Maddie D.

Parfois, même si l'on sent que quelque chose ne tourne pas rond, on se contente d'un "ça va", bien plus simple à géré qu'un "je ne vais pas bien" qui amènerait des questions et une discussion à cœur ouvert. Tout le monde est comme ça, on préfère détourner les yeux du mal-être, se mentir plutôt que de devoir supporter la détresse de celui qu'on a en face.

Les secrets sont les graines du chagrin : enfouis, ils corrompent l'âme. Révélés, ils sont à la fois le poison et le remède.

La douceur de sa voix s'insinue dans tout mon être et je me prends à sourire. Sunshine est déconcertant de franchise. Il débarque dans votre existence et pouf, comme ça, il la colore avec ses vérités, sa façon unique de voir les choses. Il ... il vous transforme un jour de pluie en quelque chose de mille fois plus drôle et je commence à croire que je suis chanceuse qu'il fasse partie de ma vie.

Lorsque j'étais petit, au sein de la communauté dans laquelle nous vivions avec ma mère, cette dernière avait pour habitude de me raconter des histoires avant de dormir. La plupart d'entre elles parlaient de destin, d'étoiles jumelles et d'âmes sœurs. Je me souviens de celle qui disait que chaque être - homme ou animal - naît avec une âme jumelle. Qu'en réalité, les âmes sœurs n'étaient qu'un seul et même atome lorsque l'univers a été créé, que le Big Bang les a séparées et que, lorsqu'elles sont mises en présence l'une de l'autres, elle ne peuvent faire autrement que d'être attirées l'une vers l'autre, jusqu'à ne former qu'une seule et même entité. Les âmes sœurs se reconnaissent par instinct. Et cette fille est mon âme sœur. Sauf, qu'elle l'ignore.

Seuls les poissons morts suivent le courant.

Chapitre 3 : Sunshine
« Je frappe doucement.
La première chose qui me frappe, c’est le sourire de mon ami. La deuxième chose, c’est son teint cadavérique.
— Tu en as mis du temps !
Je referme derrière moi et passe une main nerveuse dans mes cheveux.
— Ouais. Je sais. J’aurais dû… ben, tu sais...»

«Salut. Il s’est passé quelque chose avec Gus… S’il te plaît...appelle-moi.

Sunshine. Il faut que tu me rappelles. C’est urgent.

Je ne sais pas pourquoi tu ne décroches pas. Je commence à m’inquiéter. Rappelle-moi quand tu auras ce message !

Sunshine, c’est encore moi. Je ne sais pas ce qu’il t’arrive, je ne sais pas si tu e veux plus me parler...Enfin, c’est pas le problème. Gus a des ennuis, il est à l’hôpital. S’il te plaît, appelle-moi !

Gus est vraiment mal.Il a besoin de tous ses proches et de ses amis. De toi aussi. Viens, tu dois être là.

Je te détestes, tu m’entends ? J’arrive pas à croire que tu me fasses ça ! T’es vraiment qu’un gros con. Tu sais quoi ? Va te faire foutre ! VA. Te. Faire. Foutre.

Sunshine… Gus… Ses jours ne sont plus en danger. Je voulais juste te le faire savoir. Tu n’es pas obligé de venir le voir. Tu… Ouais, évite de venir, O.k. ? Ça vaut mieux pour tout le monde.

Sunshine, je… Et puis merde. Laisse tomber.»

On m’avait toujours dit qu’il ne fallait pas écouter aux portes et que se mêler de ce qui ne nous regarde pas ne pouvait qu’apporter du malheur. Avec le recul, je reconnais que c’était un sage conseil. Mais comme tout gamin de cet âge, ce genre de choses me passait loin au-dessus de la tête. J’avais entendu mon prénom, alors que je passais près du bureau de mon père, il était donc logique que je reste pour savoir ce que j’avais fait – pas que j’aie été un enfant terrible, mais la curiosité avait été la plus forte. C’est là que j’avais entendu mon père dire à ma mère qu’il savait parfaitement que je n’étais pas son fils. Je n’avais pas écouté le reste.

Pour être honnête, les études ont bon dos. En réalité, il y a six ans, je me suis tiré parce qu’accepter la vérité était insurmontable.

