Il ne me tient pas la main la frôle régulièrement et j'admets que ce contact est... aussi chaste qu'intéressant. J'ai l'impression d'être une de ces damoiselles d'antan poussant des soupirs discrets quand Monsieur le Duc lui frôle le genou. En fait, le potentiel érotique du frôlement faussement accidentel est clairement négligé, de nos jours. Ajoutez à cela que j'ai une peau incroyablement douce sans avoir besoin de me tartiner quotidiennement à la pâte d'amandes, difficile de résister à l'envie de me frôler la main.
Ok. j'ouvre une petite parenthèse. Fleur. meilleure amie de ma soeur depuis la sixième. a grand renfort de zéros systématiques en allemand, elles ont fini par tisser des liens profonds. Nous avons quelques... différends. Agathe prétend que c'est parce que j'ai essayé, un jour de l'an, de lui faire ouvrir les yeux sur mon charme intimidant de légende sans rencontrer de succès. c'est un mensonge, une calomnie. D'abord parce que Fleur préfère les femmes et que je ne me serai pas permis de lui imposer mon charme intimidant de légende. Ensuite parce que, voyez-vous, quand je décide de frapper, je rate rarement ma cible.
La bombe nucléaire pourrait péter au bout de la rue qu’elle serait toujours au top. Ça me rassure de sentir qu’elle ne perd rien de sa maniaquerie ni de son hygiène corporelle. C’est vrai que trouver sa mère, allongée, les yeux rouges, les joues constamment mouillées de larmes, MAIS sentant bon le Chanel, tout de suite, ça sécurise. En revanche, je m’interroge sur l’obstination à conserver l’usage du khôl quand on voit le désastre en fin de journée.
J’ai lu quelque part que la banane était excellente pour la concentration, donc j’en mange trois tonnes, sauf que la plupart du temps, c’est après le boulot, quand j’ai vraiment besoin de me concentrer (pour ne pas me faire écraser sur un passage piéton ou oublier de saluer Mamy dans la rue, elle m’en veut à mort quand je fais ça). J’avais donc mon fruit adoré dans la bouche, et mon portable dans la main droite.
La benjamine n’est pas dépourvue de charme, juste un peu raide et euh… austère, voilà, c’est le mot. Elle finira par rencontrer quelqu’un de bien. Bon, et puis, discrète comme elle est, inutile de dire qu’elle ne doit pas enchaîner les aventures sans lendemain comme le font certaines (quelle époque ! Les filles sont de plus en plus dévergondées ! À faire frémir !).
On appelle celle qui se prétend grande détentrice du droit d’aînesse Appo, celle du milieu Chaton, ce qu’elle nous reproche assez souvent d’ailleurs. Seuls nos parents s’obstinent à nous désigner par nos états civils.
Ça me rend nostalgique d’entendre les ados crier victoire en sortant des salles de bac au moins de juin… j’aime cette ambiance sonore.