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3.65/5 (sur 168 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1956
Biographie :

Traducteur et écrivain francophone chinois,
naturalisé français en 1992.

Ya Ding naît dans une petite ville du nord de la Chine, mais la Révolution culturelle oblige ses parents à se fixer à la campagne pendant toute son enfance et son adolescence.
Il entreprend des études de langue et de littérature françaises à l’université de Pékin, créant la première revue étudiante et commençant à traduire les œuvres de Charles Baudelaire, d’Albert Camus et de Jean-Paul Sartre en chinois.
Couronné en 1986 par un jury international pour cet excellent travail de traduction, il est invité en France et y publie son premier roman, "Le Sorgho rouge", en 1987. C’est un succès immédiat, récompensé de surcroît par plusieurs prix.

Ses romans ont obtenu plusieurs prix : Prix Cazes et Prix de l'Asie en 1988 pour "Le Sorgho rouge", prix de la Découverte du PEN club français en 1988 et Prix de l'Été en 1989 pour "Les Héritiers des sept royaumes" et Prix Contrepoint en 1991 pour "Le Jeu de l'eau et du feu".
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Source : wikipedia
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Video et interviews (11) Voir plusAjouter une vidéo

ITW ECRIVAIN CHINOIS : YA DING
Interview d'un jeune ecrivain chinoisYA Ding à propos de ce qui se passe actuellement en Chine. - YA Ding explique (en français) que les étudiants de sa génération ont subi la révolution culturelle et une éducation "complètement idéologique" ce qui les a empêché de réagir comme le font les étudiants aujourd'hui : "eux ce sont des gens de 20 ans qui n'ont jamais vécu cette...

Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
"La Révolution!"
Tout à coup, une voix puissante, sourde et profonde résonne dans le corps de Liang. Le pantalon serré aux cuisses de cette femme lui apparaît comme la bourgeoisie elle-même. La peau de la bourgeoisie, une peau dangereuse, un poison qui va intoxiquer cette femme, sa camarade, puis contaminer les autres camarades, et pour finir les tuer. Pour la sauver et protéger l'armée révolutionnaire, il faut attraper ce corps, le dépouiller, déchirer ce vêtement, remettre cette femme sur le bon chemin idéologique, indiqué par le président Mao. Liang, c'est à toi d'agir, toi qui veut être un héros de la Révolution, toi qui veut être à la hauteur de ton père et de ton grand-père, toi qui souhaites devenir plus tard le sauveur du peuple comme tous ceux du Parti Communiste! C'est à toi de jouer! C'est le moment d'éprouver ta volonté, ta foi, ton courage...
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Liang regarde à travers la fenêtre. Il palpe l’obscurité de cette nuit, dense, veloutée, tendre, prête à tout réparer, le déchirement du cœur, la plaie dans la chair, l’abîme où est tombé l’espoir .
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Tige de jade projetée
Dans le lac profond du Ying
Crochet à gauche, tâtonnement à droite
Scrutant le coeur de fleur
Sans jamais se fatiguer

puis, le poème continue ainsi :

