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Critiques de Kaa (33)
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Criant de vérité

David Grandfons est un écrivain célèbre qui après avoir rencontré une jeune sculptrice étrange , va trouver une main en or qui en fait est celle d'une jeune femme décédée récemment .

La suite va l'entrainer dans une histoire de fou ou un trio de dingue fabrique des sculptures plus vraies que nature ...

Quand la mort recherche à fixer la vie .



le roman commence comme une un thriller , puis tourne dans le gore et la folie .

L'histoire est plaisante à lire pour le genre et la région Auvergnate est bien décrite .

Pas un roman inoubliable , Kââ nous a habitué à un peu mieux , mais ça se lit bien .

Une collection qui propose une trentaine de volumes .



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Dîner de têtes

Le juge d’instruction Renaud Klodarec se retrouve au centre d’une affaire de victimes guillotinées dont les têtes sont retrouvées dans des cartons à chapeau abandonnés.

L’angoisse s’installe par une ambiance et, en alternant le point de vue des forces de l’ordre et celui du tueur en série, la tension apparait avec les chasses hasardeuses et les meurtres éclairs dont le jeune Khader désœuvré est témoin, sa fascination face au vieux tueur le menant à la complicité. La psychologie efficace ancre le récit dans un réalisme de la psychopathie qui lorgne du côté du fantastique sans jamais y céder. C’est une conjugaison de simplicité de l’horrible et d’humour froid sur le thème de la perte de l’innocence et de la folie naturelle, avec un fond de psychose sur la peine de mort et une homosexualité larvée. Kââ déroule cette histoire courte tout au long d’un plan macabre qui semble irréversible, ponctué d’érotisme sadique et de terrorisme mental, joue avec les concepts en visant l’amoralité crasse par ses personnages complètement vrillés.
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Et puis les chiens parlaient

Nathan Waastresseles, un étudiant sans conviction et sans avenir, se traine dans Paris. Un jour, le voici convoqué chez le notaire : ce dernier lui apprend qu’il hérite d’une île perdue dans le Pacifique. Sans beaucoup hésiter, Nathan se rend sur place. Là, il rencontre un Japonais qui vit en reclus depuis la seconde guerre mondiale, assiste à des expériences bizarres et découvre que les chiens, scientifiquement modifiés, peuvent parler…

Prof de philo et auteur de romans populaire, Pascal Marignac (1945 – 2002) a signé sous différents pseudonymes : Kââ, Corsélien (chez Gore) et Behemoth (chez Maniac). ET PUIS LES CHIENS PARLAIENT constitue l’unique incursion de Marignac dans la science-fiction, le roman ayant trouvé sa place dans la mythique collection « SF » du Fleuve Noir (dans la branche « mystère »). Toutefois, celle-ci ne semble qu’un prétexte à conférer une étrangeté supplémentaire au récit. Le bouquin, en effet, reste essentiellement un roman d’aventures exotiques nimbé de mystère avec un côté Docteur Moreau assumé. Le tout se lit sans déplaisir mais ne peut prétendre égaler les productions « gore », bien plus inventives, de l’auteur.

On passe toutefois un bon moment dans cette île du Pacifique avec ce livre divertissant. Le lecteur regrette simplement que Marignac n’ait pas développé davantage un récit assez linéaire qui manque quelque peu de suspense ou de rebondissement pour emporter complètement l’adhésion. Mais le côté saugrenu des situations et la plume de l’auteur suffisent à rendre l’ensemble agréable.


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Il ne faut pas déclencher les puissances noct..