Parfois, j’aimerais appuyer sur le bouton pause, me défouler, penser à moi. Prendre le temps, tout simplement. Puis une fois mes jauges d’énergies gonflées à bloc, repartir pour la routine « boulot, maison, dodo ». Contrairement à ce qu’on pourrait croire, j’aime avoir mes habitudes et que les choses soient cadrées, constantes, sans surprise.
C’est rassurant.
Tous les psys du monde le diront : il est normal de vouloir évoluer dans une configuration familière. Attention, je ne suis pas psychorigide ou maniaque du contrôle ; c’est juste que les surprises et moi, on ne fait pas bon ménage.

Ici, les gars et moi sommes connus comme le loup blanc, chaque employé du bar sait où va notre préférence. Dex aime le gin – honnêtement, je ne sais pas comment il fait, ce truc est juste dégueulasse. Mon autre pote, Julian, ne jure que par le whisky, quant à moi, c’est le vin. Logique, pour un mec ayant passé son enfance dans un domaine viticole.

C’est l’occasion rêvée d’aller boire un coup avec mes collègues. En fait, c’est devenu un rituel, une habitude à laquelle je ne dérogerais sous aucun prétexte. À chaque fois que l’un d’entre nous boucle un dossier ou remporte un procès, les autres lui payent une tournée. Et comme aujourd’hui j’ai fait fort, la nuit va être longue et bien arrosée !

Elle aurait dû avoir des remords, se sentir coupable de lui avoir caché la vérité et bien plus encore. Mais non, rien. Elle ne ressentait plus rien de tout cela, par contre elle sentait la tension l’envahir, une colère sourde, insidieuse, qui montait peu à peu. C’était peut-être lié au fait qu’elle s’apercevait que l’homme qu’elle était censée épouser dans les prochains jours n’avait en fait aucune confiance en elle. À raison, certes, mais ça… c’était son secret, et elle n’allait certainement pas le lui révéler. Ce qui s’était passé entre Sam et elle n’appartenait qu’à eux seuls. C’était leur parenthèse enchantée et elle la chérirait jusqu’à la fin de ses jours.

Un père ne peut pas renier son fils parce qu'il choisit un chemin différent de celui qu'il lui a tracé…, murmura-t-elle pour elle-même, d’une voix incrédule. Un frère ne peut pas se comporter comme Judas pour acheter le crédit de son père… C'est inhumain, monstrueux…

C’était simple, elle avait du mal à se dire que cet homme en face d’elle était bien celui avec lequel elle avait partagé tant de choses, de secrets, de crises de rire et tellement plus. Leur complicité passée lui manquait terriblement.

Contrairement à Cristian qui jouait de sa plastique irréprochable, ayant de quoi faire pâlir d’envie les acteurs considérés comme des sex-symbols, Sam était d’une beauté plus classique, mais ses yeux… ils avaient quelque chose de particulier, une espèce de magnétisme qui vous attirait inexorablement. Leur couleur était telle que Lucy avait toujours eu l’impression de plonger dans un lagon à chaque fois qu’elle le regardait. Elle se sentait comme enveloppée par eux, elle ressentait chaque émotion qui y passait. Ils pouvaient être tour à tour chaleureux, rieurs, tendres ou glacials – comme en cet instant précis.

Il n’avait jamais vu la Saint-Valentin comme autre chose qu’une preuve de plus du mercantilisme. À ses yeux, la débauche de petits cœurs rouges et roses dans les devantures des boutiques, les chocolats et les fleurs n’étaient rien d’autre que des niaiseries. Et que dire du chérubin décochant des flèches censées faire tomber les gens amoureux ? N’importe quoi…

Pourtant mes précédentes histoires de cœur (décevantes) et les caricatures de Don-Juan (pas beaucoup mieux) qui ont défilé à ma table ce soir, m'ont conforté dans l'idée que l'homme parfait, celui fait pour moi et moi seule, ne ressemble en rien à ce que j'ai déjà pu connaître.
Mais de là à dire que c'est un super-héros...
À y réfléchir, peut-être qu'après tout, il l'est. Celui qui ravira mon cœur... Un héros... Car oui j'ai ma propre définition ce qu'il pourrait être !
Le héros de mes rêves est un homme ordinaire qui fait ce qu'il peut, alors que les autres ne le font pas, bien qu'ils le puissent aussi. OK, vous me suivez toujours ou vous m'avez perdue ?

en fait, un enfant c'est un monstre déguisé, qui vous suce votre énergie/moral/patience/les trois, tel un mini vampire. Je m'explique : au bout d'un moment, ces chères têtes blondes se sont habitués à votre présence.

Les mariages c'est gonflant. Un piège aussi. C'est à cette occasion que Tata Bertille essaie de vous caser avec le fils de la sœur du tonton de l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours.