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3.88/5 (sur 30 notes)

Nationalité : France
Biographie :

La Nouvelle Revue française (souvent abrégée en graphisme NRF) est une revue littéraire et de critique.

À l'origine mensuelle et aujourd'hui bimestrielle, elle est fondée en novembre 1908, à l'initiative de Charles-Louis Philippe, avec une poignée de jeunes gens passionnés parmi lesquels Jean Schlumberger, Marcel Drouin, Jacques Copeau, André Ruyters, Henri Ghéon et André Gide.

Après un "faux départ" en novembre 1908 sous la direction d’Eugène Montfort, le premier "vrai" numéro de La Nouvelle Revue française paraît en février 1909.

De la revue naîtront en 1911 les Éditions de la NRF, placées sous la responsabilité de Gaston Gallimard, et dont Paul Claudel, André Gide et Saint-John Perse seront les premiers auteurs.

Après la période douloureuse de l’Occupation où, de 1940 à 1943, la direction officielle de la revue sera laissée à Drieu la Rochelle afin de sauvegarder les Éditions du joug allemand, La NRF renaîtra en 1953, sous la double direction de Jean Paulhan et de Marcel Arland. La revue continuera à arpenter les terres littéraires sous la vigilance de Georges Lambrichs, de Jacques Réda et de Michel Braudeau.

En janvier 2015, Antoine Gallimard relance la revue, avec un numéro de 120 pages tous les deux mois et propose une version numérique.

site officiel : http://www.lanrf.fr/
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« Il était essentiel que j'écrive ce livre : une manière d'accueillir ce qui est arrivé, et de répondre à la violence par l'art. » Pour la première fois, Salman Rushdie s'exprime sans concession sur l'attaque au couteau dont il a été victime le 12 août 2022 aux États-Unis, plus de trente ans après la fatwa prononcée contre lui. le romancier lève le voile sur la longue et douloureuse traversée pour se reconstruire après un acte d'une telle violence ; jusqu'au miracle d'une seconde chance. Pour accompagner la parution de ce livre inédit, Salman Rushdie a accordé à La Nouvelle Revue Française un entretien exclusif. Nous vous invitons à le découvrir dans son intégralité en librairie ou en version numérique sur notre site. Découvrez l'entretien https://www.lanrf.fr/products/il-etait-une-fois-entretien

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" L'Histoire redevient tragique" -Une rencontre avec Emmanuel Macron (p. 83)- Nouvelle Revue Française, n°630- mai 2018

Savoir cela protège du cynisme, du nihilisme. Cela nous ramène à la littérature : ceux pour qui la littérature ne compte pas ne prennent pas la mesure de l'épaisseur du quotidien. La littérature permet cela. Si je n'avais pas cela en moi, je sonnerais creux, mat, comme la coquille d'oeuf de Prévert sur le comptoir. Ne pas ressentir cela, c'est tomber dans un rapport instrumental à la politique. La fréquentation intime de la littérature donne à sentir les choses dans leur profondeur. (...) Mais c'est encore et toujours le grand écrivain que je tiens pour un sociologue hors pair. ---Emmanuel Macron (p. 83)
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Silence dans la cuisine


Bêtes dans les collines, comme une bave
là-haut qui bouge – et si peu, la sauvage
rose des troupeaux, dans les yeux les reflets piqués,
la robe claire des rivières. Collines
comme un sac épais sur le ventre du monde, ici
la terre pas plus qu’ailleurs collante mais comment dire,
parler sans rien nommer, la rouge la terre qui parle
d’elle-même toujours et l’arme du soleil parfois.
Le hâle, le marteau de la nuque
et le silence en bas dans la cuisine, le silence
des mains sur les carreaux de la toile sur la table
qi cherchent à sortir, la scierie par-derrière,
le vin bu hier et, sur chaque meuble le fils
qui rit, le fils absent – et pour longtemps.
Les choses du regard coupantes qu’il touchait
de ses gestes débiles, l’enfant si près de tout
dans le rectangle juste des journées, les faisceaux
des lignes – villages sous le bleu des murs,
comme le travail est bleu, la peine, ce qui revient :
les larmes de la vigne. Un homme
derrière les chevrons en tas – l’ocre des bois traités -,
visage eau fatiguée, depuis quand
et où parti son fils – le fallait-il, collines.
Lentement le soir, le sang – son linge gris.