Kââ est un auteur que je ne connaissais pas, je découvre son écriture et son univers, est-ce que le reste de son œuvre est à l’avenant, mystère…



Ce que je peux dire, c’est que je me suis régalée avec ce roman. C’est très bizarre d’écrire cela quand l’histoire est truffée d’horreurs en tout genre… les amateurs de polars et autres livres policiers comprendrons. Ne connaissant pas l’auteur j’ai pris un risque…



Le narrateur est un gangster (braqueur) très recherché. Il a un côté touchant avec son code de l’honneur et une bonne dose d’autodérision. Il va à l’enterrement d’un vieux truand et tombe nez à nez avec un ancien copain d’école devenu flic et qui est d’humeur collante. D’autre part un autre bandit à assisté à cette rencontre. Pas bon pour sa réputation tout cela. De là vont découler une tonne d’em***** . On se dit immédiatement qu’il a la poisse et qu’il va se faire prendre dans les mailles du filet…



Après cet instant on va avoir un effet domino avec une escalade dans les degrés des catastrophes. Plus ça va et plus le narrateur va descendre en enfer. Comment tout cela va se terminer pour lui et les autres ? C’est tout l’intérêt de ce livre, savoir comment l’auteur va conclure…



Tout le long, il s’interroge sur ses motivations. Le truand devient enquêteur, c’est un comble ! et le chasseur devient le chassé… Mais que diable allait-il faire sur cette galère !



On va avoir droit à une galerie de portraits très pittoresques des gens du milieu, bandits, flic etc… sans parler des noms qu’ils portent.



Le narrateur n’a pas de nom, il joue avec des identités toutes plus fausses les unes que les autres, une seule fois son prénom apparaîtra. On devine un peu son pedigree, une aura de mystère l’entoure, ce qui augmente son charme…



Les rôles masculins ne sont pas très reluisants, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. Quand aux femmes qui entourent ce n’est guère mieux…, la rivalité, la cruauté, la trahison, l’honneur et l’amitié, peut de place pour l’amour…



Tout ce petit monde a plus ou moins des cadavres cachés dans les placards. Un personnage m’a étonné quant à ses motivations, j’ai eu des doutes tout le long… une ambigüité plane… je n’en dis pas plus.



Il y a un côté film avec Belmondo, des courses poursuites sans cascadeurs, charmeur et grand seigneur les poches pleine de billets…



On est dans les années 80 pas de doute. Il écoute des cassettes de Renault, Léonard Cohen et quelques autres…



Dans les restaurants c’est fruits de mer, tournedos Rossini, crêpes flambées etc… Vins, champagnes, Cognacs et bourbon pas de loi Evin. Quand au tabac c’est partout et part tous temps.



Le sexe, le sida n’a pas encore fait les ravages…



Quand à l’argent, on y retrouve les devises principales (Francs, francs suisses et dollars) et le vocabulaire inhérent.



Au niveau des véhicules, c’était très amusant de revoir toutes ses modèles et leur connotation. Sans parler des excès de vitesse point de radars fixes…



Pour les amateurs d’armes à feu, vous avez toute la panoplie avec leurs caractéristiques et celles de leurs munitions.
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Il ne faut pas déclencher les puissances noct..

[12/23]Un hors-la-loi instinctif tombe par hasard sur un ancien camarade de la faculté de médecine, devenu flic et empêtré dans une situation compliquée avec son beau-père haut gradé. Lorsqu’il est retrouvé refroidi quelques jours plus tard, une enquête s’impose.

Ce polar à l’action frénétique est très sombre, le héros tombe dans un engrenage contre son gré, toutes les personnes qu’il approche cessent vite de vivre, il est forcé de se protéger, entre deux clopes, un verre de whisky, une bouteille de grand cru et un repas pantagruélique, des malfrats et petites frappes de Paris et province. La solitude est soulignée par l’utilisation de la première personne dans le récit, les plaisirs de la table deviennent biture et mélanges instables, prouvant que l’homme est fondamentalement seul, bien avisé d’exercer le doute continuel et la paranoïa ancrée. Le protecteur de la jeune femme innocente doit philosopher, ou plutôt jouer avec les concepts pour encaisser le contexte, une enquête pas très simple et d’une noirceur absolue avec des méchants gratinés. Le personnage principal gagne en profondeur en trainant un léger spleen, hanté par des souvenirs de son ancienne vie, mais sont surtout mis en avant les fusillades et l’instinct de conserve.

