AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Wu Ming 1 (9)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Q comme qomplot





À la recherche des similitudes entre Q, L’oeil de Carafa, le roman auquel il a collaboré au sein du collectif Luther Blisset Project, et la nébuleuse conspirationniste QAnon, Wu Ming 1 entreprend de démêler l’effroyable fatras qu’il se retrouve à explorer : fantasmes de complots contemporains, qui ne sont que de nouvelles résurgences de phénomènes beaucoup plus anciens, qui continuent à détourner des colères et mécontentements légitimes vers des boucs émissaires. Il fournit une boîte à outils de concepts clairs pour lutter contre les narrations toxiques qui alimentent le délire paranoïaque ambiant.

(...)

C’est passionnant et désespérant à la fois, tant la crédulité humaine semble difficile à combattre, indécrottable, traversant les siècles en changeant à peine de forme, résistant à toutes les réfutations, resurgissant à la moindre panique. Magistral ! Un travail astronomique mais d'une lecture fluide, captivante et... indispensable !



Article complet sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
Commenter  J’apprécie          301
Q comme qomplot

Un livre intéressant mais ambigu qui n'est certes pas la somme sur le complotisme comme certains l'ont présenté mais UNE théorie sur le complotisme

Je ne me propose pas d'en faire l'exposé ni l'analyse détaillée, mais seulement de jeter quelques éclairages, et de proposer moi-même des hypothèses.

Encore faut-il considérer le produit et son auteur avec circonspection.

On sait que Wu Ming est le pseudonyme collectif d'un groupe d'auteurs italiens proches de l'extrême-gauche, amateurs de canulars philosophico-littéraires, notamment à travers le personnage )fictif de Luther Blissett. Et qu'on pourrait comparer à notre Oulipo.

Ce livre se présente comme un épais traité bardé de références (55 pages de notes qu'il serait bien ardu de vérifier) qu'il pourrait être tentant de lire comme un canular de plus.

Je ne le crois cependant pas, ou dans une sertaine mesure seulement

Par ailleurs l'ouvrage se présente de façon très subjective, c'est un peu Wu Ming au pays des complots. Et les parti-pris idéologiques de l'auteur, bien connus par ailleurs, y apparaissent au grand jour.

Il se présente comme un historique de Qanon, accompagné de nombreuses digressions. Curieusement, les auteurs semblent penser que leur livre « Q, l »oeil de Carafa », publié à l'origine en 1999 sous le pseudonyme de Luther Blissett  , roman historique construit autour d'un mystérieux personnage connu seulement sous le nom de Q, aurait été à l'origine du non moins mystérieux Q de Qanon. Aprés tout, pourquoi pas ? Cependant le hiatus total entre l 'idéologie de Qanon et celle de Wu Ming r rend bien improbable que le Q de Qanon ait entendu s'inspirer de celui de L'Oeil de Carafa, Cette conjecture n'est en fait guère intéressante, est dépourvue de valeur opérative, mais fait partie des indices conduisant à se poser des questions sur la méthode et les intentions de nos auteurs.

Ces derniers font abondamment usage du Pendule de Foucault ", le chef d'oeuvre d'Umberto Eco, largement analysé (de manière remarquable sur certains points), cité et pastiché dans des passages entiers du livre.

Seulement Umberto Eco ne dit pas tout à fait (et même pas du tout) la même chose) que Wu Ming.

En effet ce ( ou ces) dernier, s'ils condamnent formellement (dans les deux sens du terme) le complotisme, condamnent aussi le rationalisme en ce qu'il dénie toute pertinence aux théoreis complotistes qu'il pose comme en dehors du cercle de la raison. Cette position rationaliste est exactement celle d'Umberto Eco.

Au contraire pour Wu Ming, si le complotisme donne de mauvaises réponses, il pose quand même de vraies questions, pour paraphraser la célèbre formule sur un certain mouvement politique.

Et de fait, par exemple, l'analyse de la crise du COVID et la critique des confinements, développées sur plusieurs chapitres, ne diffère guère de celle des complotistes. Ainsi le confinement, loin d'être une mesure sanitaire, ne serait qu'un essai de contrôle autoritaire des populations,,,

Attention, je n'accuse pas Wu Ming d'être complotiste, d'adhérer aux théories les plus folles que d'ailleurs ils dénoncent expressément. Seulement ils soutiennent que derrière le phénomène complotiste il y a manipulation pour renforcer le système, qui serait à l'origine du complotisme. Il n'y a pas de complot, ou tout au point pas celui que le complotisme dénonce. C'est le phénomène complotiste lui-même qui est le complot du système ; et autant dire de l'Etat Profond comme Qanon, Car finalement il y a vraiment un complot

On se retrouve ainsi dans une mise en abîme vertigineuse, et le livre est comparable, sur ce plan seulement, à ce que dit Eco dans le Pendule.

