Là où se tisse la fiction se tressent la biographie à la prémonition, trop souvent décontenancé par ce qui se défilait sous mon nez, comme si j'avais murmuré ma vie, mes déboires, mes aspirations à l'oreille de l'auteur, lui-même en quête d'amour, d'échappatoire, d'exaltation. Et si j'ai enfin pu renouer avec la lecture, c'est seulement grâce à « Le cigare au bord des lèvres » d'Akim Gagnon, roman anecdotique au fumet d'autodérision, où excès et glaviot y sont décrits comme s'ils étaient miens, me décrochant sourires et réflexions à maintes occasions !
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Le père de Akim vient lui rendre visite à Montréal, directement venu de la Beauce. Akim se met à s’inquiéter, quelle est la raison de sa présence à Montréal? En revisitant des moments importants de sa vie d’enfant et d’adolescent dans un parc de maisons mobiles à Granby, l’auteur construit son identité et cherche à se sortir de sa situation.
Roman sur la relation père-fils, sur la pauvreté, sur l’amour fraternel et sur les relations dépendantes.
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Certainement le roman sur lequel je posais le plus d’espoir dans les derniers mois. Et quelle déception!
Le cigare au bord des lèvres est le deuxième roman d’Akim Gagnon. Gagnon est le réalisateur de plusieurs court métrages et vidéoclips que j’ai adorés. Il est aussi le frère d’un auteur et interprète musical que je vénère depuis des années. Et le résumé en quatrième de couverture était prometteur. Mais pendant la première et longue moitié de roman, le protagoniste (l’auteur lui-même), ne nous parle que d’abus d’alcool, de vomi et de défécation. A la blague, je disais aux amis lecteurs du bureau que j’avais l’impression de lire le récit de la vie d’un nourrisson mais sans l’aspect mignon. Puis dans le dernier tiers du roman, les choses se place rapidement, comme si le personnage avait une poussée soudaine de maturité et que les abus cessent presque d’une page à l’autre. Une lecture particulière qui m’a prise au dépourvue mais dont je ne ressort pas totalement fâchée puisque la fin n’est pas totalement moche. Certains n’aimeront probablement pas ce revirement de situation (le fêtard irrécupérable qui soudainement devient adultes et bienveillant envers les autres) mais cette finale m’a réconcilié avec un artiste que j’aimais déjà beaucoup.
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