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Citations de Amable Sablon du Corail (23)


Amable Sablon du Corail
Sur son lit de mort en 1380, Charles V décida d'abolir tous les impôts qui avaient permis la reconquête de l'immense Guyenne anglaise. Ce n'était pas un service qu'il rendait à ses successeurs, mais, effrayé par la gravité du péché, il ne voulait pas prendre de risque inutile avant de se présenter devant son Créateur.

(Page 154)
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À propos de Charles V :

La vie lui avait enseigné la vertu de la patience qui, plus que toute autre, demande du courage et une volonté sans faille. Prématurément vieilli au moral, le jeune souverain l'était aussi au physique. Deux ans plus tôt, une grave maladie, sans doute une fièvre typhoïde, avait failli l'emporter et lui avait laissé de grandes douleurs au bras. Il souffrait également de rhumatismes chroniques et de goutte, qui l'obligeaient à s'astreindre à un régime alimentaire rigoureux Il s'ingénia à faire de sa faiblesse une force : puisqu'il ne pouvait être un roi chevalier, il serait un roi sage, c'est-à-dire lettré, et dirigerait le royaume depuis l'Ile-de-France. Ce roi sage n'était pas un chef de guerre, mais il était un stratège.

Page 113
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La Bourgogne tirait son épingle du jeu et s'étendait de tous les côtés, en particulier dans les actuels Pays-Bas dont les principautés jusqu'alors indépendantes, tombaient l'une après l'autre dans l'escarcelle du duc Philippe le Bon : le duché de Brabant en 1430, la Hollande, la Zélande et le Hainaut en 1433, le Luxembourg en 1443. Avec la Flandre et l'Artois, possessions du duc de Bourgogne depuis 1384, les Pays- Bas bourguignons constituaient un ensemble cohérent et prospère. Îlot de richesse et de paix au milieu d'une Europe déchirée par les guerres, ils apparaissaient, selon les mots de Philippe de Commynes, comme une "terre de promission", une terre promise.

Page 14
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Certains considèrent la biographie comme un genre non historique, voire antihistorique. Ne crée-t-elle pas une proximité trompeuse entre le lecteur et le personnage ? Ne relève-t-elle pas plutôt de la fiction et de la littérature ? Ne contient-elle pas en germe l'anachronisme et un sentimentalisme de mauvais aloi ? Comment le biographe peut-il s'empêcher d'appliquer la grille d'analyse morale de son époque à un personnage qui est trop souvent son héros ? Comme il est aisé de succomber à certaines facilités pour attirer le lecteur ! À ces objections, on peut répondre que la plupart d'entre elles s'appliquent à la science historique dans son ensemble, et non uniquement au genre biographique. Il n'est pas plus présomptueux de vouloir retracer le parcours d'un individu que de prétendre livrer une interprétation globale de la société féodale.
Page 6
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[Où l'on voit qu'Amable Sablon du Corail sait faire parler les archives anciennes et peu exploitées, lui qui les manie avec un savoir parfait, quand, expliquant que l'on a pas mal de matière disponible mais finalement peu utilisée en ce qui concerne Louis XI, on pourrait si l'on écrit sur ce roi ou sur d'autres personnages se référer à ce propos prêté à Frédéric II de Hohenstaufen concernant des recherches qu'il faisait à son époque (le XIIIe siècle) en affirmant qu'il serait de bonne méthode et que ce serait un sage conseil de recommander aux historiens d'aller :]

"PUISER UNE EAU NOUVELLE AUX PUITS ANCIENS".
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Plus de la moitié des hommes de François 1er sont des lansquenets, mercenaires allemands que le roi avait fait recruter dans la vallée du Rhin et en Souabe pour étoffer les rangs de sa médiocre infanterie... Pour la première fois, ils viennent de triompher des Suisses, leurs frères ennemis de la rive gauche du Haut Rhin, et leurs principaux concurrents sur le marché européen du mercenariat.

Prologue, Page 7.

