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Citations de Alexis Lavis (21)


Les oiseaux badinent avec le vent
Éclairant les limbes de mon jardin
Puis replient leurs ailes et laissés à la paix
Allient leurs chants envolés.
Ce n'est pas qu'il n'y ait personne d'autre
Mais mon cœur s'attache à toi si souvent.
Cette attente sans répit ressasse ma peine.
Qu'y puis-je?

Tao Yuan Ming
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Adieux
     
Mon ami est un peintre admirable qui sait le vert et l’or.
Voyez la fougue de ses chevaux ensoleillés et se pâmer délicats
ses coqs de jade.
Mille montagnes aux arbres pourpres s’appelle son tableau.
Il y peint l’errance et l’automne, les feuilles à terre et l’exil malheureux.
Deux amis s’accompagnent au bord d’une rive sinueuse.
On voit l’aurore qui s’orange dans les bois de givre clair ;
On voit le soir dans la vallée qui s’embrase.
Aujourd’hui ce bel ami me quitte pour sa terre native.
Les forêts de Yunnan embrassent alors les cimes de Sichuan.
Les mûriers se déplument à mesure que nos bouteilles se vident
Et nos âmes divaguent au parfum généreux de l’érable automnal.
Je ne le suivrai pas sur le chemin du retour – malgré l’âge qui me presse
Cette terre aride et désolée attend ma mort prochaine.
Le bruit des eaux et des feuilles sous nos pas alourdit notre séparation.
Ce n’est qu’en rêve que je cueillerai avec vous les branches de Chengdu.
     
~ Yang Shen (1488-1559)
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Alexis Lavis
Bien des difficultés de compréhension viennent du sens à donner au sanskrit "shûnyatâ". Sa traduction courante est "vacuité" - le fait d'être vide. Le mot sanskrit est formé de "shûnya", qui signifie le "trou" et désigne le zéro dans la numérotation indo-arabe. On donne donc le sens de "vide" ou de "rien" à "shûnyatâ" en insistant sur l'aspect négatif du terme. Or ce n'est pas d'emblée le sens que privilégia la pensée indienne, qui y vit davantage l'espace de tous les possibles, ce qui sied avant toute détermination, ce qui est pleinement ouvert.

