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4.47/5 (sur 15 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1949
Mort(e) à : Lille , le 02/07/2009
Biographie :

Professeur de littérature à l'Université Charles-de-Gaulle Lille III, Alain Buisine est connu pour être un spécialiste de Marcel Proust, Jean-Paul Sartre, Paul Verlaine, Pierre Loti et de Venise.

Il s’est toujours intéressé aux rapports de la littérature et de la peinture.

Des Laideurs de Sartre publiées en 1986 aux Presses Universitaires de Lille, dans la collection Objet, au Huysmans à fleur de peau de 2004 (Artois Presses Université), il n’a cessé de montrer comment l’œuvre des peintres a nourri l’imaginaire des écrivains.

Il a notamment publié : Proust, Samedi 27 novembre 1909 (Lattès, 1991), Eugène Atget ou la mélancolie en photographie (Chambon, 1994), Verlaine, histoire d’un corps (Tallandier, 1995), les Ciels de Tiepolo (Gallimard, 1996), et chez Zulma : l’Orient voilé (1993), l’Ange et la Souris (1997), Dictionnaire amoureux et savant des couleurs de Venise (1998), Cènes et banquets de Venise (2000), Un Vénitien dit le Canaletto(2001).

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Source : Zulma éditeur
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En janvier 2023, des streamers ont lancé une initiative pour récolter des fonds au profit des organisations syndicales dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites. Un projet qui soulève de nombreuses questions : comment Twitch est-il devenu un lieu de mobilisation ? Les réseaux sociaux historiques tels que Facebook et Twitter sont-ils toujours des vecteurs de connexion entre les manifestants ? Comment les réseaux sociaux et les "live" en manifestations ont-ils permis de visibiliser les violences policières lors des manifestations ? Pour répondre, François Saltiel reçoit trois invités : Rémy Buisine, journaliste chez BRUT Artoise, journaliste et streameuse au sein du collectif "Piquet de Stream" Edouard Bouté, chercheur en sciences de l'information et de la communication à Sorbonne Université "Le Meilleur des mondes", c'est notre émission hebdo sur le numérique et sa place dans la société, à l'antenne tous les vendredis de 21h à 22h, et désormais en version augmentée sur Twitch ! On vous attend sur la chaîne de 20h30 à 23h pour poser vos questions, discuter avec l'équipe et partager vos idées en direct. Suivez-nous ! #manifestation #reseauxsociaux #numérique ___________ Retrouvez tous nos replay Twitch ici https://youtube.com/playlist?list=¤££¤4Sorbonne Université13¤££¤1xIlXOL9aW et les épisodes du "Meilleur des mondes" là https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-meilleur-des-mondes Suivez France Culture sur : Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture Twitch : https://www.twitch.tv/franceculture

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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
La société pardonne rarement à ceux qui se jouent systématiquement du vêtement car elle n'ignore pas qu'une certaine stabilité des codes vestimentaires favorise le maintien de ses structures, la mode constituant pour l'essentiel une dérive organisée et autorisée, une marge programmée et contrôlable. Dans leur apparente gratuité, les plaisanteries d'un Pierre Loti, ce qu'on préfère appeler ses farces de collégien, finissent par gêner aux entournures. Ses connaissances trouvent-elles finalement si drôle que cela de ne jamais savoir dans quelle tenue il va débarquer chez elles, parfois accompagné d'un acolyte dont elles ignorent s'il est matelot de deuxième classe ou officier supérieur ? Mieux vaut en rire et en faire rire la société pour ne pas trop s'interroger sur ce fantasque (et inquiétant) Loti qui se costume dans l'ailleurs du temps quand il demeure à Rochefort, dans l'ailleurs de l'espace quand il voyage. (p. 96-97)

Chapitre 6 - Loti le petit
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À l'origine du style de Pierre Loti, il y a aussi le journal de bord, forme officielle et publique du journal intime, modèle indépassable et sobre d'une écriture qui s'en tient strictement à ce qui est, en particulier au temps qu'il fait. Son écriture ne renoncera jamais à cette matrice stylistique évitant tout débordement rhétorique. Simplement quelques phrases brèves et constatatives, à chaque fois d'une extrême précision chronologique et météorologique : le jour, l'heure, beau temps ou mauvais temps, l'état du ciel..., et d'une certaine façon l'essentiel est déjà dit. Car le romanesque lui-même (les personnages et l'action) n'est vraiment plus prioritaire. Le décor atmosphérique, loin d'être secondaire, de ne représenter qu'un cadre pour ce qui va se dérouler, constitue au contraire ce qui importe le plus. L'écriture lotienne est littéralement météorologique, ne construisant peut-être des intrigues que pour avoir l'occasion d'indiquer le temps qu'il faisait alors. (p. 67)

Chapitre 4 - Le grand reliquaire de l'intimité
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Alain Buisine
"Il y a dans ses livres le vide qu'il y a dans le ciel, mais c'est par là qu'il est unique."

