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Critiques de Adélaïde Bon (108)
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La petite fille sur la banquise

Sur le livre, un bandeau avec le visage d’une petite fille de neuf ans, visage pétillante et souriante, et ces phrases :



Tu as neuf ans.

Un dimanche de mai,

tu rentres seule

de la fête de l’école.

Un monsieur te suit.

Après, la confusion.

Année après année,

Avancer dans la nuit.



Ces quelques mots m’interpellent avant même d’avoir ouvert le livre !

Un récit autobiographique qui va obligatoirement m’émouvoir, car Adélaïde BON raconte sa vie étape par étape, après l'agression sexuelle dont elle a été victime à neuf ans, un dimanche de mai dans la cage d'escalier de son immeuble parisien, agressée par un violeur en série.

Quel courage, il lui a fallu pour écrire un livre comme celui-ci où elle sort toutes ses tripes ! C’est douloureux, presque choquant parfois, mais toujours vrai et sincère.

Criant de vérités, elle couche sur le papier, toutes ces années immensément difficiles, avec une honnêteté déconcertante, une justesse et une franchise incroyable.

Je suis bouleversée, choquée et terriblement en colère contre ce « monstre » qui a détruit toutes ces petites filles impunément, pendant des années.

J’ai déjà lu plusieurs récits de victimes de viols, et ce livre est différent ! Car Adélaïde Bon se livre totalement, ne cachant rien et avouant toutes ces pensées : ses peurs, ses traumatismes, ses phobies, ses blessures, ses colères. Elle s'exprime sans tabou et ne faisant l'impasse sur aucun sujet très personnel, comme ses relations amoureuses, ses crises, sa sexualité, ou encore son fils.



Par cet ouvrage, on arrive à comprendre, les conséquences dramatiques que l’enfant vit après avoir subi un acte aussi barbare, en passant par des étapes de renfermement, de dépression, d’agressivité ou encore de mal-être etc…La notion du déni est aussi très bien expliquée, phénomène incroyable que l’enfant met en place pour se protéger.

Ce qui m’a choquée et estomaquée, c’est le nombre de victimes mineures entre 1983 et 2003 : 72 !

Les témoignages de ces petites filles que l’on peut lire de la page 210 à 223 sont édifiants et bouleversants que les mots sont insuffisants pour décrire ma colère et ma tristesse. Et que dire de l’attitude de cet homme Giovanni Costa pendant son procès !! Aucun regret, et aucune dignité…

Quelle volonté, il lui a fallu à Adélaïde Bon pour affronter son agresseur, ainsi que les 18 autres victimes à ses côtés.

Ce témoignage décrit la vie de cette courageuse femme, qui se reconstruit petit à petit, allant vers la guérison.

Une lecture essentielle.
Lien : http://leslecturesdeclaudia...
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La petite fille sur la banquise

J’ai refermé les dernières pages du témoignage d’Adélaïde BON en état de choc.

Adélaïde BON expose sa reconstruction et son parcours suite au viol dont elle a été victime lorsqu’elle avait 9 ans, à l’époque les faits avaient été qualifiés d’attouchements sexuels.

Toute sa vie aura été bousculée, elle utilise une métaphore effrayante de méduses dans le ventre qui la colonisent. Pourtant elle avance la petite fille qui affiche un sourire et une malice de son âge alors que les cauchemars sont permanents. L’adolescente va se livrer à des excès d’alcool, de drogue, de sexe, elle se fait du mal, elle mange plus que de raison et grossit, devient boulimique. La femme adulte va se construire épaulée par des psychothérapeutes, psychologues bienveillants et professionnels et par celui qui deviendra le père de son enfant.

Pourtant jusqu’à la fin, y compris lors du procès, elle taira une partie des actes abjects de son violeur, par honte et aussi parce qu’elle n’en a jamais fait mention lorsque ses parents ont déposé plainte, et parce que les enfants n’ont pas de mots, ils verrouillent, victimes d’amnésie traumatique.