[Pour rappel, les Suisses avaient vaincu par trois fois la formidable armée du duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, à Grandson et Morat en 1476 et à Nancy en 1477. Ils y avaient acquis la réputation d'être parmi les plus redoutables et invincibles guerriers d'Europe.]
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Les victoires suisses ne sont pas le résultat d'un coup de chance ou du talent de quelques brillants généraux ; elles sont le fruit d'un système militaire adapté aux caractères politiques et sociaux de la Confédération. [...] La Suisse du XIVe et du XVe siècles incarnait, tel le légionnaire de la République romaine, le modèle du soldat-citoyen délaissant la charrue pour l'épée afin de protéger son foyer. Puis le Suisse frugal et vertueux de Sempach cède la place au soudard vénal des guerres d'Italie, après que les victoires de la Confédération ont fait de ses ressortissants les mercenaires les plus prisés du continent (p. 50-51)
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Le patriotisme [des Italiens à la fin du XVe siècle] est à la fois nourri et entravé par le "campanilisme" des cités-États. C'est en effet dans les cercles intellectuels des grandes métropoles qu'ont éclos la Renaissance des arts et la littérature italienne, et que s'est forgée une identité culturelle commune. Pourtant, nul Florentin, Siennois ou Vénitien n'aurait été prêt à sacrifier l'indépendance et la grandeur de sa cité sur l'autel de l'unité italienne.

(Bas de la page 104, haut de la page 105)
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La thèse que l'on entend défendre dans ce livre est la suivante : les rois de France ont gagné, parce qu'ils ont su concevoir et mettre en œuvre une stratégie globale, politique, fiscale, économique, diplomatique et militaire, et employer au mieux des ressources limitées. Pendant la première phase de la guerre de Cent Ans (1337-1394), les Anglais se sont contentés d'aligner les victoires militaires puis d'assister impuissants au retour en force des Valois, pendant la seconde (1413-1453), ils ont parfaitement compris les enjeux du conflit, ont su saisir l'opportunité historique que fut pour eux la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, mais ont finalement échoué.


(Page 16)
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Le Dauphin supportait de plus en plus mal son père, pour qui il éprouvait un profond mépris. Impatient de prouver sa valeur, il se demandait combien de temps il devrait attendre que son père, qui n'avait que trente-six ans, lui laisse la place.
C'était une proie rêvée pour les seigneurs rebelles, au premier rang desquels figuraient le duc de Bourbon, le duc d'Alençon et le comte de Dunois. En décembre 1439, Charles VII dépêcha son fils en Poitou, le chargeant d'y rétablir l'ordre comme il venait de le faire en Languedoc. En février 1440, alors que le Dauphin se trouvait à Niort, Jean d'Alençon s'y rendit et l'incita à prendre la tête de la ligue des princes. Nul doute qu'il fut aisé de convaincre Louis, que son ambition et sa jeunesse rendaient très influençable.

(Page 33, La Praguerie, Dieppe et les Suisses)
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Rongé par l'inaction, le dauphin retomba dans ses errements, multiplia les conciliabules avec les adversaires de Pierre de Brézé, et au bout du compte, se fâcha avec tout le monde ; Louis se querella en public avec Agnès Sorel, complota une nouvelle fois contre son père, qu'il projeta de faire enlever. Dénoncé par Antoine de Chabannes, un moment mêlé à l'affaire, le Dauphin fut sévèrement rappelé à l'ordre par Charles VII en décembre 1446. Il l'envoya en Dauphiné, le condamnant à un semi-exil qui ne devait cependant durer que quelques mois, à l'image des lieutenances générales qu'il avait exercées par le passé. Il y resta près de dix ans, et ne revit plus jamais son père.
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Le tempérament du fantassin helvétique, épris de liberté et d'aventure, le pousse à rejeter toute forme de contrôle ou d'autorité. Ce n'est qu'avec les plus grandes difficultés que la Confédération canalise la propension de ses hommes à la violence et à la contestation. Elle y est pourtant parvenue et même à en tirer parti pour la transformer en une action collective inscrite dans la durée.

