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Critiques de Yves H. (195)
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Le passeur

Cette histoire pourrait se passer dans le même univers que la série Jeremiah, un monde post-apocalyptique, où la survie a un prix que certaines personnes mal intentionnées exploitent sans vergogne et où certains détraqués peuvent assouvir leur pulsions malsaines. Un jeune couple pense avoir trouvé le paradis dans ce monde glauque, une quête qu'on imagine semée d'embûches, ou juste une arnaque mortelle.

Je me lasse un peu du graphisme d'Hermann : au cours de sa carrière, il a fait disparaître les traits noirs pour ne plus conserver que les couleurs aquarellées, mais son style d'aquarelle est assez terne, je préférais quand il hachurait à tout va, dans les années 80, plus proche de Gir/Moebius.

L'histoire est franchement glauque, violente et gore, assez désespérante et pessimiste. C'est une lecture qui plaira aux lecteurs de thrillers morbides, efficace et bien noir, mais personnellement, j'ai trouvé le trait du sordide trop appuyé. Je n'ai pas détesté, loin de là, c'est même plutôt distrayant et bien foutu, mais on est bien loin d'un coup de cœur.
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Station 16

Album réalisé à quatre mains par le père et le fils Hermann, Station 16 nous emmène sur un archipel russe, la Nouvelle-Zemble, là où ont eu lieu les essais nucléaires soviétiques dans un récit à la fois historique et fantastique.

Si cet album est graphiquement très réussi, les couleurs sont un peu fades et le scénario, complexe n’ai pas des plus abordables.

Station 16 n’est certainement pas le plus réussi du duo mais possède un réel caractère documentaire notamment grâce à sa postface.

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Le passeur

Un couple marche hébété dans un décor d’apocalypse. Ils ont entendu parler de Paradize, une mythique zone de bonheur. Pour s’y rendre, il leur faudra payer des passeurs. Et les passeurs, eux travaillent pour un chef sanguinaire aux membres coupés.



La graphie d’Hermann correspond totalement à l’esprit de cette dystopie. Les teintes blafardes créaient un climat angoissant. Certains personnages sont figés. On est proche de l’univers de certaines BD de Enki Bilal. Impressionnant et glaçant.

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Station 16

Une histoire qui met à mal la notion de continuité dans le récit. Jusqu'à l'exercice de style. Heureusement, on suit un fil conducteur : le personnage principal. Un peu trop standard pour qu'on s'y attache vraiment. Un rookie de base, de la bleusaille - je ne sais pas trop comment on dit ça en russe (peut-être "новобранец") mais c'est l'idée - un innocent donc, un naïf, un pauvre bougre qui est jeté au milieu de va-t'en guerre qui s'ennuient ferme sur un bout de frontière de l'ex union soviétique - la Nouvelle-Zemble - entre le rien blanc de la neige et le rien bleu de la mer avec des bouts de glaçon qui flottent dedans. Presque un exploit pour le graphiste de donner des choses à voir dans ce qui est en général pour l'illustrateur de bd - je crois que c'est Moëbius qui avait dit ça - "le décor idéal : le désert". Évidemment, on pourrait facilement imaginer qu'il y a moins de travail puisqu'il y a moins de détail à dessiner. Dans les faits, non. Quand on a rien à mettre dans l'image, on est plutôt ennuyé pour faire des cadres qui attirent l'attention et surtout qui la retiennent. Alors ici, on a affaire à des variations de virtuose sur le vide ! Et, franchement, je tire mon chapeau parce que ça fonctionne plutôt bien.



L'idée qui sous-tend l'ensemble du récit reste assez crédible ou du moins ne demande pas un gros effort d'imagination pour y adhérer : à déchainer les forces de l'atome ne risque-t-on pas d'altérer le continuum espace-temps et plus particulièrement le temps surtout quand on dépasse les limites. Par orgueil, on pense souvent que la quantité vaut mieux que la qualité - la Tzar Bomba, à l'origine du scénario, fut la plus grosse bombe à hydrogène qui ait jamais réellement éclaté sur notre petite planète, à ciel ouvert qui plus est. Les anciens parlaient d'Hubris, de démesure. Quand on passe les bornes, on ne peut que s'exposer à un châtiment. Ici, ce ne sont pas les responsables qui subissent la peine... Tant pis... Et je laisse le futur lecteur découvrir en quoi elle consiste. J'ai un léger doute sur la cohérence de la situation de départ mais c'est vraiment très secondaire. En fin de compte, la lecture reste très agréable. La narration, très astucieuse et efficace, boucle bien sur une chute finale. Un "one-shot", donc. L'objectif n'est pas de tenir en halène le lecteur en ne lui révélant que juste assez d'information pour lui donner envie de se procurer la suite dans un autre tome de la série. Peut-être la raison pour laquelle, on passe un bon moment sans être véritablement transporté.