Et puis un jour, alors qu’elle est enceinte, cet appel du commissariat vingt ans après les faits : un suspect a été interpellé. Et là c’est le déclic, la honte s’étiole, la colère se lève.

Suivent alors le procès, la rencontre avec d’autres victimes, si nombreuses et la confrontation avec son violeur, virulent, insultant.

La lecture est éprouvante, Adélaïde BON ne s’est rien épargnée, elle n’épargne pas non plus le lecteur.

Invitée à la Grande Librairie c’est une jeune femme lumineuse et militante qui est apparue. Le manque de moyens est cruel pour aider les enfants victimes, pour former les professionnels destinés à recueillir la parole des enfants et les aider à se reconstruire.

Un témoignage d’utilité publique.

Lu dans le cadre du prix Version Femina



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La petite fille sur la banquise

Dans ce récit autobiographique Adélaïde Bon raconte sa vie après l'agression sexuelle dont elle a été victime à neuf ans, un dimanche de mai dans la cage d'escalier de son immeuble parisien, agressée par un violeur en série. Bien qu'elle se soit confiée immédiatement à ses parents et qu'une plainte ait été déposée, elle va vivre des années de détresse avec des crises d'angoisse inexpliquées, des accès de boulimie, une tristesse qu'elle ne s'explique pas. Elle parle des défenses qu'elle a mises en place pour lutter contre les méduses qui l'envahissent, pour se comporter en "gentille fille désolée et coupable, tellement plus facile à vivre", pour être aimée et plaire à tous les hommes qui passent jouant à la femme libertine et collectionnant les "hommes Kleenex". Elle montrait alors une fausse joie de vivre, aidée par l'alcool et les drogues, qui cachait sa lutte contre ses envies d'en finir. Ce mal-être va durer des années pendant lesquelles Adélaïde survit, se bat, cherche à comprendre, tente tout pour s'en sortir, faisant preuve d'une énorme volonté, malgré sa solitude et le manque de compréhension de sa famille. Elle va de psychothérapies de groupe en weekend de constellation familiale, de séances de psychothérapie à des séances de thérapie corporelle pour travailler sur le dégoût de son corps car elle se sent nulle et grosse."Corps contraint, corps honteux, corps haï".



Dans la seconde partie de son récit, elle entrevoit le bout du tunnel lorsqu'elle prend conscience, à la faveur d'une formation consacrée aux violences faites aux femmes, que ce qu'elle a subi est un viol et non un "simple" attouchement sexuel. Elle passe alors de la honte à la colère et peut enfin entamer sa reconstruction lorsque, après vingt ans de silence, elle reçoit un appel de la Brigade de protection des mineurs lui annonçant qu'un suspect a été interpellé. La police dénombre 72 victimes mineures de cet homme entre 1983 et 2003.



La troisième partie relate le procès aux Assises en 2016, vingt six ans après le viol, au cours duquel, au côté de 18 autres victimes de ce violeur en série, Adelaïde Bon affronte son agresseur.



Ce témoignage est très fort et décrit les étapes de la vie d'Adelaïde Bon après son agression, de ses années de survie à sa lente reconstruction puis à sa guérison avec le procès. Ce récit montre que, même si elle s'est confiée tout de suite à des parents, même si une plainte a été déposée, même si elle a eu les moyens financiers de consulter de multiples psychologues, les conséquences ont été dramatiques. Adelaïde Bon dissèque parfaitement les mécanismes du stress post-traumatique, le fonctionnement de la mémoire traumatique, elle parvient à analyser comment cette agression l'a envahie et à comprendre le sens de ses symptômes. Elle montre l’importance de la requalification de l'attouchement sexuel en viol et du rôle essentiel de sa confrontation avec le violeur dans son chemin vers la guérison.

C'est un livre choc qui comporte des passages très durs, voire insoutenables, lorsqu'elle se souvient de son agression et de certaines de ses dérives, lorsqu'elle énumère les témoignages des autres victimes lors du procès. Un livre nécessaire pour les parents, un livre qui aidera certainement les milliers de petites filles et de femmes violées dans le monde.

