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Citations de Alain Jaspard (72)


C'est une catho mais attention pas une catho la messe en latin ou la baise dans le noir version missionnaire, elle est pour la capote dans les pays où les femmes font une moyenne de huit virgule vingt-sept enfants, elle est pour le mariage des homos, pour la PMA chez les lesbiennes, pour l'IVG et tout le fourbi n'en déplaise à la papauté, songeait Marguerite en mâchouillant son Bic, quand t'as vu les déserts avancer à pas de géant, quand le soleil carbonise les bêtes et les hommes, quand y'a plus rien à béqueter, quand les mômes chialent et clamsent comme des mouches, quand le Sida fait déborder les cimetières, toute bonne chrétienne que tu sois, tu transiges avec Dieu.
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Le royaume des larmes est mystérieux, n'y entre pas qui veut.
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Il y a au moins trois ou quatre mille euros à se faire. 
Franck n’est pas chaud. Des petits larcins bien sûr, de temps en temps ça lui arrive, mais là, c’est trop gros, trop dangereux. C’est re-niet. 
Le malheur avec Franck, c’est son sens de l’amitié, dire non à un pote, il a du mal. Il faut bien dire aussi qu’il n’a pas les moyens de faire travailler Sammy. Sammy qui a fini par dégotter un moteur pour le Mercedes, un bon moteur, une super affaire, chez un casseur sérieux de Vitry. Mais pas donné. Avec l’argent du cuivre, il pourrait se le payer et retourner à la ferraille. 
Franck, tout ça, ça le perturbe, ça l’empêche de dormir, ça le tourneboule. 
Sammy le sent bien, qui remet ça, un coup en or, aucun risque, pour venir en aide à un ami, un vrai pote. 
Et c’est ainsi qu’un beau matin les voilà tapis sur une petite butte à surveiller à la jumelle un château où fourmillent des comédiens, des techniciens, par un beau soleil du printemps. 
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Le royaume des larmes est mystérieux, n'y entre pas qui veut.
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Séverine se déshabille dans la salle de bains, enfile un tee-shirt, brosse ses cheveux, ses dents, contemple sa silhouette dans le miroir, elle a des fesses bien rondes, bien musclées, un ventre plat, pas trop de nénés mais jolis, elle a quarante-trois ans, quel gâchis, une grosse larme coule sur sa joue.
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Franck allume un cigarillo et la télé, ils se biberonnent à la télé, même s'ils ne la regardent pas, ça fait une présence, ça évite les dialogues, avec le temps le couple devient taiseux.
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Mon grand-père, le père de Maman, était aussi un ancien combattant, mais un ancien combattant de la reine des guerres, la Grande Guerre, la grande boucherie, celle de 1914, dans l’infanterie, les tranchées, la boue, les rats. Il adorait la raconter, sa Grande Guerre, à la fin du repas, après la p’tite prune dans la tasse à café tiède, et nous on levait les yeux au ciel avec un soupir d’ennui : Papi allait encore nous raconter sa guerre ! Ah, la chaude camaraderie des tranchées, que de souvenirs, vous auriez vu ça les enfants, quand un obus de soixante-quinze a arraché la tête d’Émile, un gars de Bar-le-Duc, le matin même il vous avait roulé une cigarette de gris, et voilà qu’il continuait à courir sans sa tête, sa cervelle explosée dégoulinait sur mon uniforme ; quand notre capitaine, prof d’histoire de Nîmes dans le civil, asphyxié au gaz moutarde, est mort dans les bras de ses hommes ; quand Eugène et Gustave, qui avaient passé la nuit dans l’eau croupie d’un trou d’obus, la jambe arrachée pour le premier, l’œil, l’oreille et la moitié de la mâchoire en moins pour l’autre, ont été récupérés vivants par nos héroïques brancardiers, la chance qu’ils ont eue – tu parles d’une chance, t’as raison, Jef –, ah, c’était le bon temps, on était entre hommes, des vrais, les Boches, les Fridolins, les Frisous, les Chleus, on les aura, y passeront pas. C’était vrai, ils sont pas passés. À quel prix !
Même ceux de la débâcle de 1939 avaient de délicates histoires à raconter, les cadavres par milliers sur la plage de Dunkerque, la Gestapo, la torture, les fusillés, le froid, l’exode, la faim, le maquis.
