En Australie, une mère Aborigène s’est fait enlevée son enfant par la mission religieuse à St Dominic. Depuis, le malheur plane sur cette ville où les suicides se succèdent inextricablement, sous la présence inquiétante des corbeaux. La fille, Ivy, deviendra folle après qu’on lui ait, à son tour, pris son enfant.
L’histoire d’un peuple des Aborigènes déchiré, opprimé, paraissait intéressante mais je n’y ai pas vraiment accrochée. Je me suis perdue entre les rêves et la réalité des Aborigènes décrite par l’auteur. S’il y avait un message, je crains de ne l’avoir pas saisi !
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Une demi-douzaine de nouvelles pour décrire le dur quotidien d'Aborigènes où l'alcool a souvent une grande place et où l'auteur n'oublie pas de montrer l'écart entre les Blancs et Aborigènes.
Il y a des nouvelles où je n'ai pas reçu à rentrer, la narration reste très (trop) abstraite et je m'y suis très vite perdue. Un certain mieux dans quelques nouvelles, comme Lucas et Devy où les descriptions sont plus concrètes.
L'ensemble est assez sombre, comme la vie de ces Aborigènes. Un message fort pour les Aborigènes mais que j'ai eu un peu de mal à saisir.
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Il m'a fallu du temps avant de me lancer dans la rédaction de cette critique, tout comme il m'a fallu du temps pour lire, apprécier et digérer ce roman intense et riche.
Je ne me serais jamais tournée vers ce roman si celui-ci n'avait pas été au programme de l'agrégation d'anglais pour les deux années à venir. Je me sens chanceuse que ce concours m'ait donné l'occasion de découvrir des œuvres littéraires écrites par des auteurs Aborigènes d'Australie, ce que je n'avais encore jamais fait, je l'avoue honteusement.
Se départir de son œil et de sa façon de pensée d'occidental n'est pas chose aisée, pourtant, cela est nécessaire pour appréhender une œuvre comme Carpentaria.
Le rythme et la narration semblent déroutants (cela dit, certainement pas autant que cela avait été le cas pour moi avec Benang de Kim Scott !) mais on se laisse vite bercer par ces alternances de scène dramatiques, oniriques, poétiques, et aussi cruelles.
En somme, le reflet parfait de ce qui fait la culture Aborigène aujourd'hui : une histoire faite d'oppression, de malheur mais sur fond de Temps du Rêve et d'omniprésence de la nature, forte et résiliente. C'est également un livre engagé, tant sur le plan écologique que celui de la revendication des droits territoriaux, volés et spoliés.
J'avais été davantage touchée par les Plaines de l'Espoir, de la même auteure, mais j'aurai très certainement l'occasion de modifier cette critique lorsque je relirai Carpentaria une deuxième fois, peut-être une troisième, pour m'imprégner complètement de tous ses enjeux et subtilités.
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Rien à faire pour rentrer dans ce roman. Je l'ai laissé glisser d'entre mes mains en me demandant pourquoi j'y avais passé autant de temps.
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Je ne saurai comment expliquer mais je me suis retrouvée entre deux poids et deux mesures avec ce livre. D'un côté, j'ai aimé parce que je suis friande de l'Australie, ses grands espaces, et sa culture originelle opprimée par l'arrivée d'une autre. Et d'un autre côté, j'ai eu du mal à m'immerger complètement, j'ai arrêté, repris, et même oublié ma lecture. Je ne sais pas si c'est le style de l'auteure ou l'histoire en elle-même, mais il faut s'accrocher pour ne pas décrocher à la moindre occasion. Un livre malgré tout très intéressant.
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C’est une utopie. Dans un futur apocalyptique marqué par la tourmente des changements climatiques et les mouvements migratoires, l’auteur nous plonge au sein d’une communauté aborigène contrôlée par l’armée qui vit autour d’un marais insalubre et peuplé de cygnes noirs. C’est ici que vit Oblivia, une jeune aborigène mutique, retrouvée au creux d’un eucalyptus et recueillie par une européenne excentrique. Loin de là, un jeune garçon aborigène métis, Warren, est élevé par les Anciens pour devenir le premier président indigène australien. Parvenu à l’âge adulte, et déjà vice-président, il part à la recherche de sa promise pour honorer un vieil arrangement marital.