[09/21]Dans Il ne faut pas déclencher les puissances nocturnes et bestiales les chapitres s’enchainent vite, remplis d’action explosive, de flegme nerveux, de poésie désabusée et d’apartés amusants. Beaucoup plus qu’une enquête, avec les personnages dignes d’un policier noir français et la surenchère banale de la violence, le récit décrit un voyage profond et mouvementé, d’ombre et de lumière. Ce polar est efficace, intelligent, sanglant et contemplatif, une expérience grisante et poisseuse.
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Il ne faut pas déclencher les puissances noct..

Il n'a pas de blaze,

un petit sourire narquois, cynique

le genre aventurier qui roule en Jaguar...

Raffiné, instruit, amateur de vins et de bonne chère et tout et tout

c'est lui notre élégant héros qui a la classe de son bolide !

Le voilà heureux comme tout de retrouver,

à l'enterrement d'un truand notoire,

Bruno, un ancien pote de fac devenu... flic, ben voyons...

Une rencontre de courte durée,

son ex-poto se fait descendre en pleine verdure,

en forêt de Fontainebleau.

Touché d'avoir perdu son ami si près des retrouvailles,

il s'improvise détective et mène à sa manière son enquête,

détaché de la ceinture mais plein gaz en changeant de bagnoles, de flingues et de bon resto à presque tous les chapitres...

En travers de sa route, un clodaque furax, des flics ripoux, un gros vilain,

un nubile kabyle, des gladiateurs chou, un photographe pervers

trempés jusqu'à la moelle dans des affaires louches et pas jolis jolis

Pas de bol, ils tombent presque tous comme des mouches...

lui époussette son joli costard et son magnum 357, enclenche le turbot

et roule ma poule.... ça carbure et ça pète à tire larigot.

Pascal Marignac a la langue qui siffle comme son pseudo Kââ

le serpent hypnotisant du Livre de la jungle.

J'adore son style.

Je viens de le découvrir et j'en ai pas fini avec lui

Notamment avec la La princesse de Crève.

il ne faut pas déclencher les puissances nocturnes et bestiales,

c'est sûr, c'est pas du Kââ ... raté !
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L'état des plaies

Dans une caserne de gendarmerie du Massif central, le maréchal des logis-chef Eric Le Hideux enquête sur la découverte des corps de plusieurs de ses collègues dévorés par un animal (un gros lynx ou le retour de la bête du Gévaudan ?). Mais une bête, ça ne conduit pas de Mercedes…



Pour notre militaire, c'est le début d'une descente aux enfers, à en perdre la raison.



Corsélien impose son style unique, reconnaissable les yeux fermés (enfin façon de parler). Son écriture travaillée, ses personnages torturés marquent le lecteur. Ici, il n’y a pas de place pour les stéréotypes.



Avec cette entrée dans la collection Gore, l’auteur se place sans difficulté parmi les meilleurs. Et ce n’est qu’un début…
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La princesse de Crève

Dans Lire, interpréter, actualiser. Pourquoi les études littéraires ?, Yves Citton introduit la nécessité des lectures actualisantes ainsi :



« Imaginons une « république moderne », quelque part en Europe, dans laquelle un candidat à l'élection présidentielle fasse la déclaration suivante, pour expliciter son « projet de civilisation » et pour répondre à une question portant sur le financement des études universitaires: « Vous avez le droit de faire de la littérature ancienne, mais le contribuable n'a pas forcément à payer vos études de littérature ancienne si au bout il y a 1000 étudiants pour deux places. Les universités auront davantage d'argent pour créer des filières dans l'informatique, dans les mathématiques, dans les sciences économiques. Le plaisir de la connaissance est formidable mais l'État doit se préoccuper d'abord de la réussite professionnelle des jeunes. » Imaginons que le même candidat, évoquant le statut et la formation des fonctionnaires, ait précédemment fait cette autre déclaration: « L'autre jour, je m'amusais, on s'amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d'attaché d'administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur la Princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de la Princesse de Clèves… ». Imaginons que ce candidat, que l'on voudrait fictionnel, ait été « démocratiquement » élu Président. Et essayons de lui répondre sur la question particulière de l'utilité qu'il peut y avoir, dans une « république moderne », à étudier la « littérature ancienne » – expression dont la référence est ambiguë, mais sous laquelle on inclura les textes littéraires écrits il y a plus d'un siècle.

