Cet album est l'occasion de plonger à la fois dans le folklore nordique et dans l'univers de Theodor Kittelsen, peintre norvégien du XIXème. Un univers sombre, où les hommes craignent les trolls et s’en remettent à leur foi, à leurs croyances et à leurs préjugés, où les trolls haïssent les hommes et les terrorisent pour avoir christianisé leur monde et détruit, au moins en partie, la nature.
C'est au point du jour que surgit Buck, une drôle de créature, sorte de chien qui fait corps avec sa niche, au moment-même où va tomber sur le monde des hommes la terrible et redoutée Nuit des Trolls. Sans qu'il ait rien demandé à personne, on va lui assigner une tâche presque impossible : se rendre chez les trolls pour leur rendre une petite trollette qui a été échangée au berceau contre un petite fille humaine, et ramener cette dernière saine et sauve chez ses parents. Scénario qui s'appuie sur classique de la littérature nordique : l'échange d'un bébé troll contre un bébé humain ; Selma Lagerlöf a notamment écrit une nouvelle sur ce thème (dont le titre m'échappe).
Jeté dans la nuit avec un bébé troll encombrant, ne sachant où aller, Buck va être ballotté au gré des hasards, d'un lieu à l'autre, d'un danger à un autre, jusqu’à ce qu'il accomplisse sa mission. Le point fort de l'album, c'est d'abord l'atmosphère nocturne, obscure, angoissante et menaçante ; c'est aussi le dessin, qui tout en puisant chez Theodor Kittelsen (peintre sans doute moins connu que John Bauer), sait s'en affranchir ; c'est enfin l'histoire, qui ne finit pas tout à fait comme prévu. Loin de la morale très chrétienne des récits de Selma Lagerlöf, Adrien Demont nous offre ici à la fois une critique des sociétés humaines et l'éloge d'une vie simple faite de tolérance, de différences et de légendes ; ça n'est d'ailleurs pas pour rien que Buck est une créature hybride. Bon, dit comme ça, ça fait un peu bêta, mais en fait c'est assez réussi, sans donner dans la niaiserie ou trop de bons sentiments.
"Buck - La nuit des trolls", c'est aussi et avant tout un hommage appuyé à la culture nordique. L'hommage à Kittelsen est revendiqué dès la première page, mais ça va bien au-delà, puisque c'est à la fois tout le fonds des légendes nordiques qui donne vie à l'album, mais qu'il est aussi fait référence à des écrivains contemporains comme Ibsen. Et peut-être n’est-ce pas un hasard si le bébé humain de l'histoire s'appelle Selma... Or, si Adrien Demont connaît bien son sujet, ce n'est pas forcément le cas du lecteur, qui peut parfois être décontenancé par des créatures surgissantes qu'il aura parfois du mal à identifier, d'autant que le récit est un petit peu décousu et manque de fluidité. On passe un peu vite d'un lieu à un autre, d'une créature dangereuse à une autre, sans forcément comprendre comment ni pourquoi. Pour en finir avec les défauts que j'ai pointés, je regrette l’utilisation d'une police de caractères pas forcément très jolie pour les phylactères ou les textes, qui auraient mérité plus d'attention de la part de l'auteur afin de donner une cohérence esthétique à l'album, qui lui manque quelque peu. Ce qui est renforcé par une mise en page pas tout à fait assez travaillée : on aurait aimé qu'Adrien Demont utilise davantage une mise en page de type "décorative", qui aurait là aussi contribué à améliorer encore une esthétique très importante pour la conception de l'album.
Toujours est-il que c'est une jolie bande dessinée, plutôt originale, qui s'appuie sur une jolie histoire et un personnage principal tout à fait adorable, et qui donne envie de (re)découvrir les légendes du Nord, ainsi que les œuvres de Theodor Kittelsen et de John Bauer.
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« La nuit des Trolls » de Adrien Demont.
