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Critiques de Les Linguistes atterrées (51)
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Le français va très bien, merci

Comment ne pas vouloir que ce tract soit diffusé dans la France entière et le monde francophone ? Merci de rétablir un peu de science là où en entend beaucoup trop d'idées reçues, merci de faire entendre des linguistes, les vrais amoureux de la langue ! À lire et à partager autant que possible !
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Le français va très bien, merci

La remise en question du purisme de la langue parfaite et les "c'était mieux avant".



Ce tract réapprend à aimer la langue et toutes ses nuances. Cette introduction linguistique est magnifique, elle réconcilie avec les variantes vernaculaires de la langue. Les générations changent et leur langue avec elles, mais cela ne diminue en rien leur légitimité.



Ne rendons pas la langue inactive, celle-ci est vivante, la modifier ne la tuera pas.
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Le français va très bien, merci

Ce pamphlet propose une mise au point intéressante et bien documentée sur ce qu'est la linguistique, mais, en raison de son caractère très polémique, ne m'a pas tout à fait convaincu de la validité de ce que le titre affirme (à savoir que le français va très bien).

L'essai critique avec à propos des clichés répandus sur le français et la linguistique, en se fondant sur des citations d'idéologues réactionnaires, tels Finkielkraut ou Camus. Soit, mais quel est l'intérêt de la chose ? Il est évident pour qui s'intéresse un peu à la langue, à son fonctionnement et son évolution que ces imprécateurs, fussent-ils académiciens, n'ont pas mené une vraie réflexion sur le français mais se sont seulement servis de clichés sur l'appauvrissement de la langue pour développer leurs rances diatribes sur la décadence supposée de la France et la civilisation occidentale. Or, à combattre de tels épouvantails, non seulement on ne convaincra personne qui pense que l'écriture inclusive annonce la fin des temps (je doute même qu'une telle personne lise ce pamphlet), mais on s'empêche de mener une réflexion plus nuancée car moins manichéenne.



Mais le principal problème, et ce qui m'a le plus gêné dans cet ouvrage lu avec le point de vue d'un professeur de français est la façon dont il minimise souvent l'importance de la norme dans la langue française, jusqu'à parfois presque la nier. Ainsi le premier chapitre rappelle-t-il que la langue est soumise à une évolution constante, et critique-t-il l'expression « la langue de Molière ». Soulignons ici la mauvaise foi des « Linguistes atteré·e·s » : en utilisant cette expression, personne ne souhaiterait qu'on s'exprimât comme les précieuses ridicules ! Mais, de façon plus significative, en insistant sur l'évolution de la langue, et même l'évolution de la norme, on en vient presque à nier l'existence de la norme. Les linguistes qui ont écrit de cet essai font bien de rappeler que leur travail consiste à étudier les usages de la langue, sans les hiérarchiser, et que les normes qu'ils en tirent sont descriptives et non prescriptives. Mais c'est oublier que malgré des évolutions notables, le français a une forme relativement stable et uniforme depuis que sa transmission n'a plus seulement été principalement orale, qu'une norme s'est imposée, surtout à l'écrit, et que c'est un attendu social (mais pas de la linguistique, certes) qu'elle soit respectée. Tout le monde sait ce qu'il arrive aux lettres de candidatures truffées de fautes… J'irais même plus loin : en linguistique, tous les discours se valent (p. 46 : « Là où les puristes blâment le barbarisme, la faute ou le « mauvais » français, les linguistes observent des variations ») ; dans la vraie vie, ce n'est pas le cas, et une maîtrise correcte de normes habituelles est souvent un bon moyen de distinguer, dans la masse de discours écrits et parlés, ce qui mérite notre attention ou non.