Ceci dit, le livre est matériellement magnifique. Il possède une présence consistante dans ses dimensions, dans l'épaisseur de la couverture et dans son poids. Il offre, en plus de l'histoire, un plaisir tactile complètement à l'opposé de la virtualisation informatique. Un vrai objet de collection. Du très beau travail d'édition que j'ai reçu quasiment le jour de mon anniversaire. Grand merci aux éditions du Lombard et à Babélio qui m'ont permis de participer à l'opération Masse Critique sur la collection Signé.
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Brigantus, tome 1 : Banni

Lorsque le père et le fils Herrmann décident de traiter l'antiquité romaine dans un univers aussi sauvage et mystérieux que l'Écosse à la fin de premier siècle de notre ère, on se dit que cela risque de donner.



Le récit est raconté par un nouvel arrivé dans la légion : le jeune Aurélius. Aurélius ne tarde pas à remarquer un soldat, une montagne de muscles, qui mange à l'écart et est traité comme un pestiféré par ses camarades d'armes. Aurélius est dérouté par le traitement infligé à ce légionnaire, que les autres appellent le Picte, mais dont le nom est Melonius Brigantus.



Au premier village picte croisé, la cohorte pille sans vergogne. A la première tourbière suivante, dans un brouillard dense, les Pictes prennent leur revanche. Ne restent sur pieds que le « monstre », cette machine à tuer qu'est Brigantus, Aurélius, et deux gradés qui en veulent – pour quelles raisons ? - à ce Brigantus qui les obsède.



Le scénario de Yves H est assez sommaire et se concentre sur le lourd climat entre les soldats et Brigantus. La tension monte et les scènes de combats se succèdent. Les dessins d'Herrmann restent dans ce ton, avec des formes souvent incertaines. Côté couleurs, une prédominance de gris et évidemment le rouge des capes des légionnaires et du sang omniprésent.



Brigantus est une pure BD d'aventures, assez violente, mais totalement maîtrisée par les auteurs. A quand la suite ?
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Le diable des sept mers - Intégrale

« Le diable des sept mers » s'impose comme la quintessence du récit de pirates » affirme la quatrième de couverture de l'album. Un trésor enfoui, une carte que tout le monde s'arrache, différentes factions se courant après, des altercations avec la marine anglaise, des hommes abandonnés sur une île déserte, et puis des combats, des trahisons, des amours contrariés... : on retrouve effectivement tous les ingrédients traditionnels qui font le charme de ce genre de récit. Or, les histoires de pirates, moi, j'adore ça. « L'île au trésor » de Stevenson, le « Long John Silver » de Björn Larsson, la série de bande dessinée éponyme de Dorison... : j'y trouve toujours mon compte... Et bien pas cette fois. Impossible, d'abord, d'accrocher aux personnages, et ce pour plusieurs raisons. D'abord, la plupart ne semblent être que de pâles imitations de grandes figures déjà existantes : Robert Murdoch est évidemment inspiré d'Edward Teach, plus connu sous le nom de Barbe noire, quand à Harriet, son histoire ressemble à s'y méprendre à celle de la célèbre femme-pirate Anne Bonny. Ensuite, en dépit de ces flatteuses influences, la plupart des personnages souffrent d'un réel manque de consistance qui empêche toute empathie de se développer chez le lecteur. C'est donc avec un complet désintérêt que j'ai suivi les mésaventures des différents acteurs de ce drame, même si la fadeur de ces derniers ne sont pas la seule chose qu'on peut reprocher à l'ouvrage.



