Aujourd'hui, je vous parle de 5 romans qui m'ont fait voyager
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? Livres cités
- Les larmes d'Aral, de Jérome Delafosse
- J'ai laissé mon coeur dans les brumes d'Edimbourgh, de Carolina Lozano
- Alpha & Omega de Patricia Briggs
- If I should die, d'Amy Plum
- Les étoiles de Noss Head de Sophie Jomain
Chaines/blogs cités :
Layney (initiative du Rdv ): https://www.youtube.com/user/gingerre
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Klimov quitta bientôt la route et s'engagea sur une piste qui menait vers le nord. Au bout de vingt minutes, ils virent surgir des silhouettes sombres et massives posées au milieu de la steppe glacée.
Des navires... Des navires gigantesques aux flancs éventrés gisaient échoués, évoquant des léviathans assoupis dans le silence.
Un cimetière marin irréel perdu au large de l'ancien lit de la mer d'Aral.
Un vent puissant des hauts plateaux s'engouffrait dans les coursives rouillées, s'enroulait autour des passerelles décapitées, faisant mugir les carcasses de ces fantômes postapocalyptiques. Sur les étraves rongées par le sel, on pouvait distinguer les noms à demi effacés des anciens cargos et le long des coques des chameaux laineux aux naseaux fumants s'abritaient des bourrasques de neige que rien ne semblait pouvoir stopper.
Ces images de mort étaient connues, mais le papier glacé des magazines avait le pouvoir de les maintenir à distance. Y être physiquement confronté était une toute autre affaire. Aucun des passagers de la voiture ne prononça le moindre mot, comme si devant un tel spectacle de fin du monde le langage n'avait plus cours.
Elle marchait sous les nuages de fer, le long du talus, regardant ses pieds fouler la terre. Sa terre natale. Elle ne l'avait plus revue depuis seize ans.
Lorsqu'elle releva les yeux, elle vit droit devant elle, les clôtures grillagées surmontées de pelotes de barbelés, les hauts murs de béton, les miradors vitrés, les blocs H, où étaient morts Bobby Sands et les grévistes de la faim... A moins de cent mètres se dressait Long Kesh, la sinistre prison des soldats de l'IRA, une des plus redoutées et des mieux gardées d'Europe.
D'une manière ou d'une autre, elle devait trouver le moyen d'y pénétrer.
Alors qu'elle était recherchée par tous les flics d'Irlande, c'était dans cette geôle, ce lieu de mort, qu'elle venait chercher son salut.
Il est immobile. Le temps s'étire, heures, minutes, secondes se mêlent en une droite infinie. Il n'a plus de corps, il n'est plus qu'une âme secouée de frissons, un regard tremblant rivé sur les lumières d'or.
C'est alors qu'apparaissent les yeux verts, les cascades de boucles cendrées. Elle est seule sur le marbre clair. Nathan se lève et s'élance sur la chaussée, le vent glisse sur sa peau. Il franchit la porte, pénètre dans l'atrium. Tout se ralentit. Des visages blancs, masques de cire et d'inquiétude, se dérobent à son regard. Le monde qui l'entoure s'efface peu à peu. Elle est accoudée à la réception, drapée dans une tunique blanche. La salle tournoie, le décor se vrille autour de lui. Il trébuche, se relève. Deux hommes marchent dans sa direction, mais ils s'arrêtent sans prononcer le moindre mot comme s'ils prenaient conscience que quelque chose ne cadre pas, que la situation dépasse la simple intrusion d'une épave dans l'établissement. Des braises ardentes de douleur le griffent de toutes parts, ses mains se crispent, glacées sur ses avant-bras. Il ne sent plus le sol sous ses pas aussi légers que la mort. Puis elle se retourne, le voit et tout se fige.
Seuls restent les yeux de jade qui dansent dans ses ténèbres... Un bras glisse autour de sa taille...
Après il ne se souvient pas.
C'est alors qu'apparurent les îles du bout du monde, grises et acérées, telles de larges couronnes de pierre s'élançant fièrement vers le ciel.Tout autour, la banquise morcelée couvrait encore le noir de l'océan. Nathan songea à un parvis d'albâtre veiné d'onyx.
Comme les nappes de brume qu'il traversait, sa vie semblait se dissoudre à mesure qu'il respirait. Son seul lien avec la réalité était le volant qu'il tenait entre ses mains. Au loin, les contours aigus des palais de la forteresse médiévale émergèrent de la nuit. Il était arrivé.
Dans le cas présent, la méthode qui nous intéresse s'appelle l'EMDR, en français ça signifie Désensibilisation et Retraitement par les mouvements oculaires. C'est un procédé révolutionnaire qui agit sur le retraitement des souvenirs traumatiques. En suivant une diode lumineuse ou une baguette manipulée par le praticien, le patient évoque son passé jusqu'à replonger véritablement dans la situation dramatique qu'il a vécue.
Il l'avait caressée du regard jusqu'à sentir éclore en lui le ravissement de la vie comme une étoile au cœur de ses propres ténèbres.
Une sorte d'oiseau au bec fin et courbe... Ces tapisseries étaient en bonne place chez le tueur.
Il leva le visage vers Woods. Son regard brulait :
- Oui, Roch a dû le ramener de ce fameux voyage...
C'est énorme, Nathan, cela signifie qu'Elias se trouve...
-Où ?
- Mais en Egypte, à Alexandrie !
-Alexandrie ? Comment ? ...
- Ces icônes, ces icônes de saints bibliques sous forme animale sont uniques, Nathan. Elles sont une des caractéristiques de la liturgie copte... Seuls les Chrétiens d'Egypte utilisent ces symboles polythéistes totalement réprouvés et considérés comme blasphématoires par Rome.
- Les Coptes ?
- Oui. S'ils représentent les disciples avec des têtes de chacal, de serpent ou d'oiseau, c'est parce qu'ils sont les descendants du peuple de la Grande Egypte. Ceux qui adoraient Thot, Anubis, Amon- Râ. Ils sont les héritiers... des pharaons.
Les moines qu'évoquait le sage ne pouvaient être que ceux qu'il traquait.
Les anges des sables, du vent, de la lumière et de la nuit.
Les gardiens du Cercle de Sang.
Celui qui descend dans ce trou perdra à jamais son âme...
Les mots de Jean-Baptiste qui l'avaient fait sourire à présent lui glaçait le sang. Un long frisson secoua ses membres. Pour la première fois depuis le début de son enquête, Nathan se sentait pénétré par la peur.
Une peur suffocante.