Essayons de lui répondre sans recourir aux fausses évidences au nom desquelles les défenseurs de « la Culture » (française) couvrent de mépris les « incultes » qui préfèrent écouter Johnny Hallyday ou voir un match de foot plutôt que lire un « grand classique » de « notre » littérature. Admettons, ne serait-ce qu'à titre d'hypothèse, qu'une chanson d'Alain Bashung, de Rodolphe Burger ou de Tim Kinsella puisse être aussi esthétiquement riche qu'un sonnet de Ronsard. Loin de rejeter la question même comme sacrilège, et de traiter de « barbares » ceux qui oseraient la poser, tentons de comprendre à quoi peuvent servir les études littéraires au sein des évolutions actuelles de nos formes sociales. Faisons-nous barbares pour envisager ce que même les barbares pourraient gagner à lire La Princesse de Clèves. »



J’avoue ne pas avoir lu La Princesse de Clèves mais m’être rattrapé avec La princesse de Crève de Kââ. Datant de 1984, ce roman policier de Kââ a été publié de nouveau grâce à la carte noire offerte à Jérôme Leroy par les éditions de La Table Ronde dans la collection La petite vermillon.



Dans sa préface, Jérôme Leroy dit de ce livre de Kââ : « Sur une affaire d’évasion fiscale et de groupe d’extrême droite, Kââ met ici la même minutie à nous décrire un cadavre qui brûle, une scène de triolisme, une vieille rue de Bruges, une sonate de Bach, les yeux gris d’une femme traquée et amoureuse. » (p. 7)



Le contexte du roman reste toujours d’actualité - évasion fiscale et extrême droite - même si certains éléments sont dépassés - les marques de voitures par exemple. En soi ’intrigue n’est pas des plus originales mais c’est avec plaisir que l’on suit les pérégrinations du personnage principal, adepte aussi bien de philosophie - l’auteur a été professeur de philosophie - que d'armes à feu - Kââ fait davantage siffler les balles que les serpents même si, dans cette France giscardo-mitterandienne, les pourris abondent - et accompagné de deux princesses, Michelle et Delphine, l'une blonde et l'autre brune, à travers la France, la Belgique, le Luxembourg et l’Italie.



C’est violent, et parfois même gore, l’humour est noir et glacé, à l’opposé des rapports physiques liant l’aventurier, la blonde et la brune, et pour ne rien gâcher, le tout est bien écrit - il y a quelques formules bien senties et quelques procédés littéraires assez audacieux. La princesse de Crève penche autant du côté d’Eros que de celui de Thanatos et, au final, princesse rimera avec tristesse car il ne saurait y avoir deux princesses.



La princesse de Crève est un très bon roman noir à l'ancienne à lire et/ou relire - et quand, ma pile à lire sera moins haute, je lirai La pincesse de Clève.
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La princesse de Crève

Un électron libre s’en prend aux criminels, pas de quoi faire de lui un saint mais il a le flegme de l’intelligence et un sens aigu de l’esthétique. Justement, dans un restaurant il rencontre une femme au charme mystérieux, au point d’avoir des tueurs à ses trousses.

Le côté polar intense, alliant balistique et sensualité, est maximisé par l’utilisation de la première personne du singulier, donnant à entendre les réflexions d’un héros naturellement paranoïaque mais indéfectible épicurien, prompt à utiliser les calibres, enchainant clopes et whisky, cerné par la gent féminine fascinante, entouré par des criminels plus ou moins présomptueux. La référence régulière à la philosophie apporte à l’histoire une sorte de recul blasé alors que l’humour plein de verve donne au savoir académique des illustrations intelligemment iconoclastes. Pour éviter la simple accumulation de poursuites et de fusillades, l’action pourtant très soutenue est encadrée par une enquête à la fois policière et judiciaire menée par des personnages à la caractérisation intense, rendant ce roman trépidant et raffiné avec un constat amer sur l’humanité.
Lien : https://lesbouquinsdyvescalv..
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La princesse de Crève

J'avais hâte de lire mon second Kââ et surtout de retrouver sa série

avec son aventurier sans blaze, amateur de bons vins, de philo, expert en belles cylindrées toujours armé jusqu'aux dents qu'il a d'ailleurs fort éclatantes. Ce coup-ci, le voilà en charmante compagnie d'une blonde qui ne manque pas de jugeote et d'une brune amazone qui chevauche une Kawasaki et d'autres dadas ...