Car l'histoire, elle aussi, m'a laissée plutôt dubitative. Le scénario commençait pourtant bien, avec le retour d'un redoutable pirate décidé à venger un vieil affront et le départ d'un couple à la recherche d'un immense trésor. Mais très vite tout se mélange, l'intrigue principale se voyant ralentie par d'autres petites intrigues qui, au final, n'apportent que peu de chose au récit. Il en résulte une impression brouillonne, où le lecteur ne sait plus très bien si telle scène se situe avant ou après la précédente, ou encore pourquoi tel personnage se retrouve soudainement à tel endroit. Certaines scènes sont de plus très répétitives (combien de fois l'Iguane se fait-il rattraper par ses anciens compagnons...?), quant à la touche de fantastique insérée par l'auteur à la fin du premier tome, elle tombe elle aussi à plat. Mais que viennent faire des zombies là dedans alors que l'histoire aurait sans doute gagné un fluidité et en cohérence sans cela ? (pourtant le surnaturel, c'est rare que ça me rebute !). Les graphismes, enfin, ne m'ont malheureusement pas convaincu non plus car si les décors sont effectivement plutôt réussis les personnages, eux, sont franchement disgracieux. Cela ne gène pas vraiment quand il s'agit de pirates aux gueules un peu cassées mais dans le cas des protagonistes (le jeune et fringuant pirate, la fille bien née mais rebelle...), cela devient suffisamment dérangeant pour freiner (voire dans mon cas rendre impossible) l'immersion.



C'est avec déception que j'ai refermé cette intégrale qui réunissait pourtant tous les ingrédients que j'affectionne d'ordinaire. Si je suis complètement passée à côté de cette histoire, je vous encourage néanmoins à vous faire votre propre opinion, il est tout à fait probable que ce soit moi qui ait loupé le coche.
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Bernard Prince, tome 18 : Menace sur le fle..

la fine équipe du cormoran débarque à Quiritos , port fluvial d, Amérique latine.

a la demande d'un certain saul ramirez ,

pour une mission qui s, annonce banale.

mais, bien vite nos trois amis, vont découvrir qu' un terrible danger les menace.

il porte le nom d'un fantôme 👻 du passé,

bien décidé à en découdre avec le trio, une fois pour toute. cette nouvelle aventure de Bernard prince. , avec Hermann au dessins et son fils au scénario nous entraîne dans un combat a mort au goût de sang et de boue mêlés

une bonne reprise . 👍.
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Brigantus, tome 1 : Banni

Nous sommes en l'an 84 Après JC., une légion romaine progresse dans les confins brumeux du nord de l'Ecosse. C'est le territoire du redoutable et belliqueux peuple picte qui résiste à l'envahisseur romain. Les légionnaires doivent rejoindre un fort très avancé en territoire picte. Parmi les soldats romains, l'un d'entre eux est l'objet de brimades et vexations de la part de ses camarades. C'est un colosse tout en muscle, une machine à tuer se nommant Melonius Brigantus. Ses origines modestes et son comportement solitaire lui valent le surnom du "Picte." La BD s'appelle "Brigantus, Banni", c'est le tome 1 d'une série de deux tomes. Elle est signée Yves H. pour le scénario et Hermann pour les illustrations, les dessins. Ce dernier a reçu le Grand Prix d'Angoulême récompensant l'ensemble de son oeuvre en 2016. Les deux sont habitués à travailler ensemble. Les illustrations jouent sur l'aspect cotonneux, brumeux de cette région de l'Ecosse. Néanmoins, j'ai trouvé l'ensemble répétitif, sur le plan du scénario, qui peine à décoller. On dévoile trop peu d'éléments pour comprendre Brigantus et s'attacher à ce personnage. Il demeure un mystère à la fin du premier tome. Les illustrations n'ont pas suscité non plus, chez moi, d'enthousiasme. C'est plat et là encore répétitif, sans aucune variation dans les représentations. Avec tout le respect que j’ai par rapport à l’œuvre d’Hermann. Bref, vous l'aurez compris, je n'ai pas accroché à ce premier tome de "Brigantus" qui m'a laissé sur ma faim. Pour ma part, j'en resterais là, pas de second tome à l'horizon. C'est une déception. Je l'ai acheté à l'aveugle, me fiant aux commentaires plutôt positifs. Mal m'en a pris. A vous de voir.
Lien : https://thedude524.com/2024/..
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Old Pa Anderson

États-Unis, 1952, une bourgade dans l'état du Mississippi.