Pistil parfumé se trouvant bien à l'intérieur
Soif cachée beaucoup plus au fond
Attendant le jade fondant en mille rosées
Un moindre écart produirait l'éternel regret ...
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- Qu'est ce que le communisme ?
- Le communisme, c'est un idéal, c'est....réfléchit un moment Wang, c'est une société où il n'y a plus d'exploitation, plus de misère, plus de famine, où tout le monde est libre et où chacun obtient ce qu'il veut.
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Le lendemain matin, les villageois n'entendirent pas sonner la clochette du temple. Quand le premier passant découvrit le corps du Vieux-Tao, au fond de son lit, la nouvelle désastreuse fut vite répandue : Etoile-de-La-Longévité était mort de façon bizarre, son corps nu n'était plus qu'une vieille peau desséchée, et même ses os semblaient s'être vidés de toute moelle. Seule sa tige de mille habiletés restée en l'air, couleur violette, gardait encore la dernière goutte de sang.
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Tout langage avec elle ( sa mère) est un double langage, un échange dangereux , plein de surprise, où ce qu’il dit se double de ce qu’elle comprend. Car elle n’a pas besoin de mots pour percevoir…. Liang regarde sa mère. Elle le regarde aussi. Echange sans parole, questions pressantes retenues, doutes tus, explications pénibles devinées, prières sourdes, douleur muette, cris silencieux, silence criant, pacte tacite….
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Liang sort du rang, va rejoindre les élèves de la première équipe, sélectionnés. Il n'est guère enchanté de faire partie de ce groupe, constitué pour l'essentiel d'incapables. Y ont été aussi inclus ceux qu'on juge trop petits pour la deuxième section, celle qui ira patrouiller à travers les rues, à la recherche de femmes à longues chevelures, qu'il s'agira d'attraper afin de couper leurs provocantes toisons, images des anciennes modes à proscrire. Dans la première équipe, ont été placés les élèves trop ignorants pour faire partie du troisième groupe qui devra fouiller chez les gens pour y traquer les objets religieux et les symboles de la culture ancienne. Cette première équipe compte aussi ceux qui passent pour peu courageux et donc indignes du quatrième groupe. À ces derniers, la tâche de monter tout en haut de cette église française, avec mission de détruire un tel témoignage honteux de la domination étrangère, de l'ignorance du peuple chinois et de l'humiliation de la nation.
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- Viens ! viens vite ! gémit-elle.
L'homme eut un petit rire discret et s'allongea contre elle, puis sur elle.
D'abord, quelque chose de dur et de tendre pénétra dans sa bouche. C'est à ce moment-là qu'elle réussit à bouger les bras, en les refermant sur l'homme qui lui saisit les seins et se mit à les sucer tour à tour.
Tout son sang afflua vers sa poitrine, tout son être se ramassa sous la bouche de l'homme qui suçait. De la pointe de ses pieds à celle de ses doigts, un vide se répandit partout dans son corps.
Elle gémit, hurla, se débattit. Mais l'homme suçait toujours. Par de petits coups fermes de la langue, il tétait ses mamelons tout en aspirant sa chair à pleine bouche. Ses sources vitales s'échappaient de sa poitrine pour s'engouffrer entre les lèvres de l'homme. Une sensation forte de plaisir mêlé de douleur vibrait en elle et tourbillonnait tel un typhon intérieur.
L'homme suçait sans relâche, jusqu'à ce que les flots de son sang se vident, jusqu'à ce que ses dernières gouttes de vie s'épuisent. Puis il la pénétra par le bas, la déchira, en s'engouffrant au plus profond d'elle-même, il fouilla chaque recoin de ses entrailles. D'un mouvement incessant, il s'avançait et se retirait en elle, comme un piston qui comprimait son corps et qui extrayait le reste de sa sève qu'il suçait ensuite à travers ses mamelons.
Lorsqu'il n'y eut plus rien, plus aucune nourriture, l'homme invisible se tourna et dirigea sa bouche vers le bas-ventre pour aspirer. Une fois de plus, ce fut comme des flots qui chahutaient en elle. Alors, son ultime vitalité finit par descendre et fut aussitôt pompée par l'inconnu.
A la fin, il ne restait de Zé-Lain qu'une peau gonflée après un typhon de plaisir et de douleur.
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Ling a déjà saisi le loquet et tire de toute sa force. Wang se lève et tourne la tête pour regarder son mari qui entre. Seul Liang ne bouge pas. Il aurait dû suivre l'exemple de sa petite sœur, se précipiter vers la porte et l'ouvrir en criant : «Papa, papa !» mais il ne bouge pas. Comme tout à l'heure, en écoutant le pas de son père approcher, il remarque quelque chose d'anormal dans l'homme qui vient : c''est encore son père, mais ce n'est plus celui qui dirigeait la région et qui avait fait aimer le Parti à son fils : car l'amour qu'il portait à son père se confondait avec un amour beaucoup plus grand, celui du Parti dont son père était le seul représentant. Maintenant, tout a changé. Il n'est plus le chef, mais un «contre-révolutionnaire», un «anti-Parti», un «mauvais élément». C'est à cause de lui que les directives du Parti n'ont pu être appliquées correctement. À cause de lui que l'ennemi du communisme, la religion, n'a pu être détruit et que le révisionnisme entraînait la Révolution et tout le Parti dans la misère. Et comment Liang pourrait-il crier ce mot «papa!» avec cette tendresse qu'il porte depuis la naissance à celui qu'aujourd'hui, à l'école, dans les cours de morale, le représentant du Parti dénonce comme un traître qu'il faut haïr ?
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Il court, il court. Il va courir des milliers et des milliers de kimlomètres, traverser ces champs de sorgho et de maïs, franchir des montagnes et des mers, et passer de ce monde à un autre, de l'enfer au paradis ou le contraire...
Il court pour arriver à cet endroit caché, sans bruit ni âme qui vive, où rien ne pousse. L'herbe ne fait qu'apparaître: poussée jaunâtre fine et faible. D'un bond de lièvre, Liang se jette sur ce sol vierge, comme dans une mer qui le reçoit avec dureté. Pour se venger, Liang se met à frapper le sol de ses poings, de ses pieds, de sa tête et de ses coudes.Il frappe, crache, mord pour décharger sa terreur, sa colère et sa haine.
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