Tout ceci est bien intéressant, mais ne nous mène en réalité pas bien loin dans la compréhension du phénomène, et révèle dans nos auteurs de nouveaux Maîtres du Soupçon.

Et là est peut-être le but du livre : contre le complotisme de droite de Qanon, dresser un méta-complotisme de gauche.

Et l'essentiel n'est-il pas de lutter contre le système ? Ou contre l'État profond ? Finalement, le coupable est toujours le même, comme les Templiers dans le Pendule de Foucault. Comme disent Casaubon et Belbo (au second degré bien sûr) "les Templiers y sont toujours pour quelque chose"



Q comme Qomplot est-il un mauvais livre ? Bien sûr que non ! Il est très habile, extrêmement bien fait, On ne s'ennuie pas, on apprend une foule de choses...pas nécessairement vraies.

Et après tout, comme je l'ai dit plus haut, c'est peut-être aussi un canular génial

Pour conclure sur ce point, le paradoxe du Crétois :"Appolonios, qui est crétois, dit que tous les Crétois sont des menteurs. Ment-il?



Alors il faut le lire, mais en gardant toujours, à défaut de soupçon, un doute fécond.



Accessoirement, on peut lire d'abord, si ce n'est déjà fait, le Pendule de Foucault. C'est un chef d'oeuvre, et qui apporte beaucoup plus que Q comme Qomplot
Commenter  J’apprécie          90
Q comme qomplot

Il y a quelques minutes encore, une discussion dense (10 commentaires en tout) se déroulait entre moi-même et l'auteur de la critique signée Blok, dans l'espace des commentaires. J'avais relevé quelques inexactitudes et une certaine confusion sous-jacente dans sa lecture du livre de Wu Ming (qu'il confond par exemple tout court avec Luther Blissett). J'ai fait remarquer que l'invitation à lire le livre tout en soupçonnant qu'il s'agissait d'un canular "méta-complotiste" reposait sur très peu d'éléments : la présence de notes supposées "difficiles à vérifier" (55 pages, une quantité normale pour un livre qui en compte plus de 500) et une critique de l'urgence pandémique supposée proche des celles complotistes (ce qui, à mon avis, n'est pas vrai). La conversation n'a jamais dépassé les limites de la civilité, mais elle était probablement gênante, sinon je ne peux pas expliquer pourquoi elle a été supprimée et maintenant je ne suis plus autorisé à laisser de commentaires là-bas.
Commenter  J’apprécie          81
Q comme qomplot

Quelle lecture ! "Q comme complot" est un essai socio-historique publié par le collectif de gauche (oui c'est important de le préciser pour certains points plus militants) italien Wu Ming. Il revient sur la genèse floue de Qanon mais aussi sur d'autres théories farfelues (Paul is dead) ou carrément dangereuses (les rumeurs sur les Juïfs qui ont causé les Pogroms). Il interroge notre manière de "débunker", souvent tout aussi toxique que celle des adeptes du complot. Il questionne les politiques face à ce phénomène qui prend dangereusement de l'ampleur et s'invite dans la sphère publique au détriments de débat de fonds. Enfin, l'auteur propose une remarquable mise en abyme de la création d'un texte, les mécanismes et les références convoquables, comme autant de clés pour les lecteurs pour parcourir les actualités.

Un ouvrage qui devrait être imposé dans tous les cursus de journalisme et qui mériterait une belle reconnaissance médiatique.
Commenter  J’apprécie          70
New thing