Et bien, ça ne m’arrive pas souvent, mais me voilà fort mitigée face à cet album (ne m'en veuillez pas cher Monsieur l'auteur) … Quand je dis mitigée, je peux dire que je suis en eaux troubles car je n’arrive pas à me décider … L’ai-je apprécié ou pas ?
Et pour une fois, je me dis que je peux ne pas savoir et rester à brinquebaler entre 2 vagues.
Je m’explique :
Ce conte profond et sombre ne manque pourtant pas de légèreté et de beauté surtout dans la morale qui m’a profondément touchée il faut dire ce qui est.
Je reste aussi scotchée par l’originalité de l’album dont le héros mis en avant est … Un chien-niche et dont les démons ne sont pas si démoniaques que ça, ils en deviennent même presque humains !
Je reste cependant perplexe face aux couleurs sombres du livre mais quand on sait que l’album est dédié au peintre Theodor Kittelsen qui est un peintre auquel la patte m’accroche beaucoup moins, je me dis qu’on a peut-être là un élément de réponse face à ma perplexité …
De plus, certains passages de cruauté me font penser qu’il n’est peut-être pas adapté par moment à la jeunesse (Attention l’habit ne fait pas le moine) …
Ce coin de Norvège nous incite à lire cet album sous une couette au coin du feu, qu’on l’aime ou pas, ou qu’on ne sache pas à la fin (c’est peut-être là qu’est son impact) s’il a été apprécié ou pas…
Ne vous arrêtez pas à mes appréciations et je vous conseille vivement de le découvrir sans a priori !
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Cette bande dessinée est un hommage à Theodor Kittelsen, peintre romantique et fantastique norvégien de la fin du XIXe siècle. Pour être franc, je ne suis pas du tout fan de ce peintre. Mais j’ai choisi cette bande dessinée à la médiathèque pour l’originalité de son traitement. Résultat, je n’ai pas du tout été convaincu, ni par le graphisme, ni par l’histoire. C’est une histoire de Trolls, un vieux conte norvégien revisité, avec un personnage principal assez étrange, une sorte de chien qui se déplace avec sa niche. Le rythme du récit est décousu, les illustrations plutôt sombres et confuses, je n’ai pas accroché, je ne suis pas entré dans l’ambiance, j’en ressort sans émotions, avec l’impression d’être passé à côté.
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Les dessins de cette BD sont vraiment magnifiques ! Elle pourrait même être sans texte tellement les illustrations se suffisent à elles-mêmes. Les couleurs sont restes dans les tons gris, bleus et ocres tout le long du récit et retranscrivent parfaitement l'ambiance des pays nordiques ainsi que le côté fantastique du récit.
Sous la neige et à la tombée de la nuit, un chien qui transporte sa niche sur le dos arrive dans un petit village où les habitants se réfugient dans leur maison car ils redoutent les visites nocturnes des trolls. Le chien entre dans une maison où il découvre un couple horrifié. Dans le berceau, leur fille a été kidnappé par les trolls et remplacée par une petite trolle. Le couple confie donc la trolle au chien et lui demande d'aller chercher leur fille, mais le chemin jusqu'à la montagne bleue, le territoire des trolls, n'ai pas sans danger.
Une BD qui nous permet de découvrir le folklore et les légendes nordiques mais qui dit dérouter par son onirique prononcé. Les dessins et l'homme au peintre Kittelsen est réussi. Cependant, l'histoire est plutôt simpliste et manque de liens entre les différents lieux.
Une lecture agréable sur la forme mais mitigée sur le fond.
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On aurait sans doute envie de réconforter ce brave Buck qui se réfugie dans sa niche sans la quitter une seule seconde de peur de devoir affronter le monde. Il aura suffit d'une tempête.
Par la suite, je dois bien l'avouer : le voyage ne sera pas exaltant. Il y a cependant la poésie qui se dégage des images à défaut de texte et de dialogue. Il faut bien se raccrocher à quelque chose. Le dessin est en effet d'une pure maîtrise visuelle qui exprime beaucoup de choses de manière intuitive.
