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EAN : 9782379332166
Passes Composes (07/09/2022)
4.43/5   14 notes
Résumé :
Ce projet part du constat d'une importante lacune historiographique sur la guerre de Cent Ans. Personne n'a cherché à analyser les causes de la victoire française – ou plus exactement, de la victoire des Valois sur leurs rivaux Plantagenêt. Car au-delà d'un conflit entre la France et l'Angleterre, c'est surtout une lutte à mort entre deux dynasties rivales qui se joue des années 1340 aux années 1450.
Alors pourquoi, malgré toutes les défaites françaises étudi... >Voir plus
Que lire après La guerre de Cent Ans : Apprendre à vaincreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Nous disposons enfin, avec ce livre d'Amable Sablon du Corail, d'une synthèse sur la guerre de Cent Ans, qui tient compte des facteurs politiques, militaires, économiques, sociaux, culturels, religieux qui ont pu conduire et donner une explication à ce conflit qui allait durer de 1337 à 1453 selon certains (alors qu'en réalité ces limites trop bien définies peuvent paraître quelque peu floues ou incertaines) et trouver son dénouement avec le traité de Picquigny signé en 1475 selon d'autres. Sans doute n'a-t-on pas vu que cette longue période d'hostilités ouvertes entre royaumes de France et d'Angleterre, entrecoupées de trêves, méritait d'être réinterprétée, en oubliant l'idée qu'elle serait avant tout annonciatrice de l'émergence de deux nations qui se seraient reconnues telles au sortir de l'affrontement (thèse défendue par Georges Minois) ou celle qu'elle serait le signe que son issue favorable aux armes françaises aurait été due à une centralisation arrivée à son terme sous Charles VII et Louis XI (idée défendue par Boris Bove) , car en réalité ce phénomène était en cours depuis le XIII ème siècle. Amable Sablon du Corail, à coups d'arguments convaincants, de formules choc et percutantes, de paragraphes qui résument les choses en peu de mots et vont droit aux conclusions qui s'imposent, nous place devant des réalités où l'état d'esprit et les mentalités de l'époque prennent le pas sur tout ce que nous pensons que les gens d'alors auraient dû faire selon notre vision actuelle. La victoire finale des Valois apparaît ainsi comme le résultat d'une action concertée avec la noblesse, élément indispensable et incontournable, puisque détentrice traditionnelle du pouvoir militaire, dans l'effort entrepris pour obtenir le succès, alors que les Anglais procédaient autrement en se fondant avant tout sur la force d'une archerie roturière pour briser l'élan de la chevalerie française. Amable Sablon du Corail démontre que Charles V ne peut être tenu pour responsable de la lenteur prise dans notre pays à créer un corps d'archers comparable et opposable à celui de l'ennemi : il faudra attendre Charles VII et la création des Francs-Archers en 1448 pour cela. La thèse défendue par Amable Sablon du Corail est qu'en faisant avec les éléments moteurs avec lesquels on avait toujours agi, qu'en tenant bon et qu'en se servant en permanence des leviers nécessaires au résultat escompté dans la synergie d'efforts continus associant moyens fiscaux, financiers, militaires, moraux, etc. soutenus afin de créer une armée "permanente" grâce à des impôts régulièrement reconduits sans que l'on eût besoin de l'accord des États (généraux) jusque-là obligatoire, ce qui devait permettre à la monarchie de s'affranchir des règles et des devoirs qu'elle respectait auparavant et de préparer les voies à l'absolutisme, l'armée du roi de France finit par réussir lâ où elle avait d'abord échoué. Mis à part quelques points de divergence avec l'auteur et dont le second volet de mon travail sur Charles V portera trace, je dis ici que l'ouvrage d'Amable Sablon du Corail, comme "vue d'ensemble détaillée et argumentée" me paraît être le travail le plus solide de tous produit sur la guerre de Cent Ans : il est plus profond, plus riche dans ses analyses et dans ses conclusions, et donc finalement supérieur aux livres d'Édouard Perroy, de Jean Favier, de Georges Minois, de Boris Bove, et je pèse mes mots.
La guerre de Cent Ans. Apprendre à vaincre, qui tient compte des travaux les plus récents (notamment ceux de l'historien britannique Jonathan Sumption) est incontestablement le digne produit du meilleur spécialiste des questions militaires et politiques que nous nous trouvons avoir en France actuellement pour la fin du Moyen Âge et du début de la période suivante.