Julien Green (sur Pierre Loti)
Journal, 11 mai 1957
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Et cependant il ne faudrait surtout pas en déduire que Suprêmes visions d'orient est un texte autobiographique d'une pénible pesanteur sépulcrale, sinistrement surchargé de tout le tapageur apparât des pompes funèbres. Au contraire, l'omniprésence de la mort lui confère une sorte de suprême détachement : tout devient comme léger, impalpable, élyséen faudrait-il dire, dans cette Constantinople où les femmes qui passent, rapides et fantomatiques, dans les rues ne sont que des ombres voilées. Aussi bien la ville que le texte qui l'évoque (evocare est le verbe utilisé en latin quand il s'agit de faire revenir les ombres des morts) se caractérisent essentiellement par leur extrême réserve, par ce qu'on oserait appeler leur modestie. Jamais l'écriture lotienne n'a été plus discrète et plus contemplative, invitant à la rêverie comme ces volutes de fumées qui sortent des narghilés. D'une incroyable simplicité, prenant le risque de la naïveté, sans jamais sombrer pour autant le ridicule. D'un art "candide" comme la décoration des petits villages turcs. Un texte innocent s'il n'était pas déplacé d'utiliser un pareil terme à propos de Pierre Loti. Un texte atténué, que l'on dirait écrit à voix basse comme l'on parle à voix basse, frôlant souvent le pur et simple silence. Tout s'efface, dans la vie et dans l'œuvre. Istanbul disparaît, doucement, irrémédiablement. (p. 285)

Chapitre 15 - Ultimes séjours à Constantinople
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[...] L'Islande en tant que telle resta pour lui "à l'état de vision lointaine et étrange" selon ses propres dires, réussissant donc cet exploit proprement lotien (car imaginairement il n'est jamais là où il se trouve en réalité) d'écrire une bonne partie de son roman nordique et de décrire les contrées septentrionales sur le navire de transport le Mytho qui était en train de l'emmener vers le Tonkin, d'en poursuivre la rédaction à Nagasaki, à Tchéfou, Yokohama et, au retour, sur la Triomphante qui passe par Aden et Toulon. L'Extrême-Nord raconté depuis la cabine du vaisseau qui se dirige vers les mers de L'Extrême-Orient, depuis le Japon et l'Arabie... La Bretagne qui s'écrit au fur et à mesure qu'il se rapproche de l'Indochine et qu'il revient en Saintonge où il achèvera son récit... (p. 143)