Il est vrai, et le livre nous y invite, que la qualité d'un propos ne correspond pas au respect scrupuleux de toutes les règles. Mais une fois encore, les auteurs cherchent à minimiser l'importance de la norme en se concentrant sur les anomalies de l'orthographe et en négligeant presque complètement la grammaire. Certes, il importe peu qu'on écrive nénuphar ou nénufar, mais la non-maîtrise, malheureusement si fréquente dans les travaux de mes élèves, des règles essentielles de grammaire et de syntaxe est, dans une certaine mesure, le reflet d'une difficulté à structurer leur pensée, et empêche souvent une réelle communication. Si l'on ajoute à cela le manque abyssal de vocabulaire, on a du mal à partager l'optimisme des auteurs : il est possible que le français aille bien, merci, il n'en est pas moins vrai qu'un nombre important de locuteurs est incapable de comprendre ou produire un énoncé écrit simple, et cela n'est jamais abordé dans l'essai. Dans cette critique de la survalorisation de l'orthographe, les auteurs s'en prennent au retour en grâce de la dictée, en s'appuyant sur Jules Ferry critiquant la place disproportionnée que prenait à son époque la dictée, centrée sur « les vétilles de l'orthographe ». Mais c'est très loin de la pratique actuelle de la dictée. Croyez-moi, les enseignants seraient heureux s'ils avaient le temps d'aborder ces vétilles-là !



Il conviendrait, nous suggèrent cependant les auteurs, de ne pas hiérarchiser les emplois de la langue, et accorder autant de valeur au français oral plus relâché. Et si tous les hommes se donnaient la main, le monde serait meilleur… Plus sérieusement, ou pas, les auteurs affirment même une certaine prééminence de la langue orale, que suivrait ensuite l'écrit avec ses règles ad hoc, et s'appuient notamment sur le fait que l'apprentissage de la langue est d'abord oral, puis écrit. Quelle belle prééminence que celle qu'apporte le galimatias d'enfants en maternelle ! Les auteurs recommandent aussi, pour simplifier l'orthographe, que soit mieux appliquée la réforme de l'orthographe de 1990. Je n'ai rien contre cela, d'autant plus que c'est conforme aux instructions du ministère de l'Éducation nationale. Mais j'avoue que je ne la maîtrise pas tout à fait, car les éditeurs ont conservé le plus souvent l'orthographe traditionnelle. J'ai donc été surpris, en lisant cet essai, de trouver la forme « elle renouvèle ». Pourquoi pas ? Mais je me demande où est la simplification quand un enfant doit apprendre qu'on écrit « une nouvelle » mais « elle renouvèle » ?



D'ailleurs, je me permets un aparté : j'aime qu'à travers les bizarreries orthographiques du français on devine l'étymologie des mots (et parfois même leur étymologie fantaisiste !). Cela leur ajoute une profondeur. Je me fous absolument ce que ça complique le langage courant : si les conversations ordinaires avaient de l'intérêt, on ne lirait pas de livre. Ce qui fait l'intérêt d'une langue, c'est sa littérature, et c'est ce qui fait qu'à mes yeux, clé et clef, par exemple, ne sont pas tout à fait interchangeables.



Enfin, pour revenir sur ce qui me semble constituer un déni de la norme, ses auteurs, pour montrer, dans un chapitre dans l'ensemble convaincant, que les anglicismes ne menacent pas le français, parlent de la cohabitation naturelle et harmonieuse entre le français et de l'anglais au Québec, et mettent en avant les néologismes heureux qui y ont été forgés. Mais c'est omettre que cette cohabitation n'est pas complètement naturelle, mais qu'elle est déterminée, encore une fois, par des normes, cette fois-ci légales, qui imposent, on le sait, que soient évités les anglicismes et que soient traduits les titres de tous les films. L'enrichissement de la langue n'est pas toujours le résultat d'un processus naturel et inconscient, il est aussi le résultat de décisions politiques.