Un témoignage intime et courageux écrit avec une remarquable distance à la troisième personne, avec parfois un "je" qui se glisse, et servi par une magnifique plume qui fait de ce récit un bel objet littéraire.




Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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La petite fille sur la banquise

Un livre dur qui peut légitimement révulser.
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La petite fille sur la banquise

Un livre difficile, mais qui, au final, insuffle une certaine force, celle qui permet de surmonter les horreurs.
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La petite fille sur la banquise

La petite fille sur la banquise c'est le récit poignant de la vie de l'autrice, traumatisée par le viol qu'elle a subi à l'âge de 9 ans. On y suit page après page, les conséquences physiques et psychologiques de cette agression. Ce livre est complètement déroutant, l'autrice alterne la première et la troisième personne afin de sortir du récit pour s'adresser directement au lecteur, ou à elle-même. Cela peut sembler étrange au début de la lecture, mais cela renforce clairement le récit.

Cet exutoire littéraire reste une lecture très lourde, très oppressante et qui crée un véritable malaise chez le lecteur, il n'y a pas un seul instant de lecture ou l'on fait une pause de cette sensation, et c'est une vraie prouesse de la part de l'autrice, car elle nous partage, le temps d'une lecture, une introduction à ce qu'elle a vécu pendant des années.
Lien : http://oukouloumougnou.blogs..
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La petite fille sur la banquise

Je dois remercier Netgalley pour leur catalogue et aux éditions Grasset de proposer leurs ouvrages ce qui m’a donné l’occasion de découvrir ce livre qui est juste poignant et criant de sincérité.

Quand j’ai lu le résumé, en tant que femme et maman, je n’ai pu rester indifférente par ces mots mais cette histoire s’adresse à tous et pas seulement aux femmes bien au contraire.

C’est un roman à la fois bouleversant, perturbant, cruel parfois mais c’est surtout un message de courage, de persévérance et d’espoir.

L’auteure nous dévoile avec des mots directs, vrais, sincères, sans tabou, une part d’elle-même, un traumatisme comme malheureusement beaucoup trop de personnes le vivent dans le silence et l’indifférence absolue.

J’ai donc commencé cette lecture sans savoir où elle allait m’amener et j’avoue que j’ai été très troublée, émue et révoltée.

Parlons un peu de ce récit. Nous découvrons donc une petite fille de 9 ans, Adélaïde, avec toute l’insouciance, l’innocence, l’inconscience relative à cet âge. Elle vit au sein d’une famille aimante, soudée et ce sera là un de ses points forts. Mais voilà qu’un homme, un monstre, va lui faire perdre non seulement sa candeur mais aussi sa foi dans les autres, dans la vie et par sa faute elle va se renfermer, s’habiller d’une carapace, d’un masque pour cacher les tréfonds de son esprit et de son âme.

Elle va devoir se reconstruire malgré ses failles pour survivre. Elle va chercher à comprendre, à décrypter ses tourments grâce à différents biais jusqu’au jour où elle va arriver à mettre des mots sur ses maux.

Adélaïde nous livre un récit poignant, authentique, fracassant et détaille le travail qu’elle a dû effectuer sur elle-même pendant ces longues années, 20 ans, pour pourvoir enfin arriver à mettre entre parenthèse cet affreux dimanche de mai et sortir de sa torpeur.

Ce témoignage nous dévoile la face cachée de ces actes sur les victimes, les conséquences sur les vies, les dégâts sur leurs psychés donc tous les éléments qu’elles doivent affronter. Parfois jugées avant qu’elles ne sachent elles-mêmes mettre des noms sur les choses qu’elles ont subies ou alors avoir simplement le courage d’en parler à autrui et même dans ce cas là rien n’est gagné bien au contraire. On leur demande de se livrer, se raconter les actes démentiels qu’elles ont endurés sans pour autant qu’il y est des résultats derrière.

Mais surtout cette histoire nous fait réaliser que les victimes se sentent trop souvent coupables alors que les vrais coupables restent dans l’indifférence, le détachement total, continuent à vivre dans une impunité absolue.

