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3.77/5 (sur 56 notes)

Nationalité : Lituanie
Né(e) à : Videniškiai , le 27/01/1966

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Bibliographie de Alvydas Slepikas   (1)Voir plus

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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Tout ressurgit du passé comme des ténèbres. Les personnes et les évènements semblent enveloppés d’un tourbillon de neige dans le silence d’un brouillard pesant. Tout est lointain, mais rien n’est effacé. Certains détails sont clairs, d’autres sont déjà perdus comme sur une photo qui a déteint. Le temps et l’oublie ont tout enseveli sous la neige, le sable, le sang et l’eau trouble.
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Puis ce fut la guerre et Rudolph dut faire ses adieux. Eva jouait du Mozart, du Rachmaninov et tout ce qui plaisait aux enfants. Ils chantaient des comptines en chœur.

Ah, c’était un temps béni, le temps du bonheur, quelque chose qui n’a sans doute jamais existé, quelque chose qu’elle a sans doute rêvé au cœur de la froide remise du jardin, plongée dans un demi-sommeil causé par la faim.
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Tout resurgit du passé comme des ténèbres. Les personnes et les évènements semblent être enveloppés d'un tourbillon de neige dans le silence d'un brouillard pesant. Tout est lointain, mais rien n'est effacé. [...]
Voici le corps d'une femme sans tête cloué à un mur ;
voici une foule de gens affamés, déchirant le cadavre d'un vieux cheval porteur d'eau ;
voici une mère et ses enfants qui vont se jeter droit dans le Niémen sur lequel flottent des bancs de glace. Ils disparaissent dans le courant sans aucune agitation, sans un mot, sans une pensée, comme si se noyer faisait partie du quotidien ;
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"Mon Dieu, punis-moi pour ne pas avoir su apprécier tout ça, pour ne pas m’être réjoui de chaque instant de cette vie, des plus petites choses qui font le bonheur. " Heinz
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Elle rêve de la paix. Elle voit sa mère, assise dans les prés d’été, qui sourit et lui apprend à lire avec un très beau livre, quand soudain un nuage apparaît. Sa mère prend peur et Renate veut voir ce qui l’a tant effrayée, mais celle-ci l’en empêche et lui détourne la tête. La tristesse, l’angoisse qui se répandent tout à coup sont telles que le pré de même que le livre se tordent comme un bout de vieille peau desséchée. Tout commence à tomber en morceaux et le visage de sa mère se met à fondre comme de la cire… ». Ici dormir signifie ne plus penser à la faim. « Nous n’allons pas mourir, ni toi maman, ni mes sœurs, ni tante Lotte, ni Helmut, qui souffre le plus de la faim. Helmut, Helmut mon petit frère, tu ne vas plus jamais avoir faim. Je prendrai soin de toi. Je te sortirai des dents glacées de la mort et les yeux rouges des chiens de l’enfer ne nous verront pas souffrir ». ils en sont a rogner les bourgeons de bouleau. « La faim et le froid viennent à bout des gens, les brisent. Ils deviennent tels des mécanismes métalliques vides et n’espère plus rien, n’ont peur de rien et ne s’étonnent plus de rien
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Quelque part l’écho d’un tir retentit. Puis un autre. Eva et Marta accélèrent le pas tandis qu’au loin la mélodie d’un harmonica russe leur arrive par vagues à travers la tempête hurlante et la neige tourbillonnante. Bien que le son soit étranger, il a un effet calmant, parce-que inattendu, inespéré, comme venu d’un autre monde. Eva se demande même si ce n’est pas elle qui vient de s’inventer cet air en majeur, simple et sauvage. Elle serre contre elle le sac d’épluchures qu’elle a pris à la cantine militaire. A la maison, ses enfants l’attendent, affamé. Ses enfants qu’elle aime plus que sa propre vie. Elle aimerait hurler à la lune comme une louve, couper un morceau de son propre corps et nourrir ces petits innocents, ces petits affamés, ces petits qui souffrent, punis par Dieu. Quand elle sera revenue avec les restes de la cantine militaire, sa belle-sœur, Lotte, prendra le temps de sécher les pelures de pommes de terre sur un poêle. Elle les broiera avec un vieux moulin à café pour en faire de la farine et en préparera des galettes. Eva ne saurait pas comment survivre sans Lotte. Sans elle et sans Marta.

Tête baissée face au vent, Eva et Marta se pressent de rentrer chez elles. Pourvu que personne ne vienne leur parler.

Quelquefois, une lueur apparaît au milieu des flocons. On peut presque distinguer des voitures, des soldats, des formes quelconques. Tout à coup, ça rit et ça tire quelque part. Des soldats ivres crient sur les femmes qui essaient de passer au travers du groupe en faisant semblant de ne pas entendre. Il est primordial de ne pas s’arrêter, ne pas se retourner et suivre tranquillement son chemin.
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[…] voici les tombes profanées ;
voici les ruines des églises bombardées ;
voici les brochures que l’on distribue aux soldats soviétiques pour les encourager : « Tuez tous les Allemands. Et leurs enfants aussi. Il n’y a pas d’Allemand innocent. Prenez leurs biens et leurs femmes. Tel est votre droit, telle est votre récompense.
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Les gens sont comme des chiens ou des loups, il ne faut pas les regarder dans les yeux, sinon ils vont voir que tu as peur, ils vont voir qu’au fond des tiens il est écrit : Ayez pitié de moi, laissez-moi en vie, ne me prenez pas mon pain, laissez-moi, je ne vous souhaite aucun mal.
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Quand on est constamment pris de vertiges, le quotidien se confond avec le rêve. Il est difficile de différencier ce qui est rêve de ce qui ne l’est pas. Chaque fois qu’elle sort du sommeil, Renate souhaite pouvoir se réveiller encore une fois, que quelqu’un se remette à jouer du piano dans sa maison, que son grand père fume à nouveau de sa pipe incurvée-que ça pue le tabac partout, cette odeur qu’elle détestait tellement à l’époque, mais qu’il revienne, qu’il fume si ça lui chante – et qu’il s’assoie au soleil en souriant.
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Pourtant, quand les Russes arrivèrent, la plupart d'entre eux n'étaient pas grands, mais plutôt petits, écrasés par leurs fusils qui se cognaient à leurs talons, et on se demandait comment leurs pieds ne se prenaient pas dans leur pardessus. Alors, le voisin comprit très vite que ces garçons ridés par la guerre n'avaient jamais lu Tolstoï. Ils avaient lu et vécu tout autre chose. Endurcis comme ils étaient par plusieurs années d'une guerre des plus violentes, un mort de plus ou de moins n'avait pas de grande importance à leurs yeux. Ils n'étaient plus guidés que par un profond désir de vengeance.
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