Chapitre 8 - En mer
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Si les ciels ne sont pas d’abord lumière, ils ne sont pas les cieux. Toujours cette merveilleuse clarté et cette intense luminosité des plafonds de Giambattista Tiepolo. La profondeur des cieux ne peut être rendue sensible que par un apâlissement des coloris. Des teintes sombres refermeraient l’espace, feraient voûte, barreraient le regard qui n’aurait jamais l’impression de plonger dans l’infini céleste. Au contraire une certaine pastellisation des couleurs recule l’horizon, ouvre les perspectives
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"C'en est donc fini de l'Orient, Adieu, mosquées; adieu, femmes voilées (...).-O Orient, où es-tu?- Il ne sera bientôt plus que dans le soleil. A Constantinople, la plupart des hommes sont habillés à l'européenne (...). Bientôt le voile, déjà de plus en plus mince, s'en ira de la figure des femmes, et le musulmanisme avec lui s'envolera tout à fait."
Gustave Flaubert. Correspondance
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Chez Tiepolo la couleur est comme déplacée, par rapport aux propositions de la nature, elle ne dit plus le vert du feuillage, la teinte jaune des fruits, elle a des jaunes acides, des roses, des mauves comme la terre n’en offre guère, et qui suggèrent plutôt de luxueuses étoffes teintes, comme si le Ciel s’était revêtu des parures de la Venise festive qui a commandé nombre de ces peintures
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Sur l’île d’Hiva-Oa:
« la pensée folâtre, le corps aussi. Les femmes sont simoniennes sans discuter. Puis cela vous préserve de l’ennuyeuse austérité, et de la vilaine hypocrisie qui rend les gens si méchants. Une orange et un regard de côté. Cela suffit. L’orange dont je parle varie de 1 franc à 2 francs : ce n’est vraiment pas la peine de s’en priver. On peut à son aise faire son petit Sardanapale sans se ruiner.
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Cependant, à
quatorze ans, alors qu'il n'est qu'en quatrième, le tout jeune Verlaine, le
12 décembre 1858, envoie ses premiers vers à Victor Hugo dont la
rumeur répète qu'il est favorable aux poètes débutants :
Monsieur,
Pardonnez-moi si je prends la liberté de vous dédier ces vers, c'est
que, me sentant quelque goût pour la poésie, j'éprouve le besoin de m'en
ouvrir à un maître habile, et à qui pourrais-je mieux qu'à vous, Monsieur,
confier les premiers pas d'un élève de quatrième, âgé d'un peu plus de
quatorze ans, dans l'orageuse carrière de la poésie ?
Si vous voulez bien, Monsieur, me faire l'honneur de répondre,
adressez ainsi votre lettre :
Monsieur
Paul Verlaine, rue Truffaut, 28
À Batignolles
près Paris 1
Peut-être le héros de Guernesey, même s'il n'est pas certain qu'il fut
enchanté de se voir qualifié de « maître habile », envoya-t-il une réponse
bienveillante et encourageante, comme il le faisait presque toujours pour
les jeunes poètes lui faisant parvenir leurs premiers vers. C'est d'autant
plus probable qu'il n'est de fait rien de plus hugolien que le poème, La
Mort, que Verlaine intercale dans sa lettre.
Telle qu'un moissonneur, dont l'aveugle faucille
Abat le frais bleuet, comme le dur chardon,
Telle qu'un plomb cruel qui, dans sa course, brille,
Siffle, et, fendant les airs, vous frappe sans pardon ;
Telle l'affreuse mort sur un dragon se montre,
Passant comme un tonnerre au milieu des humains,
Renversant, foudroyant tout ce qu'elle rencontre
Et tenant une faulx dans ses livides mains.
On sent qu'il vient de lire Les Contemplations. Œuvre d'adolescent,
ce poème grandiloquent et même pompier comporte quelques fautes de
prosodie qui importent moins que le thème choisi. Car il est fascinant de
constater que l'œuvre de Verlaine s'ouvre et se clôt par la mort : de La
Mort de 1858 à Mort ! de 1896 en passant par Le Livre posthume, toute
son œuvre témoigne d'une angoisse panique devant la mort en même
temps que d'un désir du néant : à la fois conjurer la mort et déjà s'installer dans l'absence. Parmi les autres productions de la même époque en
partie conservées, un Crépitus dont ne subsistent que deux vers,
Je suis l'Adamastor des cabinets d'aisance
Le Jupiter des lieux bas...
et ce commentaire de Verlaine : « Enfin un Crépitus (bien avant celui, si
drôle, de Flaubert) manière de manifestation pessimiste où, après une
description d'intérieur de fosse, dans une buée malodorante, - naturellement, - sumaturellement apparaissait le "dieu" qui débitait un discours
très amer, direct et méprisant au possible pour l'humanité, sa mère pourtant ! Ici encore, je ne me rappelle que les deux premiers vers de la
longue, peut-être trop longue harangue de l'étrange divinité, mais, ces
vers, ils sont bien, n'est-ce pas ? » (C.). C'est dire que déjà, parallèlement
aux légèretés désincarnées du rêve déjà présentes dans Aspiration qui
date de 1861, insiste une poétique lourdement incarnée ici jusqu'à la scatologie, plus tard ce sera jusqu'à la sexualité la plus obscène.
Et puis, indissociablement des lectures, des essais d'écriture, l'adolescence est l'âge de la découverte de la sexualité. On ne saurait trop souligner combien Verlaine va prendre soin de lier l'éveil de la vocation poétique à l'éveil débridé des sens, à « l'explosion prématurée d'une virilité
facticement précoce » : « L'homme de lettres, disons plutôt, si vous voulez
bien le poète, naquit en moi vers précisément cette quatorzième année si
critique, de sorte que je puis dire qu'à mesure que se développait ma
puberté, mon esprit, aussi, se formait » (C.). Incontestablement il s'agit là
d'une sorte de provocation (la vraie littérature et la vérité sexuelle du corps
contre les dogmes et les contraintes de l'institution scolaire) destinée à
devenir dans les lettres un dispositif aussi stéréotypé que les autres versions canoniques de la naissance du génie. On aurait néanmoins tort dans
le cas de Verlaine de réduire cette intime jonction du poétique et du sexuel
à une simple pose. Car il insiste lourdement sur « ces élucubrations parallèles... à de mauvaises habitudes » : « Ce fut aux environs de l'époque où
se remuait en moi la manie des vers et de la prose [...] que commença à
grouiller dans mon... cœur l'amativité dont j'ai parlé plus haut et, pour
brusquer l'aveu ridicule, il m'arriva dès lors d'éprouver à l'endroit de plusieurs camarades plus jeunes que moi et successifs ou collectifs, je ne me
souviens plus très bien, la jolie passionnette de l'Esplanade à Metz.
Seulement, au cas présent, la puberté venant, ce fut moins pur...
« Le voilà dévoilé, ce secret plein d'horreur !
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