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3.5/5 (sur 7 notes)

Né(e) à : Montpellier , 1884
Mort(e) : 1926
Biographie :

Né à Montpellier, le 19 août 1884 ses origines sont languedociennes : du côté paternel les Rouquettes et les Massaloup (nom prédestiné : tueur de loup) sont respectivement de Loupian et de Mèze, localités des bords de l'étang de Thau, du côté maternel les Lauret sont de Millau. Issu de la bourgeoisie rurale, les Rouquettes et les Massaloup sont médecins et propriétaires terriens.
Louis-Frédéric Rouquette est un écrivain-voyageur français mort en 1926 à 42 ans après une opération de l'appendice qui se complique par plusieurs embolies pulmonaires, dont la dernière sera fatale.
Ses livres les plus marquants sont liés au grand nord canadien (Le grand silence blanc, La bête humaine) et le feront considérer comme un Jack London ou J.O Curwood d'expression française, avant de l'oublier quelque peu.



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Source : wikipédia
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Bibliographie de Louis-Frédéric Rouquette   (5)Voir plus

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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Louis-Frédéric Rouquette
Quelques mots en manière de présentation, diable ! c’est toujours désagréable. Ou l’on exagère et le public dit : « Ce monsieur manque totalement de modestie », ou l’on se fait tout petit, petit, petit, ce qui est encore une façon d’être immodeste.

Ce que j’ai fait ? J’ai bourlinguer de Point-Barrow, vous savez, tout en haut de la carte d’Amérique, à l’extrême pointe de l’Alaska , à Punta-Arenas, tout en bas de la même carte, dans le détroit de Magellan.

Émile Faguet disait que j’avais la « folie itinérante » ; mon ami le Dr Crinon, directeur de Sciences et Voyages, appelle cela la « dromomanie », et moi plus simplement la « bougeotte ». En effet, lorsque j’ai trois mois de Paris, je deviens tellement insupportable que mes amis me demandent avec un sourire moitié figue, moitié raisin : « Quand repartez-vous, cher ami ? » ; je comprends le conseil et vogue la galère, ou plutôt le chalut : j’adore voyager avec les marins, les vrais, ceux des paquebots sont déjà trop « opéra comique ». C’est en chalut que je suis allé en Islande en mai dernier ; c’est en pétrolette que j’ai franchi le canal du Danemark qui sépare la Terre de Glace du Groenland ; c’est sur un thonier que j’ai passé mes vacances l’autre été.

Si j’écris ? parbleu, oui, et je me pique au jeu et il me plaît d’écrire des romans d’aventures qui ont pour cadres les pays où j’ ai vécu. Cela gène certains qui voyagent dans le recueillement de la Bibliothèque Nationale, et qui font des bouquins avec la collaboration de M. Pierre Larousse et M. Élisée Reclus, ce qui ne les empêche pas de suspendre des hamacs à des bananiers, de voir des séquoias dans les atolls de l’Océanie, des palmiers à Constantinople ou d’aller de Fès à Catane... sur la galère capitane ! Bah ! il faut sourire et passer. Passons.

J’écris pour moi d’abord, pour un groupe d’amis fidèles, connus et inconnus ensuite. J’ai l’estime de quelques lettrés, cela me suffit. Il est vrai, que j’aurais pu prétendre à la grande foule, mais pour cela je m’y suis mal pris, et, maintenant il est trop tard. On n’a pas idée de signer « Le Grand Silence Blanc » ou les « Oiseaux de Tempêtes » du nom de Louis-Frédéric Rouquette : un nom français, allons donc ! Ah ! si j’avais mis une firme norvégienne ou anglaise sur la couverture du roman, c’est ça qui aurait été chic et dans la note ! Oui, je regrette de ne m’être pas appelé Eric Ericson, ou John W. Chicacopolis ; la critique se fût ingéniée à prouver que Normands et Anglo-Saxons avaient seuls le monopole du roman d’aventures.

Hélas ! oui, il est trop tard ; aussi, amis lecteurs, je m’excuse de vous donner aujourd’hui Le Secret du Pôle, sous ma simple signature ; acceptez-le pourtant et l’accueillez en songeant que je l’ai écrit pour vous, de mai à septembre dernier, en Islande ou au Groenland, dans le silence des terres polaires, loin du ciel barbouillé d’encre de Paris.