(Le Monde des religions).
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La conscience du fait que l’action nous engage de façon radicale, qu’un petit geste peut entraîner des conséquences considérables, est très vive en Inde, si vive que l’acte est toujours plus ou moins vu comme un piège à même de nous emprisonner pour des vies entières.
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Je suis dénué d'honneur et de déshonneur, je suis sans attributs, je suis Shiva, je suis libre de dualité et de non-dualité, je suis libre des couples d'opposés.
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La montagne n’est que silence et solitude.
Le roc chauve et l’arbre épais sont mes
seules rencontres .
La Cour est la patrie des hommes d’élite.
Pourquoi vivre ainsi dans ce sauvage désert ?
Mes poèmes n’exigent personne à mes côtés.
Mes pensées sont profondes.
La connaissance est difficile à obtenir.
Et pour l’acquérir je marche seul.
J’aime les sources claires, qui se jouent des rochers.
J’aime ma cabane rustique.
Assise en paix au milieu des pins
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Les langues chinoises et françaises sont bien trop dissemblables. La plupart des effets du chinois se perdent lorsqu’on passe au français. Pensons aux tons ; en effet si en chinois le ton fait sens, on pourrait dire qu’à l’inverse, en français, c’est le sens qui fait ton. Peut-être est-il néanmoins possible de rendre ce lieu à partir duquel le poète chinois écrit et de trouver, dans les images qu’il déploie, un souffle, étranger pour nous, mais que notre langue saurait néanmoins porter à la parole.
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Le destin place nos vies dans un projet global et implique ainsi toujours une forme de rationalité transcendante qui déterminerait l’entièreté de notre existence avant même que nous ayons à la vivre. Soit le destin humilie l’individu en balayant sa prétention à l’autodétermination, soit il l’exalte en lui donnant l’impression de participer à l’Histoire.
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Quand bien même tes dispositions seraient belles, ta foi parfaitement ferme, ta réputation sublime et tes qualités d’argumentateur bien aiguisées, si tu ne comprends pas l’esprit des hommes, ta volonté de remettre un tyran dans le droit chemin à l’aide de sermons n’est qu’une façon d’utiliser sa vilenie pour mettre en valeur ton excellence et assurer ta propre gloire. Humilié, le prince te déclarera nuisible aux hommes et on te nuira en retour pour cette raison.
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La poésie joue alors un rôle paradoxal pour ces lettrés. C’est souvent grâce à leurs talents d’écrivain qu’ils se font remarquer et se voient offrir un poste important.
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La conscience doit avant tout être tenue de cette façon :
Comme si j’étais dépourvu de sens,
Qu’elle soit dressée tel un bâton de bois
Point de coups d’œil porté un peu partout,
Il faut toujours avoir le regard baissé.
Mais si les yeux ont besoin de repos,
On regardera quelquefois aux alentours.
Et après avoir vu ce qui n’est que reflet,
On attachera son regard à un objet adéquat.
Avant de prendre la route, on regardera un instant
Dans les quatre directions, afin de mesurer le danger.
Se reposant, on regardera la distance parcourue,
En se retournant derrière soi.
On continuera ou l’on rebroussera son chemin,
Après avoir examiné ce qu’il y a devant et derrière.
C’est ainsi qu’en toutes circonstances,
On fera ce qu’il faut faire après s’être bien mis au fait.
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Au regard des violences et des intrigues qui permirent aux Han d'établir leur hégémonie, la doctrine confucéenne qui voit dans l'humanité, la droiture et le respect des rites les seuls éléments susceptibles de légitimer la position du prince, semble incompatible. Mais ce n'est pas tant une doctrine politique que recherchait les Han qu'une vision du monde capable de légitimer leur accession au pouvoir aux yeux de la tradition.
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Ainsi, l’art du stratège consiste à jouer avec cette différence complémentaire de l’ombre et de la lumière en faisant passer l’un pour l’autre.
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J’ai usé mes réussites dans le monde.
Je m’en retourne aux monts Nanchang.
J’y cherche un repos souriant .
Ne questionne plus là ou cesse le périple.
Car la nature est immuable.
Et les nuages blancs sont éternels
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Ici et là, certains prisent le non-dualisme, d'autres le dualisme. Ils ne connaissent pas la Vérité qui est au-dessus des deux.
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Pour la raison simple que toute prévision procède de celui qui prédit. Elle se projette à partir de lui tel qu'il est, de sorte qu'en atteignant le prévu, c'est lui-même qu'il retrouve au même stade et dans les mêmes dispositions qu’ au départ. Pour qu'un changement se produise, il faut que survienne une altérité qui contrarie la prévision, autrement dit un imprévu. C'est alors seulement, sous le coup de l'inattendu, que l'esprit du planificateur se voit contraint à la modification. Une remise en cause s'amorce, ainsi qu'une réflexion renouvelée. Il faut s'adapter et pour cela changer-en réévaluant ses forces et ses faiblesses, ses connaissances et ses illusions- les moyens dont on dispose et même les fins qu'on s'assignait jusqu'alors. C'est toute l’ingéniosité et les ressources motrices et mutantes de notre être que l'imprévu provoque et invite à une nouvelle mise en marche. L'intelligence, cette part de nous-mêmes qui nous définit autant qu'elle fait notre fierté, nous la devons à l'adversité. C'est parce que le monde conserve sa part d'imprévu qu'il nous faut apprendre de nouvelles choses, nous adapter, innover, inventer…
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Les racines en effet, jamais ne s'exposent. Elles se définissent par le fait d'être cachées et leur vie se passe dans l'échappement du regard. Pourquoi donc chercher à voir ce qui s'y refuse résolument ? Voir ce qui est exige un renoncement parfois douloureux. Mais lorsque l'abandon du rêve est enfin consenti, quelque chose peut décanter qui laisse sentir le travail secret de la sève.
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Ainsi, le fait même de vouloir prendre soin de soi en se tenant à l'écart du monde social ordinaire est encore un projet social puisque, sans société, une telle aspiration ne viendrait jamais à l'idée de celui qui vient de la nourrir !
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En revanche, si le temps philosophique ne « sert à rien », c'est parce qu'il est libre et non parce que rien ne s'y passe. C'est un temps libéré, un temps pour soi et, en ce sens, le temps le plus vivant qui soit.
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Tout ce qui s'oppose participe de la même logique où s'appuie sur le même fondement que ce à quoi il s'oppose. En conséquence de quoi, prévoir, loin de conjurer l'imprévu, en serait en quelque sorte la condition de possibilité ! Ainsi, en voulant fermer la porte à l'imprévu à l'aide de la prévision, on oublie que le prévoir est en quelque sorte la porte elle-même qui, en son principe, peut être ouverte ou fermée…
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