(Page 69)
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Le roi dépêcha une nouvelle armée, commandée par son frère le duc d'Anjou, rappelé précipitamment de Guyenne, mais la situation était devenue hors de contrôle. Ce n'est pas avec quelques milliers d'hommes qu'on lutte contre tout un peuple. Le duc d'Anjou jugea plus sage de conclure une trêve en octobre. Alors qu'en décembre 1378, les Anglo-Montfortistes s'accrochaient péniblement à Brest et Auray, un an plus tard, les armées de Charles V ne tenaient plus que Saint-Malo et quelques places. Tout le reste obéissait à Jean de Montfort, à l'exception de Nantes, demeurée neutre. Beau succès...
Les historiens ont apprécié diversement l'affaire bretonne. Jadis, les uns exaltaient le patriotisme breton, tandis que les autres regrettaient l'échec de cette première tentative d'annexion de la Bretagne. Plus récemment, on a affirmé que ce n'était là qu'une tempête dans un verre d'eau ; rien de plus qu'un nouvel épisode du feuilleton breton. Après tout, le retour de Montfort ne changeait pas vraiment la donne stratégique issue de la bataille d'Auray et de la mort de Charles de Blois : Jean de Montfort restait le duc de Bretagne, mais un duc au pouvoir fragile, contraint de louvoyer entre Valois et Plantagenêts.
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À chaque fois que l'une des puissances européennes s'élevait trop au-dessus des autres, celles-ci se liguaient aussitôt contre son hégémonie.


(Page 128)
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La tendance qu'ont eue les historiens [...] à replacer le règne de Louis XI dans la longue durée de l'histoire politique et institutionnelle de la France fait courir le risque d'en faire un chaînon dépersonnalisé et interchangeable. La spécificité de sa personnalité en a été gommée, or Louis XI n'était pas saint Louis, encore moins Louis XIV. L'originalité de son tempérament ne s'exerçait pas qu'en bonne part, loin s'en faut.

Page 7
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Les nombreux retournements de conjoncture des guerres d'Italie donnent à Trivulce [Gianiacopo Trivulzio] de multiples occasions de franchir les Alpes dans les deux sens. En juillet 1515, il part reconnaître les passages alternatifs au Montgenèvre et au Mont Cenis. Son attention est attirée par le col de Larche, entre la vallée de l'Ubaye et celle de la Stura di Demonte, qui débouche en Piémont à Côni, à 30 kilomètres au sud de Saluces. Il estime la
chose difficile, mais faisable.

(Page 167)

C'est le chemin qu'empruntera effectivement François 1er avec son armée, avec un crochet par Embrun et Guillestre, chemin difficile, qu'on ne s'attendait pas à le voir suivre.
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Les sociabilités aristocratiques sont un cadre naturel à l'apprentissage militaire.

Page 79
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L'archer se laisse cerner beaucoup moins facilement que l'homme d'armes. L'usage de l'arc reste peu familier aux mentalités françaises, toujours hostiles aux gens de trait. Les défaites essuyées par les Français face aux archers anglais n'ont pas suffi à leur faire abandonner ces préjugés.

Page 77
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Qu'une campagne se termine par une défaite, voire par la capture du roi, tel Jean le Bon à Poitiers, en 1356, et c'est l'État monarchique tout entier qui tremblerait sur ses bases. François 1er, en accompagnant son armée, lui donnait un avantage moral considérable, mais il ne se laissait d'autre choix que de remporter une victoire éclatante.

(Page 127)
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Le roi de France est d'abord un juge et un arbitre, qui prend l'avis de ses conseillers et tranche en dernier ressort, en général dans le sens de la majorité. En temps de paix comme à la guerre, il est tenu de gouverner par "bon conseil" ou par "mûre et sûre délibération".

(Page 127)
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