L'intuition est le propre de tous, mais rare sont ceux qui savent l'écouter.
L'intuition est le propre de tous, mais rares sont ceux qui savent l'écouter.
Je compte les secondes avant qu'elle referme la porte. S'il s'agit d'un ami, on referme souvent directement derrière lui. Si c'est quelqu'un qui ne nous laisse pas indifférent, on attend quelques secondes. Mais si c'est quelqu'un dont on est en train de tomber amoureux...
- Hé ! Benjamin ! appelle-t-elle.
Je me retourne. Sam se tient à moité sur le palier, sa main sur la poignée. La porte est restée ouverte.
S'il s'agit de quelqu'un dont on est en train de tomber amoureux, on ne rentre pas, on attend sur le palier et on le regarde partir. Exactement comme elle le fait à l'instant.
Quoi qu'il nous arrive, quelle que soit la situation, quoi que nous réserve la vie en matière de douleur et de perte, nous n'avons pas d'autre option que de survivre.
Lorsqu'on assiste à quelque chose d'absurde, quelque chose qui dépasse l'entendement, le cerveau l'interprète comme une blague. C'est un mécanisme naturel de défense.
Douze ans, et je devais choisir entre la vie et la mort.
J'ai choisi la mort.
Appelez ça loyauté. Ou bien naïveté. Je voulais être avec mes parents, même si cela signifiait mourir.
Toute action comporte une part de risque. Sortir de chez soi le matin, marcher dans la rue, conduire une voiture, prendre l'avion, mais personne de normalement constitué ne calcule la dangerosité de ces activités, car dès lors que son niveau de risque se situe au-dessous d'un certain seuil, l'activité en question n'est pas considérée comme intrinsèquement dangereuse.
Tu ne te demandes jamais où est ta véritable place ? Genre, la vie t'a joué un tour et t'a mis là où tu n'aurais pas dû être.
Être sous-estimé n'est pas forcément mauvais. Cela peut même représenter un précieux avantage tactique.
Nous passons devant la porte du vestibule et au lieu de continuer vers la fête, je m'arrête et saisis la poignée.
D'autres occasions d'aborder le maire ne se présenteront pas ce soir. Le mieux est de partir maintenant.
- Où vas-tu ? demande Sam.
- Je pars.
- Poison d'avril ?
- Non, en vrai.
- Tu n'en as rien à faire de ma fête ?
- Pas du tout.Je suis venu. Et maintenant je pars.
Voici une fille qui n'est pas habituée à ce que les garçons partent de la sorte. Elle est visiblement décontenancée. Elle s'apprête à me poser une autre question, puis se ravise.
- D'accord alors, mais Érica va être déçue.
- J'ai l'habitude de décevoir les femmes.
Elle tord une mèche de cheveux entre ses doigts.
- Et moi j'ai l'habitude de décevoir les hommes. Une autre chose que nous avons en commun.
Je passe la porte et le gorille.
Je compte les secondes avant qu'elle referme la porte. S'il s'agit d'un ami, on referme souvent directement derrière lui. Si c'est quelqu'un qui ne nous laisse pas indifférent, on attend quelques secondes. Mais si c'est c'est quelqu'un dont on est en train de tomber amoureux ...
- Hé Benjamin ! appelle-t-elle.
Je me retourne. Sam se tient à moitié sur le palier, sa main sur la poignée. La porte est restée ouverte.
S'il s'agit de quelqu'un dont on est en train de tomber amoureux, on ne rentre pas, on attend sur le palier et on le regarde partir. Exactement comme elle le fait à l'instant.
- Tu ne m'as pas déçue, dit-elle.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrent. Le liftier attend.
- Pas encore, dis-je.
Elle sourit et me salue de la main.
J'entre dans l'ascenseur et je laisse les portes se refermer derrière moi.