Faux documentaire mais vrai polar que cette improbable histoire de serial killer composée dans un style qui imite le langage du documentaire. Plus exactement il s'agit d'une « vidéo-enquête » (selon les propres mots de l’auteur) ; les événements sont rapportés à travers la transcription de témoignages enregistrés sur bande magnétique. L’écriture du récit se présente donc sous la forme d’une sorte d’équivalent littéraire d’un montage audio-visuel. Il en résulte ce contrepoint touffu d’une vingtaine de points de vue qui sont autant de pièces d'un dossier d'enquête journalistique sur des meurtres dont toutes les victimes ont la caractéristique commune d’être des musiciens noirs tous engagés de mouvement Free Jazz. Ce récit sonne vraiment comme la musique dont il est une célébration; l’entrelacement des voix provoque une masse "sonore" et confuse qui cependant ne fait jamais oublier les voix individuelles dont elle se compose; la voix de fantôme de John Coltrane, la voix de Rody-Dow, musicien, de Green Man, gardien de cimetière, d’Albert D. Rizzi, capitaine de police, de Julia May, compagne d’une des victimes, voix de D.E.M., un historien du journalisme ; mais parmi ces voix, la plus importante - la « fondamentale » - est celle du magnétophone de marque allemande (Butoba) que portait toujours avec elle Sonia Langmut, critique musical du magazine Brooklynit connue pour son soutient sans faille à la New Thing. C’est elle qui est le héros « détective » de l’histoire. Sa connaissance intime du milieu des jazzmen noirs la persuade que ces meurtres sont tous commis par la même main pour des motifs racistes. Elle se lance alors dans le journalisme d’investigation en quête de ce meurtrier que les musiciens noirs de Brooklyn surnomment le "Fils de Witheman" (du nom de Paul Witheman, ce musicien blanc très populaire des années 20 qui jouait un jazz édulcoré).

A priori, toutes ces voix entrelacées ne séduiront peut-être pas les oreilles rétives au Free Jazz (en termes littéraires aux constructions narratives complexes et polyphoniques). Cependant sans le convertir à la beauté des envolées lyriques de "A love supreme", ce récit retiendra peut-être son lecteur par le suspens maîtrisé qu’il distille et par la belle galerie de portraits qu’il brosse, le tout servit par une écriture érudite qui nous en met plein la vue sur l’histoire du jazz et mouvements noirs des années 1960.
Commenter  J’apprécie          40
Q comme qomplot

Dans « Q comme qomplot », le mystérieux Wu Ming 1 livre l’analyse la plus éclairante, et la plus politique, des complots contemporains. A commencer par QAnon, dont l’invasion du Capitole porte la trace.
Lien : https://www.nouvelobs.com/id..
Commenter  J’apprécie          10
New thing

Curieux roman de ce curieux auteur (qui n'en est pas un mais plusieurs se cachant l'un derrière l'autre). Un pseudonyme donc aux consonances asiatiques pour un roman au caractère très américain écrit par un collectif italien, bonjour le Melting Pot !

Je me suis ainsi retrouvé dans les seventies (pardon, les années 70), fréquentant les clubs de jazz, un peu paumé, avec une série de personnages prenant tour à tour la parole sur un rythme assez jazzy, et aussi avec Coltrane et les autres souffleurs, batteurs et tapeurs déjantés en train de réinventer le mot Free à la sauce Musique. Et puis cette rébellion à la "Black Panthers", et enfin ces meurtres en série de jazzmen qui forment l'ossature de ce roman foisonnant et quelque peu déroutant.

Je me suis accroché jusqu'à la fin, curieux de connaître le dénouement qui, au final, n'a guère d'intérêt. Cette intrigue aux meurtres en série n'est en fait qu'un vil prétexte à nous immerger dans cette ambiance noire et tendue, mais tout de même trop érudite pour le simple lecteur que je suis.
Commenter  J’apprécie          10
New thing

A mi-chemin entre le polar et le journalisme d'investigation. Beaucoup beaucoup de références qui rendent le livre pas toujours facile à lire.
Commenter  J’apprécie          10
New thing

Excellent polar contemporain, Wu Ming est un collectif de jeunes auteurs Italiens très avant gardiste, leurs bouquins ne ressemblent à rien d'existant ! A découvrir !
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Wu Ming 1 (30)Voir plus

Quiz Voir plus

Quand les enquêteurs parlent...

— Il s’en est fallu d’un cheveu ! Sans son regard rapide, sans ses yeux de lynx, XXX XXXX, en ce moment, ne serait peut-être plus de ce monde ! Quel désastre pour l’humanité ! Sans parler de vous, Hastings ! Qu’auriez-vous fait sans moi dans la vie, mon pauvre ami ? Je vous félicite de m’avoir encore à vos côtés ! Vous-même d’ailleurs, auriez pu être tué. Mais cela, au moins, ce ne serait pas un deuil national ! Héros de Agatha Christie

Arsène Lupin
Hercule Poirot
Rouletabille
Sherlock Holmes

13 questions
77 lecteurs ont répondu
Thèmes : romans policiers et polars , humour , enquêteursCréer un quiz sur cet auteur

{* *}