Si nous creusons dans la chaleur des mots
c'est pour que nos rêves l'emportent
et posent sur la joue du monde
la caresse des vents
qui nous portent plus loin
que nous ne l'espérions
Parfois
dans les éboulis de lumière
un simple regard d'enfance
vient éblouir le ciel
et ses incertitudes
aviver la source des bleus
pour que l'horizon s'en étonne
et redonner au soir
des raisons de s'ouvrir
Je vous écris
avec des mots de terre humide
des mots de vagues et de vent tiède
dans le silence de mes yeux
Je vous parle
comme la terre qui fume
après la pluie d’été
Je vous écris et je vous parle
pour fixer un peu
les orages
– instantanés de la lumière
filigranes du souvenir –
ignorant la trace du feu
quand nous avons clos les paupières.