Pour conclure, il y a dans cet essai des choses très intéressantes, des mises au point pertinentes et qui changent des cris d'orfraie médiatiques et peuvent contribuer au débat sans cesse renouvelé sur notre langue. Mais plus qu'une défense et illustration de la langue française, il s'agit d'une description de l'objet de la linguistique. de plus, en s'attaquant à des moulins à vent (car qui affirme sérieusement, comme le prétend cet essai, que les usages du Québec ou de l'Afrique francophone, abâtardissent le français ?), il se montre parfois utilement polémique, au risque de trop simplifier et de ne pas aborder des questions bien plus pressantes.

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Le français va très bien, merci

Un tract hyper intéressant qui aiderait beaucoup de personnes à se décoincer un peu par rapport à la langue et à ses évolutions.

J'ai moi-même eu du mal avec l'absence des accents circonflexe. Ce n'est pas pour autant que j'en fais tout un fromage. Et comme ils l'expliquent si bien dans le tract, il faut du temps pour que les changements entre dans l'usage courant. Certains sont plus simples à intégrer que d'autres, tout simplement !

Un tract à lire et à faire lire, sans modération :)
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Le français va très bien, merci

Manifeste sur la diffusion d'idées fausses sur la langue francaise réalisé par des scientifiques ! Oui, des scientifiques de la langue : Des Linguistes !

Et comme tout bon scientifique, ces linguistes ne sont pas là pour juger mais pour observer, comprendre, analyser et établir des faits ! Et notamment que le francais va donc très bien contrairement à ce que l'on croit. Trop d'idées fausses sur l'évolution de notre langue sont véhiculées et dans ce tract, dix d'entre elles sont révélées, analysées et expliquées.

Ce travail pour populariser ces faits scientifiques sur la langue est très intéressant.

J'ai découvert que le "x" de hiboux ou bateaux était dû à une erreur de recopiage... une erreur devenue une règle !

"...La langue ne se réduit pas à l'orthographe et modifier cette dernière peut améliorer notre système d'écriture sans attenter à celle-ci..."

On sait tous que le francais est une langue Vivante ! Il serait temps d'en prendre conscience et comme pour toute "organime" vivant, écouter les scientifiques nous expliquer comment vivre avec ! 😉

3.90 euros ce Tract Gallimard, ne vous privez pas (et il pourrait bien vous déculpabiliser de vos dictées d'enfants)

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Le français va très bien, merci

J'ai pleinement goûté ce Tracts Gallimard, clairs, concis et donnant envie d'aller plus loin par ces nombreuses références

En tout cas, cet opus me renforce dans quelques idées que je remue depuis plusieurs années sur maintes inutilités et manques de notre belle langue française à l'écrit... Entre-autres, un manque de voyelles, un trop-plein de consonnes (sauf une en moins) et des complications et pièges inutiles.

Notre langue vit par ses constantes adaptations et enrichissements issus de la communication orale, mais aussi (ô surprise et ô terreurs des puristes embaumeurs de langue) des communications écrites numérique par mails et SMS!

Non, le Français ne s' appauvrit pas, et oui, les apports des autres langues (dont l'Anglais honnit par beaucoup) sont nécessaires voire vitaux.

Bon. Je ne vais pas (répétition de la négation) ou je vais pas tout raconter ici de ce petit-opus-pas-cher-et-fort-utile-pour-3,90 euros-c'est-donné.

Une saine et vivifiante lecture.
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Le français va très bien, merci

Dans des forums publics d’un certain niveau on peut encore trouver des altercations qui se terminent lamentablement par “vous ne savez même pas écrire correctement”. Les chartes de participation incorporent de plus en plus l'interdiction de ce genre d'anathèmes stigmatisants dont le but avoué est de “clouer le bec” á tout discours gênant en privilégiant la forme sur le fond et c’est une bonne chose car ces comportements ne sont rien d’autre que du mépris de classe. Ce fascicule intelligent remet les pendules á l’heure en opposant des arguments clairs et des contre-propositions aux pseudo-intellectuels de plateau qui n’ont de cesse de vilipender les banlieues.
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Le français va très bien, merci

Excellent ! Une belle gymnastique de l'esprit, et de quoi remettre l'église au milieu du village.