Je suis vraiment révoltée par ces agissements mais surtout par le manque de reconnaissance ou tout simplement par notre impuissance.

Pour finir ce livre, malgré le sujet difficile, est juste magnifique et devrait être lu par le plus grand nombre alors je ne peux évidement que vous le conseiller.
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La petite fille sur la banquise

C’est avec beaucoup de tendresse et d’effroi en même temps que j’ai lu le livre d’Adélaïde Bon, ce bouleversant témoignage qui retrace le long et éprouvant combat mené pour une reconstruction après un viol.



C’est à 9 ans que le destin d’Adélaïde a basculé, c’est à 9 ans qu’elle a échoué sur la banquise, seule avec son secret. Elle a mis 20 ans à se reconstruire en livrant un combat acharné contre ce mal pour lequel elle ne trouvait pas de mot et qui la dévorait de l’intérieur, elle le comparera à des méduses qui s’immiscent lentement en elle et qui la dévorent sans que personne ne s’en aperçoivent.



Aujourd’hui, Adélaïde Bon tend la main à toutes les victimes de viol et lance un appel pour que la loi et la prise en charge des victimes changent et évoluent, afin qu’elles ne vivent plus dans une solitude morbide et une honte injustifiée, afin qu’elles soient écoutées et surtout comprises.



Les victimes de violences sexuelles créent souvent une sorte de mémoire traumatique enfouie de l’événement. Elles développent des comportements intimes qui les isolent et souffrent de symptômes dont elles ignorent l’origine. “Plus on a été agressé jeune, plus a de mal à voir le rapport entre la crise de panique au présent et l’agression du passé”.



Désormais,  elle va se couper un peu plus des autres, “sourire, dissimuler, s’épuiser. Passer chaque journée en dehors de soi. Se vivre déportée, sans que nul ne sache”. “Elle rit toujours, peut-être un peu plus qu’avant, c’est qu’elle a le cœur si lourd que quand la joie lui vient, elle s’y jette”.



Elle va meurtrir ce corps qu’elle hait et qui ne lui appartient plus, ignorant  qu’elle est dans le déni total de la violence subie, construisant un bouclier de résistance aux autres et au mal.



“Elle n’a pas idée de ce que ce mot femme, sexualité féminine pourrait signifier, elle une femme dans une civilisation façonnée par les hommes, elle ne connaît sa sexualité qu’à l’aune de la leur”.



Au centre du récit - comme un avant et un après - elle écrit (enfin) le mot VIOL (un mot jusque-là écarté, nié du récit). Elle n’hésite pas à décrire sans ambages ni figures de style les situations insoutenables que subissent les femmes dans les espaces publics par exemple où “les hommes mesurent leur trique à l’effroi qu’ils causent”



C’est un combat qui s’engage, un combat pour la survie, une route longue et périlleuse dont elle ne connaît pas l’issue. Elle rêve seulement d’un mieux, elle cherche du secours parmi les différentes thérapies qui lui sont offertes. Sa plus grande épreuve sera libératrice, quand, assise sur le banc des victimes parmi d’autres victimes, elle croisera avec effroi les yeux de son agresseur. Cette ultime épreuve lui permettra alors d’analyser, de comprendre ce qui lui est arrivé, de se déculpabiliser aux yeux des autres, de partager avec d’autres, d’écrire. “Je suis ce qu’il reste d’une femme après qu’on l’a violée. Et de l’écrire me renoue, me relie, me répare”.



“C’est un livre, quand bien même les sujets dont il parle sont extrêmement douloureux, que j’ai écrit avec beaucoup de douceur et de tendresse, pour toutes les autres petites filles qui sont coincées sur la banquise.” dit-elle. Merci Adélaïde pour ce témoignage bouleversant, merci pour le courage d’avoir mis en mot la douleur lancinante qui a accompagné votre vie durant toutes ces années, merci au nom de toutes les femmes bafouées, agressées et violées qui vivent seules leur souffrance.
Lien : http://dominique84.overblog...
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