Un trio choc qui a le ticket chic pour affronter des peaux pourris !

Ce néo-polar stylé des années 80 ne manque pas de souffle.

Il cavale au son de la langue bien tournée de kâa, cynique à souhait,

et des balles perdues qui fusent à tous les coins de page tirées par un héros très très détendu..

La princesse de Crêve, pas pris une ride !
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La princesse de Crève

Très bon roman d'un auteur trop tôt disparu , même si l'intrigue est moyenne , on assiste à une course poursuite sanglante , de la Belgique à l'Italie;les cadavres sont nombreux ,avec un héros malfrat , mais bien sympathique malgré tout , amateur de bons vins , de grosses voitures de femmes et d'armes en tout genre ...
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La princesse de Crève

Un concentré d'écriture efficace et d'humour glacé.
Lien : http://www.lexpress.fr/cultu..
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Le bruit crissant du rasoir sur les os

« Bruit crissant du rasoir sur les os » est le numéro 61 de la collection Gore. Corsélien alias Pascal Marignac avait déjà réussi son entrée dans la collection avec « L'état des plaies », un Gore de très bonne facture. Il enfonce le clou avec ce présent roman au titre évocateur.



Christophe est médecin de campagne à Nantigny. Un jour, il découvre un foetus de sept ou huit mois sur son bureau, avec un message « Voici ton oeuvre, avorteur maléfique. » Bizarre, d'autant qu'il n'a jamais pratiqué d'avortement. Puis, c'est sa trousse de médecin que Christophe trouve couverte de sang dans le coffre de sa voiture. Ajouter à cela, des séminaristes, chaussés de rangers (??) sous leur soutane, qui font du footing en pleine canicule. L'un d'entre eux meurt d'épuisement sous les yeux de Christophe. Plus tard, c'est un utérus que ce dernier trouve dans son réfrigérateur, avec un mot « Voici le ventre de la putain ». Lentement, notre médecin perd pied …



Comme dans « L'état des plaies », l'écriture est de qualité mais certaines phrases sont confuses :



« Pour, le moment, le médicalisme bien scientiste qu'on avait inculqué à Christophe nageait très au-dessus de considérations qu'il aurait dites métaphysiques et dérisoires. » ou encore « Elle fixait quelque chose à droite de la chose insensée, d'un sens de l'histoire qui déguerpissait du réel pour se forger autrement, d'un complot cosmique, il ne savait plus quoi, Christophe. »



Mais bon, on ne va pas reprocher à un Gore d'être trop sophistiqué.



La fin du récit est apocalyptique avec des scènes horribles :



« On avait enlevé comme posément les viscères et cela faisait un grand trou très noir au milieu de ce corps… Une chose coupée en deux par l'absence de tripes. Et Christophe continuait à hurler, mais ce hurlement avait renoncé à sortir de sa bouche. »



Et surtout, la scène où un homme se retrouve tous muscles apparents, sans épiderme ni derme (enlevés au scalpel) :



« Elle avait laissé à Nazareth la peau des mains et des pieds : cela lui faisait comme des gants et des chaussures, et il ne saignait pas. Travail d'expert… Elle voyait ses muscles fonctionner à chaque mouvement… Il s'étala dans la poussière et cela lui occasionnerait une infection généralisée dans les deux heures à venir, des gravillons s'étant incrustés dans les muscles sans la moindre protection. »



« Elle », c'est l'Ange exterminateur, blonde à la beauté limpide, qui découpe et décolle la peau sur tout le corps de ses victimes, encore vivantes.



Bref, voilà un Gore de haute volée avec une histoire plus complexe que la moyenne (mélange de blasphème religieux et de folie).