(Rencontre dans les collines)


//Pascal Commère (1951 -)
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Les Reculées



OUVRABLE

Quand arrive le bout du jour ouvrable
des ménagères coupent par les vignes
pour devancer le feu avant les hommes
leur fagot de sarments au-dessus d’elles
sur le chemin qui ranime les pauvres
le corps utile se voit aux pierres
il a plu la fumée monte dans les arbres
mais le soir sera beau
si le feu réussit
à pénétrer dans les lieux vides
et à flamber
avant que les hommes ne soient là.


// Claude Albarède (1937 -)
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Les Reculées



PRINTEMPS

Il y a toujours malgré la sève
des lambeaux d’herbe sèche
qui ratent le printemps

Avant que le jour n’ait vidé son verre
l’homme est parti le long des vignes
il marche avec une épaule déjà loin
celle qui porte le brillant de la bêche

Autour de lui la terre est meuble
elle s’entoure de murets
dont les plus vrais font voir les pierres.


// Claude Albarède (1937 -)
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Attentes


Extrait 6

Un homme qui, lassé de ne pas se trouver,
S’invente comme il peut, en désespoir de cause.
                             (...)


//Louis Brauquier (1900 – 1976)
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Peu avant la guerre de 1914, un assassin dont le crime était particulièrement révoltant (il avait massacré une famille de fermiers avec leurs enfants) fut condamné à mort en Alger. Il s’agissait d’un ouvrier agricole qui avait tué dans une sorte de délire du sang, mais avait aggravé son cas en volant ses victimes ; l’affaire eut un grand retentissement. On estima généralement que la décapitation était une peine trop douce pour un pareil monstre. Telle fut, m’a-t-on dit, l’opinion de mon père que le meurtre des enfants, en particulier, avait indigné. L’une des rares choses que je sache de lui, en tout cas, est qu’il voulut assister à l’exécution, pour la première fois de sa vie. Il se leva dans la nuit pour se rendre sur les lieux du supplice, à l’autre bout de la ville au milieu d’un grand concours de peuple. Ce qu’il vit, ce matin-là, il n’en dit rien à personne. Ma mère raconte seulement qu’il rentra en coup de vent, le visage bouleversé, refusa de parler, s’étendit un moment sur le lit et se mit tout d’un coup à vomir. Il venait de découvrir la réalité qui se cachait sous les grandes formules dont on la masquait. Au lieu de penser aux enfants massacrés, il ne pouvait plus penser qu’à ce corps pantelant qu’on venait de jeter sur une planche puis lui couper le cou.
Il faut croire que cet acte rituel est bien horrible pour arriver à vaincre l’indignation d’un homme simple et droit et pour qu’un châtiment qu’il estimait cent fois mérité n’ait eu finalement d’autre effet que de lui retourner le cœur. Quand la suprême justice donne seulement à vomir à l’honnête homme qu’elle est censée protéger, il paraît difficile de soutenir qu’elle est destinée, comme ce devrait être sa fonction, à apporter plus de paix et d’ordre dans la cité. Il éclate au contraire qu’elle n’est pas moins révoltante que le crime et que ce nouveau meurtre, loin de réparer l’offense faite au corps social, ajoute une nouvelle à la première.
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Image de la rieuse



