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4.06/5 (sur 80 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Oran, Algérie , le 23/01/1950
Biographie :

Gabriel Martinez-Gros est un historien spécialiste de l’histoire politique et culturelle d'al-Andalus.

Il est agrégé d'histoire. Après avoir enseigné à l'Université de Rouen et à l'Université de Paris-VIII, il est professeur émérite d’histoire de l’Islam médiéval à l’université de Nanterre.

Il a traduit le livre de Juan Vernet, "Ce que la culture doit aux Arabes d'Espagne" (Sindbad, 1986). Ancien membre de la Casa de Velazquez, il y publie l'"Idéologie omeyyade" (1992).

Il est l’auteur, notamment, de "Brève histoire des empires" (Seuil, 2014), de "L’Empire islamique" (traduit en arabe et en anglais, Prix Provins Moyen Âge 2020) (Passé Composés) et de "De l'autre coté des croisades" (Passé Composés, 2021), tous succès critique et public.

Gabriel Martinez-Gros a codirigé l'IISMM (Institut d'études de l'islam et des sociétés du monde musulman) avec Lucette Valensi jusqu'en 2002.

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Source : www.bibliomonde.com
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“Les Religions naissent de la poussière des Empires” - entretien avec Gabriel Martinez-Gros


Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Que ces forces tribales soient acquises par le mercenariat ou violemment importées par l'invasion, elles renouvellent les réserves de violence solidaire dont l'État a besoin. Dans tous les cas, les chefs de ces tribus conquérantes, ou de ces unités mercenaires, prennent le contrôle du pouvoir. Par définition donc, les populations sédentaires ne sont pas admises à désigner ceux qui les dirigent ; les membres du cercle dirigeant qui exerce la fonction de violence au sommet de l'État sont issus du monde des tribus, et sont donc étrangers aux populations sédentaires qu'ils dominent, qu'ils protègent et qu'ils exploitent comme leur troupeau.

Introduction.
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L'empire éprouve et dénonce la violence qui le vise. Mais la violence des tribus des frontières est inséparable du désarmement des sujets, ou plutôt elle en est la conséquence. Elle n'est sensible que par contraste sur la toile de fond de la privation de violence imposée aux majorités. C'est la réduction à la paix des masses productrices qui fait voir et qui encourage la brutalité des guerriers, c'est la non violence qui crée la violence.

Introduction.
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Les empires , comme les épidemies , exigent pour se former que soit dépassé un certain seuil de densité humaine , synonyme de matière fiscale potentiellement abondante .
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Les Turcs s'imposent donc dès 820-840 comme la 'asabiya principale de l'empire. Il n'en seront jamais la seule. Leur expulsion des bénéfices de l'État rend certaines tribus arabes à la vie bédouine, et nourrit le bourgeonnement de dynasties locales arabes dans tout le Croissant fertile — Syrie et Irak — entre la fin du IXe et le XIIe siècle.
À l'extrême occident de l'Islam, le pouvoir andalou des Omeyyades de Cordoue recrute des esclaves soldats européens sur le modèle des Turcs de Bagdad. Dans le centre et l'est du Maghreb, à partir du début du Xe siècle, les tribus berbères les plus actives se rangent derrière le soulèvement shiite des Fatimides, qui enlève l'Ifriqiya/Tunisie en 909, puis l'Égypte et la Syrie en 969-975. À partir de cette date, l'Euphrate fait la frontière politique entre Abbassides de Bagdad et Fatimides établis au Caire, comme il avait séparé pendant mille ans le monde perse du monde hellénistique et romain. Après trois siècles et demi d'exception, la géographie de l'Islam revient à la norme précédente sous l'effet d'écartèlement de 'asabiyat trop nombreuses, que de parviennent pas à stabiliser des ressources fiscales trop limitées.

L'ISLAM CONFISQUE LA FORCE TURQUE.
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Les empires […] auraient avoué craindre la menace de leurs propres soldats, confessé la force des armées supposées défendre l'État et à instiller la méfiance ethnique parmi leurs contingents, pour mieux se garantir de l'émergence d'un soulèvement unanime des guerriers. En un mot, l'empire se défie assez de ses propres forces pour se résoudre souvent à les briser, au risque d'y périr lui-même.

Introduction.
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Les empires, comme les épidémies, exigent pour se former que soit dépassé un certain seuil de densité humaine, synonyme de matière fiscale potentiellement abondante.

Chapitre I : Émergence et assise des empires (400 avant J.-C. — 200 après J.-C.)
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Le regard que porte Ibn Khaldûn sur cette pacification est à l'inverse du nôtre. Sans doute la paix est-elle un bien précieux, puisqu'elle permet l'abondance des biens, le repos de la pensée et l'expansion du savoir. Mais elle se paie du désarmement de la rudesse naturelle de l'humanité, de sa dévirilisation par le pouvoir de l'État pacificateur. Car là gît le drame : la pacification est le lot de l'immense majorité matériellement et moralement désarmée, mais qui l'est des mains d'une infime et nécessaire minorité violente en charge de l'État. La douceur imposée aux masses comme aux élites civiles — et civilisées — implique par contraste l'extrême brutalité de ceux qui l'imposent. La paix est une tyrannie.

Introduction.
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La raison d'être [de l'État] est de prospérer par l'impôt et de tirer profit du travail productif des sujets sédentarisés.

Chapitre V : L'Inde, la Chine et l'Angleterre impériales (1500-1800) — L'équilibre schizophrénique de l'empire : la Chine des Mandchous.
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Gabriel Martinez-Gros
Il n'existe pas de violence collective sans que la paix l'ait préparée.

BRÈVE HISTOIRE DES EMPIRES, Émergence et assise des empires.
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Le sunnisme n’est pas plus bédouin que le shiisme, il est au contraire le stade ultime de la sédentarité. Il atteint son but dernier avec ce que nous avons nommé le "pacte sunnite", la séparation dogmatique et ethnique de ceux qui gouvernent l’État et de ceux qui gèrent la religion du quotidien. À la différence du shiisme, attentif aux décisions de l’iman ou de ses interprètes, le sunnisme ne fait pas profession d’obéissance à l’État, comme on le dit souvent, mais bien obligation d’indifférence à l’égard de ceux qui ont le sabre à la main. Qu’ils soient turcs ne diminue en rien leur légitimité, puisqu’ils n’en ont par définition aucune. (…) Le sunnisme ne goûte dans l’État que sa faiblesse. Ses "réformateurs" armés finissent toujours par l’indisposer, parce qu’ils prétendent restaurer, entre l’État et la religion, une unité de vue que tout projet sunnite vise à briser.
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