A partir de cette histoire, l’auteur nous conduit à la frontière entre la folie et le rêve et construit un récit à la fois poétique et politique, mêlant les mythes de tous les temps et de tous les lieux.
Un récit à la fois grave et drôle qui fait comprendre tout en subtilité la mentalité et le comportement du peuple aborigène dans ses rapports avec le colon, l’Australien.
J’ai bien aimé. Une lecture plus facile que celle de Carpentarie tout en retrouvant ce qui caractérise le style de l’auteur : un souffle magique mêlant intimement les personnages aux autres composantes du paysage australien : de la faune à la flore. Une narration qui combine habilement comme dans Les plaines de l’espoir, le récit à l’occidentale et la forme propre aux Aborigènes, mélange de récit oral et de mythologie.
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La petite ville côtière de Desperance, établie sur les rives du golfe de Carpentarie, tout au nord de l’Australie, fut autrefois un port. Abandonnée par les caprices des fleuves, elle survit comme elle peut entre sécheresse et cyclones. Des Blancs s’y sont installés pour dominer les Aborigènes locaux et exploiter les richesses minières. La population autochtone, à la suite d’une querelle épique pour le contrôle de la décharge, s’est séparée en deux clans, le clan de l’Est et le clan de l’Ouest, encerclant les Blancs vivant au cœur de la ville moderne.
C’est le récit halluciné de cette cohabitation forcée que nous raconte l’auteur à travers toute une série de personnages tous plus fantasques les uns que les autres. Nous suivons ainsi au fil des chapitres Angel Day, mi clocharde mi sorcière qui entend régner sur la décharge, Norm Phantom, embaumeur de poissons et conteur d’histoires, Elis Smith, ses souvenirs perdus dans le Temps du rêve, un maire criminel et un capitaine en permanence à l’affût du dérapage des indigènes.D’autant que ces derniers revendiquent identité, territoire et droit au rêve.
J’ai lu avec plaisir les cent premières pages, accrochée par ces personnages hauts en couleur ne faisant qu’un avec leur environnement et littéralement portée par le style incantatoire de l’auteur, entre narration classique et récit onirique. Puis j’ai totalement décroché, ne pouvant me raccrocher à une intrigue suffisamment forte pour maintenir mon attention en éveil . J’ai eu l’impression désagréable de tourner en rond, d’entrer dans un récit qui pourrait durer indéfiniment sans que rien désormais ne me captive. J’ai lu en diagonale les 400 pages restantes, déçue de ne pas avoir
retrouvé le bonheur de lecture des Plaines de l’espoir. Alors, bien sûr , ce roman a remporté de très nombreux prix littéraires, l’écriture, totalement originale, est par moments pure merveille, épousant la forme de pensée des Aborigènes. Mais il faut , je pense, être totalement emporté soi-même par le « Temps du rêve », et ce sur plus de 500 pages, pour l’apprécier à sa valeur.
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Voilà une œuvre assez étrange. L’auteure utilise deux types de rythme, celui de l’écriture « traditionnelle » des romans et celui plus aléatoire des récits oraux. Cet entremêlement renforce la continuité-discontinuité entre les vies des personnages principaux, leurs relations avec les mythes sous-jacents et donne une coloration particulière à ces épisodes d’affirmation des Aborigènes.
Pour curieuses et curieux, les vies de Normal et de Will Phantom, d’Elias sorti des eaux, de Mozzie Fishman ou d’Angel Day, des histoires de bateaux, de poisson, de mine ou d’incendie, sans oublier les autres, ceux du coté « blanc » de la ville.