La brume de partout sur les champs - vitres, linge battu.
Les chiens de l’orage, queues empêtrées, qui se jetaient.
La brume de très loin – la revenante, et sur les murs
les cils bleus du moisi, petite laine. L’égout qui sent.
Tant de pluie et ce qui reste de la tourmente,
la foule des maïs bras en écharpe, ce qui est passé,
les feuilles des arbres qui n’étaient pas tombées
et bientôt, dans l’éclaircie, les bêtes à l’entrée des prés
ou, là-haut sous le bois, serrées – est-ce qu’elles tremblaient
ou se léchaient. Les bêtes mouillées, les bêtes amouillantes.
La grande peur dans les yeux, la peur qu’on lit, les aiguisures
et les mots qui disaient l’orage. Le ciel ventre épais,
ses poches d’humeur bleues -visage et, déjà,
le serpent du soleil là-bas glissant sous la nuée.
Quelque part, lourdes, les graminées qui penchent,
l’herbe folle qui ploie – toute l’herbe s’affole.
Lumière dans le ciel encore – torchon rouge.
Le vin de l’air trop doux, le linge de la terre
saignant dans la grand’nuit – et la terre tremblait,
qui se souvient du grand soleil d’avant l’orage,
comme, dans les lointains déjà, la nappe est mise
pour la moisson qui s’annonçait. Les grandes roulées de l’orage
lentes blessures – le linge boit. Mais dans la nuit,
qui sortent lesquels de nous, visages mosaïques rouges
er de qui, le sait-on, était le sang qu’on lave.
Depuis longtemps, parmi nous dispersés – visages éteints,
dans le gros bleu tabac des mots qui baguenaudaient,
lentement ont pris place dans l’accalmie.
Les yeux piquants comme des tiques,
derrière la brume lentement, absents de leurs blessures
– joues, épaisses mains bleues, au cou le mouchoir.
Matou – rose chafouine, image de la rieuse.


// Pascal Commère (1951 -)
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Les Reculées



VIGNE

L’hiver vu de la vigne
on aperçoit mieux les nuages
qu’il a fallu après la pluie
remonter à dos d’homme

La terre est maintenant si légère le long des souches
si travaillé recuite au gel
qu’elle s’aère d’un petit vent
aiguisé par le nord et coupant les rames
à deux yeux peut-être la taille est courte
le jour va disparaître à l’angle du ciseau
où pleureront trois gouttes
sans crier gare ni à l’aide.


// Claude Albarède (1937 -)
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La mort méditée


Chant premier

O toi sœur de l’ombre,
Nocturne, d’autant plus que le jour a de force,
Tu me poursuis, ô mort.

C’est dans un jardin pur
Qu’une convoitise ingénue te donna le jour
Et la paix sur ta bouche
Fut perdue, mort pensive.

Et depuis ce moment, dans le flux de l’esprit
Je t’entends
Approfondir les distances,
Emule souffrant de l’éternel.

Mère venimeuse des temps
Dans la peur du battement de cœur
La peur de la solitude,

Beauté punie et riante,
Songeuse fuyante
En l’assoupissement de la chair,
Et de la grandeur humaine
Athlète sans aucun sommeil !

Quand tu m’auras dompté, dis-moi :

Dans la détresse des vivants
L’ombre volera-t-elle longtemps ?


// Giuseppe Ungaretti (1888 – 1970)
/ Traduit de l’italien par Pierre Jean Jouve
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Neuf poèmes neufs
À une lectrice d’arbres


Chère amie me dites-vous peu longévif
que le séquoia atteint jusqu’à mille
ans pour m’accabler ou parce qu’il se plaît
au bord des eaux ? Résister au froid le pin
qui préfère la tourbe – moi me fige
l’argile finale ayant trop vu trôner
le thuya au centre des hospices où
jouent les vieillards aux fantômes
et l’on dit menacé l’orme ? Mais le port
du tremble, le couvert dense du tilleul
où chantaient les pipeaux pastoraux,
l’orange des sorbiers ? O blanche aubé-
pines et magnolias roses acacias !
En ville souffre l’épicéa dont
vous auriez pitié : je vous prie
ne me parlez plus de l’amer cy-


//Jude Stéfan (France, né le 01/07/1930 - )
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