(Sciences et Voyages N°178, 23 janvier 1923
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A la soixantième pipe, comprenant ma pensée et lui répondant, Hong-Tcheng-Tsi soulève péniblement sa tête et me dit :
- La preuve que nous possédons la suprême sagesse ? Un seul exemple, voulez-vous ?
J'attends...
Et Hong-Tcheng-Tsi ajoute placidement :
- La preuve, c'est que nous avions découvert l'Amérique bien avant Christophe Colomb ; seulement, on s'était bien gardé de le dire.
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Kotak, impitoyable et triomphant, poursuit :
- Et les vieillards, qu'en faites-vous ?
Je surprendrais fort mon camarade si je lui disais que, dans mon pays, où la compétence exige la sénilité, les vieillards occupent les premières places, défendant unguibus et rostro les prébendes acquises, que ce sont eux qui président aux destinées de l'état et donnent le ton à la politique, ou plus simplement à la littérature.
Je me garde bien de dire ces choses qui mettraient en déroute l'esprit simple de Kotak, Esquimau Inuit, vivant aux dernières contrées habitables du monde.
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En attendant que des œuvres prochaines achèvent d'imposer au public la vision complète de son tempérament curieux et sensible, ironique et généreux, je vous invite à savourer à leur valeur les récits poignants et humoristiques d'un écrivain français qui ne s'est formé ni dans les cénacles montmartrois, ni au sein des cloîtres académiques, mais au contact étroit, douloureux et fécond de l'immense vie, maîtresse inimitable.

(Préface d'André Lichtenberger).
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Kotak ajoute froidement :
- Chez nous, les vieillards, on les mange.
Cette fois, c'en est trop, j'interviens et le rudoie ; j'essaye de lui faire comprendre toute l'horreur de sa conduite, mais Kotak n'est pas ému pour si peu. Il m'explique :
- Aux bonnes pêches, aux chasses heureuses succèdent les périodes de famine : on supprime alors les bouches inutiles. Ce sont les vieux eux-mêmes qui demandent à mourir.
" Nous ne sommes pas des barbares, nous leur évitons de voir la mort en face ; on les empoisonne, un jour, sans qu'ils s'en doutent, puis on leur tranche la gorge et on les donne en pâture à nos chiens."
- A vos chiens ?
- Bien sûr, et puis les chiens, c'est nous qui les mangeons.

(les "Pourquoi" de Kotak, esquimau Inuit)
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"La littérature, qu'elle soit de France, d'Angleterre ou d'un autre pays, se vend pareillement à la moutarde, au cirage ou aux harengs du capitaine Cook.
On met des affiches, on roule le tambour, et l'on crie, la main en porte-voix : Holà ! vous qui passez, lisez le roman de Monsieur Chose. Monsieur Chose est un homme célèbre. Sa dernière production atteint cent éditions de mille exemplaires.
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Les passagers s'empressent, inutiles. Le capitaine interroge :
- Y a t'il un médecin parmi vous ?
Les émigrants se regardent l'un l'autre, personne ne répond.
Le capitaine insiste :
- Vous n'allez pas le laisser mourir comme ça...
Alors, je songe que j'ai, il y a bien des années déjà, préparé l'examen de l'École de médecine navale de Bordeaux.
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- Une fois, chez mon père, on avait tiré un marcassin sur les terres de lord Denshire ; entre nous, nous l'avions tiré sans autorisations et nous l'avions bourré, le marcassin, pas le lord, avec des saucisses et des châtaignes.
Tous les voisins étaient de la fête - et comme cela se doit - chacun avait apporté son présent ; le whisky, le bon vieux whisky d'Ecosse, était copieusement représenté.
Et Mac O'Neil fait claquer sa langue.
- Dans la cheminée, un tronc entier brûlait ; la flamme jetait de grandes lueurs qui illuminaient le visage des filles et les filles riaient parce que les garçons les chatouillaient.
Le lendemain mon père et moi étions seuls autour de la table.
- Et les voisins ?
- Les voisins ? Ils étaient dessous.
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Les hommes qui, en 1897, débarquèrent sur la plage boueuse de Dyea ou de Skagway, n'étaient pas au bout de leur peine. Quelques cabanes de bois groupées au pied de la Pink Mountain, un misérable ponton sur pilotis, telle était Skagway.
Pour atteindre les terrains aurifères, la " terre qui paye ", selon l'expression pittoresque des premiers mineurs, il fallait franchir la redoutable White-Pass.
De Skagway à White-horse, il y a cent onze milles par une route affreuse, surplombant l'abîme de huit cents à neuf cents pieds.
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Freddy est mort le 10 mai 1926. Son corps ne repose pas quelque part entre Frisco, Dawson, et Point Barrow, mais tout simplement "à l'entrée d'une allée de beaux arbres, au cimetière Montparnasse, une allée qu'il eût aimée"...
L'auteur, le héros des "romans vécus du grand nord Canadien" était un homme du sud, un latin comme il aimait le rappeler dans ses divers écrits.

(Avant-propos d'Alain Riols).
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