Dans ce court recueil universitaire, une douzaine de linguistes dézinguent dix idées reçues sur la langue française, la hiérarchie francophone, le langage inclusif, la féminisation du langage, la pénalisation des fautes d'orthographe. C'est clair, c'est instructif, c'est vivant et ça fera grincer des dents l'orthodoxie et la règle. L'Académie Française se prend quelques balles bien ajustées et c'est très soulageant. Ce petit livre en effet comme l'annonce son titre, plein d'espoir et d'idées, sans jugement, sans imprécation. Quel bonheur ! Quel plaisir ! Une petite lecture à mettre entre toutes les mains.
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Le français va très bien, merci

60 pages, 10 thèmes abordés et 10 préconisations.

La langue de Molière, l’Académie française, le français canadien, belge, régional, des jeunes, le français sur les réseaux sociaux, le féminin dans le français, etc… autant de thèmes qui mériteraient d’être présentés plus souvent afin de rassurer les glottophobes, et enseignés dans les établissements scolaires, afin d’éviter aux générations futures d’en engendrer.

« Que les glottophobes d’hier deviennent les polyglottes de demain ».



Un manifeste de lecture abordable par tous, qui ouvre notre esprit à tous les français qui existent… car oui, j’ai découvert qu’il existe différents français, et j’ai également compris qu’aucun n’est inférieur à un autre.

La science au service de notre langue, merci à toustes (ceci n’est pas une faute!) les linguistes de cet ouvrage.
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Le français va très bien, merci

Ce livre court, est essentiel à lire pour tout amoureux de la langue et de la littérature.

Il permet de découvrir combien des « lieux communs » faux ont la vie dure et ce d’autant plus qu’ils sont répétés par des « personnages éminents ».



« Il est grand temps de cesser de donner la prééminence à des idées reçues ou à de simples opinions personnelles qui obscurcissent les discussions, et de laisser plus de place aux recherches sur la langue française, son histoire et ses dynamiques. Tout le monde y gagnera. »

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Enfin un ouvrage salutaire, qui va à l'encontre des discours pessimistes et parfois angoissants tenus sur la prétendue décadence de la langue française, par des politiques, des journalistes ou tout un chacun, discours qui se fondent le plus souvent sur des impressions personnelles, mais qui ne s'appuient sur aucune étude sérieuse. Car enfin, à quoi sert-il de crier toujours au loup devant l'invasion guerrière de l'anglais, qui menacerait la pureté et la clarté d'une langue française vue comme une norme figée dans sa perfection du XVIIè siècle, et qui ne serait plus jamais égalée ? Les linguistes auteurs et autrices de ce fascicule remettent les pendules à l'heure : les mots empruntés à l'anglais, polis pour être adaptés à la grammaire et la phonétique françaises, ne constituent pas une menace pour la structure même de la langue française, ils offrent souvent une nuance nouvelle qui vient s'ajouter à un mot français déjà existant (faire du shopping, et faire les courses, ce n'est pas tout à fait la même chose), et à y regarder de plus près, c'est plutôt le vocabulaire français, et de très loin, qui a imprégné l'anglais. Les auteurs et autrices rappellent aussi que l'orthographe n'est pas la langue, mais son reflet écrit. La langue française est l'outil de ses locuteurs, elle n'est pas la propriété figée d'un cercle restreint d'érudits qui en seraient les farouches gardiens face à la plèbe qui n'y comprendrait rien. J'ai beaucoup aimé cette lecture, tout autant son style incisif et son ton souvent drôle, que le sérieux des idées qu'elle met en avant et ses propos engagés. Je suis resté un peu sur ma faim, mais les indications bibliographiques qui concluent chaque chapitre devraient me permettre de creuser certaines questions.
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Le français va très bien, merci

Je suis abonné depuis un moment à la chaine Youtube Linguisticae.

J’y ai découvert l’existence de ce tract.