Un couple , Old Pa et Old Ma vivent dans un quartier noir d'affranchis de l'esclavage. La ségrégation sévit et une "nostalgie" raciste de cet ancien temps, pour beaucoup de blancs, plane sur la communauté afro-américaine.

Old Ma meurt soudainement, probablement de chagrin. A quoi bon vivre lorsque, huit ans auparavant , sa vie s'est arrêtée à la disparition de leur fille adoptive de seize ans , Lizzie, sans qu'ils ne sachent ce qu'il s'est passé.

Dès lors , qui peut arrêter un homme qui a tous perdu dans sa recherche de vérité?

Un puissant et bref rappel, semé de repères historiques telle la Loi Jim Crow, validée par la cours suprême légitimant la ségrégation et la violence à l'encontre des noirs américains en place de l'esclavage abolie en 1896.

Là s'inscrit assurément l'ancrage des suprématistes blancs qu'on entend toujours aboyer actuellement dans ces états qui n'ont d'unis que le nom.

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Brigantus, tome 1 : Banni

Un rendez-vous avec Hermann, ça ne se rate pas ! D’autant plus quand pour le prix d’un, vous en avez deux : père au dessin, fils au scénario. Intéressant comme duo. On sent combien le fils pousse le père hors des sentiers de l’habitude et du confort (même si ce choix de mots résonne bizarrement quand on parle de cet incroyable artiste). En tous les cas, on ne boude pas notre plaisir à la lecture/contemplation de ces pages qui nous plongent aux limes septentrionales de l’Empire. Et les dieux savent combien la Calédonie est une contrée sauvage loin des délices et du raffinement de Rome et de ses palais…



Et nos pas nous mènent dans ceux de Melonius Brigantus, 22ième légion, 3ième cohorte, 2ième manipule, 3ième centurie en route avec ses petits camarades pour renforcer un fort perdu dans les brumes écossaises. Bon, évidemment, ça ne va pas bien se passer, les calédoniens n’ayant pas encore inventé les whiskys et les pubs accueillants. Et forcément, quand la bataille fait rage, c’est à coup de pilum dans les sternums et autres tranchants de glaives ou piquants de flèches. Ca saigne beaucoup, ça meurt beaucoup…



Et ça tombe bien car Mélonius ne sait faire que ça et que sa stature lui permet de régner sur le champ de bataille. Et c’est bien là sa seule chance car côté fraternité d’arme, on ne peut pas dire qu’il soit la mascotte de la centurie. Ce serait même plutôt l’inverse. On se moque, on se méfie, on vilipende. De quoi en avoir par-dessus le casque mais Melonius a promis.



Un premier tome nerveux, violent, brumeux qui en réservera la lecture à des adultes. Pour ma part, j’ai apprécié cette lecture et j’attends le second opus, qui devrait clore l’histoire, avec impatience.

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Duke, tome 7 : Ce monde n'est pas le mien

Ce monde n'est pas le mien est le septième (et en théorie) dernier volume de la saga Duke.



L'impression de fin est d'ailleurs ici omniprésente. Duke va donc devoir régler ses comptes : d'abord avec le mystérieux monsieur King, ses sbires et bien sûr un certain ange gardien. Va-t-il pouvoir s'offrir une nouvelle vie ? Va-t-il pouvoir sauver sa bien-aimée ?



Autant de réponses qui trouveront ici leurs réponses. Du moins la réponse sera expéditive. Il ne faudra pas s'attendre à des longues explications. Ici toit se règlera à l'arme à feu ou à défaut à l'arme blanche.



Il faudra toutefois bien reconnaître que les orientations prises par le scénario sont originales et ne seront pas forcément au goût de tout le monde. Nous voici bien partis pour la fin d'un monde.



L'album est d'autant plus déroutant qu'il est différent des précédents. La violence ici sera bien au rendez-vous (il est difficile d'en faire autrement, il faut bien l'admettre). Duke aura bien la première place, mais celle-ci sera assez fréquemment cédée à d'autres personnages qui vont ici connaître des aventures assez étonnantes.