A noter que Dugévoy, l'illustrateur, s'est ici surpassé avec une couverture particulièrement sanglante.
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Le bruit crissant du rasoir sur les os

La littérature gore est très particulière j'en conviens, et je ne vais pas essayer de convaincre ceux qui détestent cela. Cet opus est l'un des meilleurs que j'ai pu lire dans le genre, avec une histoire "sympa" (enfin, ce n'est peut-être pas le bon terme: intéressante plutôt?), et des scènes franchement très gore, bien écrites (pour ceux qui aiment ce type de scène) - livre à conseiller à tout amateur du genre.
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Le bruit crissant du rasoir sur les os

Deuxième roman signé Corsélien pour la collection, "Bruit crissant du rasoir sur les os" fut gratifié en 1987 du prix "Gore" au festival d'Avoriaz.

Le héros est un homme avec un métier relativement commun mais bien exploité dans la trame du roman. Après le gendarme de "L'Etat des plaies" (1987) et avant le professeur d'histoire-géo de "Retour au bal, à Dalstein" (1988), ce roman a pour personnage principal un médecin généraliste installé à la campagne. Le point commun de ces trois romans est que c'est par le biais de sa profession que le héros bascule dans la peur et l'horreur.

Le récit tourne autour d'une étrange congrégation de moines dont le chef semble prendre un malin plaisir à harceler notre médecin. L'ambiance est pesante et les différents protagonistes sombrent progressivement dans la folie. Le thème de la foi chrétienne est utilisé ici de façon peu classique, versant allégrement dans le gore, notamment avec cet incroyable personnage d'ange exterminateur, aussi mystérieux que sadique, puisqu'elle a une fâcheuse tendance à écorcher vif les personnes qui se mettent en travers de son chemin.

A nouveau une réussite de la part de Corsélien.
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Lésions irréparables

« Lésions irréparables » est le numéro 106 de la collection Gore et le dernier des quatre romans, dans cette collection, de Corsélien alias Pascal Marignac.



De nos jours, Markus, un prince autrichien enlève et torture, dans son château, des anciens tortionnaires nazis devenus des vieillards. Il reproduit sur ces bourreaux de camps de concentration les atrocités commises sur les prisonniers de l’époque. Markus rencontre Naïk, une jeune touriste française venue skier en Autriche, qui devient sa complice. Oskar et Kurt, deux policiers inséparables, arrivés de Vienne, enquêtent. Quel est le motif qui pousse le jeune aristocrate à laver l’honneur de l’Autriche en massacrant ceux qui l’ont souillée ? La réponse, inattendue, s’impose à Naïk, Oskar et Kurt à la fin du livre.



Paradoxalement, si ce roman est mieux écrit que les précédents dans le sens où l’on ne retrouve pas les phrases à la construction bizarre, parfois confuses de l’auteur, le récit m’a moins intéressé. Corsélien qui avait habitué ses lecteurs à des fins de roman intenses, livre là, une histoire sans réelle évolution du début à la fin. Ses personnages principaux étaient tourmentés. Consciemment mais inexorablement, ils finissaient par sombrer dans l’horreur et la folie après une période de doute (le médecin dans « Bruit crissant du rasoir sur les os » et le professeur de collège dans « Retour au bal, à Dalstein »). Ici, les personnages sont moins nuancés. Même si le jeune prince pense parfois arrêter toutes ces horreurs et fonder une famille pour perpétuer la tradition.



Par contre, les scènes abominables se succèdent : morceau d’intestin découpé et langue tranchée donnés au chat (??), harissa versée sur les intestins mis à nu, yeux et tympans crevés, anus brûlé, empalement, chocolat versé sur le ventre pour qu’un Doberman fouille avec sa gueule les tripes de la victime encore vivante etc. Les amateurs de gore seront servis.



Moins halluciné que les précédents romans de Corsélien, « Lésions irréparables » est tout de même un bon Gore.
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Lésions irréparables

Voilà un livre qui m'a fait de l'effet ! J'ai été totalement embarquée, il est incontestablement addictif. Le suspense ne tourne pas autour de qui est le tueur, mais plutôt quels sont ses motifs, et qui sont réellement les victimes. Même si on se doute fortement de la page de l'Histoire concernée, on ne peut qu'avoir envie de découvrir l'horreur cachée sous l'horreur. Et là, la question se pose : qui est vraiment le monstre ? Le tueur est-il logiquo-sadique ou sadiquo-logique ? comme dirait Oskar.

