Citations de Adrienne Weick (17)
les bombardments de 1944, les pillages de la Libération (...) ont fait disparaître tant de documents. Il faut se résigner à l'idée que bien des mystères resteront inexpliqués à jamais.
Il s’ingéniait à demeurer le marginal minoritaire face à tous les courants, politiques, artistiques, quitte à changer souvent d’avis car le siècle n’a pas manqué de revirements. En matière littéraire, là aussi, il partit en guerre contre le courant dominant, le roman naturaliste que représentait Zola.
Je partage votre avis, c'est grande imprudence de remiser son honneur entre les... entre les mains, dirons-nous, d'une femme.
Des anecdotes ? Facile à dire. Parfois ce sont des événements franchement désagréables, dit Méhidier en remontant ses petites lunettes sur son front. On a affaire, le plus souvent, à des donateurs généreux et des chercheurs scrupuleux. Il arrive pourtant qu’on tombe sur des individus à la déontologie douteuse.
Une histoire vraie, ou inspirée par un événement autour duquel il a bâti une intrigue effroyable. Les récits des Diaboliques sont épicés, vous devriez les lire. Tout y passe, inceste, viol, meurtre. S’il a jugé prudent de garder cette ultime histoire dans ses tiroirs, cela en dit long sur son contenu.
réclusion est chose inspirante et je suis assez content de vous dire que j’ai écrit une jolie rêverie durant ces heures d’effroi. Je le suis moins de vous avouer que c’est le récit de votre infortune que j’ai couché sur le papier.
Timide, Étienne fuyait les conflits ; l’agressivité d’Anne l’avait tétanisé, au point que, à sa grande honte, il avait eu un instant les larmes aux yeux. Alors qu’Anatole avait dominé la situation, désarmé la maîtresse de maison, et même arraché, par son numéro d’acteur, un prolongement de leur séjour. Aurait-il été capable d’en faire autant ? Il connaissait la réponse, sans se l’avouer.
À son âge, on voit des fantômes partout. Elle manque de distraction et invente n’importe quoi pour s’occuper.
Mon rôle consiste surtout à mettre en relation des propriétaires de domaine et des clients à la recherche d’un lieu de charme ou de prestige. Nous sommes nombreux en Normandie à tenir à bout de bras des maisons historiques aussi vastes que délabrées. Leur entretien tourne au casse-tête. Une location pour une soirée apporte un complément de revenu appréciable et permet de faire des travaux.
Les archéologues doivent savoir creuser, fouiller, déterrer dans toutes les conditions. Et il ne faut pas avoir peur du noir, si on fait des fouilles dans une grotte, un tunnel, ou une tombe de pharaon par exemple.
Hésitant toujours entre tutoiement et vouvoiement pour une fille de cet âge, il garda le silence. Elle portait les cheveux longs, d’un blond tirant sur le roux, mal coiffés, et de larges lunettes rondes qui lui agrandissaient les yeux.
Que cherchait le quinquagénaire en revenant sur les traces de ses méfaits ? Retrouver la maison où il avait pénétré autrefois, mais dans quel but : se venger des propriétaires, vingt-cinq ans plus tard ? Tenter à nouveau de dérober des manuscrits ? Malgré leur rapprochement de la veille, Étienne ne parvenait pas à se faire une opinion sur son imprévisible colocataire.
Il a failli faire de la prison, notamment pour Les Diaboliques, un recueil de nouvelles sulfureux, qui mettait en scène une bonne société corrompue dont les crimes se dissimulaient derrière la bienséance. Sa théorie était que les plus grands crimes n’étaient pas ceux qui emplissaient les tribunaux mais ceux qui se déroulaient en silence, derrière les rideaux tirés des hôtels aristocratiques.
Ses propres livres peignaient des personnages abominables, pratiquant le crime et le vice, mais appartenant souvent à la bonne société, ou issus du clergé, comme dans ce roman, tenez, Un prêtre marié.
L’impuissance soulevait en lui une sourde colère, mais il se sentait accablé, incapable d’influer sur le cours des événements, et convaincu que sa fin était proche. Avant de sombrer à nouveau dans l’inconscience, persuadé de quitter ce monde, il éprouva le regret de devoir se contenter de cet étudiant désinvolte comme ultime témoin de ses derniers instants.
Des images fugitives de la scène surgissaient dans son esprit ; un obstacle, le basculement, le vide, le vertige, la pluie. Quelque chose ne collait pas, une image le dérangeait, liée à sa chute, mais il ne parvenait pas à fixer son attention.
L’Administration se montre parfois bien sourcilleuse. La moindre incartade ne vous est jamais pardonnée, on inscrit cela dans des fichiers et ensuite on vous refuse partout.