Les surprises et nouveautés seront donc de la partie et feront le sel de cet album. Son découpage en chapitres qui n'en sont pas vraiment, manque toutefois de fluidité. C'est le prix dont il faudra s'acquitter pour connaître le devenir de certains personnages.



Les dessins eux, resteront une valeur sûre et nous ferons, cette fois-ci, découvrir des univers nouveaux, différents les uns des autres, renforçant l'impression de devoir composer avec autant de chapitres.



Une bonne conclusion donc ! A lire !

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Old Pa Anderson

L'esclavage est une plaie béante dans l'histoire des États-Unis mais la ségrégation qui a suivi son abolition officielle n'est pas tellement mieux. Cette BD en est une triste illustration; l'histoire est simple mais combien révélatrice. Les dessins illustrent bien autant la peur et la colère des Noirs que l'arrogance des Blancs du Mississipi pour qui la “chasse au nègre” était pratiquement un sport. Un court texte à la fin fournit plus d'explications, ainsi que quelques témoignages, ce qui rend le tout encore plus instructif. J'ai bien aimé à la fois le récit et son illustration.
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Duke, tome 1 : La boue et le sang

Yves H. et Hermann nous proposent, à leur tour, un western avec cette série consacrée à Duke, le shérif adjoint d’une petite ville aux mains d’un propriétaire qui se comporte comme un tyran.



Dans ce premier volume, le protagoniste reste plutôt en retrait. Il faudra d’ailleurs plusieurs planches avant qu’il ne fasse son apparition. Sa psychologie n’est pour l’instant par très travaillée. Il s’agit d’un baroudeur, marqué par la vie, solitaire mais pas trop, désireux de trouver une meilleure vie, tout en ayant ses principes.



Tout cela n’est guère compatible avec la manière dont Mullins, le grand méchant, voit les choses. Du coup, Duke et le lieutenant de Mullins, en viennent à s’affronter. Tout cela est relativement convenu… et laisse une place importante à la violence. Sans que l’on puisse tenir la comparaison avec Sans pardon, les âmes sensibles devront s’abstenir.



Si le scénario ne brille pas par son originalité, l’attention est ici pleinement accaparée par les dessins qui font de cet album ce qu’il est. Nous retrouvons ici avec plaisir le style de Hermann dans un nouvel album et dans une nouvelle série.



Ce premier volume est un classique du genre, à réserver aux adeptes du célèbre dessinateur Hermann et aux adeptes de western. Le dénouement offrant de nouvelles perspectives, il faudra observer comment tout cela évolue à court terme…
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Sans pardon

Quel choc ! Du jamais lu ! Sans pardon est unique en son genre. Le découvrir à l’heure où le genre du western est réinvesti, grâce notamment au succès rencontré par la série Undertaker, est une expérience déroutante. Cette lecture va être difficile à oublier, tant l’approche est originale et crue. Voici un one-shot qui marquera les esprits.



L’histoire est minimaliste, sombre et sordide à la fois. De soi-disant défenseurs de la loi aux méthodes sadiques recherchent Buck Carter, un anti-héros qui n’a rien à envier à ses poursuivants. La confrontation entre méchants fait des victimes qui peuvent elles-aussi succomber au côté obscur : le tableau est impressionnant. Pauvre destin que celui de Jeb...



Ici les coups de feu, morts violentes et jurons sont tous aussi (sinon plus) nombreux que les dialogues. Il faudra se faire à cette approche. Aucune explication n’est donnée sur le pourquoi du comment, aucun commentaire sur les nombreuses ellipses. Il est question d’une poursuite et il faudra avoir l’estomac bien accroché pour suivre le rythme : tortures, viol, exécutions, meurtres gratuits, membres sectionnées, têtes explosées, incendies : le ton est donné dès les premières pages.



Et avec cela, l’album est de toute beauté. Chaque planche est ici l’occasion pour Hermann de se surpasser. Chaque case ne contient pas un dessin mais une aquarelle. Les paysages sont sublimes et inquiétants, les traits des personnages saisissants de réalisme et de désespoir. Ici le réalisme et la précision s’allient constamment à la violence, à la peur. Cette dichotomie fait froid dans le dos.



La postface est une d’une aide précieuse. Elle éclaira littéralement l’album. Sa présence et sa lecture sont indispensables et donnent un supplément d'âme à l’histoire. Une histoire d’un père et d’un fils racontée par un fils et dessinée par un père : il fallait y penser.