Après avoir lu « Les mots sont apatrides », je cherchais une introduction, un aperçu de la linguistique.



Ce tract est une réponse au discours médiatique sur la langue française « en danger ».

J’aime les « réponses » quand j’apprends quelque chose de pertinent en plus. Et c’est le cas ici.



Le tract m’offre une vraie nouvelle perspective sur la langue française, ses usages, ses différents registres (et non pas niveaux), sa diffusion, sa construction, ses aberrations. Et bien plus.



La plupart des points comportent un paragraphe bienvenu : « Et ci ? ».

Car oui une fois que l’on comprend que la langue française n’est pas en guerre (ou du moins pas la guerre que les médias dominants laissent entendre), ce délicieux petit paragraphe nous invite à voir les chose autrement et à faire les choses différemment.

Il y a bien d’autres façons de parler de la langue !

Des façons qui s’appuient sur des faits. Des façons qui ouvrent des perspectives au lieu de les fermer.



Ces « Et ci ? » sont vraiment le point fort de ce tract à mes yeux.



Le tract comporte plein de références utiles pour aller plus loin.



En conclusion



Une lecture indispensable !
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Le français va très bien, merci

En réponse aux journalistes, politiques ou même académiciens qui se plaignent de l’appauvrissement de la langue française voire à sa disparition proche, « les linguistes atterrées » une petite vingtaine de professeur•es ou maîtres de conférences en linguistique en France, au Québec ou en Belgique, affirment au contraire avec des exemples que le français est bien vivant et s’enrichit toujours. Ils proposent des initiatives à mener, à l’école ou dans le secondaire par exemple. Une sorte de vulgarisation de la linguistique qui pourra laisser des connaisseurs sur leur faim. Les chapitres sur l’oral, les accents ou l’inclusion sont très intéressants.
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Le français va très bien, merci

Intéressant, permet de relever qu'il n'existe pas qu'un français mais de multiples façons de s'exprimer selon le contexte, le support, etc. Cependant, mon bémol et horripilation viennent du fait que le collectif ait choisi d'appliquer la « réforme de 1990 » dans laquelle on trouve du bon et du très mauvais. Le décalage du tréma par exemple (aiguë devient aigüe) alors même que l'on ne sait comment prononcer le terme « linguiste » puisqu'aucun tréma ne vient détromper la prononciation naturelle comme dans « guitare ». Là encore, certains Français ignorant les règles vont prononcer le prénom espagnol Miguel en « migouel » alors qu'ils ne diraient pas je suis « gouéri »... Et, pour finir, l'accent circonflexe qui a été génocidé. J'ai écrit, sur ma page de présentation de Wikipédia : « L'accent circonflexe est le toit de la sépulture

d'une lettre disparue. »

Sinon, ce texte mérite la réflexion et le temps donnera raison à certains changements qui se feront naturellement et non à coups de réformes.
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Le français va très bien, merci

Je me suis régalée à la lecture de ce fascicule ! Et je retiendrai la phrase de Paul Valéry selon lequel l'orthographe française va du "cocasse" à l'"absurde" !

.

Je me souviens essayer d'aider ma fille avec les consonnes muettes : ma puce, on dit une colline boisée donc on met un "s" à "bois", une odeur fruitée donc.... Vous avez compris le principe... sauf que je me suis sentie bête quand elle m'a dit on dit "s'abriter" donc il y a un "t" à "abri".... Euh bin non en fait....

Et comment expliquer le doublement du "n" au féminin pour "paysanne" mais pas pour "partisane" ? les deux "t" de "combattant" mais l'unique de "combatif" ?

Mazette....

J'ai aimé ce recueil qui replace le rôle du linguiste, qui rappelle des évidences.... et qui m'a appris beaucoup de choses !

.

Je vous en conseille vivement la lecture, que vous soyez à l'aise avec l'orthographe et la grammaire françaises ou au contraire un peu fâché(s) avec elles.



