Citations de Offensive (16)
Le pire ennemi de l'intelligence, le pire ennemi de la Révolution, aujourd’hui, ce n’est plus l’ignorance, mais l’instruction faussée, tronquée, truquée, telle que la société bourgeoise la donne au peuple.
Pour convaincre que le prolétariat n’existe plus en tant que classe, il faut lui faire croire qu’il n’y a plus pour tous qu’un projet petit-bourgeois auquel chacun peut et doit s’identifier. Autant le prolétariat était une classe que l’on pouvait situer par rapport à l’appareil de production, autant le phénomène des classes moyennes est un processus idéologique qui s’identifie totalement à la marchandise.
La magie de l’écran est une communication à sens unique. Il y a simulation de l’échange, nous n’avons pas à être présent à l’autre, à engager notre disponibilité, à être à l’écoute. Les êtres conditionnés par la télé peuvent se conduire dans la vie comme ils se comportent face aux personnages qu’ils voient défiler sur leurs écrans. La télé, c’est la vie confisquée.
Le non-lieu correspond au triomphe des classes moyennes, c’est un lieu où il n’y a plus d’histoire, plus de relations sociales, plus de passé, plus d’avenir, plus que des individus en transit qui se croisent dans des lieux purement fonctionnels.
La dépression est la dernière expérience humaine possible dans l’univers de la marchandise et de l’aliénation à la valeur. Il y a une authenticité de l’expérience qui ne peut s’exprimer que par la dépression, c’est-à-dire la souffrance. Cette expérience narcissique négative est insupportable pour celui qui l’éprouve, mais c’est aussi une forme de résistance, dans le sens où la mécanique de l’adhésion aux valeurs de la marchandise, telles que le culte de la performance, ne fonctionne plus.
La société du choix est celle de l’immédiateté, de la vitesse, du profit, et in fine de la mort. On n’aliène jamais mieux autrui qu’en lui proclamant sa liberté.
C’est cette dynamique de désistement des individus au profit d’instances extérieures, et donc d’infiltration des rapports marchands dans tous les aspects de la vie, qui définit l’industrialisation.
La Fédération française de la publicité réclame dès 1951 l’accès aux ondes nationales, arguant que les annonceurs manquent de supports, mais il faut attendre 1968 pour que le gouvernement Pompidou, prétendant vouloir adapter l’économie française à ses concurrentes européennes, autorise la diffusion des premiers spots sur une chaîne nationale. Cette décision s’accompagne de la création de la Régie Française de Publicité, chargée de gérer les espaces publicitaires. La durée des écrans publicitaires, initialement limitée à sept minutes par jour, est ensuite progressivement augmentée au fur et à mesure que les recettes publicitaires des chaînes de télévision s’accroissent. La fin de l’ORTE, en 1974, s’accompagne d’une loi fixant à 25% le plafond de la part des recettes publicitaires à la télévision. A la même époque, les recettes publicitaires dans la presse connaissent une croissance sans précédent, celle du Monde tournant, par exemple, en moyenne autour de 60%.
S'il est essentiel de réinventer nos pratiques et nos luttes pour mieux les rendre pertinentes, il est tout aussi essentiel de ne pas faire l'impasse sur la genèse de nos mouvements, ce qui reviendrait à céder à l'injonction permanente à la
nouveauté du consumérisme.
Les mouvements de population sont présentés comme naturels, ou pour le moins inévitables, et nous devrions les accepter sans sourciller. Le système capitaliste a cela de génial qu'il réussit trop bien à faire passer ce qui est utile à son propre développement pour du savoir-vivre et du bon sens, voire de la solidarité, mais l'élite, elle, saura toujours s'aménager un petit coin tranquille, loin des nuisances générées par le système qui la nourrit.
Il y a une authenticité de l'expérience qui ne peut s'exprimer que par la dépression, c'est-à-dire la souffrance. Cette expérience narcissique négative est insupportable pour celui qui l'éprouve, mais c'est aussi une forme de résistance, dans le sens où la mécanique de l'adhésion aux valeurs de la marchandise, telles que le culte de la performance, ne fonctionne plus.
Le sport a la vertu de dissimuler sous son côté anodin, bon enfant, populiste, ses propres fonctions politiques réactionnaires.
Le voyageur ne serait-il pas le premier promoteur du tourisme ; et s’il est jaloux de ses privilèges n’exprime-t-il pas sa juste volonté de se distinguer socialement ? D’ailleurs, les « voyagistes » ont bien compris qu’il fallait toujours faire croire au touriste qu’il n’en était pas un.
accepter la logique sportive, c'est être "tous ensemble" autour d'une identité réactionnaire qui consiste à nier la
division réelle qui corrode la société moderne.
Une cage ne se partage pas, elle se saccage.