« C’était un mystère, tous ces chants qui s’élevaient des terres gorgées d’eau et qui en célébraient le renouveau tandis que Norm et Bala marchaient la main dans la main sur la route, vers le coté ouest, vers chez eux. »
Un grand roman, rencontre entre rêve, révolte, conte et quotidien dans la petite ville de Desperance
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"Quelque part dans le Nord de l'Australie, Ivy, une petite Aborigène, est un jour arrachée à sa mère pour, comme tant d'autres, être placée à l'orphelinat d'une mission religieuse qui se chargera de lui blanchir l'âme. Folle de douleur la mère se suicide ; Dès lors plane sur la mission une sorte de malédiction, symbolisée par l'inquiétante présence de corbeaux sur un arbre... Les anciens dépêchent alors dans le bush un "voyageur" qui a pour tâche de retrouver la famille d'Ivy afin de découvrir l'origine de ce "mal" que la fillette porte en elle..."
Voici le synopsis de la quatrième de couverture. Je mets quatre étoiles, non pas que j'ai aimé l'histoire, bien trop triste à mon goût, mais l'auteur, aborigène, elle même a bien réussi à nous faire ressentir le malheur de ces autochtones. Les quatre parties suivent les différentes générations d'une même famille. Dans la deuxième moitié, Mary, veut retrouver ses racines aborigènes. Elle y parviendra plus ou moins. Mais alors qu'elle pense être enfin "chez elle", c'est l'organisation de défense des droits des Aborigènes pour laquelle elle travaille qui lui fera quitter les siens !
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Aborigène australienne, l'auteur a publié des textes engagés et quelques récits. Dans "Le pacte du serpent arc-en-ciel", recueil de nouvelles, elle dénonce la ségrégation dont sont victimes les Aborigènes, le racisme qu'ils doivent subir et les humiliations qu'ils endurent. La déchéance est souvent inéluctable et le choix entre la prison et le centre de désintoxication le seul possible.
Pourtant l'imaginaire des Aborigènes est toujours vivant et tente de coexister vaille que vaille avec la civilisation moderne comme nous le montre Alexis Wright.
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Dans cette dystopie de l'autrice aborigène australienne Alexis Wright, Oblivia, jeune fille muette, a disparu dix ans après avoir été violée et est réapparue dans le tronc d'un eucalyptus. Recueillie par Bella Donna, réfugiée climatique européenne, elle vit au sein d'une communauté aborigène contrôlée par l'armée dans un marais.
Son chemin va croiser celui de Warren Finch, futur premier président Aborigène d'Australie.
Le roman se nomme ''le livre du cygne'' car l'oiseau est omniprésent dans ce roman, qu'il s'agisse des récits sur les cygnes blancs avec lesquels Bella Donna nourrit Oblivia ou bien les cygnes noirs qui viennent sur le marais et accompagnent Oblivia tout au long de cette histoire.
Si l'on souhaite découvrir l'œuvre d'Alexis Wright, je ne conseille pas de commencer par celui-ci, c'est son roman que j'ai trouvé le plus complexe à aborder. Je me suis familiarisée avec ses romans dans le cadre de la préparation d'un concours pour lequel j'avais dû étudier Carpentaria, une fresque épique magnifique sur des Aborigènes qui se battent contre une entreprise minière détruisant leur pays. J'avais également lu Plains of Promise que j'avais adoré et qui me paraît être le meilleur point de départ pour découvrir Alexis Wright.
Or dans ''the Swan Book'', je n'ai pas retrouvé le même souffle que dans Carpentaria ni ai été aussi bouleversée qu'à ma lecture des Plaines de l'espoir.
On retrouve pourtant tout ce qui fait la sève du style de l'autrice : un propos politique sur l'ultra-interventionnisme des blancs sur les Premières Nations, une revendication aborigène très forte, l'omniprésence du Temps du Rêve (temps mythique qui explique les origines du monde pour les Premières Nations australiennes) qui se mêle au réel et est donc extrêmement perturbant pour un lecteur occidental, des personnages flamboyants et une plume qui se joue du langage.
D'un point de vue objectif donc, c'est une réussite de par sa construction, son utilisation de la langue, des mythes et messages qu'il porte mais il ne m'a pas transportée comme je l'attendais et je dois avouer que je me suis même ennuyée pendant certains passages... J'ai l'impression d'être passée à côté de certaines choses, qu'il me manque des clés de compréhension et en ressors donc quelque peu frustrée.
Peut-être une deuxième lecture dans quelques années, si j'en ai le courage...
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