Quant à moi, digne fille du Nord, je continuerai à utiliser un ramasse-poussière avant de passer la wassingue ! Et je vous dirai quoi quand j'aurai fini (aucun sentiment d'avoir appauvri le français avec mes expressions nordistes !)
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Le français va très bien, merci

Je souscris quasi pleinement aux commentaires positifs émis avant moi.

Que d'oxygène dans ces pages ! J'en ai lu chaque chapitre avec le même bonheur, et suis heureuse que les auteurs n'aient pas oublié de mentionner la triste spécificité française du rejet de ses langues régionales, qui a sa part dans les raisons qu'on peut avoir d'être atterré. Je lisais l'autre jour sur la page d'un éditeur québecois venu s'installer en Belgique (Kennes), qu'il avait d'abord voulu s'installer en France, mais que devant la condescendance du milieu éditorial français face à leur parler spécifique, ils avaient choisi la Belgique, dont le français, lui aussi différent de celui de France, vit très bien avec ses spécificités, et donc ne se rit pas de celles des autres.

Tant que le français de France aura cette suffisance, il sera difficile de faire bouger les lignes.



Néanmoins, ce que j'ai trouvé appréciable, c'est que tout en tirant des sonnettes d'alarme sur la muséification de la langue, et malgré des exemples parfois "à bondir" (comme le fait, incroyable, qu'il n'y ait pas un seul linguiste à l'Académie, ce qui peut expliquer entre autre l'inadaptation de certaines de ses créations, comme l'incongru "mél" avec son accent aigu ingérable puisque d'office, et sauf accent régional, nous prononçons naturellement les monosyllabe en e avec un e ouvert : quel, bel, tel, elle...,) ce livret, s'il est polémique, n'est jamais "revanchard". Il ne s'agit pas pour les auteurs de jeter la pierre, mais plutôt de discuter et de proposer, d'où les fins de chapitres en "Et si ?...".



J'attends un prochain tract sur cette fois les règles de grammaire, où là, il y aurait beaucoup à revoir aussi, pour en finir avec des diktats , en particulier de ponctuation ('jamais de virgule avant ceci, toujours une virgule après cela..."); diktats qui étaient sans doute justifiés par la diction des siècles passés, ou même celle, assez théâtrale, du milieu du XXè siècle (écoutons Orane Demazis dans les films de Pagnol !), mais ne correspond plus à ce qu'on a parfois besoin d'exprimer.

Donc vivement un prochain opuscule de nos linguistes atterrés, qui en tout cas avec celui-ci nous confirment qu'on peut aimer la langue française, prendre un vrai plaisir à la parler et à l'écrire, et la respecter, tout en l'employant dans sa modernité, qui est le signe qu'elle est vivante et non pas statufiée.

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Oui ! Oui ! Oui ! Voilà le genre de choses qu’il faut lire pour réfléchir et débattre de la « si précieuse langue française ». Voilà des arguments scientifiques car oui, la linguistique est bien une science, n’en déplaise à certains.

Simplement écrit, clair, pertinent, ce Tract fait écho au livre de Marc Wilmet (Il y a grammaire et grammaire) que j’ai récemment lu; logique, certains articles ont été écrits par ses « disciples ».

A quand une diffusion massive de ces idées qui démocratisent la langue, démystifient la grandeur du français et déboulonnent les notions de fautes et de bien-parler.

Vive le français vivant !
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Dans l'enseignement du Français Langue étrangère, les étudiants étrangers apprennent tout autant les règles de grammaire - dont le fameux accord du participe passé avec l'auxiliaire avoir quand le COD est placé avant - que l'usage du français en situation réelle, parfois très différente...

Par exemple, comme les linguistes, je mets au défi quiconque utilise encore systématiquement le "ne" quand il discute en famille ou entre amis et fait des phrases négatives. Des exemples comme ça, il y a en a à la pelle, et si le but des étudiants de français veulent s'intégrer - comme on les en somme - ça passe aussi par cet apprentissage-là.