Le propos est dur, plusieurs séquences sont difficiles à supporter et certains choix peuvent choquer ou interroger (notamment sur le rôle des femmes), mais Sans pardon reste un chef d’œuvre unique en son genre. Une expérience qui redéfini le genre du western.
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Station 16

Grâce à Babelio, à Masse Critique et aux Éditions Le Lombard, je viens d'avoir le plaisir de lire encore une excellente BD.

Basėe sur des faits réels, "Station 16" à pour sujet principal les essais nucléaires effectués par les soviétiques sur l'archipel de la Nouvelle-Zemble au moment de la Guerre Froide et après. À partir de cette histoire vraie, découverte en regardant un documentaire sur Arte, le scénariste Yves H. imagine un thriller fantastique dans lequel se mêlent voyage spatio-temporel, expériences génétiques sur des cobayes humains et paranoïa militaire. Faute de pouvoir vous en dire plus, je dirais, "lisez cette BD ! " documentée, à l'intrigue efficace, inquiétante parce que tellement plausible ...

J'ajoute que la collection "Signé" des Éditions Le Lombard dont elle fait partie, est vraiment réussie. Elle offre des bonus intéressants (présentation des auteurs, genèse de l'histoire ou encore chronologie historique détaillée etc...) et soigne l'écrin des œuvres qu'elle publie sous ses auspices.



PS : le scénario est écrit par le fils tandis que le père, Hermann, réalise les dessins. Une complémentarité qui fonctionne parfaitement.

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Duke, tome 4 : La dernière fois que j'ai prié

Assez curieusement, c’est au début de l’année 2020, qu’apparaît en librairie ce quatrième volume des aventures de Duke, après une période pourtant commercialement plus intéressante.



Il faudra être particulièrement de bonne humeur pour apprécier cette lecture, car Duke va vivre des heures sombres. Certes, jusque-là, le protagoniste n’était pas vraiment à la fête, mais cette fois-ci plusieurs de ses proches vont faire les frais… d’un plan orchestré par un ennemi qui reste dans l’ombre.



Certes le voile se lève un peu. Nous savons désormais que celui que l’on pensait se cacher derrière ce voile d’incertitude, n’est peut-être, pas en fin de compte celui qui étant le candidat le plus logique. Et le grand méchant semble être directement et intimement lié au passé de Duke. Quelques références nous sont d’ailleurs offertes de ce côté-là. La violence sera ici omniprésente qu’elle soit physique ou psychologique et il faudra faire avec.



Si le scénario offre de belles surprises (à condition d’avoir le cœur bien accroché) les dessins restent égaux à eux-mêmes. Nous sommes ici en pleine épopée impressionniste. L’album suit pour l’essentiel une chevauchée dans les grands espaces de l’Ouest américain, et nous pouvons suivre tout cela avec grand plaisir. Seuls peut-être les visages des personnages (essentiellement féminins) semblent en souffrir…



Ce quatrième album offre donc beaucoup de promesses pour la suite, mais il se révèle surtout être un volume d’attente. Cette histoire nous mène vers un nouveau temps qui devrait être explosif. Affaire à suivre donc…
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Duke, tome 2 : Celui qui tue

Quelle belle première de couverture ! Comment résister à une telle œuvre d’art qui semble annoncer tout un programme de réjouissance avec des dessins du grand Hermann ?



La suite sera clairement à la hauteur des attentes que peut formuler le lecteur : nous suivons ici avec un grand plaisir les dessins du maître. Duke est de retour et il va devoir chevaucher dans des environnements différents pour mener sa mission à bien : villes, forêts, déserts, canyons, scènes d’intérieur… tout cela est plaisant à l’œil à condition d’apprécier le style impressionniste.



L’album débute sur une séquence de massacre : voici la scène la plus difficile de l’ouvrage. Ensuite, le ton s’allège. Il va être question d’une vengeance qui nous permet de lever (un peu) le voile sur le passé du protagoniste. Au final, nous ne sommes pas plus avancés, mais suffisamment pour avoir envie d’en savoir davantage.