C'est très sympathique mais cela manque d'une véritable intrigue qui donnerait un sens plus fort à tout cela.
Ne dit-on pas que le chien est le seul animal qui loge dans son anagramme ?
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Il dépassait un peu du rayonnage, comme m’invitant à le prendre… Et ce ne serait pas impossible si l’on s’imprègne complètement de l’ambiance de ce roman graphique. C’est sombre, mystérieux, un peu terrifiant.
Quel est cet être qui crapahute et hurle dans la campagne, la nuit, laissant des brins de paille gluants sur son passage ?
Des générations d’enfants se sont amusés à se faire dresser les cheveux sur la tête avec des histoires horrifiantes; eux, c’est un peu nous… leurs peurs, se sont un peu les nôtres… mais quelles sont elles réellement ?
Un gros coup de cœur pour cet ouvrage sans couleurs, aux hachures et ombrages maîtrisés.
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Au détour d’un passage à la médiathèque aujourd’hui, j’ai été tout de suite attirée par cette couverture étrange et belle à la fois. Je l’ai ouverte et les illustrations m’ont beaucoup plu. Hop je l’embarque avec moi !
Je n’arrive pas à dormir malgré la fatigue. C’est l’occasion de m’y plonger avec un titre comme celui-ci.
Surprise. Intriguée. Puis perdue.
Je n’ai pas accroché. Je n’ai rien compris ! Oups.
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Ma lecture de cette bande dessinée reste mitigée.
Un chien-niche (pourquoi ???) échoue sur une plage et cherche un foyer. Il est rejeté de partout, les gens ont leurs propres problèmes. L'hiver est rude et les gens ont peur pour leurs bébés à cause des trolls. Le chien-niche va alors atterrir dans une famille dans laquelle un bébé a été échangé contre un bébé troll. Le chien-niche va alors essayer de retrouver la petite fille enlevée.
J'ai beaucoup aimé les dessins qui mettent en valeur le folklore de l'histoire (hommage à Theodor Kittelsen, cela me donne envie de le découvrit de plus près). La ressemblance entre les visages des humains et des trolls est judicieux, on se pose la question de la ressemblance des deux espèces. Les couleurs rendent très bien l'atmosphère. Les paysages neigeux sont magnifiques. Mais il y a énormément de choses qui m'ont dérangé dans cet album. Je n'ai pas compris l'intérêt du chien-niche (j'ai vu qu'il y avait un album qui lui été consacré j'y jetterai un coup d’œil) et la morale de l'histoire m'échappe. Elle aurait mérité d'être un peu plus explicite.
Challenge bande dessinée 2021
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J'ai bien aimé ce conte où le héros est un chien-niche. Il m'a rappelé "les gnomes". Tout en tons sombres, puisque qu'il se passe pendant l'hiver nordique, il prône la tolérance. Adrien DEMONT, issu des beaux arts d'Angoulême illustre un livre original qui nous conduit vers les mythes des pays scandinaves avec tout un travail d'ombres.
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On pourrait résumer assez simplement cette bande dessinée : une histoire sombre présentant des trolls, un enfant perdu, le tout au coeur d'une nuit noire.
Bien que je reconnaisse la qualité de l'oeuvre, je n'ai vraiment pas accroché à cette longue nuit.
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En Norvège lorsque le soleil se couche en hiver, la nuit sera longue et est peuplée de trolls. Il ne fait pas bon être dehors. Et parfois, un bébé humain est enlevé et échangé contre un bébé troll. C'est ce qui est arrivé à ces paysans dans la maison de laquelle Buck, une créature chien-niche, s'est refugié. Il promet d'essayer de retrouver le bébé et d'inverser l'échange. Car, si avant la fin de la nuit le bébé humain boit du lait noir au sein de la femelle troll, il deviendra troll.
C'est sombre, normal, il fait tout le temps nuit. Les figures de troll se devinent cachés au fond des scènes. C'est féérique. Le visage du chien remplit la niche. Il a peur, mais il fait équipe avec le bébé troll.
Les dessins sont beaux.
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