Le prince au nom imprononçable est un personnage fascinant… c'est le prince charmant : riche, beau, doux et tout le tralala. Mais il a ce petit plus qui lui donne une autre dimension, le rendant infiniment plus intéressant… et qui forcément donne à ce fantasme une allure plus malsaine.

Les effets gores sont bien dosés, toujours imaginatifs et ces meurtres suivent une certaine logique qui les rend d'une certaine façon acceptables… car qui n'a jamais souhaité un tel retour de bâtons à ces personnes-là ? Et c'est cette confrontation aux actes en eux-mêmes qui met mal à l'aise.

La fin m'a aussi totalement convaincue, car elle fait basculer la "normalité" dans la folie, sous-entendant que tout le monde pourrait s'y laisser prendre. J'ai aimé l'intervention du personnage de la française pour cela.

Lésions irréparables donc… à tous les niveaux : pour les victimes certes, pour le monde aussi, pour tous les personnages d'une certaine façon et enfin pour le lecteur.
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Mental

Pascal Merignac dit Kâa ne faisait pas dans la dentelle. Sans ses petites touches de cynisme philosophique, sans ses références littéraires, musicales ou culinaires, ses romans n’auraient pu être que des "SAS" proprement emballés.



Mais son héros, totalement désabusé et nietzschéen à souhait, ne survit que parce qu’il place son existence au-dessus de tout autre contingences affective ou intellectuelle. Seule la certitude que la société dans laquelle il surnage est plus pourrie qu’il ne pourra jamais l’être l’exonère de tout sentiment de culpabilité. Froid, violent, très violent et souvent d’une précision morbide dans le détail de l’horreur, le livre a tout du polar pour mec machiste, bâfreur et amateur d’arme à feu. Un ensemble qui a donc, à priori, tout pour me déplaire mais qui agrippe par son diabolique savoir-faire.
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Mental

Un tueur sous le nom d’Hugues Cinquante est forcé par un chantage, mené par des aristocrates prussiens, de s’occuper d’un collègue que personne ne connait mais qui se fait appeler Mental.

Ce polar noir met en scène un personnage expérimenté en matière de criminalité et joueur de bridge, se base à la fois sur une action extrême, sur une psychologie anarchique et des criminels déjantés, sur une enquête assez complexe avec ses mystères d’une portée internationale. Toute moralité est balayée, toute différenciation par degré dans la barbarie est caduque dans ce roman collant et vénéneux, dominé par la pulsion de destruction. Kââ pousse le curseur assez loin dans le trash avec ce texte cynique, dévoilant dans une lutte pour la survie le désir naturel de liberté de tueurs indépendants plongés parmi les combines effroyables d’officines étatiques jouant avec l’équilibre du monde en écrasant les individualités.
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Mental

Pascal Marignac, né en 1945 et mort en juin 2002, est d'abord prof de philo en Bretagne avant de se lancer dans l'aventure du polar en 1984. Avec "Silhouettes de morts sous la lune blanche" et "La Princesse de crêve" au Fleuve noir, sous ce pseudonyme de Kaa emprunté au personnage du serpent dans le Livre de la jungle, il crée un aventurier sans nom qu'on retrouve encore dans "Mental". Courant après un rêve aussi inaccessible que l'or des alchimistes, d'une froideur méthodique, il cultive la manie d'autopsier les armes et les munitions à la manière des héros de Manchette. On peut l'appeler Cinquante, mais c'est un nom d'emprunt et sa véritable identité reste inconnue.

Une organisation criminelle essaie par le chantage de lui faire exécuter un contrat. La cible, c'est Mental, son frère, son double, aussi intelligent, cynique, excessif et désabusé que lui-même. Au cours de cet affrontement, on apprendra que "Cinquante" joue très bien la Ballade n°3 en la bémol majeur, opus 47 de Chopin, que le Pleyel est un piano supérieur au Steinway, et que l'énergie à la bouche d'une cartouche NATO 7,62x51 est de 3250 joules.


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