L’histoire est plaisante et respecte pas mal de poncifs du genre du genre. Un brin plus complexe que l’album précédent. Ce volume peut être lu de manière indépendante. Bien qu’il va être difficile de ne pas enchaîner avec la suite…



Un somme voici un bon western, avec une dose de violence raisonnable, de l’action, des personnages torturés… et des dessins sublimes. Que demander de plus ?
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Duke, tome 1 : La boue et le sang

Colorado, 19e siècle... la fièvre de l’or. McCaulky sème la terreur parmi les mineurs. Mais Duke, l�joint du Marshal n𠆞st pas du genre à se laisser faire.

Tous les ingrédients du western sont réunis dans ce premier tome. L𠆚mbiance, la violence, la personnalité de Duke. On est vite embarqué dans l’univers de la ruée vers l’or.

Je ne suis pas fan du graphisme mais on s’y fait au fil des pages. Les visages des personnages sont plutôt très expressifs, la composition des scènes vraiment dynamique. Tous les ingrédients sont réunis pour nous embarquer. À voir si la suite est intéressante.
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Duke, tome 1 : La boue et le sang

Danton disait "Il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace, et la France est sauvée".



Ma foi, avec de l’audace, le western serait sauvé et on aurait droit à quelque chose de neuf sous le soleil.



Parce qu’ici, rien de neuf, que du terriblement classique vu et revu cent fois et même pas mis en scène de manière à donner quelque chose de neuf.



Une bourgade de paumés, un patron d’une mine qui fait sa loi, ses hommes de main pur faire le sale boulot et le shérif qui lui lèche les pompes, ferme sa gueule alors que son adjoint grogne que ça doit finir.



Bon, ce n’est pas mauvais, loin de là, mais à force d’utiliser toujours les mêmes ingrédients sans faire varier le plat, pour les lecteurs fans de western, la soupe devient insipide et on bâille d’ennui.



Les dessins d’Hermann m’ont toujours réjouis les yeux, que ce soit dans "Comanche" ou "Bernard Prince". Si j’ai retrouvé son trait dans les visages, j’ai été horrifiée par le côté aquarelle délavée et par le trait de ses dessins.



On a l’impression que les personnages sont tous atteint de petite vérole à cause des espèces de points qu’il ajoute sur les visages. Les traits ne sont pas toujours très nets, certains personnages féminins ont des mentons carrés et des airs de néandertaliens.



C’est dommage que le grand Hermann nous présente des dessins d’une qualité aussi mauvaise.



Parfois, on ne sait même pas si les personnages sont Blancs, Noirs ou métis, tant ils semblent tous être passé à l’autobronzant de mauvaise qualité. Mais puisque je n’ai pas vu de traces de comportement raciste, je dirais que tout le monde est Blanc car à cette époque, les Noirs n’avaient, hélas, aucun droit (1866).



La prostituée Peg a, quant à elle, quelques airs de ressemblance avec le personnage de Comanche (une excellente série, celle-là)…



Les personnages sont légers, sans profondeur, quasi des caricatures. Les méchants sont de vrais bourrins, le shérif est sans couilles et les prostituées sympathiques. Seul Duke a un peu de profondeur dans la réflexion qu’il se fera en fin d’album.



Une bédé western classique où les auteurs ne se mouillent pas, ne renouvellent rien, ne prennent aucun risque. Au lieu de nous offrir du neuf ou au pire, du réchauffé mais servi avec intelligence, ils restent bien dans les clous.



Ce n’est pas mauvais, c’est juste un plat sans goût.



Je vais vérifier si les albums suivants sont meilleurs et si les auteurs ont osé prendre des risques et jouer la carte de l’audace.




Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Old Pa Anderson

Herman et son fils Yves signent ici cette BD très dure.

Herman est un dessinateur de très grand talent que j’ai connu dans le registre des Bernard Prince, Jeremiah et Jugurtha et que je découvre ici sur une thématique beaucoup plus violente et âpre.

Scénario, découpage et dessin collent parfaitement à l’idée que l’on peut se faire de l’Amérique raciste et violente du Mississippi des années 50. Il est sûrement bon de rappeler aux jeunes générations qui ont vu accéder un Barak Obama au pouvoir suprême ce que fut ce pays à cette époque. Mais pour ceux qui connaissent malheureusement tout cela, la lecture en est assez éprouvante.
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