François Sarindar, auteur de Charles V le Sage, Dauphin, duc et régent (2019) ; rédige actuellement un ouvrage sur le règne du Sage roi.

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Nous disposons enfin, avec ce livre d'Amable Sablon du Corail, d'une synthèse sur la guerre de Cent Ans, qui tient compte des facteurs politiques, militaires, économiques, sociaux, culturels, religieux qui ont pu conduire et donner une explication à ce conflit qui allait durer de 1337 à 1453 selon certains (alors qu'en réalité ces limites trop bien définies peuvent paraître quelque peu floues ou incertaines) et trouver son dénouement avec le traité de Picquigny signé en 1475 selon d'autres. Sans doute n'a-t-on pas vu que cette longue période d'hostilités ouvertes entre royaumes de France et d'Angleterre, entrecoupées de trêves, méritait d'être réinterprétée, en oubliant l'idée qu'elle serait avant tout annonciatrice de l'émergence de deux nations qui se seraient reconnues telles au sortir de l'affrontement (thèse défendue par Georges Minois) ou celle qu'elle serait le signe que son issue favorable aux armes françaises aurait été due à une centralisation arrivée à son terme sous Charles VII et Louis XI (idée défendue par Boris Bove) , car en réalité ce phénomène était en cours depuis le XIII ème siècle. Amable Sablon du Corail, à coups d'arguments convaincants, de formules choc et percutantes, de paragraphes qui résument les choses en peu de mots et vont droit aux conclusions qui s'imposent, nous place devant des réalités où l'état d'esprit et les mentalités de l'époque prennent le pas sur tout ce que nous pensons que les gens d'alors auraient dû faire selon notre vision actuelle. La victoire finale des Valois apparaît ainsi comme le résultat d'une action concertée avec la noblesse, élément indispensable et incontournable, puisque détentrice traditionnelle du pouvoir militaire, dans l'effort entrepris pour obtenir le succès, alors que les Anglais procédaient autrement en se fondant avant tout sur la force d'une archerie roturière pour briser l'élan de la chevalerie française. Amable Sablon du Corail démontre que Charles V ne peut être tenu pour responsable de la lenteur prise dans notre pays à créer un corps d'archers comparable et opposable à celui de l'ennemi : il faudra attendre Charles VII et la création des Francs-Archers en 1448 pour cela. La thèse défendue par Amable Sablon du Corail est qu'en faisant avec les éléments moteurs avec lesquels on avait toujours agi, qu'en tenant bon et qu'en se servant en permanence des leviers nécessaires au résultat escompté dans la synergie d'efforts continus associant moyens fiscaux, financiers, militaires, moraux, etc. soutenus afin de créer une armée "permanente" grâce à des impôts régulièrement reconduits sans que l'on eût besoin de l'accord des États (généraux) jusque-là obligatoire, ce qui devait permettre à la monarchie de s'affranchir des règles et des devoirs qu'elle respectait auparavant et de préparer les voies à l'absolutisme, l'armée du roi de France finit par réussir là où elle avait d'abord échoué. Mis à part quelques points de divergence avec l'auteur et dont le second volet de mon travail sur Charles V portera trace, je dis ici que l'ouvrage d'Amable Sablon du Corail, comme "vue d'ensemble détaillée et argumentée" me paraît être le travail le plus solide de tous produit sur la guerre de Cent Ans : il est plus profond, plus riche dans ses analyses et dans ses conclusions, et donc finalement supérieur aux livres d'Édouard Perroy, de Jean Favier, de Georges Minois, de Boris Bove, et je pèse mes mots.
La guerre de Cent Ans. Apprendre à vaincre, qui tient compte des travaux les plus récents (notamment ceux de l'historien britannique Jonathan Sumption) est incontestablement le digne produit du meilleur spécialiste des questions militaires et politiques que nous nous trouvons avoir en France actuellement pour la fin du Moyen Âge et du début de la période suivante.