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Ah, pour me nourrir ?... je suis associé dans un cabinet, trente-cinq avocats, je suis fiscaliste, je m'arrange pour pas faire payer trop d'impôts à des gens qui ont les moyens et le devoir d'en payer beaucoup. rien à voir avec vos petits tracas de voleurs de ferraille !
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C'est long, les gardiens sont méticuleux, faudrait pas laisser passer des armes, de la came, des portables, alors qu'on sait bien que dans les prisons on trouve tout ce qu'on veut en matière d'illicites, et du premier choix qui plus est, mais c'est pas pareil, c'est le petit bénef des matons.
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Séverine dit que quand même la vie est mal foutue, huit enfants qu'ils ne peuvent pas nourrir et nous zéro enfant alors qu'on pourrait en nourrir huit !
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La neige s'est mise à tomber, les flocons virevoltaient dans la lumière jaune du phare borgne, c'était poétique, mais la poésie quand tu viens d'emplafonner ton gagne-pain dans un lampadaire, c'est très superflu.
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Chez Bayard qui est un groupe de presse catho, on lui avait suggéré d'écrire que tous étaient créatures de Dieu, mais bon, elle était pas croyante pour un sou, elle avait refusé tout net. les autres n'avaient pas insisté, ils flairaient que la série allait cartonner.
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Une idée, au début, c’est rien du tout, une p’tite graine. Minuscule, enfouie dans le crâne, planquée dans le cortex, oubliée entre deux pensées, qui n’arrive pas à germer. Et puis une jour, va savoir pourquoi, elle se réveille, elle s’étire comme sortant d’un bon sommeil, toute fripée, les yeux pas en face des trous, mais t’inquiète, bien vivace, prête à s’élancer, au petit trot d’abord, mais comme on ne s’en aperçoit pas, vexée, elle appuis sur le champignon, passe au galop et là elle vous paraît évidente, mais bien sur, elle se transforme d’idée banale en bonne idée puis en idée de génie et là, si tu te méfies pas elle t’emmène très loin. L’idée.
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C’est marrant à quoi ça tient une histoire.
A une diode. Une pièce minuscule, la plus misérable qu’on trouve sur un engin motorisé. Une diode a deux balles. Une diode défectueuse.
Sans cette diode, donc défectueuse, je serai pas là devant ma machine à rassembler les tenants et les aboutissements de toute l’affaire, je serai tranquille pépère, usant et abusant des avantages des retraités dans mon pavillon de Ris-Orangis, matant du soir au matin et du matin au soir des DVD sur mon Sony extra-large.
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Il marmonnait, posait les questions sans écouter les réponses, on sentait qu'il avait l'habitude, qu'il ferait son blabla d'avocat, c'était pas le mauvais cheval, ça avait l'air de lui plaire cette histoire, il était rassurant en somme.
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Le mieux c'est le Luxembourg, là-bas le fisc est archicool vu que le pays croule sous l'argent des banques, pas toujours bien propre mais ça on s'en fiche, n'est-ce pas, c'est pas nos oignons ;
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Là-dessus la municipalité changea de bord, la droite autoproclamée classique se mit à marquer à la culotte le Front national, diminua de moitié les crédits des services sociaux et, pour faire bon poids, ceux de la culture, foyers de bolcheviks, de gauchistes, de droitsdel'hommistes, pour doubler ceux de la police municipale et de la propreté de la voirie, censées rassurer l'électeur.
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Ces associations de riverains sont une vraie plaie, peuplées de pisse-vinaigre, Paris est de moins en moins une fête comme disait l'autre et ce sont ces mêmes riverains qui vont chanter, danser, se pochetronner toute la nuit dans les ruelles de Brick Lane, du Barrio Chino, du Trastevere, ah ! ... on s'est bien éclatés, on a passé un week-end sensationnel.
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Madame Schmidt était assistée par deux juges, des femmes tout aussi austères, on espère qu'elles sont pas comme ça chez elles sinon bonjour l'ambiance à la maison.
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Fatoumata, qui se faisait appeler Fatty, était l'aînée d'une innombrable famille de bénéficiaires du regroupement familial dont le père, un Sarakolé de la région de Kayes au Mali, analphabète éboueur entre la Porte d'Aix et la Belle de Mai, faisait passer sa seconde épouse pour une soeur recueillie en qualité de veuve d'un frère décédé d'une morsure de mamba vert au pays.
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