fort à faire pour se sortir de cet enfer.

L'univers SysSolien est toujours aussi touffu et crédible, c'est gigantesque en terme de worldbuilding, ce que confirme une chronologie des principaux évènements et le lexique.





Cependant, j'ai un peu moins apprécié ce tome pour diverses raisons. La première, c'est qu'il n'y a plus l'attrait de la nouveauté. J'ai trouvé aussi qu'il manquait un peu d'émerveillement par rapport au tome 1, même si les derniers chapitres renouent avec en nous montrant la gueule des gueules, l'espace temps déchiré vers une nouvelle forme de physique.

Et dernière chose, l'auteur en rajoute parfois un peu trop dans la complexité de son histoire, au lieu de se pencher sur le récit et amener plus facilement le lecteur avec lui. Il faut donc avoir l'esprit à sa lecture pour ne pas se perdre dans les méandres de l'espace-temps.



Mais bon, on va pas cracher dans la soupe, c'est assez rare qu'un auteur français arrive à rivaliser avec ses condisciples anglo-saxons, et nous offre un space-opera plein d'ambition, à la limite de la hard SF, avec un univers dense qui laisse augurer d'autres romans dans ce/ces système solaire du futur.



Et dernière chose, un roman qui ose en quatrième de couverture et en ouverture dire qu'il vaut mieux allez lire le premier tome, c'est assez rare pour être saluer.



Critique réalisée dans le cadre d'un service de presse.
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Kei Arcadia, tome 2 : Retour vers Calypsiao

Tu aimes les histoires bien ficelées ?

Tu aimes les univers crédibles ?

Donc tu aimes Kei Arcadia !



Alors que le premier épisode n'avait pas eu mes faveurs, cette seconde aventure allait me permettre de répondre à cette question primordiale : vais je continuer le périple de ce feuilleton ?

Et à mon plus grand étonnement, la réponse est OUI.

L’ombre du Kaizoku était un bon vieux space opera de capes et d'épées, Retour vers Calypsiao nous propose un space opera bien de nos jours nous montrant toute la palette de l'auteur.



Moins de fureur ici, on se pose et on prend le temps de découvrir la complexité du personnage principal et de ses comparses. Et une révélation va bouleverser les certitudes établies.

En peu de pages, l'auteur dessine un univers crédible et cohérent, avec ses relations "spatiopolitiques". Un background loin du carton pâte, qui n'est pas là que pour le décorum. Et un robot tardigrade fait son apparition et nous promet de bons moment pour la suite.

Seul bémol, j'étais à tel point plongé dans les aventures que je suis frustré de devoir attendre la suite.



La nouvelle est disponible en téléchargement libre au format epub, pdf et awz3 sur le site de l'auteur
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Les Gueules des Vers

Une space opera/hard SF d'une ambition énorme qui tient jusque la fin.

Et c'était pas gagné.

Le début ne m'avait pas du tout séduit; les premiers chapitres "narrés" par 2 gamins de 14 ans m'avaient laissé totalement froid...

Heureusement le bouquin bascule très vite dans totalement autre chose.

Alors attention, ce n'est pas un livre que je conseillerai à ma femme. C'est un livre pour initiés, pour gens du sérail... si vous n'avez qu'un gout assez lointain pour la SF, vous risquez de bien vite l'utiliser pour caler le vaisselier de mémé. Par contre si vous aimez les concepts SF pointus (j'en suis), vous vous fanerez ces 380 pages sans difficulté.

L'intrigue est très riche, complexe; à tiroir... de temps en temps, j'étais aussi paumé que les personnages, alors tu lis la suite pour comprendre. La fin est pleine de "twists", j'ai bien aimé ce vertige spatio-temporel ou on ne sait plus qui est où, quoi, l'inverse voire les deux . Rien à voir et pourtant sa lecture m'a remémoré "La vie est un Songe" de Calderón que je m'étais tapé en première L. Rigolo.

Certes quelques défauts aussi, certains choix dans le vocabulaire m'ont parfois fait grincer les ouïes et des ruptures dans le traitements des personnages sont à certaines occasions trop abruptes pour ne pas passer comme opportunes... mais bon ok je chipote un peu.



Globalement, une très belle lecture SF pleines d'idées et de trouvailles. Si vous aimez Reynolds ou Mcauley, il n'y a pas de raison pour que vous n'aimiez pas celle-ci.
Lien : https://www.facebook.com/gap..
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