Je ne crains personne, je ne crains qu’une chose, c’est que la vie reparte sans que je trouve la force de me tuer à nouveau.
Chercher la beauté du monde là où il est impossible de l’oublier.
Personne ne m'attend nulle part, parce que ma mère ça ne compte pas, c'est connu, c'est quand elles partent qu'elles nous manquent , dans la vie elles nous empoisonnent à nous demander des comptes même sans rien dire.
La tête dans le guidon, freins réglés au plus sensible, le regard des autres en guise d'itinéraire, nous regardons passer ces libertés chéries brimées, ces langages uniformisés, ces sexualités trianglerosées, ces têtes tranchées, loyers seins et fesses refaits sur panneaux outranciers, ces barbes emmêlées aux barbelés ,ces familles épiées jusqu'aux bébés.
Alourdie, fatiguée, c'est moi, cette grosse dondon, look sac-poubelle, allure parpaing.
Nous pouvions tout à fait convier la gent féminine à s’émanciper sous couvert d’améliorer la cause féline – l’une n’empêchait pas l’autre.
Ce prétexte à réunions pleines de bonnes femmes déblatérant au sujet de pauvres petits chats nous assurait l’éviction du mâle autant que sa bénédiction.
Le concept, gratuit, facile à monter et à démonter, propice à être détourné et à disparaître de l’attention générale, s’ouvrait à toutes, même à celles encombrées de ces innocents boulets dotés de radars de communication ultra perfectionnés que l’on appelle enfants (mémo/prévoir un coin dessins animés).
Nous venions d’inventer la réunion humaine et animale pro-créativité Les Félinistes, révolutionnant les associations de femmes avec de vraies chattes à l’intérieur.
MAZEL’LUI’LA !
C est le temps des indignations des interrogations des historicisation s des exceptions des voltarisations des faites attention...
Comme tant de rescapés de camps l’ont rapporté, il est indispensable pour survivre à l’enfermement de savoir où l’on en est dans le temps. Un humain livré à lui-même dans l’isolement ou la consignation, dont on a ôté la part de société qu’est la marque officielle du temps illustrera son intelligence dans la création d’un système de repères de fortune, sa survie psychologique en dépend, son humanité tout entière.
Rester là à constater la nuit. Les mots des petites gens. Se laisser aller à n'être que là, avec eux. C'est peut-être ça, reprendre goût à la vie ; à celles des autres aussi.
Ah, les arts. Ils permettent d'y voir plus clair quand on n'y voit plus rien.
Je ne crains personne, je ne crains qu'une chose , c'est que la vie reparte sans que je trouve la force de me tuer à nouveau.
C'est peut-être ça reprendre goût à la vie ; à celle des autres aussi.