En lisant cet essai très intéressant, je me dis que l'enseignement du français de cette façon - grammaire et linguistique - devrait l'être aussi dans les cours de langue en situation scolaire.

Loin de trouver ça dangereux pour la langue, je trouve personnellement merveilleux de voir la créativité des locuteurs: le français de pays africains où on a beaucoup moins peur d'inventer, ou le français québécois par exemple, mais aussi celui de nos ados.

D'ailleurs, petit quiz: connaissez-vous le sens de:

-se faire daronned

-boire en bluetooth

-un floppeur



Il me semble toutefois, ce que j'ai pu entendre, que le français du Québec est bel et bien largement dominé par l'anglais et que beaucoup s'inquiètent de l'avenir du français au Canada. Ami.e.s québécois.es, des retours?













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J’ai lu avec plaisir et parfois jubilation ce petit ouvrage de 65 pages, paru dans la collection « Tracts » de chez Gallimard. La précision a son importance puisque les 18 auteurs, tous linguistes, adoptent un ton souvent humoristique et volontiers provocateur. Ils s’appliquent à défaire 10 idées reçues sur la langue française, et quelquefois, ça fait du bien. Oui, parler du français d’aujourd’hui en disant « la langue de Molière » est assez malvenu, car ce n’est plus la même langue ; non, le français n’appartient pas à la France : il est la langue maternelle (et très vivante !) d’une partie des Belges, des Québécois, des Africains de certains pays, des Suisses... C’est sans doute vrai que les francophones écrivent de plus en plus mal. Il faut cependant considérer que de plus en plus de francophones écrivent, et que cela change tout, comme le formule ce tract. En revanche, il me semble évident qu’on trouve dans nos romans, journaux et publications de toutes sortes, des contresens, des erreurs et des coquilles qui étaient beaucoup plus rares il y a seulement 10 ans. Que Monsieur Toutlemonde fasse des erreurs, soit ! Mais que des gens dont la langue est le métier s’en préoccupent si peu, cela me dérange. Certaines précisions m’ont ravie. Ainsi, beaucoup de Français sont persuadés à tort que l’Académie française a un pouvoir sur la langue et que les dictionnaires sont des ouvrages normatifs ! Il n’en n’est rien, bien sûr. Bref, j’ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture instructive et à la portée de tous. Et pourtant… Certains passages qui traitent du français au Québec m’ont fait bondir. Je ne suis pas linguiste et je ne suis pas à même d’évaluer si le français est menacé par l’anglais. En France, il ne s’agit peut-être que d’une mode (longue !). Mais j’avoue que sur ce point, je ne partage absolument pas l’optimisme de nos 18 linguistes. Surtout en ce qui concerne le Canada, et bien sûr, le Québec : c’est faux de prétendre que le français ne recule pas. Pour ceux que cela intéresse, vous trouverez ici : https://www.ledevoir.com/societe/745935/le-francais-comme-langue-parlee-principale-poursuit-son-declin-au-quebec-et-au-canada, des chiffres parlants, tirés du recensement de 2021. Vous pouvez aussi suivre, sur Facebook, le groupe « Pour le Cégep français » qui se bat pour que la loi 101 soit appliquée au niveau du Cégep dans le but, entre autres, de freiner ce déclin. Cela n’enlève évidemment pas l’intérêt de cet opuscule, mais ça m'a gênée.
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Le français va très bien, merci

A lire de toute urgence pour les personnes qui comme moi sont attentifs à la moindre faute d'orthographe.

Français langue de Molière, invasion du franglais, décadence et péril du français, ... divers points évoqués par un collectif de linguistes qui m'ont fait un bien fou.

La langue évolue, elle n'appartient pas à une autorité, elle vit, se "rebelle" quelques fois, comme un être vivant.

Un tract Gallimard utile et stimulant, lu en quelques minutes et à laisser traîner sur la table du salon pour les proches, les amis.

Merci à ce collectif.
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