François Sarindar, auteur de Charles V le Sage, Dauphin, duc et régent (2019) ; rédige actuellement un ouvrage sur le règne du Sage roi.
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J ai réussi a secouer , un peu , ma flemme intellectuelle pour lire ce livre d histoire Amable Sablon du Corail nous livre une oeuvre sérieuse , détaillée , documentée sur cette "Guerre de Cent Ans " qui tient une place si importante dans notre histoire et qui clôture la longue période des mille ans de Moyen Âge ( oui bon les dates sont toujours discutables ) . Un pavé qui explique parfaitement les enjeux politiques et financiers de cette catastrophe pour la France et l impéritie des dirigeants de ce pauvre royaume Un ouvrage éclairant donc dont je me permets de conseiller la lecture Maintenant un petit regret , mais qui vaut pour la quasi totalité des bouquins d Histoire cela manque de vie .Nous possédons des chroniques ( sur les grands personnages bien sûr ) Suétone évidemment , le sire de Joinville , jean Froissart qui nous glissent des confidences sur la vie intime des têtes couronnées Il ne s'agit pas de tomber dans les cancans , ni de faire paraître des Voili, Ici Pourri , ou Transe Dimanche médiévaux , non un détail par ci par là donnerait chair .réalité et vie à ces puissants peints en bustes qui ne semblent emplis que de nobles visées .Parfois sonder les coeurs et les reins peut expliquer des événements d importances et même capitaux pour le pays Moi le farouche Républicain je citerai un duc et pair François de la Rochefoucauld " Nous aurions souvent honte de nos plus belles actions si le monde voyait tous les motifs qui les produisent " cela vaut pour tout un chacun mais plus encore pour les détenteurs du pouvoir
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le roi dépêcha une nouvelle armée, commandée par son frère le duc d'Anjou, rappelé précipitamment de Guyenne, mais la situation était devenue hors de contrôle. Ce n'est pas avec quelques milliers d'hommes qu'on lutte contre tout un peuple. Le duc d'Anjou jugea plus sage de conclure une trêve en octobre. Alors qu'en décembre 1378, les Anglo-Montfortistes s'accrochaient péniblement à Brest et Auray, un an plus tard, les armées de Charles V ne tenaient plus que Saint-Malo et quelques places. Tout le reste obéissait à Jean de Montfort, à l'exception de Nantes, demeurée neutre. Beau succès...
Les historiens ont apprécié diversement l'affaire bretonne. Jadis, les uns exaltaient le patriotisme breton, tandis que les autres regrettaient l'échec de cette première tentative d'annexion de la Bretagne. Plus récemment, on a affirmé que ce n'était là qu'une tempête dans un verre d'eau ; rien de plus qu'un nouvel épisode du feuilleton breton. Après tout, le retour de Montfort ne changeait pas vraiment la donne stratégique issue de la bataille d'Auray et de la mort de Charles de Blois : Jean de Montfort restait le duc de Bretagne, mais un duc au pouvoir fragile, contraint de louvoyer entre Valois et Plantagenêts.
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À propos de Charles V :

La vie lui avait enseigné la vertu de la patience qui, plus que toute autre, demande du courage et une volonté sans faille. Prématurément vieilli au moral, le jeune souverain l'était aussi au physique. Deux ans plus tôt, une grave maladie, sans doute une fièvre typhoïde, avait failli l'emporter et lui avait laissé de grandes douleurs au bras. Il souffrait également de rhumatismes chroniques et de goutte, qui l'obligeaient à s'astreindre à un régime alimentaire rigoureux Il s'ingénia à faire de sa faiblesse une force : puisqu'il ne pouvait être un roi chevalier, il serait un roi sage, c'est-à-dire lettré, et dirigerait le royaume depuis l'Ile-de-France. Ce roi sage n'était pas un chef de guerre, mais il était un stratège.

Page 113
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La thèse que l'on entend défendre dans ce livre est la suivante : les rois de France ont gagné, parce qu'ils ont su concevoir et mettre en œuvre une stratégie globale, politique, fiscale, économique, diplomatique et militaire, et employer au mieux des ressources limitées. Pendant la première phase de la guerre de Cent Ans (1337-1394), les Anglais se sont contentés d'aligner les victoires militaires puis d'assister impuissants au retour en force des Valois, pendant la seconde (1413-1453), ils ont parfaitement compris les enjeux du conflit, ont su saisir l'opportunité historique que fut pour eux la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, mais ont finalement échoué.


(Page 16)
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Amable Sablon du Corail - 1515 Marignan (Librairie Mollat)
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