Alice Dumas Kol

Lorsqu’Alice rend visite à Lok Yé, dans un petit logement de banlieue parisienne, les questions se succèdent. Et ce que la grand-mère ne peut révéler des violences qui ont jalonner sa vie de fugitive puis de réfugiée, ne suffira pas pour reconstituer le puzzle familial. Alors les interrogations concerneront aussi les autres femmes de la famille.



Ce récit auto biographique est intéressant à plus d’un titre. Pour la lumière qu’il apporte sur le conflit international, peu médiatisé car sans conséquence directe sur la vie quotidienne dans l’Hexagone. Porté par des enjeux politiques qui dépassent le commun des mortels et tus par les soldats qui en sont revenus, c’est pourtant une guerre fratricide et d’une violence extrême qui s’est déroulée là-bas.



C’est ensuite le sort des émigrés, affaiblis par un voyage épuisant puis hébergés dans des conditions précaires à leur arrivée, tentant après avoir tout quitté et beaucoup perdu de se faire une place digne dans ce nouveau décor.



En filigrane, la condition féminine, et les relations mère-fille, ainsi que la maternité sont abordées tout au long du récit.





Témoignage émouvant et sans concession, sur l’héritage familial que l’on porte malgré soi et qui façonne le cours de nos existences, à bas bruit et insidieusement. A moins que l’écriture qui permet leur mise au jour ne soit thérapeutique.



160 pages Anne Carrière 6 janvier 2023


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Un magnifique roman autobiographique : l'autrice nous emmène sur les traces de son passé, de l'exil forcé, du génocide cambodgien et de la quête d'identité. En une centaine de pages, Alice Dumas Kol nous touche avec ses questionnements intérieurs, ses doutes et son amour familial. Le roman se lit très bien, le style est à la fois épuré et poignant. Un vrai coup de coeur !

Une chance amère est un magnifique récit familial.

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L'autrice revient sur l'histoire de sa famille et en particulier celle de sa grand-mère et de sa mère. Les années au Cambodge, l'arrivée des Khmers rouges, la fuite, les camps de réfugiés, l'arrivée en France, le trauma, la reconstruction, la transmission... Cette grand-mère coincée dans un mariage qui ne fonctionne pas, dans une société traditionnelle, qui a dû quitter son pays en laissant derrière elle son fils. Cette mère, libre, provocante, qui débarque dans un pays étranger, qui choisit l'art et l'amour pour se reconstruire, mais qui cherche toujours sa place entre deux cultures, deux pays. Cette malédiction de la maladie qui hante cette famille, leur corps, ce traumatisme gravé dans leur esprit de génération en génération. Et cette jeune femme qui s'exprime par le corps, qui ose dire haut et fort ce qu'elle pense, qui accompagne sa mère jusqu'à la fin.

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Un magnifique roman sur le corps, le traumatisme de la guerre et de l'exil, et sur l'amour.

Pour son premier roman, Alice Dumas Kol sonde le poids mémoriel du génocide cambodgien qui pèse sur une famille exilée en France.
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Il est question ici d’un roman autobiographique. Je n’avais jamais lu d’histoire sur les réfugiés sud-asiatiques et j’ai trouvé intéressant de découvrir, à travers des fragments d’histoires, le génocide cambodgien et l’exil forcé, le déracinement subi par toutes ces familles, ainsi que les conditions précaires de leur accueil.

Mais l’autrice aborde surtout le côté psychologique subi par la fuite des femmes de sa lignée, même si certains passages sont parfois un peu longs. Elle nous montre la reconstruction ainsi que les relations souvent compliquées entre sa grand-mère ancrée dans la société traditionnelle et sa mère partagée entre culture et liberté.

Une lecture très intéressante.
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